Alfred Faucher n’aurait sans pas manqué de sourire s’il avait assisté, ce matin, à la présentation de la dernière innovation de l’Inria,“les inventeurs du monde numérique” (sic). Mardi 4 décembre 2012, en effet, l’Institut de recherche en informatique dévoilait “FlyViz, des yeux derrière la tête”. En 1906, il y a donc plus de 100 ans, Alfred Faucher déposait, lui, le brevet N°369 252 relatif au… rétroviseur. Un objet si utile qu’il est devenu obligatoire sur toutes les automobiles dès 1921. Pas sûr que le FlyViz trouve autant d’applications.
Pourtant le dossier de presse n’hésite pas à imaginer jusqu’à l’improbable: “permettre à des soldats, des policiers ou des pompiers d’éviter des dangers potentiels (…). La technologie peut être envisagée dans de nombreuses situations du quotidien pour voir ce dont nous avons toujours rêvé: ce qu’il se passe “dans notre dos”! Surveiller une classe alors que le professeur écrit au tableau ou encore bébé confortablement installé dans son parc de jeu tout en cuisinant sont autant d’exemples d’applications qui pourraient vite rendre FlyViz indispensable !”.
Le visiocasque FlyViz pourrait peut-être servir dès à présent aux chercheurs de l’Inria pour la surveillance de ceux qui écrivent leur dossier de presse… dans leur dos, probablement.
Michel Alberganti
Il manque la vision à la verticale 🙂
Il est certain qu’avec un titre de blog globule et télescope il eut été dommage de ne pas signaler ces travaux de recherche… 🙂
Enrichir la prise en compte des usages, en amont et en aval de la recherche, c’est aussi important 😉
L’équipe qui porte le dispositif Flyviz a souhaité justement donner à voir le visiocasque dès maintenant et provoquer des retours (d’où un communiqué de presse rédigé avec eux).
Ils ont d’ailleurs pris la parole directement dans la revue scientifique Interstices (http://interstices.info/jcms/int_71063/flyviz-un-casque-qui-permet-de-voir-dans-toutes-les-directions) pour expliquer eux-mêmes comment ça marche, quelles sont les applications possibles, le traitement de l’image, ce qu’il reste à faire.
L’imaginaire des chercheurs est nécessaire à l’innovation 😉
Ne vaudrait-il pas mieux conserver la partie du champ visuel, face au porteur de casque, intacte? c’est à dire provenant de sa propre vue plutôt que de la caméra, la caméra complétant le panorama sur les côtés et sur l’arrière.
@Sophie – Loin de moi l’idée de mépriser la prise en compte des usages. Et l’imaginaire des chercheurs. Cela fait 30 ans que je suis cela d’assez près. J’ai lu des milliers de communiqués de presse et assisté à autant de conférences de presse. Je sais qu’il faut être indulgent avec les chercheurs qui s’aventure à communiquer leurs travaux. Mais je suis désolé de vous dire, en toute amitié, que la présentation du FlyVis n’était pas à la hauteur. Une communication bâclée est pire que pas de communication du tout. Et c’est un métier 😉