La BNP Paribas en tête des fusions et acquisitions en 2009, l’année du grand plongeon

Le palmarès de fusions & acquisitions réalisées en France en 2009 est tombé. Elaboré par Fusions et Acquisitions Magazine il place en tête des banques d’affaires la BNP Paribas avec sa participations à 50 opérations pour un montant total de 53,6 milliards d’euros. Pour mesurer la dégringolade par rapport à 2008, Marina Guérassimova souligne qu’en 2008 le N° 1 s’appelait Bank of America Merrill Lynch (BAML) qui avait participé à 22 fusions ou acquisitions d’une montant de 115 milliards d’euros.

Comparer le palmarès 2009 à celui de l’année précédente donne le vertige. Les vingt-cinq premières banques d’affaires ont réalisé 406 fusions ou acquisitions en 2009, contre 544 un an plus tôt soit une baisse de 24%. Et en valeur c’est pire : 445 milliards en 2009, 1.377 milliards en 2008 (-68%). Le deal moyen était de 2,4 milliards en 2008 et de 1 milliard en 2009. C’est un peu comme si les entreprises étaient entrées en hibernation. Chacun restant chez soit par manque de moyens, d’imagination ou d’audace.


En 2009, pas de méga alliances donc (en 2008 GDF-Suez pesait à elle seule 62 milliards), mais opération d’envergure avec le rapprochement des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne (18,7 milliards).

Le classement 2010
1er / BNP Paribas (6° en 2008) a réalisé 50 opérations d’un montant total de 53,6 Mds€
2 / JP Morgan (4°) 17 opérations 50,9 Mds€
3 / Citi (14°) 13 opérations 49,4 Mds€
4 / BAML (1) 18 opérations 47,9 Mds€
5 / Rothschild et Cie (3) 48 opérations 44,5 Mds€
6 / UBS (9°) 17 opérations 38 Mds€
7 / Société Générale (10°) 24 opérations 26,7 Mds€
8 / Lazard (11°) 26 opérations 25,7 Mds€
9 / Credit Suisse (16°) 11 opérations 23,7 Mds€
10 / Morgan Stanley (2) 9 opérations 19,3 Mds€
14 / Goldman Sachs (5) 13 opérations 9 Mds€ réalise la plus grande dégringolade.

Si l’on prend en compte le travail des trois dernières années la BNP Paribas tient toujours la tête selon Fusions et Acquisitions Magazine avec 233 milliards d’euros devant JP Morgan (224,5 Mds€) et Rothschild et Cie (204 Mds€)

Classement 2007, 2008 et 2009 (1)

1 / BNP Paribas (1er en 2007, 6ème en 2008, 1er en 2009), 178 opérations, 233 Mds€.

2 / JP Morgan (3, 4, 2), 66 opérations, 224,5 Mdx€.

3 / Rothschild et Cie (6, 3, 5), 208 opérations, 204 Mds€.

4 / Morgan Stanley (5, 2, 10), 58 opérations, 187,8 Mds€.

5 / Goldman Sachs (2, 5, 14), 63 opérations, 186,6 Mds€.

6 / BAML (12, 1, 4), 54 opérations, 184,8 Mds€.

7 / Lazard (4, 11, 8), 120 opérations, 176,8 Mds€

8 / UBS (9, 9, 6), 62 opérations, 167,7 Mds€

9 / CAlyon (8, 8, 13), 80 opérations, 149,6 Mds€

10 / Citi (7, 14, 3), 57 opérations, 148,8 Mds€.


Pour Thomson Reuters, si la BNP Paribas est bien en tête pour les fusions et acquisition bouclées au 31 décembre 2009, elle perd sa place pour les opérations annoncées en 2009 (Les Echos). En 2009, JP Morgan a engagé ou boulclé pour 29,6 Mds€ d’opérations, devant la Deutsche Bank (23,6 Mds€) et la BNP Paribas (23,3 Mds€).

Si 2009 a été l’année du grand plongeon, le secteur des Fusions et Acquisitions est habituée aux montagnes russes.

2009 : 406 opérations d’un montant de 445 Mds€, soit une opération moyenne de 1,1 Mds€.

2008 : 544 / 1377 Mds€ / 2,5 Mds€

2007 : 729 / 681 Mds€ / 0,9 Mds€

2006 : 631 / 1093 Mds€ / 1,7 Mds€

2005 : 514 / 357 Mds€ / 0,7 Mds€

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(1) Ne sont prise en compte que les banques qui ont fait parvenir à M&A magazine les opérations réalisées en 2007, 2008 et 2009.


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# Suite # La Société Générale renflouée par le contribuable américain, la BNP accusée en Irak

Selon une enquête de Hugh Son, journaliste de Bloomberg à New York, Timothy Geithner, alors président de la Reserve Federal Bank de New York, devenu secrétaire d’Etat au Trésor de l’administration Obama, aurait demandé à AIG, de ne pas divulguer au public les détails des remboursements aux banques durant son sauvetage en novembre dernier.

La Fed de New York lâchait dans l’urgence 27 milliards de dollars à AIG qui reversait 7 milliards d’argent public à la Société Générale et 10 milliards de sa poche. Le CALyon, filiale du Crédit Agricole, recevait se son côté 1 milliard d’argent public et 2 milliards d’AIG (phdxleblog).

La BNP se retrouve accusée d’avoir été au cœur d’un réseau de corruption en Irak, du fait de son rôle dans la gestion du programme Pétrole contre nourriture piloté par l’ONU. A lire dans Libération (07/01/10).

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# Sans (trop de) commentaires # EDF fait du vent

“EDF Energies Nouvelles a annoncé la mise en service des parcs éoliens des Barthes et de Nord Bassin de Thau dans le sud de la France pour une capacité installée respective de 12MW (6 éoliennes de 2MW) et 26MW (13 éolienne de 2MW). Ces deux parcs s’ajoutent aux 95MW mis en service en 2009 en France. Au 31 décembre 2009, le groupe avait développé et construit 481MW bruts dans l’hexagone, dont 112MW ont été cédés.” Capital (07/01/10)

Le solaire devrait représenter au cours du mois de janvier 0,5% de la production d’électricité à côté du nucléaire (61%), du thermique (15%) et de l’hydraulique (22%). Il ne faudrait pas en faire trop avec si peu.

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Pour aider EDF allumer des cierges, en espérant que le courant passe et que les lignes tiennent

Brrrrrrrrrrrrr, il fait froid. Réseau de transport d’électricité (RTE) et EDF prévoient deux pics records de consommation d’électricité dans les prochains jours. Le froid explique cela. Le record du 7 janvier 2004 (92.400MW) devrait être approché vendredi 8 (92.200MW) et battu à la sortie du week-end lundi (93.300MW), mardi (93.400MW) et mercredi prochain (93.200MW), selon les chiffres rendus public sur son site internet par RTE.

En face la production d’EDF prévoit de porter la production respectivement à 93.269MW, 93.689MW et 94.612MW. La marge est donc étroite. D’ici là, la recommandation reste d’allumer des cierges pour que les centrales nucléaires ne rencontrent pas de problèmes et que le réseau tienne le coup.

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Big Mac et pouvoir d’achat

L’indice Big Mac de The Economist est une bonne représentation de la parité du pouvoir d’achat. Le taux de change devant permettre de rendre équivalent le prix d’un panier de biens identiques d’un pays à l’autre et le Big Mac étant supposé strictement identique d’une pays à l’autre, il est pris comme instrument de mesure.

mcdonalds_bigmacIl ne s’agit pas d’un instrument scientifique irréprochable mais d’un bon indicateur.

La version 2009 de l’indice BigMac/The Economist donne les résultats suivants: Lire la suite…

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# Sans (trop de) Commentaires # Vendez, ils vendent… (1)

On attend parfois la dernière minute pour se faire un cadeau. L’Autorité des marchés financiers (AMF) vient de publier des opérations réalisées dans les derniers jours de 2009.

Henri de Castries, président du directoire d’AXA a procédé à un remboursement de 27.796 parts du FCPE de Groupe AXA investi en actions AXA pour un montant de 446.422,29€, le 23 décembre avant d’exercer, le 28 décembre, des stocks option pour un montant de 418.800€.

François Cornelis, numéro deux de Total, a quant à lui attendu le 30 décembre pour exercer des stocks option pour 786.000€, avant de les revendre dans la même journée pour 900.326€. Plus value immédiate de 114.326€. Pourquoi le vice-président du Comité exécutif de Total, directeur générale de la Chimie, vend-t-il des actions Total? L’avenir du groupe est-il incertain?

Si Henri de Castries conserve ses titres AXA, la question de la cession des actions par les dirigeants d’entreprise demeure pour François Cornelis, Michel Pébereau (BNP), Baudouin Prot (BNP), Jean-René Fourtou (Sanofi Aventis), Franck Riboud (Danone) et Nicolas Bazire (LVMH), dont nous avions signalé les cessions de titres à la fin de 2009. Les stocks option accordés par l’entreprise à ses dirigeants font partie de sa rémunération à cinq ans. Si au bout de cinq années le cours de l’action est supérieur au prix auquel ils doivent les payer c’est la jack-pot. Il y a une plus value légitime puisqu’il y a eu un enrichissement des actionnaires. Il n’empêche cela a toujours quelque-chose de surprenant de voir un dirigeant se défaire de titres de l’entreprise qu’il dirige. Cela ressemble à un acte de défiance. L’AMF pourrait peut-être demander aux dirigeants des grands groupes, tenus de déclarer tout mouvements sur des titres des entreprises qu’ils pilotent, de justifier leur décision.

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# Sans (trop de) Commentaires # Vendez, ils vendent… (2)

On attend parfois la dernière minute pour se faire un cadeau. L’Autorité des marchés financiers (AMF) vient de publier des opérations réalisées dans les derniers jours de 2009.

Henri de Castries, président du directoire d’AXA a procédé à un remboursement de 27.796 parts du FCPE de Groupe AXA investi en actions AXA pour un montant de 446.422,29€, le 23 décembre avant d’exercer, le 28 décembre, des stocks option pour un montant de 418.800€.

François Cornelis, numéro deux de Total, a quant à lui attendu le 30 décembre pour exercer des stocks option pour 786.000€, avant de les revendre dans la même journée pour 900.326€. Plus value immédiate de 114.326€. Pourquoi le vice-président du Comité exécutif de Total, directeur générale de la Chimie, vend-t-il des actions Total? L’avenir du groupe est-il incertain?

Les stocks option accordés par l’entreprise à ses dirigeants font partie de sa rémunération à cinq ans. Si au bout de cinq années le cours de l’action est supérieur au prix auquel ils doivent les payer c’est la jack-pot. Il y a une plus value parce qu’il y a eu un enrichissement des actionnaires. Il n’empêche cela a toujours quelque-chose de surprenant de voir un dirigeant se défaire de titres de l’entreprise qu’il dirige. Cela ressemble à un acte de défiance. L’AMF pourrait peut-être demander aux dirigeants des grands groupes, tenus de déclarer tout mouvements sur des titres des entreprises qu’ils pilotent, de justifier leur décision.

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L’Autorité des marchés financiers est une Autorité sans autorité

De deux choses l’une. Ou bien les acteurs du monde des affaires ont été beaucoup sages ou ils ont été beaucoup plus discrets. Ou l’Autorité des marchés financiers (AMF) a découragé les acteurs de commettre des infractions, ou elle est décourageante et n’a rien vu. En 2009, l’AMF a publié 23 sanctions concernant 17 personnes physiques et 23 personnes morales (16 dossiers ont été transmis au Parquet dont la moitiés concerne des délits d’initiés). Un an plus tôt 34 décisions avait sanctionné 72 personnes physiques ou morales (20 dossiers transmis au Parquet, dont 14 délits d’initiés). Pour connaître les noms des sanctionnés l’AMF n’en tient aucun compte et renvoie à la compilation de ses décisions. Cela nous prendra un peu de temps, mais nous devrions y arriver.

La bonne question est donc : l’Autorité des marchés financiers a-t-elle de l’autorité? Pour le dire brutalement, elle n’en a aucune. L’autorité suppose d’exercer la surveillance des marchés et de pouvoir sanctionner les acteurs financiers. L’AMF surveille mais ne sanctionne pas. Montrée du doigt, ici même, après la non-sanction des dirigeants d’EADS qui avaient vendu leurs actions au plus haut juste après avoir appris que des retards importants allaient affecter la sortie de l’A380, n’était en rien fautive.

Le législateur a même mis en place une drôle de mécanique qui débouche sur la mise à l’écart de l’AMF quand il s’agit de prendre des sanctions. Le secrétaire général de l’AMF, Jean-Pierre Jouyet aujourd’hui, peut ouvrir des enquêtes, mais pas les refermer. Les enquêteurs désignés par l’AMF se mettent au travail et rendent un rapport écrit au Collège de l’AMF. Si le gendarme de la bourse décide que des poursuites doivent être engagées elle adresse des “notifications de griefs” aux personnes concernées et transmet le rapport d’enquête à la Commission des sanctions.

A partir de ce moment l’AMF ne va plus jouer qu’un rôle de télégraphiste. Elle publiera des décisions qui lui échappent. En effet, la Commission des sanctions (Faits et chiffres 2008, p.15) est composée de douze membres. Quatre, dont l’actuel président Daniel Labetoulle, sont désignés par le Conseil d’Etat et la Cour de Cassation. Six sont installés par le ministre de l’Economie et des Finances. Deux représentent les salariés des sociétés gestionnaires, des entreprises de marché, mais sont désignés par Bercy. Enfin, un représentant du Trésor, qui fait office de Commissaire du gouvernement, est présent sans avoir de voix délibérative. Il peut tout de même demander une seconde délibération. Le pouvoir de sanctionner appartient donc à Bercy et pas à l’AMF.

La Commission des sanctions va ensuite désigner un rapporteur, Antoine Courteault, représentant le ministère de l’Economie, dans l’affaire EADS, chargé de lui faire des recommandations après avoir entendu tous les intéressés. Enfin, au cours d’une séance tenue à huis clos, les parties prenantes sont entendues et la décision arrêtée. Depuis la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008, la Commission peut prononcer des sanctions pécuniaires dont le montant ne peut excéder 10 millions d’euros.

Bon, dans l’affaire EADS la Commission des sanctions, rejetant la recommandation de son rapporteur, estimait qu’aucune sanction ne devait être prononcée. Personne n’a fait appel et le Commissaire du gouvernement a indiqué “ne pas avoir d’observations à formuler”. Ni pendant la séance tenue entre le 23 et le 27 novembre 2009 ni après. C’était donc fortuitement que Noël Forgeard, alors co-président d’EADS, réalisait “une plus-value de 4,34 millions d’euros, en cédant un paquet de 360 000 actions entre le 8 et le 24 mars 2006, soit juste après le Conseil d’administration d’EADS du 7 mars annonçant que les résultats ne seraient pas atteints… Le cours d’EADS venait alors atteint son plus haut historique de 35 euros.” comme le remarquait le Nouvel Obs.

La Commission des sanctions blanchissait donc tout le monde et l’AMF se devait de publier la décision. Elle l’agrémentait tout de même d’un commentaire plein d’amertume : “L’AMF, en tant qu’autorité de poursuite, souhaiterait également que la loi lui donne la possibilité de former un recours à l’encontre des décisions de la Commission des sanctions. Possibilité qui, pour l’heure, n’est réservée qu’aux personnes sanctionnées.” Il s’agirait de donner de l’autorité à l’Autorité…

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L’Autorité des marchés financiers est une Autorité sans autorité

De deux choses l’une. Ou bien les acteurs du monde des affaires ont été beaucoup sages ou ils ont été beaucoup plus discrets. Ou l’Autorité des marchés financiers (AMF) a découragé les acteurs de commettre des infractions, ou elle est décourageante et n’a rien vu. En 2009, l’AMF a publié 17 sanctions (16 dossiers ont été transmis au Parquet dont la moitiés concerne des délits d’initiés). Un an plus tôt 33 décisions avait sanctionné 72 personnes physiques ou morales (20 dossiers transmis au Parquet, dont 14 délits d’initiés). Pour connaître les noms des sanctionnés l’AMF n’en tient aucun compte et renvoie à la compilation de ses décisions. Cela nous prendra un peu de temps, mais nous devrions y arriver.

La bonne question est donc : l’Autorité des marchés financiers a-t-elle de l’autorité? Pour le dire brutalement, elle n’en a aucune. L’autorité suppose d’exercer la surveillance des marchés et de pouvoir sanctionner les acteurs financiers. L’AMF surveille mais ne sanctionne pas. Montrée du doigt, ici même, après la non-sanction des dirigeants d’EADS qui avaient vendu leurs actions au plus haut juste après avoir appris que des retards importants allaient affecter la sortie de l’A380, n’était en rien fautive.

Le législateur a même mis en place une drôle de mécanique qui débouche sur la mise à l’écart de l’AMF quand il s’agit de prendre des sanctions. Le secrétaire général de l’AMF, Jean-Pierre Jouyet aujourd’hui, peut ouvrir des enquêtes, mais pas les refermer. Les enquêteurs désignés par l’AMF se mettent au travail et rendent un rapport écrit au Collège de l’AMF. Si le gendarme de la bourse décide que des poursuites doivent être engagées elle adresse des “notifications de griefs” aux personnes concernées et transmet le rapport d’enquête à la Commission des sanctions.

A partir de ce moment l’AMF ne va plus jouer qu’un rôle de télégraphiste. Elle publiera des décisions qui lui échappent. En effet, la Commission des sanctions (Faits et chiffres 2008, p.15) est composée de douze membres. Quatre, dont l’actuel président Daniel Labetoulle, sont désignés par le Conseil d’Etat et la Cour de Cassation. Six sont installés par le ministre de l’Economie et des Finances. Deux représentent les salariés des sociétés gestionnaires, des entreprises de marché, mais sont désignés par Bercy. Enfin, un représentant du Trésor, qui fait office de Commissaire du gouvernement, est présent sans avoir de voix délibérative. Il peut tout de même demander une seconde délibération. Le pouvoir de sanctionner appartient donc à Bercy et pas à l’AMF.

La Commission des sanctions va ensuite désigner un rapporteur, Antoine Courteault, représentant le ministère de l’Economie, dans l’affaire EADS, chargé de lui faire des recommandations après avoir entendu tous les intéressés. Enfin, au cours d’une séance tenue à huis clos, les parties prenantes sont entendues et la décision arrêtée. Depuis la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008, la Commission peut prononcer des sanctions pécuniaires dont le montant ne peut excéder 10 millions d’euros.

Bon, dans l’affaire EADS la Commission des sanctions, rejetant la recommandation de son rapporteur, estimait qu’aucune sanction ne devait être prononcée. Personne n’a fait appel et le Commissaire du gouvernement a indiqué “ne pas avoir d’observations à formuler”. Ni pendant la séance tenue entre le 23 et le 27 novembre 2009 ni après. C’était donc fortuitement que Noël Forgeard, alors co-président d’EADS, réalisait “une plus-value de 4,34 millions d’euros, en cédant un paquet de 360 000 actions entre le 8 et le 24 mars 2006, soit juste après le Conseil d’administration d’EADS du 7 mars annonçant que les résultats ne seraient pas atteints… Le cours d’EADS venait alors atteint son plus haut historique de 35 euros.” comme le remarquait le Nouvel Obs.

La Commission des sanctions blanchissait donc tout le monde et l’AMF se devait de publier la décision. Elle l’agrémentait tout de même d’un commentaire plein d’amertume : “L’AMF, en tant qu’autorité de poursuite, souhaiterait également que la loi lui donne la possibilité de former un recours à l’encontre des décisions de la Commission des sanctions. Possibilité qui, pour l’heure, n’est réservée qu’aux personnes sanctionnées.” Il s’agirait de donner de l’autorité à l’Autorité…

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EDF allume des cierges pour éviter la grande coupure de 19h00, 19h02 ou 19h03. Passé 19h03, ça va…

Il y a quelque chose de fascinant, en 2009 et dans un pays développé, a surveiller le thermomètre en se demandant si la grande coupure est pour ce soir ou si le courant passe. Que la température descende à 5 degrés au dessous de zéro et les plus hautes autorités de l’Etat décrocheront leur téléphone pour appeler le patron d’EDF, Henri Proglio, et savoir si le courant passe ou si nous risquons le black out. A quelle heure? A 19h00 pile. Pour cela, les français sont très ponctuels. Sur les 5 pics de l’année dernière quatre se situent entre 19h00 et 19h03! Une seule fois le pic a eu lieu le matin à 8h12.

Et dans les prochaines heures il vaudra mieux allumer quelques cierges que des ampoules pour s’éclairer. Mercredi, un coup d’œil sur les prévisions de Météo France montre que le quart Nord-Est du pays devrait se retrouver avec des températures de -7 ou -5°. Du coup la consommation instantanée d’électricité devrait atteindre 90.800MW demain à 19h00 (06/01/10) et 92.000MW le lendemain (07/01/10) toujours à l’heure de pointe, selon Réseau de transport d’électricité (RTE) qui joue la transparence totale sur son site rte-france.com.

En face, EDF n’a pas les moyens de suivre. L’entreprise dispose de 3 sources pour produire de l’électricité : le nucléaire, l’hydraulique et le thermique. L’éolien, le solaire et la biomasse ont été négligés et sont négligeables. Le nucléaire ce sont 58 réacteurs (19 centrales) qui représentent 63.000MW installés, l’hydraulique et le thermique (fioul, charbon et gaz) apportent respectivement 22.000 et 13.000MW. Cela fait un totale de 98.000MW. Sur le papier tout va bien. C’est dans la réalité que cela se complique. Les centrales thermiques et hydrauliques apportent ces jours-ci toute leur puissance.

Le nucléaire, lui, ne peut mettre en œuvre 100% de sa capacité. Une centrale nucléaire est une bouilloire qu’il faut surveiller avec précaution. Au moindre incident, elle est arrêtée, déconnectée du réseau, inspectée. Sa remise en marche suppose un avis favorable de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui tient un décompte précis des arrêts et des incidents même mineurs rencontrés au cours de l’exploitation comme à Fessenheim, le 27 décembre dernier ou au Tricastin dans la nuit du 5 au 6 novembre 2009.

En fait, si EDF était un exploitant dans la norme mondiale il pourrait espérer produire 54.000MW avec ses centrales nucléaires tout au long de l’année. La World association of nuclear operator (Wano) collecte le taux de disponibilité des installations nucléaires à travers la planète. Il a beaucoup progressé ces dernières années pour atteindre 86,3% quand nous étions à 77% en 1990. EDF semble avoir fait le chemin inverse, passant de 82% en 2006 à 78% cette année (49.000MW). Heureusement, ces derniers jours la production d’origine nucléaire atteint 54.500MW (86,5% de disponibilité instantanée) et va grimper jusqu’à 58.400MW (93% de disponibilité instantanée) d’ici au 12 janvier. Il manque tout de même entre 4.500 à 5.000MW d’origine nucléaire.

Au cœur de l’hiver le parc nucléaire devrait en effet être capable d’apporter 62.000MW. Ajoutons les autres sources de prodcution d’électricité et nous serions, ces derniers jours, à 97.000MW pour faire face à une consommation de 92.000MW. Même en ajoutant 2 à 3.000MW de sécurité, la France serait douillettement calfeutrée derrière ses frontières. Au lieu de cela, EDF doit aller faire ses courses en Europe et allumer des cierges. La production plafonne depuis le 29 décembre à 91.000MW. Si tout fonctionne correctement, si un tas de végétaux charriés par le Rhône ou la Loire ne vient pas gêner le refroidissement des réacteurs, la situation va se détendre à partir du 12 janvier (la production totale devrait atteindre 94.518MW).

Pour l’année 2010 il y a un paradoxe apparent. Dans le tableau de prévision de la production le pic serait atteint en juillet 2010 (98.688MW), pour diminuer ensuite au fur et à mesure que les températures rebaissent, avec une production limité à 91.600MW. L’été les climatisations tirent sur le réseau et la trêve des confiseurs avec l’arrêt des usines, la fermeture des bureaux provoquerait une baisse de la demande, explique-t-on chez EDF.

Alors pour éviter la coupure il reste les cierges. Cela tombe bien cela fait une production contra-cyclique pour les cierges dont le pic des ventes est situé en juin, au moment des examens.

PhDx

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