Et si la grippe tuait 99% de l’humanité ?

survivors

Pas de panique. A priori, ça ne risque pas d’arriver. A priori. C’est ce que se disait le gouvernement britannique de Survivors, série lancée l’an passé sur la BBC – adapté d’une série diffusée en 1975 – et qui arrive sur nos écrans la semaine prochaine (sur NRJ12 le mardi soir). Son pitch, a priori anodin, prend une coloration très particulière en cette période sérieusement grippée : en quelques jours à peine, l’immense majorité de l’humanité est tuée par un virus mutant de la grippe qui ferait passer la peste bubonique pour un vulgaire rhume. Seule une poignée de « chanceux », visiblement immunisés, survit. Dans un monde déserté, ils vont devoir s’organiser, apprendre à cohabiter, à s’unir… ou à lutter les uns contre les autres, sans électricité, sans eau, et bientôt sans pétrole.

Les premiers trois-quarts d’heure de Survivors sont une réclame – involontairement – traumatisante en faveur de la vaccination contre la grippe A. Dans la réalité parallèle de la série, il n’existe aucun vaccin, donc tout le monde y passe. Autant vous prévenir, si vous êtes hypocondriaque, mieux vaut passer votre chemin. A 12h, vous toussez. A 14h vous avez un peu de fièvre. A 16h, vous êtes alité. A 18h, de vilains ganglions sanguinolents apparaissent sous vos aisselles. A 20h vous êtes dans le coma. Vous ne verrez pas le jour suivant. Certes, la grippe A n’a pas cette efficacité, mais avec un peu d’imagination, on se doute que la démonstration apocalyptique de Survivors pourrait faire son effet.

NRJ12 n’étant pas TF1, la série passera sans doute quasi inaperçue. Du point de vue de l’ordre public, ce n’est pas plus mal. D’un point de vue critique – des séries, j’entends – c’est en revanche plus regrettable. Au-delà de son pitch de départ, Survivors est une œuvre assez réussie, aventure réaliste rudement bien mise en scène – le monde vide des survivants est parfaitement crédible – et qui, entre deux suspens, s’offre de jolies réflexions sur la monstruosité de l’humanité ou sur les notions de société et de démocratie, le tout servit par des personnages intéressants et impeccablement incarnés. A voir, donc, avec un masque et une boîte de Tamiflu.

Retrouvez Survivors dans ma chronique sur Le Mouv’ (les fréquences ici) ce samedi soir à 18h45

Survivors, NRJ 12 dès le mardi 12 janvier, 20h35.

8 commentaires pour “Et si la grippe tuait 99% de l’humanité ?”

  1. Et ça apporte quoi par rapport au Fléau du petit père King ?

    Parce que la quasi disparition de l’espèce et les tentatives de reconstruction des (rares) survivants, j’ai déjà vu/lu ça quelque part. Sauf si le traitement scénaristique et/ou narratif est différent (ce qui n’est pas précisé dans l’article)

    Bonjour chez vous

    @jmeyran

  2. Pour tout vous dire, je n’est pas lu ni vu le Fléau, donc je vais avoir du mal à comparer. Il me semble que Survivors est bien plus “réaliste”. Il s’agit ici d’une lutte très humaine. Le côté “mais d’où vient le virus” est secondaire (du moins dans la première saison), et ce qui importe vraiment c’est comment les personnages, tous en souffrance, font face et se reconstruisent, et comme une nouvelle société démocratique (ou pas) peut renaître de ce néant…

  3. Intéressante série, comment survivre… un peu comme les films “28 jours” puis les “28 semaines”. Comment reconstruire lorsqu’il n’y a plus d’ordre établi pour gérer le quotidien

  4. @pierrelanglais

    C’est justement tout le propos de King (dans le livre et globalement respecté dans la “mini” série de 8 heures) : SPOILEUR
    le labo qui dérape occupe les 5 premières minutes,
    le développement de l’épidémie (et ses conséquences : routes bloquées, électricité, etc… ) 2heures pendant lesquelles on suit ceux qui vont devenir les héros (et dont certains vont mourir (mais chuuuut)
    les dernières heures vont se focaliser sur la reconstruction d’une société ; d’un côté une démocratie, de l’autre…

    Donc je ne vois toujours pas une quelconque différence…

  5. Alors sans doute les deux oeuvres sont assez proches. MAIS, l’original de Survivors date de 1975 et Le Fléau de… 1978. Donc on ne peut pas accuser la série de la BBC (et son remake, dont on parle ici) d’avoir copié King… Si vous avez l’occasion de regarder Survivors, n’hésitez pas à me donner votre avis.

  6. Voyons…

    Wikipédia (et moi, qui ai lu le livre…) : Le Fléau, de stéphen King : “Malgré toutes les précautions, un virus s’échappe d’un centre de recherches de l’armée américaine. Son taux de contamination serait de 99.4 %. Une épidémie de “super-grippe” se répand alors, d’abord en Amérique, puis dans le monde entier. La civilisation s’effondre, totalement ravagée. Seuls une poignée de survivants naturellement immunisés au virus parviennent à survivre.”

    Ca, c’est le premier tome.

    Le deuxième raconte l’histoire des survivants, qui reconstruisent une société, l’une démocratique à Boulder, l’autre dictatoriale, à Las Vegas. Aidé d’un sociologue, la question de la reconstruction d’une démocratie en des temps extrêmes est largement abordée, avec un passage par un régime autoritaire en premier lieu avant de faire la transition vers une démocratie adaptée à ces temps nouveaux.

    Alors en effet, Terry Nation était aussi l’auteur et réalisateur sur ce sujet d’un roman et d’une série dans les années 70… mais croyez moi, il faut lire le livre de King, qui est extrêmement abouti, et dont le travail dans les détails est splendide. Dommage que la mini-série tirée du livre est été tournée dans les années 80, ça l’a un peu gâché.

    (aparté : le long roman de S King est tiré d’une nouvelle écrite dans les années 60, et King a débuté l’écriture de son fléau en 75, il n’y a donc pas, malgré les grandes similitudes, de plagiat)

    Une chose est sûre. Plus réaliste (en dehors du traitement “fantastique” d’une partie du livre) que “le fléau”, c’est dur 🙂 si j’osais, je ressortirai des passages tiré du bouquin qui sont de véritables perles.

    Mais le sujet est de toute façon un très grand classique de la science fiction, et si survivors est une série de qualité, ne boudons pas notre plaisir.

    Mais il semblerait au vu de la réception sur IMDB que la série ne soit pas si bonne que cela, et qu’elle baisse fortement en qualité passé les 6-7 premiers épisodes (je n’ai pas vu, je ne fais que retranscrire les critiques du forum). Une partie des téléspectateurs comparent en tout cas au Fléau, et pas à l’avantage de Survivor.

    En tout cas, Mr Langlais, si vraiment c’est la côté réaliste de la reconstruction de la société démocratique qui vous intéresse, laissez vous tenter par le roman de King, vous vous ferez très plaisir (quitte à le lacher vers le début du 3e tome, qui n’est qu’un sempiternel affrontement entre le bien et le mal d’un intérêt moindre).

  7. J’étais tombé sur un livre des année 60/70 qui s’appellait le jour des fous, tradition anglaise ou on fout en l’air la société pour voir comment elle se reconstruit. Cette fois ci c’était des épidémies de suicide, la grosse différence c’est que la société avait le temps de se délitter lentement.
    Meme schéma: épidémie – suivi d’un héro dans les tourments d’un temps barbare – émergence d’une nouvelle société et reconstruction.

    Sur les épidémies un des livres les plus intéressant car témoignage direct est le journal de l’année de la peste lorsqu’elle s’abat sur Londre au XVIIeme siècle. (diffusion de l’épidémie – mesure de salubrité publique – comment elles sont déjouée – stratègie des uns et des autres – comment l’épidémie se repend hors de londre – impact politique et économique – post épidémie)
    Je vous invite à le lire si il tombe sous la main!

  8. Pourquoi comparer? Si on prend ce chemin là, on peut dire que tout est toujours un plagiat. Des film post-apocalyptiques, il y en a légion. car il s’agit bien d’une forme d’Apocalypse par la quasi extinction soudaine de l’espèce humaine, quel que soit le prétexte (ici un virus mais ça pourrait aussi bien être une guerre atomique!).
    Et des livres aussi, et bien plus anciens que les années 70. Je pense a des auteurs comme Barjavel par exemple, mais qui est loin d’être le seul à ce servir de ce sénario pour explorer les méandres de l’âmes humaine et ses ressources en bien comme en mal.
    Alors, plutôt que de se réferer à une autre oeuvre d’un autre auteur, donc traité différemment avec une autre sensibilité, apprécions ce qu’on nous offre. Survivors est, de mon point de vue, une série sans surprise mais bien traitée et plutôt agréable à regarder. On passe un bon moment: n’est-ce pas le but des fictions télé?

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