Mobile, audience, contenus, vidéos instantanées… En conclusion de la conférence sur les nouvelles pratiques du journalisme organisée le lundi 10 décembre 2012 par l’Ecole de journalisme de Sciences Po, Joshua Benton, directeur du Nieman Lab, a énoncé six grandes tendances du journalisme numérique. Les voici.
>> Revivre le live réalisé lors de cette journée marathon (merci à tous les étudiants de l’Ecole de journalisme de Sciences Po qui ont produit vidéos, photos, textes et tweets…) >>
1. L’ascension mobile
«Les rédactions sous-estiment l’importance du trafic provenant du mobile», juge Joshua Benton. Et c’est dommage, car la percée du mobile révolutionne de fond en comble la façon dont les lecteurs vont consommer de l’information. En outre, il y aura bientôt plus de connections depuis le mobile que depuis un ordinateur. C’est déjà le cas à certains moments de la journée sur le site du Guardian. En France, sur lemonde.fr, le changement s’est déjà opéré: il y a désormais plus de pages vues sur le mobile que sur le site Web d’informations. J’ai déjà écrit plusieurs WIP sur ce sujet, ici et là.
2. La montée des contenus «évolutifs»
Fleurissent des applications qui permettent de calibrer les contenus en fonction du support depuis lesquels on les lit. Ainsi, l’application Circa pioche à droite et à gauche les informations les plus importantes du jour et les ré-édite afin qu’elles soient lisibles sur un petit écran de smartphones, avec les faits d’un côté, les photos de l’autre, les citations. Pour ne plus avoir besoin de zoomer, de dézoomer et de scroller sur son téléphone pour espérer lire une histoire. Summly, une autre application mobile, fait des résumés des sources que l’utilisateur sélectionne, en les formatant pour une lecture mobile.
Les contenus «évolutifs» ne sont pas qu’une question de supports. Il s’agit aussi des temps de lecture: si un lecteur vient pour la première fois sur un site, il ne verra pas la même chose que celui qui est déjà venu plusieurs fois, et qui veut donc repérer d’un coup d’œil ce qui est nouveau depuis sa dernière venue, ainsi que le théorise cette start-up appelée Aware.js «Et si on pouvait proposer différents éléments d’un même contenu en fonction de ce que le lecteur sait ou ne sait pas?».
3. L’entrée par la porte arrière
L’accès direct sur les sites, et notamment par la page d’accueil, baisse au profit d’autres entrées, par les réseaux sociaux, sur Facebook et sur Twitter. «Le partage est la nouvelle méritocratie des contenus», lance Andrew Gruen, chercheur à l’Université de Cambridge et de NorthWestern, intervenant aussi à la conférence.
«A quoi sert la page d’accueil maintenant qu’elle ne sert plus comme la porte d’entrée principale?», s’interroge Joshua Benton, qui cite l’exemple de Quartz, une rédaction américaine née en 2012 et qui a d’abord conçu son application sur tablette et sur mobile avant de dessiner son interface sur le Web. Du coup, ils n’ont plus vraiment de page d’accueil, leur page d’accueil est un flux sur lequel on peut lire les articles en intégralité et les uns à la suite des autres.
Alors que l’entrée par la page d’accueil du site du Nieman Lab ne concerne que 6% de l’audience (48% pour le New York Times et 12% pour The Atlantic), Joshua Benton parie qu’il pourrait écrire des gros mots sur la page d’accueil sans que personne ne les remarque avant un bon moment. Bref, il faut exporter sa marque et ses marqueurs d’identité sur d’autres chemins d’accès que la seule page d’accueil.
A cet effet, le New York Times a créé «TimesWire», un fil d’actualités publiées de façon chronologique, avec le plus récent en haut. «Cela s’adresse aux utilisateurs du New York Times qui se fichent de lire les éditoriaux, mais qui veulent avoir la plus récente actualité en tête», reprend Joshua Benton.
4. L’essor de la vidéo en live
Qui n’a pas sa plate-forme de vidéos en direct? UStream et LiveStream sont désormais bien installés dans le paysage, YouTube a fait une percée remarquée avec la diffusion en live du saut supersonique de Félix Baumgartner, le 14 octobre dernier, et le Huffington Post a une plate-forme de live-streaming pour les vidéos. Tout.com surfe aussi sur cette tendance: cette technologie permet de produire des vidéos instantanées, d’une durée maximale de 15 secondes, téléchargeables en moins de 30 secondes, des quasi-tweets. «Ne me parlez pas, montrez moi!», lance Michael Downing, président de Tout.com, un autre intervenant de la journée, qui rappelle que, depuis 15 ans, le Web a été dessiné par la culture du papier…
5. La nouvelle garde
La nouvelle garde journalistique arrive en ligne et ne passe pas inaperçue. Le Huffington Post a obtenu cette année un prix Pulitzer pour un sujet sur des anciens combattants américains au retour d’Irak et d’Afghanistan, Buzzfeed s’est illustré avec sa couverture politique de l’élection présidentielle américaine, et la plate-forme de publication proposée par Vox Media en scotche plus d’uns… Voilà quelques exemples qui augurent d’une nouvelle génération de journalisme numérisée.
6. La poussée de la globalisation
Le Huffington Post a un seul CMS (Content Managing System) et huit déclinaisons internationales, dont l’Italie, en Espagne, en Angleterre, en Italie, etc. Al-Jazeera veut, en plus de sa version arabe et sa version chinoise, se tourner vers la Chine et vers une audience turque. Bref, un média, même national, a intérêt à se tourner vers d’autres marchés, à parler d’autres langues…
Alice Antheaume
lire le billetC’est la renaissance du GIF. Et du GIF animé s’il vous plaît. Ce format, dont l’acronyme signifie Graphics Interchange Format, a eu son heure de gloire à la fin des années 1990 sur le Web. Consécration en 2012: de gadget humoristique, le GIF est devenu, à 25 ans, un outil de storytelling pour le journalisme numérique.
“Plus convaincant qu’une photo statique et plus immédiat que la vidéo Web, le GIF animé (…) a grandi, et il est partout en ce moment”, peut-on lire sur le site Poynter. Partout, et surtout à l’occasion des Jeux Olympiques qui se sont déroulés à Londres cet été.
Un vieux format remis au goût du jour
Sur The Atlantic Wire, une succession de GIF animés permet de comparer les performances de gymnastes en compétition, en montrant si la pirouette sur les barres asymétriques est réalisée avec plus ou moins de hauteur, ou si la chute finale après un enchaînement de figures sur la poutre est maîtrisée ou vacillante. Dans ce cas, le GIF fait office de ralenti télévisuel: il décompose l’action de l’athlète, frame par frame, et sert, il faut bien de le dire, de façon efficace la démonstration. Surtout pour les novices qui ne distinguent pas ce qui fait la différence entre une médaille d’or et les autres en gymnastique.
Les mauvaises langues rétorquent que l’utilisation journalistique du GIF concerne forcément les sujets sur lesquels des chaînes de télévision ont obtenu l’exclusivité des droits de retransmission – au hasard les JO et autres événements sportifs. Mais, au delà de la question des droits, le GIF est un format alléchant du point de vue journalistique. Il permet de saisir ce que l’on ne pourrait voir via une image fixe ou une vidéo de plusieurs minutes…
“Les GIFS sont une passerelle entre l’image et la vidéo, ce qui est incroyablement utile dans la couverture du sport ”, observe Kevin Lincoln, éditeur de la rubrique sport de Buzzfeed, cité par le Nieman Lab. “Pas besoin de parcourir ni d’écouter l’ensemble d’une vidéo, et malgré tout, vous obtenez le mouvement et l’action qui fait que le sport est sport”. Mieux: Buzzfeed a développé un outil, “Rub me” (frottez-moi), qui permet aux internautes de changer le cours du GIF avec leur souris (MISE A JOUR du 30 août, 15h, grâce au commentaire de Laurent Suply, du Figaro, merci!).
Et, tournant en boucle, le GIF exacerbe les émotions, intensifiant l’expression de joie ou d’abattement d’un sportif.
Emotion sportive et politique
Exacerber les émotions… En politique, cela marche aussi. Les équipes de Barack Obama l’ont bien compris et utilisent ce ressort pour la campagne présidentielle américaine. Dans un email intitulé “high five”, envoyé le 24 août 2012, et signé “Obama for America”, figurent pas moins de quatre GIFS animés, où l’on voit l’actuel président des Etats Unis embraser la foule.
Autre exemple, trouvé sur le Tumblr de Barack Obama: ce GIF d’une jeune femme américaine folle de joie quand, dit le titre, “mon chéri m’a dit qu’il n’allait pas voter pour Romney”.
Si le GIF redevient à la mode, c’est aussi parce que c’est le format viral par excellence. Léger (presque aucun temps de chargement, même sur téléphone portable), silencieux (ce qui, quand on consulte des informations dans un open space au bureau, est appréciable), son taux de partage sur les réseaux sociaux, et sur les Tumblr, se montre exceptionnel. La raison est simple: un GIF animé se suffit à lui-même.
Ses défauts sont d’ailleurs le pendant de son avantage.
Un moment fort, en quelques secondes
Néanmoins, le GIF peut être moins guignolesque qu’il n’y paraît. En témoigne l’utilisation par le New York Times de GIFS animés assez subtils – voire romantiques – de la statue de la Liberté, à New York, entourée d’eau qui ondule et les feuilles des arbres qui tremblent.
En France, les GIFS ont aussi fait leur apparition cet été sur les sites d’informations: pour le sport, bien sûr, mais aussi, sur le site de France TV Info, pour montrer le salut d’extrême droite fait par Breivik, condamné à 21 ans de prison pour le massacre d’Utoya, à la fin de son procès en Norvège.
“Il faut que l’image s’y prête”, m’explique Thibaud Vuitton, rédacteur en chef adjoint de France TV Info. C’est-à-dire qu’elle incarne un moment fort de l’actualité, tout en ne durant que quelques secondes. Pour lui, c’est un format intéressant car “dynamique sans avoir l’agressivité d’une vidéo en autoplay”.
Et, argument ultime pour les éditeurs, me rappelle Jean-François Fogel, professeur associé de l’Ecole de journalisme de Sciences Po, le GIF est un bon pourvoyeur de trafic, puisqu’il est hébergé sur une page dédiée du site, contrairement à une vidéo qui, même très vue, ne fait pas monter le nombre de pages vues (MISE A JOUR du 30 août, 15h15).
Travaux pratiquesEt pour finir, quelques outils pour fabriquer son propre GIF animé:
- Depuis un site Web
Gickr ou Picasion (deux sites très rapides à utiliser, sur lesquels on télécharge jusqu’à 10 photos, on sélectionne la vitesse de rotation, et hop, c’est terminé)
- Depuis un mobile
GifBoom et Cinemagram (deux applications mobile, la première étant intégrée à un réseau social, et la seconde permet de donner une allure plus “arty” à ses GIFS)
Bonne rentrée à tous !
Alice Antheaume
lire le billetEntendu dans une rédaction Web:
«Ton titre sur les retraites, il n’est pas très Google friendly»
«Tu n’as qu’à y ajouter “Sarkozy”, “Domenech”, “météo” et “Facebook” et tu l’auras, ton titre Google friendly!»
Ce dialogue n’est pas fictif. Il désigne l’impact de la titraille, comme on dit dans le jargon, sur le référencement d’un contenu journalistique dans Google – et l’agacement que, parfois, le phénomène suscite chez certains rédacteurs pour qui l’art de trouver un bon titre se situait plus du côté du jeu de mot intellectuel que de l’indexation robotique de contenus via mots-clés. Ce phénomène, en bon anglais, s’appelle le SEO, «search engine optimization». Lequel ne concerne pas que les titres, mais aussi le contenu des articles, la façon dont ils sont écrits, et comment ils sont édités.
Crédit: Flickr/CC/BrunoDelzant
Si les mots «Sarkozy», «Facebook», «Domenech» et «météo» sont cités comme des appâts, c’est parce que ces termes font partie des recherches les plus fréquentes en France, sur Google, depuis le début de 2010. Et que, donc, les articles qui mentionnent ces mots ont plus de chances d’être remontés lorsqu’un internaute les cherche sur un moteur de recherche.
Comprendre, d’abord, et s’adapter, ensuite
Dans certaines rédactions est apparu petit à petit un nouveau métier: le spécialiste du référencement. Il n’est pas journaliste mais «sait parler aux moteurs» et peut faire en sorte que le site pour lequel il travaille soit bien – ou mieux – repéré par les Google, Yahoo! et Bing. Comprendre: que les articles «remontent» plus haut parmi les milliards de pages Web scannées chaque jour. Et si possible dans les premiers résultats de recherche.
«Je sais peut-être parler aux moteurs, mais je ne les commande pas», reprend Olivier Lecompte, responsable de l’architecture et du référencement d’un groupe de presse. Car la façon dont Google indexe les pages, c’est le secret le mieux gardé au monde. Même si Google a documenté dans un guide pour débutants les «meilleures pratiques» en la matière. «Si quelqu’un vous dit qu’il connaît le fonctionnement des algorithmes de Google, cette personne vous ment, annonce à ses étudiants Sandeep Junnarkar, professeur de journalisme interactif à l’Ecole de journalisme de CUNY, à New York. D’autant que ceux-ci changent sans cesse».
Reste à expérimenter, à comprendre, et à savoir s’adapter. Exemple avec un article dans lequel le titre fait mention de «l’Hexagone». «Cela ne va pas, car Google ne peut pas savoir si “l’Hexagone” désigne la France ou bien une forme géométrique», commente Olivier Lecompte, qui parle de Google comme d’une personne. «Google part du principe que chaque titre détermine ce qu’il y aura dans la page. Donc il faut que celui-ci soit signifiant sinon les rédacteurs se tirent une balle dans le pied.» Ce qui est le cas avec ce titre, «Scandale à l’école», mal pensé pour le SEO. «Quel scandale?, demande Olivier Lecompte. De quelle école? D’où? De quoi? Google ne sait pas, donc il ne saura pas quel article il y aura derrière.»
En avant les contenus!
Alors oui, le SEO change la façon d’écrire en ligne, mais sur certains champs seulement: le titre d’un contenu s’avère primordial pour le référencement et le thème de l’article doit être répété plusieurs fois dans la page. Par exemple, si l’article porte comme ici sur le SEO, ce terme doit figurer à plusieurs endroits du texte, tout comme le champ lexical qui y est associé – à moi, donc, de saupoudrer les mots référencement, indexation, mots-clés, contenu au fil du texte (et hop, c’est fait). En revanche, la chute de l’article, qui donne souvent du fil à retordre aux journalistes, n’importe guère.
Les photos ont intérêt à être bien taguées, avec des mots-clés adéquats, car «la recherche de photos sur les moteurs de recherche est au moins aussi importante que celle de textes», insiste Masha Rigin, du Daily Beast.
Quant aux liens hypertextes disposés dans l’article, ils doivent, en plus d’apporter une plus-value journalistique, être placés au bon endroit. «Mettre un lien sur “dit-elle” ou “lire la suite” ou “plus d’infos à venir” ne sert à rien, reprend la SEO du Daily Beast. Il faut que l’internaute comprenne, rien qu’en lisant la portion de mots sur laquelle porte le lien, sur quelle page il va aboutir s’il clique». Et Olivier Lecompte confirme: «si un rédacteur évoque un rapport sur la discrimination au travail, et qu’il met un lien sur le mot “rapport” sans englober les termes “sur la discrimination au travail”, c’est inefficace, car il y a des milliers de rapports sur la toile.»
Enfin, sans entrer trop dans les détails, les adresses URL doivent également être travaillées. Et pas que par les développeurs et les spécialistes du SEO. Dans certains outils de publication, les rédacteurs peuvent éditer, en plus du titre, des url. Au même titre que des légendes de photos ou des chapeaux. «Vos visiteurs peuvent être intimidés par une longue adresse URL dont le sens est crypté (par exemple une url contenant «content/view/959/130/», ndlr)», détaille Google dans son guide SEO. On préfèrera donc des URL avec des mots compréhensibles par tous, comme celle qui contient «societe/article/2010/10/16/liliane-bettencourt-va-porter-plainte-contre-sa-fille».
Prendre des gants
D’aucuns s’émeuvent de ce que l’écriture puisse avoir de l’impact sur le référencement. Pourtant, pour la plupart des sites d’information, le trafic se fait entre 50 à 70% en provenance des moteurs. «Par réflexe corporatiste, on a du mal à voir débouler (les référenceurs, ndlr) avec leur volonté de nous expliquer comment il faut écrire et de chambouler nos priorités éditoriales, ce qui est le cœur de notre métier, explique Christophe Carron, de Prisma, interviewé par le site Café Référencement. A l’expression «content is king, SEO is emperor», qui «sonne un peu comme une provocation, une déclaration de guerre», le journaliste préfère ajouter «content is king, SEO is emperor, reader is God».
«Ce sont aux journalistes de choisir, tranche Michael Shapiro, professeur de journalisme à l’école de la Columbia. Veulent-ils être lus par 10 personnes? Ou 5.000 personnes? Il ne suffit pas de mettre les papiers sur Facebook et sur Twitter. Pour mieux comprendre l’audience qui les lit, d’où elle vient, ce sur quoi elle clique, combien de temps elle reste sur une page, il existe des outils comme Google Analytics. Ils doivent s’en servir.»
Répondre aux questions des internautes
«Avant d’écrire, tous les journalistes devraient se demander ce que cherchent les internautes sur le Net, arguent nombre de rédacteurs en chef. Cela les aiderait à produire des sujets qui répondent aux questions de leurs lecteurs.» Ceci explique en partie le succès des titres commençant par «comment», «pourquoi»… Dans un précédent W.I.P., j’avais déjà tenté de répondre à cette question: et si les journalistes n’écrivaient que ce que les lecteurs lisent?
Jeremy Peters, du New York Times, ne veut pas que l’audience lui impose ses choix éditoriaux. Sur le site de France 24, du Washington Post, sur 20minutes.fr, sur Gawker, les données sur les visites et les clics des internautes sont affichées aux yeux de toute la rédaction. Pas au New York Times. «On ne laisse pas les chiffres nous dicter notre mission journalistique, répond Bill Keller, le rédacteur en chef. Nos lecteurs viennent pour lire nos points de vue, pas ceux de la foule. Nous ne sommes pas American Idol.»
Une position obsolète? Sans doute, car le SEO n’est pas contraire aux valeurs du journalisme. La meilleure enquête du monde ne sert à rien si personne ne la trouve. Et ne peut la lire. Inversement, peu importe que le SEO soit bon si le contenu ne l’est pas, dit en substance le Nieman Lab. Il est insupportable de faire une requête sur Google et de trouver, parmi les résultats, des pages qui ne répondent pas à la recherche.
Un scoop? Comment Google peut-il le savoir?
Dans la cohabitation entre contenus et SEO, il y a un point qui risque d’énerver encore longtemps les journalistes: publier une information exclusive et que celle-ci ne remonte pas dans Google News en premier. A priori, aucune raison que cela change. «Le journaliste est dégouté, mais Google ne réfléchit pas comme cela, dit encore Olivier Lecompte. Comment peut-il savoir qui a sorti l’information en premier? Il voit une suite de mots, il ne lit pas entre les lignes.»
La seule solution, c’est que les sites qui reprennent cette info citent correctement la source originelle, en faisant un lien vers elle. «Google va analyser la source des infos, et s’il voit que beaucoup de monde, à l’extérieur de ton site, parle de toi, il va considérer que tu es important et te faire remonter, reprend Olivier Lecompte. Mais Google ne va pas taper sur les doigts de ceux qui ont oublié de te citer comme source». Faire valoir ses infos, y compris face à la concurrence, cela reste à la charge des journalistes.
Prenez-vous en compte les techniques SEO pour écrire des contenus en ligne? Qu’avez-vous expérimenté? Partagez vos trouvailles dans les commentaires ci-dessous…
Alice Antheaume