La Jupiler se sert aussi en coupe
Cela vous a sûrement échappé, le RC Genk est devenu champion de Belgique hier soir. Sauf que la conquête du titre a de quoi bien faire rire: elle s’est faite pour un demi point au bout d’un championnat toujours incompréhensible.
Vous reprendrez bien une pinte de Jupiler league, le championnat de nos voisins préférés ? Pour résumer ce qu’on vous a déjà expliqué ici (en longueur et avec brio), cette compétition sans queue ni tête se joue en deux phases: une saison régulière, et des “play-offs” sous forme de mini-championnat entre les 6 premiers de la première phase, mais qui bénéficient de la moitié des points acquis.
Cas d’école concret pour réviser vos maths: hier soir, le RC Genk et le Standard de Liège se disputaient le titre lors de la dernière journée des play-offs. Ce match, calé un mardi soir pour bien s’assurer que personne ne le regarde, s’est soldé sur un match nul 1-1 entre Wallons et Flamands. Avec ce résultat, Genk et le Standard finissent à égalité avec 51 points cumulés. Le Standard a une meilleure différence de buts (+12 contre +4), une meilleure attaque et une meilleure défense que son adversaire en play-offs. Mais c’est bien Genk qui est sacré. En effet, les “Rouches” de Liège n’avaient fini le premier round qu’à la 6e place avec 49 points, alors que Genk était 2e avec 64 points.
49 divisés par 2 = 24,5 points. Grâce à l’arrondi supérieur en vigueur, le Standard a pu revenir sur son adversaire à l’issue d’une deuxième phase canon (8 victoires 2 nuls). Mais la fédé, qui tient bien ses comptes (au moins ceux du championnat), avait fixé comme règle que ce demi-point redevenait valable pour séparer deux équipes en cas d’égalité. Tellement élémentaire mon cher Watson qu’on vous encourage à vous y retrouver dans les classements sur le site de la Jupiler Pro League.
A noter pendant ce match, la remarquable prestation des deux Français. L’international Espoirs Eliaquim Mangala s’est signalé en marquant le but des Rouches, alors que Chrys Mavinga, ancien Parisien prêté à Genk par Liverpool, a préféré récupérer une “carte jaune” pour un tacle assassin+fracture du nez et de la mâchoire sur Mehdi Carcela.
“Un match, ça dure nonante minutes“… ou vingt-neuf pour Carcela
Un match qui a dû faire rêver tous les amateurs de Football Manager, qui y ont retrouvé leurs plus beaux prospects: Carcela, mais aussi Anthony Vanden Borre, Sébastien Pocognoli, Sinan Bolat et Steven Defour. Pour finir, on salue les supporters du RSC Anderlecht: les banlieusards bruxellois finissent les play-offs avec 7 points de retard sur les deux leaders, alors qu’ils avaient terminé la première phase avec 16 points de plus que Liège (et un seul sur Genk).
François Mazet
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Photo: Genk en joie/Reuters
Petite précision orthographique: c’est Carcela et non Carcella 😉
Sinon, j’aime beaucoup cette vue d’ensemble du championnat belge depuis la France. Parce que même les supporters belges ne s’y retrouvent pas. A trois journée de la fin des playoffs, personne ne connaissait vraiment cette règle du demi-point. On était donc amusé, par la suite, de voir, sur tous les classements des sites de football français, le Standard en tête.
@Greg: merci de la précision orthographique 😉
C’est une blague cet article inutile? En playoffs, si deux équipes sont à égalité, c’est l’équipe la mieux classée lors de la saison réglière qui est devant. Point barre. ça mérite un article?
@ Diego Non, ici, si Genk avait bénéficié du demi point et pas le Standard, le Standard serait passé devant…. Ca dépend si on a un total de points pairs ou impairs à la fin de la phase classique….
Oui ça mérite un article, je n’étais pas au courant du bordel terrible qui est arrivé à la Jupiter League !
Un championnat, à mon sens, doit se jouer en championnat jusqu’au bout, point. Les play-off utilisés ici, ou dans le rugby français par exemple, sont à la fois injustes et rendent le championnat quasi secondaire (surtout quand ce sont toujours les mêmes équipes qui surclassent le reste).
Un championnat, on le voit en Ligue 1, peut tout à fait être passionnant et empli de suspens jusqu’au bout.