Les séries n’aiment pas le ski

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Les séries doivent être de grandes frileuses. Outre-Atlantique comme chez nous, elles se plaisent dans des zones géographiques où l’ensoleillement et la chaleur sont de mise. Plus belle la vie à Marseille, Sous le soleil à Saint-Trop’, sur le paf, on finit au pire à Paris. Aux États-Unis, on vise Los Angeles, Miami, New York (plus frais l’hiver, mais gérable), au pire Chicago. Et la montagne dans tout ça ? Oubliée. Les séries qui ont pour héros des skieurs ne sont pas légion. Dans les années 70, la britannique A skis redoublés (Ski-boy en V.O) avait bien tenté d’envoyer un Anglais dans les Alpes. Ça n’avait tenu qu’une seule saison de 13 épisodes. Plus récemment, les Canadiens, qui s’y connaissent en neige, ont remis ça avec Whistler (tient, tient, la station des J.O de Vancouver ! ), mélange de série criminelle et de drama où un champion de snowboard se fait assassiner (vu sur NRJ12 chez nous, voir vidéo ci-dessous). Bilan : deux saisons et puis s’en va… En 2007, une coproduction franco-suisse a même tenté de faire revivre Heidi, la reine des Alpes… sans succès.

Qu’est-ce qui cloche avec la montagne ? A peu près tout. Voyons voir…

1. Les studios sont rarement plantés à Chamonix, même pas à Salt Lake City. Seule possibilité, la ville de… Vancouver, nouvelle plaque tournante de l’industrie télé américaine. Mais là encore, il faut chausser les boots et grimper un peu plus haut que la ville elle-même, sur le plancher des vaches.

2. Une série, ça marche mieux avec une météo clémente. S’il neige un jour sur deux, pour filmer, c’est compliqué. Ajoutez à cela le brouillard, le froid, l’absence de neige entre six et huit mois de l’année, les acteurs qui tombent malades parce qu’ils poirotent deux heures les pieds dans la neige, les difficultés techniques pour déplacer le matériel…

3. Filmer des gars qui descendent une piste, c’est amusant pour une scène (demandez à James Bond). Pour toute une série, en revanche, on risque de s’en lasser. La démonstration a été faite en 2003 par le film Snowboarders : de belles scènes de glisse, et… et rien en fait.

4. Emmitouflés sous trois doudounes et quatre bonnets, avec un joli masque intégral, une actrice ou un acteur, c’est moins sexy.

5. Et si tout simplement le ski n’intéressait pas grand-monde hors des J.O ? Les séries sportives sont un genre fragile. Aux États-Unis, on se risque à parler de Foot US (une religion), et les audiences sont souvent moyens (Friday Night Lights, pourtant très réussie, est juste un succès d’estime), mais en France, on attend toujours une série footeuse qui fera de l’audimat. Alors du ski ? Comme dirait la pub, “et alors la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu”…

Image de Une : Whistler, CTV.

7 commentaires pour “Les séries n’aiment pas le ski”

  1. Vancouver (ville organisatrice des JO) est pourtant devenue la nouvelle Mecque du tournage pour les séries américaines. Caprica, Life Unexpected et Human Target, pour ne citer que les trois derniers en date. Mais on pourrait multiplier les exemples sur ces dernières années.
    Pourquoi venir tourner à cet endroit précisément ? Parce qu’un sujet sur les séries et le ski…

  2. Je crois que le problème est en fait ailleurs. Vouloir devenir le Alain Carrazé du XXIe siècle est en soit louable – quoi que cela traduise un manque d’imagination. Mais bon admettons. Si je peux me permettre un conseil, ce n’est pas en multipliant les notes (et les collaborations) que vous parviendrez à cet objectif. Les derniers papiers que vous avez publié sur Slate sont des non-sujets et l’on comprend pourquoi vous le faites. Pour occuper l’espace, pour revendiquer votre présence.
    Les derniers sujets (sur Obama, sur Bauer, sur Dexter et sur le ski) sont des sujets qui n’ont pas d’angle, qui sont rédigés à la hâte (cela se sent, pas d’approfondissement, juste des constatations sans apport original).
    Le sujet sur le ski sent le remplissage et le préfabriqué (pour rien) à plein nez. Juste histoire de poster un billet.
    Que vous vouliez vous faire une place au soleil est compréhensible. Ce que je vous dis c’est que vos lecteurs sont intelligents et qu’ils ne se trompent pas sur l’intérêt de vos papiers.

  3. Cher Casino.
    Je crois être un grand garçon, avoir ma vision des choses et mes envies, et je ne cherche pas à devenir “le Alain Carrazé du XXIe siècle”, ni le clone de qui que ce soit. Je fais juste mon métier, qui est aussi ma passion, avec humilité, j’espère application, sans prétendre à la perfection. Si mes articles vous déplaisent, ne vous forcez pas à les lire. Je vous souhaite bon vent.

  4. @Casino. Vous êtes ici dans un blog, très vivant, que Pierre anime avec passion. Sa «mission» est de dénicher et de publier — dans un espace dédié — des petites infos et des tendances sur cet univers télévisuel de plus en plus riche. Cela passe par des papiers parfois rapides, mais toujours anglés, comme ceux que vous citez. D’autres contributions, plus construites, sont également publiées sur ce blog ou sur Slate. Cette mission, Pierre la remplit parfaitement depuis quelques mois et moi-même amateur de séries, j’y trouve mon compte.

    Je note également que vous avez repéré la signature de Pierre à d’autres endroits qu’ici, que vous le lisez ailleurs. Si son style ne vous convient pas, vous n’êtes pas obligé de vous faire du mal. L’avantage du web, c’est qu’il y a plein d’autres blogs et sites qui existent et cultivent leurs différences sur ce thème… Allez-y.

    Et comme on dit, don’t feed the troll

  5. “Panique dans la poudreuse” avec Joey Tribbiani ! A non, c’était pas pour de vrai 😉

  6. @Casino: nous n’avons pas besoin d’un Alain Carrazé aussi agréable il peut être. Les non sujets de Pierre sur les doubleurs? Je pense que comme le dit Jhufnagel, et comme le dirait des personnages de Oz plus radicalement, passez votre chemin. C’est un sujet d’actualités qui justement amène une réflexion sur ce nous aimons tous. Et je trouve la remarque sur Friday Night lights fort judicieuse. Je suis grand passionné de foot us, j’ai lu le livre bien avant le film et la série télé et cette dernière est un échec commercial qui survit miraculesuement (et qui est toujours un plaisir à voir) . Pourtant, c’était prévisible. Tout comme le sont en fait toutes les séries de sport aux USA (et ailleurs). Il y a dans le sport cette incertitude (glorieuse) qui fait que nous sommes toujours surpris, qu’il est donc un spectacle, une tragédie ou une comédie qui n’a pas besoin d’être scriptée, ou lorsqu’elle l’est amènera une sensation de déjà vu. Dans la fiction sportive, l’équipe ou le personnage, gagne toujours à la fin, in extremis. FNL, le livre qui raconte l’histoire d’Odessa (ce n’est pas Dillon) raconte la vraie vie de l’équipe, qui PERD à la fin. Mais on ne peut montrer la défaite trop régulièrement à la télé (la série l’a fait en deuxième saison, je crois), alors on sait que quand la balle flotte dans l’air, elle va atterrir du bon côté, sinon on ne suivrait plus. Mais un vrai match de sport, on le regarde car on ne sait pas. Imaginez: “dans cet épisode de “l’équipe”, la formation française arrive en finale de la coupe du monde et son champion, ZZ va donner un coup de tête à un joueur adverse et son équipe perdra aux tirs au but”. Qui l’aurait scripté? qui l’aurait regardé?

    L’art imite la vie mais la fiction ne peut imiter le sport.

  7. excusez la syntaxe approximative du début!

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