Sans les performances de l’agriculture intensive, pas question de nourrir la planète ! Combien de fois avons-nous entendu cette antienne ? Et la perspective d’une population dépassant les 9 milliards d’habitants sur Terre en 2050 ne peut que renforcer cette certitude. Déjà, la révolution verte se présente auréolée de ses succès passés. N’a-t-elle pas été capable, dans les années 1960-1980, d’accompagner l’explosion démographique de l’après-guerre ?
Les rendements obtenus servent souvent d’indicateurs pour mesurer les progrès de cette agriculture intensive. Ainsi, pour le blé, ils sont passés de 18 à 69 quintaux par hectare entre 1951 et 1996. Pour 2012, l’Association générale des producteurs de blé (AGPB) prévoit un rendement moyen de 69 à 70 quintaux par hectare. Et elle s’en félicite en tablant sur une production française de blé tendre de 33,9 millions de tonnes. En fait, ces chiffres confirment la stagnation des rendements et de la production de blé française depuis 1996, comme le note l’INRA. Ainsi, la magie de la révolution verte ne semble plus guère opérer et les gains de rendement de plus d’un quintal/hectare par an semblent bien loin. Désormais, on observe en réalité une baisse de 0,5 quintal par hectare par an…
La mécanisation et l’utilisation massive d’intrants (engrais, herbicides et pesticides) n’y peuvent rien, semble-t-il. L’agriculture paie ainsi la facture d’une exploitation si intensive des sols que ces derniers n’en peuvent plus. Les effets du réchauffement climatique semblent, également, se faire sentir depuis la fin des années 1990. D’où un questionnement légitime : la révolution verte fait-elle long feu ?
On peut également s’interroger sur l’utilisation de cette profusion de produits agricoles. Au cours de l’émission Science Publique sur l’agroécologie que j’ai animée sur France Culture le vendredi 2 novembre, l’un des invités, Jean-François Soussana, directeur scientifique Environnement de l’INRA, nous a révélé deux chiffres instructifs. Le premier concerne son estimation de la perte de rendement liée au passage de l’agriculture intensive à l’agroécologie, approche développée dans le documentaire de Marie-Monique Robin dont nous avons parlé il y a quelques semaines.
Pour Jean-François Soussana, cette perte de rendement serait comprise entre 13 et 34%. Peu après, il a indiqué que le taux de perte et de gaspillage de la production agricole atteint, lui, environ 30%… Que déduire du rapprochement de ces deux chiffres ? Tout simplement que les gains apportés par l’agriculture intensive servent à compenser le gaspillage… Étonnant constat… La disparition progressive des agriculteurs, la diminution du nombre des exploitations, la mécanisation à outrance engendrant un très lourd endettement des exploitants, l’utilisation massive d’intrants polluant les nappes phréatiques et les cours d’eau, la destruction des paysages, la standardisation des cultures sacrifiant la biodiversité, la servitude vis à vis des multinationales des semences… Tout cela pour nous permettre de gaspiller 30% de la production agricole ?
Ne serait-ce pas un peu cher payé ? Le coût réel de l’agriculture intensive est, par ailleurs, pointé par Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation. Dans le rapport qu’il a publié le 3 juin 2012, il écrit ceci :
“Dans les pays de l’OCDE en particulier, où les subventions agricoles se situent toujours à des niveaux élevés, le système fait que les contribuables paient trois fois pour un système qui est une recette pour être en mauvaise santé. Ils paient pour des subventions peu judicieuses qui encouragent l’industrie agroalimentaire à vendre des aliments lourdement transformés au lieu de vendre des fruits et légumes à un prix inférieur; ils paient pour les efforts de commercialisation de cette même industrie, dont les produits de la vente d’aliments dommageables pour la santé sont déduits des bénéfices imposables, et ils paient pour des systèmes de soins de santé dont les budgets sont fortement grevés par les maladies non transmissibles.”
Finalement, cela revient encore plus cher… Ainsi, au delà du débat sur les OGM qui n’a pas fini de secouer les institutions, c’est bien à une question politique que l’on aboutit. Les pratiques alimentaires actuelles ont, certes, été largement induites par la pression publicitaire et l’euphorie consommatrice, véritable drogue assimilable aux antidépresseurs. Mais aujourd’hui, n’est-il pas temps de les revoir… à la baisse ?
L’agroécologie permet d’apporter une réponse sans revenir à la charrue à bœufs, ce qui devrait rassurer les décroissancephobes. Il ne s’agit de rien d’autre que de mettre la science au service d’une agriculture qui tienne compte… de la nature. Une nouvelle révolution verte, en somme. Mais tellement plus souriante et, certainement, plus intelligente. Est-elle généralisable ? C’est toute la question.
Jean-François Soussana plaide plutôt pour une transition au cours de laquelle l’agriculture intensive ne nourrirait des connaissances acquises en matière d’écologie de l’exploitation agricole. Gageons que cette transition sera plus longue et aléatoire que la première révolution verte. L’échec de la PAC dans ce domaine ne présage rien de bon. A moins que les consommateurs ne s’en mêlent. Au fond, le système actuel ne tient que grâce, ou à cause, d’eux. Il suffirait qu’ils (nous…) changent leurs pratiques alimentaires pour que tout le système les suive. Car c’est bien l’une des beautés du capitalisme que de s’adapter sans états d’âmes aux demandes du marché. Il suffirait donc de profiter de cette flexibilité…
Michel Alberganti
(Ré)ecoutez l’émission Science Publique que j’ai animée le 2 novembre sur France Culture
Le débat sur les OGM a relancé l’opposition entre agriculture intensive et agroécologie. Mais que recouvre ce terme ? Cette solution peut-elle nourrir 7 à 9 milliards d’habitants sur Terre ? Invités : Jean-François Soussana, Jane Lecomte et Adrien Gazeau.
Cet article est confondant de raccourcis non fondés, de chiffres sans justification, etc.
De la pure propagande gaucho-écolo… Qui fait froid dans le dos.
“Il suffirait qu’ils (nous…) changent leurs pratiques alimentaires pour que tout le système les suive.”
Ne doit-on pas plutôt dire :
Il suffirait que le nouveau système basé sur l’agroécologie se révèle au moins aussi compétitif que celui basé sur l’agriculture intensive pour qu’ils (nous…) changent leurs pratiques alimentaires ?
Et pour cela, il suffirait aussi peut-être que les pouvoirs publics apportent des aides aux agriculteurs pour qu’ils changent leurs pratiques.
Si Jean-François Soussana qui estime la perte de rendement entre 13 et 34% a raison, la transition devrait être possible sans mettre en péril le revenu des agriculteurs français dont on ne peut pas dire que leurs situations financières soient particulièrement reluisantes!
Le consommateur est plutôt sensibilisée aux enjeux de l’écologie en général et n’a, en grande majorité, pas d’état d’âme sur les méthodes de productions utilisées pour leur fournir leurs aliments.
A l’exception des disciples dogmatiques du bio, il ne cherche que des aliments de qualité à condition de ne pas payer un surcoût d’ailleurs souvent injustifié.
La récente alerte (12 octobre 2012), suite à dix-huit cas d’intoxication alimentaire par une farine de sarrasin bio contaminée par le datura, montre de plus que l’axiome «c’est bon parce que c’est naturel » mérite d’être examiné avec le même sens critique et la même prudence que celle que nous avons légitimement pour les produits OGM.
Il ne sert à rien de fustiger ou de culpabiliser les consommateurs en bout de chaine pour changer les pratiques alimentaires.
A quoi cela sert-il par exemple de dire qu’il faut manger au moins 5 fruits et légumes par jour lorsque les consommateurs n’ont ni le temps ni surtout les moyens d’une telle pratique?
A quoi sert-il de s’élever contre la multiplication des fast foods qui préparent des générations d’obèses lorsqu’il est impossible de se nourrir sainement et rapidement au même prix ?
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@ Denis – Merci pour votre message et votre critique pleine d’informations détaillées, précises et justifiées. Une argumentation tout à fait remarquable…
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Il convient de préciser que la stagnation des rendements est due surtout à la relative baisse des consommations d’engrais qui a commencée au début des années 90 lorsque les primes européennes à la surface ont compensées une forte baisse du prix des céréales rendant moins intéressante la recherche des derniers quintaux de rendement par ha. Depuis, on constate que lorsque le prix des céréales augmente, le prix des engrais s’accroit très fortement. De plus la prise en compte des problèmes environnementaux par la société et une réglementation de plus en plus stricte incite la majorité des agriculteurs à mieux raisonner l’usage des “intrants”.
Cependant il reste encore bien du chemin chemin à faire pour généraliser cette agroécologie qui semble être la voie à suivre.
Pour l’illustrer voici ce que nous faisons sur notre ferme car je suis producteur de lait au bord de la rade de Brest. Classiquement les vaches laitières en Bretagne consomment de l’herbe à la belle saison et de l’ensilage de maïs l’hiver. Les normes admises sont qu’une vache qui mange dans l’année 3 tonne de matière sèche d’herbe, 3 tonne de matière sèche de maïs et 1 t de tourteau de soja va produire 8000 de lait. (en élevage on raisonne l’alimentation en matière sèche. le maïs fait 30 à 35% de MS l’herbe 15 à 20). Dans notre situation, nous trouvions le rendement du maïs trop faible en regard de son coût. Aujourd’hui nos vaches consomment chacune 5 tonnes d’herbe, 0.5 t de maïs, que nous achetons à un voisin et plus du tout de soja; évidemment elles produisent moins de lait – environ 5000 l – mais notre ferme produit à peine moins que dans le système précédent. En effet là ou nos voisins nourrissent 60 vaches, nous pouvons en garder 90. A l’arrivée et en tenant compte d’une foule de paramètres, nous estimons que nos revenus sont sensiblement meilleurs que ceux de nos collègues. Le gros avantage de notre système c’est qu’il est très favorable à l’environnement: Pas d’érosion, pas de fuite de nitrate, stockage du carbone sous les prairies. Le problème c’est qu’il est désastreux pour notre environnement agricole. très peu d’engrais et d’aliment du bétail plus de produits phytosanitaire: une perte sèche pour la coopérative. J’ai la faiblesse de croire que l’argent que je ne donne plus à ma coop est mieux utilisé ailleurs, mais il faut garder à l’esprit qu’une modification profonde des pratiques agricoles entraîne des bouleversements dans toute l’économie.
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@ Denis
Pas de source ?
Et les “documentaires” de MM Robin alors ?
Et les publications agronomiques de M. de Schutter ?
Et ce Séralini “qui n’a pas fini de secouer les institutions” ?
Et surtout vous n’avez pas bien regardé les photos illustrant la chronique : L’agriculture intensive c’est des paysages plats sous les nuages, l’agroécologie vallonnera les terrains plats et ramènera le soleil.
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L’année dernière, j’ai lu “Les raisins de la colère”. Sur environ 1 page 1/2, Steinbeck décrit un système agricole basé sur la spéculation, inhumain et condamné à l’échec. ça touche les 75 ans… et aujourd’hui encore on en est là, au même point précis.
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Le passage nécessaire à l’agroécologie ne suffira pas à lui seul à offrir une vie décente aux 10 milliards d’êtres humains annoncés pour 2050. L’avenir de l’humanité, si elle en a un au vu des maux écologiques actuels, passe par la modération démographique.
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Pourquoi ne pas mettre en perspective les pertes dans les pays pauvres?
http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/12/11/nourriture-jetee-recoltes-perdues-enquete-sur-le-grand-gachis-alimentaire_1279206_3244.html
Les aliments sont pour la plupart périssable, réduire à zéro les pertes est totalement utopique. Sans la révolution verte il manquerai au bas mot 3 milliards de personnes: elles seraient mortes de faim.
L’agro-écologie, tout le monde en parle, personne ne la définie, ça serait bien d’aller au delà de la définition FAO et de dire ce qu’on entend vraiment par là.
La stagnation des rendements, je ne sais pas de quoi vous parlez, c’est vrai pour les céréales à paille mais le rôle climatique est prouvé:
http://www.academie-agriculture.fr/mediatheque/seances/2010/20100505communication2_integral.pdf
La réduction des doses d’engrais n’a qu’un rôle marginal dans la stagnation des rendements, certains sols sont déséquilibré (un élément en surplus bloque l’absorption un ou plusieurs autres éléments) mais peu de technicien et d’agriculteur savent faire le diagnostic et redresser la situation.
Pour le maïs, 2011 ce fut le record du siècle, 2012 devrait encore être au delà des 100 quintaux. En colza les associations et le semi monograine d’hybride va provoquer un déplafonnement dans la prochaine décennie.
@Cookie: au lieu de vous informer avec des fictions informez vous sur le fonctionnement de l’agriculture US. Ce sont des chefs d’entreprises, pas de paysans au sens culturel du terme.
cet article est complètement mensongé,il repose sur des arguments inventés. Je suis agriculteur , je suis favorable à une agriculture intensive raisonnée ,respectueuse de la nature, comme la nouvelle pac nous le demande, avec raison,nous diminuons régulièrement l’apport des intrants(grace aux nouvelles techniques:-analyses de terre, photo satellite pour évaluer les besions d’apports d’engrais ou non, ce que nous faisons automatiquement), les rendements en réalité étaient cette année de 95 quinteaux à l’hectare(dans le 76) mais la sécheresse dans d’autres régions à fait stagner les rendements au niveau français et mondial
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Denis et Karg, notamment, ont apporté de bonnes réponses.
Au sujet du gaspillage: Le premier gaspillage est ce qui n’est pas produit dans les champs ou perdu après la récolte à cause des maladies, parasites, prédateurs, manque de technicité, de matériel, d’intrants adéquats.
Le pire c’est quand des techniques ou intrants valables sont interdits par idéologie politicienne ou religieuse.
les moyennes et grandes surfaces concentrent une grande partie des gaspillages !
ils mettent en place des standards abracadabrantesques (formes des fruits, … ) pour les producteurs (à l’origine de beaucoup de gaspillage)
ou ils mettent de la javelle dans leurs poubelles et les ferment à clé alors qu’elles contenaient des produits bons à manger …
tiens, étonnant, cet article n’en parle pas !
Supermarchés, ces bienfaiteurs de l’humanité !
c’est tellement plus facile de casser du sucre sur les agriculteurs !
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[…] L’agriculture intensive alimente… un gaspillage tout aussi intensif From blog.slate.fr – Today, 1:33 PM […]
Merci pour cet article très synthétique. Vous avez bien réussi à montrer le lien étroit mais totalement occulté (et ignoré par la plupart des consommateurs) entre les modes de productions (intensif versus paysan) et leurs impacts à la fois sur l’environnement, l’économie et la société.
Tout d’abord, reconnaissons que l’agriculture intensive a sauvé environ 1 million de personnes grâce à des augmentations de rendement spectaculaires en blé et en riz, notamment en Inde et en Chine dans les années 60. C’est pourquoi M Borlaug reçut le Prix Nobel de la Paix en 1970 pour sa création de blé dits “à haut rendement”.
Mais les problèmes, qu’induisent cette agriculture intensive, nous ont mené à des impasses techniques et environnementales extrêmement graves. Et LE problème fondamental, c’est d’avoir oublié que l’agriculture est totalement dépendante de l’environnement (pour le meilleur et pour le pire: minéralisation, ravageurs, mais aussi auxiliaires de cultures, érosion ou au contraire lutte contre l’érosion etc.) et que les agriculteurs (et paysans) DOIVENT prendre en compte leur environnement.
Et là, on se heurte clairement à un GROS problème: nos modes de productions actuelles (intensives principalement) ne sont PAS COMPATIBLES avec ce paradigme. Et la production INTENSIVE est totalement liée à un CHOIX POLITIQUE de compétitivité et d’ouvertures des marché.
Que fait-on alors?
Faut-il conserver notre mode de production:
– non durable écologiquement et agronomiquement (épuisement des sols, pollution diffuse, pullulation des ravageurs, destruction des paysages)
– non durable économiquement (basé sur peu d’exploitations très grandes présentant des rendements plutôt convenables mais totalement dépendants des intrants pétrochimiques et des subventions)
– mais qui soit adéquate à notre modèle de société (basée sur le capital et le libre-échange)?
Ou bien faut-il choisir d’autres modes de production: – absolument durable écologiquement et agronomiquement (travail avec la nature, mais il faudra faire des efforts de recherche très importants pour trouver des solutions utilisant des leviers biologiques)
– et POTENTIELLEMENT durable économiquement (par de nombreuses petites fermes, ce qui veut dire une volonté politique d’installer des paysans avec des chiffres d’affaire modérés, un partage de la Terre et une modification des habitudes de consommation)
– mais qui demandent une remise en question profonde de notre modèle sociétal et de notre mode de consommation (qui passe principalement aujourd’hui par les GMS totalement incompatibles pour l’instant avec le respect de l’environnement et des droits humains) ?
Nous sommes vraiment à une croisée des chemins. A nous de nous poser les bonnes questions:
quelle société voulons-nous ? quelle type d’économie voulons-nous ? quelle(s) valeurs voulons-nous ? quel(s) mode(s) de vie voulons-nous? qu’est-ce qui nous rend heureux et quelle voie voulons-nous emprunter ?