La satisfaction, en matière d’alimentation, comme dans d’autres domaines d’ailleurs, est souvent considérée comme proportionnelle à la quantité de nourriture absorbée. Même si la qualité ne nuit pas, on s’imagine mal repu dès la première bouchée. Et pourtant…
Une étude, publiée dans la revue Food Quality and Preference de janvier 2013, montre qu’il n’est guère nécessaire de dépasser ce stade, pourvu que l’on soit assez patient. Ellen van Kleef, Mitsuru Shimizu et Brian Wansink de l’université de Cornell ont décidé d’en avoir le coeur net. Armés de chocolat, de tartes aux pommes et de chips, ils ont expérimenté la relation entre la quantité avalée et le sentiment de satiété dans une situation de grignotage considérée comme l’une des plus favorables à la prise de poids.
Deux groupes de volontaires ont été formés.
Le premier a reçu les plus grosses portions: 100 g de chocolat, 200 g de tarte aux pommes et 80 g de chips de pommes de terre. Soit légèrement plus que les portions recommandées. Le second groupe, lui, n’a reçu que, respectivement, 10g, 40g et 10g.
Quand le premier groupe a consommé 1.370 calories, le second a dû se contenter de 195 calories. Chacun a disposé du temps nécessaire pour absorber cette nourriture. Chaque participant a ensuite rempli un questionnaire portant sur l’appréciation de la nourriture et sur le degré de faim estimé avant de la consommer ainsi que 15 minutes après l’avoir absorbée.
Les résultats montrent que petites et grosses portions peuvent apporter des sensations de satiété équivalentes. Ceux qui ont reçu les grosses portions ont consommé 77% de nourriture de plus sans ressentir une satisfaction sensiblement supérieure.
Une leçon intéressante pour ceux qui veulent éviter de prendre du poids sans risquer l’insoutenable frustration. Le secret: la demi-portion! Voire moins… si satiété. Ah la modération! Toujours la modération…
Michel Alberganti
euh! j’ai un peu de scrupule vu mes scarabées boursiers mais Soir légèrement plus que les portions recommandées, il semblerait qu’il y ait un <i<r à la place d’un t. 🙂
On savait déjà que le sentiment de satiété transmis par des neurones situés au niveau de l’hypothalamus ventro-médian réclamait environ 15 à 20 minutes de délai après le début de la mastication.
On savait aussi qu’il n’était que très peu lié à la quantité de nourriture ingérée dans l’intervalle.
On sait enfin que l’habitude de se remplir de nourriture est beaucoup plus lié à un état psychologique qu’à une nécessité de se nourrir.
L’intérêt de cet expérience s’est qu’elle montre à quel point la quantité de nourriture absorbé joue un rôle plus que mineur dans le sentiment de satiété.
il faut lire
On sait enfin que l’habitude de se remplir de nourriture est beaucoup plus liée à un état psychologique qu’à une nécessité de se nourrir.
L’intérêt de cette expérience c‘est qu’elle montre à quel point la quantité de nourriture absorbée
bien sûr 🙂
Mais j’ai pas été loin du zéro en orthographe avec ces fautes!
Que la satiété soit égale quelle que soit la quantité ingérée, soit, mais la sensation de faim ne risque-t-elle pas de réapparaître plus rapidement avec de petites portions ?
@lanux – L’étude dit le contraire. La sensation de faim n’est pas plus forte au bout de 15 minutes que l’on ait mangé la grosse ou la petite portion.
@michelalberganti : Il me semble que Ianus parlait de la sensation de faim qui renvient après quelques heures.
En gros, est-ce que le groupe qui n’a eut qu’une petite portion n’aura faim que dans 5-6h comme la plupart des gens, ou bien devront-ils absorber un repas/collation intermédiaire? Et au final, sur une semaine complète à un tel régime (en supposant qu’une possible frustration apparaisse au bout de quelques jours et donc que la sensation de faim/ besoin de remplissage augmente peut-être), est-ce que manger des demi-portions est mieux ou non?
@moundaye – Je pense que l’expérience concerne plus le grignotage que les repas eux-mêmes. La leçon, semble-t-il, c’est que de petites portions, dans ce cas, sont aussi satisfaisantes que les grosses. Le quart d’heure d’attente permet de vérifier que l’on a pas envie de reprendre du chocolat immédiatement, même si l’on en a mangé que très peu.
TOUS les régimes sont “efficaces” à court terme mais TOUS les régimes, qui ne traitent que les “habitudes alimentaires” sans traiter les causes des “conduites alimentaires“, aboutissent au fameux effet “rebond“.
De plus certains (on ne peut pas nommer de “quel camps” ils sont sans être censuré 🙂 ), sont clairement dangereux pour la santé et construisent chez l’adepte une forme de culpabilité assez sournoise qui consiste à les convaincre que s’ils reprennent du poids ce n’est pas un effet du régime mais de leur manque de volonté.
Un tel mécanisme est non seulement assez odieux en lui-même mais il a en général pour conséquence une aggravation de la “rechute“.
L’article de Michel illustre bien que le désir de s’empiffrer n’est pas lié à un besoin physiologique régulé par le sentiment de satiété mais bien à un comportement de “remplissage” pour combler un “vide“, pour calmer une anxiété, pour oublier ses soucis.