Un mot surprenant a émergé de l’affaire de la viande chevaline égarée dans les plats surgelés : le minerai de boeuf ou de cheval. Ainsi donc, les dépouilles d’animaux sont assimilées à une simple matière première comparable au fer ou à la bauxite. Mais non, pense-t-on aussitôt. C’est une façon de parler. Les usines de la chaîne alimentaire humaine ne sont pas comparables aux mines de l’industrie métallurgique. Même si l’on sait que le travail à la chaîne existe dans les abattoirs et autres ateliers de conditionnement de la viande, cela ne saurait être comparé à une fonderie ou une usine d’assemblage automobile. Ce sont des animaux, tout de même. Des êtres vivants tels que les compagnons de l’homme. Même si nous sommes, entre autres, des carnivores, nous ne saurions traiter le vivant comme l’inerte.
Erreur. Certaines images extraites du film Samsara qui doit sortir en France le 27 mars 2013 laissent pantois. A celui de minerai s’associe un autre mot : barbarie. Le film, tourné dans 25 pays pendant 5 ans, rappelle, bien entendu, le fameux Koyaanisqatsi de Godfrey Reggio sorti en 1983 avec sa musique de Philip Glass. Comme lui, Samsara, mot tibétain signifiant la roue de la vie, semble mêler beauté et dénonciation des excès de la civilisation. L’extrait qui circule sur Internet au sujet de l’industrie alimentaire et de la surconsommation humaine laisse sans voix… et sans grand appétit. Jugez-en :
Michel Alberganti
lire le billet
Derniers commentaires