La Tunisie enCHANtée

Macarena version tunisienne

On vous avait présenté le CHAN, ce Championnat d’Afrique des Nations réservé aux joueurs évoluant sur le continent. La finale a eu lieu hier à Khartoum et s’est terminée par la victoire, pleine d’allégresse, de la Tunisie.

Plat du pied sécurité avait mis les Tunisiens parmi les favoris de la compétition, puisque les Aigles de Carthage s’appuyaient sur les joueurs d’un des championnats locaux les plus structuré et puissant, autour de l’Espérance de Tunis, du Club Africain, de l’Etoile du Sahel etc. Pas mal vu (pour une fois), la Tunisie atomisant l’Angola en finale 3-0 grâce à son jeu à terre, à ses passes courtes et à sa rapidité dans les contres. En poule, les Tunisiens avaient fait match nul contre ces mêmes Angolais (1-1) avant de sortir le Rwanda (3-1) et le Sénégal (2-0).

En quarts, les Aigles ont dominé le favori et tenant du titre, la RD Congo et les vice-champions du monde des clubs du TP Mazembe, cramés par des mois de compétition non-stop. Comme un symbole, les révoltés tunisiens ont réussi à sortir leurs voisins algériens, étouffés aux tirs aux buts en demies. Prends ça Boutef !

Bien évidemment, après la finale, tous les joueurs n’ont pas manqué de saluer l’explosion du printemps arabe. Un mouvement parti de Tunisie avec l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, le jeune marchand de Sidi Bouzid, pour protester contre la corruption et la sclérose du régime des Ben Ali-Trabelsi. “On est venus au Soudan avec des larmes aux yeux, on repart avec des larmes de joie“, s’est fait poétique le sélectionneur de cette équipe A’, Sami Trabelsi, sur RFI. Reste à savoir si les Tunisiens vont profiter de ce succès pour se relancer dans la course à la CAN, où ils sont pour le moment mal barrés.

Surtout, cette finale nous a permis d’aller voir la fiche wikipedia d’Adel Chedli, le régulateur du milieu tunisien de 34 piges, un papy dans la compet’, et premier joueur à gagner la CAN (en 2004, remember Santos et Roger Lemerre ?) et le CHAN (bon, OK, c’était que la 2e édition). Et de se rappeler des lionceaux de Jeannot Fernandez et Guy Lacombe, quand on croyait que Camel Meriem, Benoit Pedretti, Sylvain Monsoreau et Pierre-Alain Frau deviendraient des stars de l’équipe de France. Jeunes rêveurs de tous les pays, unissez-vous!

François Mazet

Photo: les Tusisiens sont contents/Reuters