Vous savez que vous êtes journaliste quand…

Crédit: Flickr/CC/Lisa Padilla

Crédit: Flickr/CC/Lisa Padilla

Fin d’année scolaire oblige, une nouvelle salve d’étudiants sortent diplômés de l’Ecole de journalisme de Sciences Po et commencent leur vie professionnelle en tant que journalistes. Après deux ans de travail intense, de veille acharnée à la recherche d’informations inédites, de revues de presse, d’enregistrements de flashs, d’écriture de reportages, d’enquêtes, d’animation de “lives”, de travail d’équipe, et d’interactions avec l’audience, une foule de petits détails trahissent maintenant leur profession.

Une fois n’est pas coutume sur ce blog, voici une note humoristique pour leur faire un clin d’oeil de fin d’année.

Si ce contenu vous plaît, n’hésitez pas à le partager sur Facebook et Twitter!

Alice Antheaume

lire le billet

Les questions que se posent les jeunes journalistes

Crédit: Flickr/CC/Pedroreyna

Faut-il que je me spécialise sur un seul support? Dois-je savoir coder? Quel salaire puis-je espérer pour mon premier poste de journaliste? Voici quelques unes des questions que les étudiants en journalisme et les jeunes diplômés se posent le plus souvent. Tentatives de réponses avec l’aide de leurs futurs employeurs.

#compétences


Quelles compétences les employeurs recherchent-ils chez un jeune journaliste?

La liste est longue. Il y a d’abord un socle de compétences incontournables: avoir de la culture générale, connaître sur le bout des doigts l’actualité, être rigoureux, et bien sûr fiable sur les informations que l’on donne. Mais cela va au-delà de la capacité à passer des coups de fils pour vérifier des infos. Les rédactions espèrent des vrais passionnés. ”Les journalistes qui sont vraiment au taquet sur l’actu sont trop rares! Un journaliste qui débarque chez nous en stage et sait rebondir sur l’actu en proposant des angles malins a tout gagné”, s’exclame Thibaud Vuitton, rédacteur en chef adjoint de France TV Info. A Rue89 aussi, on privilégie ceux qui ont “le sens de l’angle”.

Quant à la maîtrise de l’anglais, ce n’est plus une option. A l’AFP, non seulement l’anglais est obligatoire mais une autre langue “opérationnelle” est requise. Sont donc très appréciés les candidats qui, en plus, parlent une langue rare (chinois, arabe et russe) et bénéficient d’une expérience de terrain, notamment à l’étranger.

S’ajoute à cela une couche d’agilité sur les outils numériques, presque considérée comme faisant partie des fondamentaux journalistiques. Ils doivent “maîtriser les usages et codes du Web”, reprend Thibaud Vuitton, “connaître le Web et ses outils, savoir utiliser Twitter, savoir embedder une vidéo et une Google Map” sur une page Web, voire organiser un live, ajoute Clémence Lemaistre. Autre compétence indispensable: savoir animer une conversation sur les réseaux sociaux et interagir avec une communauté en ligne, y compris lorsque l’on veut travailler à la télévision et la radio. “Oui, un reporter a besoin de répondre aux commentaires. Il doit aussi savoir qui le lit et pourquoi”, écrit le journaliste Lewis Dvorkin, sur le site de Forbes.

Le candidat idéal doit donc avoir plus d’une corde à son arc. Les rédacteurs en chef veulent des profils réactifs et débrouillards, bref, opérationnels. Pour Fabrice Pierrot, rédacteur en chef de C à vous, sur France 5, il leur faut “montrer, via leur formation, qu’ils sont capables de maîtriser les premières tâches qui vont leur être demandées: écritures de la biographie d’un invité, éditing d’une émission, réalisation d’interviews”. En outre, Paul Ackermann, rédacteur en chef du Huffington Post, attend d’eux “autonomie et d’esprit d’initiative”, car, dans les rédactions, le temps de la formation est terminé, il faut apprendre à faire les choses par soi-même.

Au rayon humain, cela va sans dire, enthousiasme bienvenu. Et pas d’allergie aux changements. “L’état esprit du candidat est très important”, pense Alexis Delcambre, rédacteur en chef du Monde.fr. “Notre environnement se trouve dans un mouvement permanent. Pour s’y sentir à l’aise, il ne faut pas avoir de réticence et être ouvert aux nouvelles formes de narration journalistique”. Enfin, “s’il a un petit plus, une passion qui peut servir au bureau, c’est encore mieux”, complète Clémence Lemaistre, rédactrice en chef du site de BFM TV. Celle-ci vient d’embaucher une journaliste qui publie sur son blog, à ses heures perdues, des dessins d’actualité, notamment des dessins de procès judiciaires.

Ne pas savoir faire ou utiliser des images, est-ce encore possible en 2013?

Non. Même à l’AFP, où la culture de l’écrit est fondamentale, les profils les plus recherchés sont ceux qui justifient d’une double compétence, par exemple quelqu’un qui a “un vrai profil bimédia texte/TV” et sait donc produire des articles écrits comme des vidéos, confie Patrice Collen, qui travaille au recrutement des journalistes pour l’agence. Idem au Monde.fr. “Nous avons beaucoup de compétences en interne sur l’écrit, donc nous cherchons plutôt en externe des profils compétents en image, fixe ou animée. Tout ce qui peut nous enrichir en nouvelles formes d’expression est le bienvenu”. Une tendance que l’on retrouve aussi dans la “paroisse” numérique de Lagardère (Le Lab, Parismatch.fr, Europe1.fr, etc.) où l’“appétit pour le traitement de l’image (fixe et animée)” est apprécié.

Dois-je savoir coder pour devenir journaliste?

Non. C’est vrai qu’un journaliste sachant coder a toutes les chances d’être embauché sur un site Web d’informations avant même d’être diplômé, car cette double compétence est très rare. Pour la majorité des jeunes journalistes se destinant à des supports numériques, il ne s’agit pas d’apprendre à taper des lignes de code comme le ferait un ingénieur informatique. Mais comprendre les grands principes du code et savoir parler aux développeurs dans une rédaction peut faire la différence – et c’est pile l’objectif du nouveau cours sur les langages et développement numériques de l’Ecole de journalisme de Sciences Po. Une fois que le candidat a convaincu qu’il avait des fondamentaux journalistiques solides, “ensuite, on peut tout imaginer en termes de compétences techniques et mêmes des candidatures aux confins du journalisme et du développement, pour réaliser des contenus aux interfaces complexes”, lance Alexis Delcambre, du Monde.fr.

#insertionprofessionnelle


Comment faire pour que ma candidature spontanée soit repérée dans la messagerie des rédacteurs en chef surbookés?

1. Ne pas envoyer sa candidature pendant les vacances, ni pendant les week-end, ni à minuit en semaine. Pour Clémence Lemaistre, “le mieux est de l’envoyer en journée, avec en objet quelque chose de simple comme «candidature spontanée pour le site bfmtv.com»”.

2. Mettre en pièce jointe le CV, simple et concis. Pas de photo sur le CV sauf si vous postulez pour un poste de présentateur à la télévision.

3. Ne pas attacher de lettre de motivation en pièce jointe mais écrire un mot court directement dans le corps du mail. “On lit davantage des introductions bien tournée, qui nous accrochent sans être nunuche que des lettres de motivation généralement convenues”, dit Pascal Riché, rédacteur en chef de Rue89. “Faites plus court que le court”, conseille Joël Ronez, directeur des nouveaux médias à Radio France, et “résumer dès la première phrase les aspects saillants de la candidature, et surtout les intentions, centres d’intérêts et points forts («je souhaite trouver un (stage/emploi) de (durée) à partir de (date) au sein d’une rédaction (choisir laquelle) et avec la spécialité (choisir laquelle) pour faire (choisir les bonnes mentions) du reportage, de la photo, des interviews, etc.»”.

4. Parler de la spécificité du média pour lequel on postule. “Deux ou trois phrases dans le corps du mail prouvant que le ou la candidate s’est donné la peine d’aller au moins une fois sur mes sites!”, résume Laurent Guimier, directeur de l’information numérique chez Lagardère. Même chose pour Fabrice Pierrot: le candidat doit “connaître l’émission de télé à laquelle il postule” et pouvoir “en faire une description critique” sans recopier ce qu’il y a écrit dans la page “à propos” du média concerné.

5. Montrer sa motivation pour le média pour lequel on postule, en invoquant une raison autre que “je dois manger” ou “vous embauchez”. Bref, dire “qui je suis / d’où je viens / ce que j’ai envie de faire, avec un CV en PJ et une proposition de se rencontrer pour en discuter. Pas la peine de cirer les pompes sur la qualité du site ou autres. Plus c’est court/efficace mieux ca marche”, reprend Thibaud Vuitton, de France TV Info. Selon Fabrice Pierrot, de C à vous, l’idéal est de proposer des idées dans le cadre de l’existant. “Le meilleur recrutement que j’ai fait ne s’est pas réalisé via un CV. C’est un étudiant dégourdi qui avait monté un petit sujet en vidéo avec ses propres moyens, en reprenant les codes graphiques de l’émission, en ayant choisi un angle compatible avec notre ligne éditoriale. Il me l’a envoyé en me disant je sais que vous recevez untel, si vous m’aviez confié le sujet, j’aurais sans doute fait ça. C’était perfectible mais très pertinent, je l’ai embauché dans le mois qui a suivi.”

6. Insérer les coordonnées téléphoniques dans le corps du mail – pas que dans le CV en pièce jointe donc – pour que le rédacteur en chef puisse appeler le candidat rapidement.

7. Eviter les poncifs et les fautes d’orthographe. “L’orthographe doit être impeccable”, vraiment, insiste Laurent Guimier. Humilité appréciée, nul besoin de faire la leçon à l’interlocuteur sur des couacs passés.

8. Mettre des liens vers ses publications mais en les accompagnant d’un titre. Selon Joël Ronez, il importe de “commenter d’une phrase les liens vers des travaux personnels en ligne (blogs, articles fait dans le cadre d’un stage, page pinterest, compte twitter, etc.). Sans références, c’est compliqué.”

9. Ne pas déprimer si on ne reçoit pas de réponse dans l’immédiat. Mieux vaut téléphoner quelques jours après l’envoi de la candidature pour savoir si le rédacteur en chef l’a “bien reçue”. Et garder en tête que les recrutements ne se font pas à jets continus. “On met de côté toutes les candidatures que l’on reçoit en vue de période où l’on aura besoin de recruter”, explique Thibaud Vuitton. “Donc il ne faut pas désespérer s’il on ne reçoit pas de réponse tout de suite, cela ne veut pas dire qu’on ne sera pas rappelé plus tard – et ça vaut donc le coup d’envoyer des CV!”.

#reseauxsociaux


Dois-je avoir deux comptes sur Twitter, l’un personnel, et l’autre pour la vie professionnelle?

Non, à moins de vouloir devenir schizophrène. Un seul compte Twitter est nécessaire, sur lequel on respecte la règle suivante: même jeune, même débutant, un journaliste est journaliste 7 jours sur 7, quel que soit l’endroit d’où il parle. Ses devoirs journalistiques (pas de diffamation, pas d’atteinte à la vie privée, etc.) prévalent sur les publications traditionnelles (sites Web, journaux, émissions de radio ou de télévision) mais aussi les publications annexes, et donc sur son compte Twitter. Or l’empreinte numérique, c’est l’une des premières choses qu’un employeur regarde. Il faut donc “penser à travailler les aspects trahissant une personnalité sur son fil Twitter”, conseille Joël Ronez, de Radio France. Systématiser “le RT des articles du Monde sur le Mali est inutile, un commentaire personnel même sur un sujet anecdotique permettra d’appréhender qui vous êtes.”

Que publier sur les réseaux sociaux?

Faire de la veille sur l’actualité et la publier tous les jours sur ses comptes Facebook ou Twitter est une solution pour commencer. La veille, cela désigne ce rôle de sentinelle du journaliste, à savoir publier des bons liens, vers des sources d’informations originales (et pas après tout le monde) et se créer une spécialité (le sport, l’économie, la photo, la cuisine, etc.). De quoi se fabriquer une “bonne empreinte sociale”. Mais attention à ne pas commenter à tire-larigot. Pour Clémence Lemaistre, les rédactions n’ont pas besoin de quelqu’un “qui passe toute sa journée à tweeter” tout et n’importe quoi. Et bien sûr, quand on se trouve à un endroit où il y a de l’actualité (dans les gradins d’un match de foot, sur les bancs d’un procès judiciaire, dans un magasin le jour des soldes, etc.), on poste en ligne des images avec des légendes précisant qui est sur la photo, le lieu, et ce qu’il se passe. Pour s’exercer, le “cahier de vacances” pour jeunes journalistes est toujours d’actualité.

#remunération


Pour ma première pige, quelle peut être ma rétribution en tant que jeune journaliste?

Il y a plusieurs formes de piges. Une journée de travail peut être payée sous la forme d’une pige, et un sujet également. A Radio France, une journée de pige est payée entre 80 et 110 euros bruts selon la station et les missions confiées. Au Monde.fr et au Huffington Post, un jour de pige équivaut à 97 euros bruts.
En ce qui concerne un sujet pigé, c’est entre 90 et 100 euros bruts au pôle numérique de Lagardère (Europe1.fr, Le Lab, ParisMatch.fr, etc.). Chez Rue89, c’est 150 euros bruts le sujet complet, à condition de fournir aussi la photo. Si c’est une enquête qui demande du temps et de l’énergie, le tarif est négociable. Au Huffington Post, un sujet se rétribue 50 euros bruts le feuillet quand la traduction d’un papier se monnaie 35 euros bruts le feuillet. Quant à un sujet complet, il se rétribue entre 100 (texte et photo) et 500 euros (vidéo) sur lemonde.fr, selon sa longueur et sa complexité. Au JDD, la pige se paie 100 euros le feuillet.

A quel salaire puis-je aspirer en intégrant une rédaction en sortant d’école de journalisme?

A l’AFP, le CDD est “la” voie d’entrée, renseigne Patrice Collen. Paiement: environ 2.500 euros bruts par mois. C’est plus que la plupart des autres rédactions dans lesquelles la rémunération, en CDD ou en CDI, tourne autour de 1.800 euros bruts mensuels.
A BFM TV, les jeunes journalistes débutent à 2.000 euros bruts par mois.
A Radio France, le premier salaire perçu varie en fonction de la formation. Un étudiant d’une école de journalisme reconnue, comme l’Ecole de journalisme de Sciences Po, peut obtenir 2.160 euros bruts par mois, quand un étudiant d’une formation non reconnue par la profession des journalistes reçoit, lors de sa première année, 1.757 euros bruts. Dans les autres rédactions, cela tourne autour de 2.000 euros bruts par mois, ce à quoi peuvent s’ajouter d’éventuelles primes de week-end, de nuit, selon l’employeur.
Au Monde.fr, un jeune journaliste non titulaire de sa carte de presse gagne 2.300 euros bruts mensuels quand un journaliste titulaire d’une carte de presse obtient 2.900 euros bruts.
Enfin, au JDD, par exemple, les embauches sont rares, mais elles se font à 2.600 euros bruts par mois.
Une chose est sûre: pour un premier emploi, un journaliste n’est pas souvent en mesure de négocier son salaire, il reçoit ce qui est prévu dans la grille des salaires de son employeur.

Si cet article vous éclaire, merci de le partager sur Twitter ou Facebook. Si j’ai oublié des questions, merci de me les signaler, je publierais un autre papier si besoin.

Alice Antheaume

lire le billet

Cahier de vacances 2012 pour étudiants en journalisme

Crédit: Flickr/CC/Mel B.

Les étudiants de la promotion 2012 de l’Ecole de journalisme de Sciences Po viennent d’être diplômés – et ils l’ont bien mérité. Ceux de la promotion 2014 viennent d’être recrutés.

Que faire de l’été en attendant la rentrée? Alors que, sur subtainablejournalism.org, une cellule de réflexion sur le journalisme de l’Université de Kennesaw, près d’Atlanta, il est conseillé aux étudiants de travailler dur, de suivre des tutoriaux (pour apprendre à coder, par exemple?) et de ne surtout pas s’attendre à gagner des fortunes, voici, pour ceux qui s’impatientent, huit exercices en guise de cahier de vacances… sans obligation de rendu, bien sûr!

1. Se lancer

Pourquoi attendre de travailler dans une rédaction pour commencer à prendre des photos, filmer des manifestations, publier des liens vers les informations du jour? Souvent, les étudiants craignent de ne pas se sentir “légitimes” pour ce faire. S’il s’agit d’écrire un article sur la la crise de la dette, c’est très compréhensible. Mais il est possible de s’exercer avec des sujets plus accessibles: portraits des habitants de son immeuble, blog sur une série télévisée, live-tweets de matchs de foot, carnet de voyage sur une page Facebook, comparaison du prix d’une baguette de pain dans différents endroits géolocalisés sur une Google Map, photos de tous ses déjeuners, etc.

Exercice

Ouvrir un Tumblr, monter un blog, une chaîne sur YouTube ou Dailymotion, un compte Instagram, bref, un endroit où publier. Avant d’y déposer le premier contenu, déterminer la ligne éditoriale de cette publication: de quel sujet parler? Sur quel ton? A quelle fréquence? Et avec quel format (vidéo, photo, article, brève, citation, tweet)?

Résultat attendu

Trouver un “créneau” éditorial, s’y tenir, comprendre les impératifs d’une publication régulière et la responsabilité que cela suppose.

2. Questionner

Un bon journaliste n’a pas peur de poser des questions, y compris celles que personne n’ose formuler par peur du ridicule. Pour s’entraîner, n’importe qui peut servir de cobaye: les proches, un voisin dans le train, le marchand de légumes… L’idée n’est pas de tenir une conversation, mais de réussir à s’effacer derrière ses questions pour laisser l’interlocuteur raconter un élément susceptible d’intéresser le plus grand nombre.

Exercice

En regardant/écoutant une émission télé/radio avec un invité, se demander quelle serait la première question qu’on poserait à cet invité si on était à la place du journaliste qui l’interviewe. Si l’interlocuteur répond à côté, ou ne répond pas, ou pratique la langue de bois, réfléchir à comment la question pourrait être reformulée pour obtenir une meilleure réponse.

Résultat attendu

Comprendre quelle interrogation – et quelle formulation d’interrogation – mène à des réponses bateaux ou des réponses telles que Oui/Non, sans plus de discussion.

3. Aiguiser son regard

Il est indispensable de lire/écouter/regarder tous les jours les productions journalistiques des professionnels, sur quelque média que ce soit. Connaître l’actualité, c’est nécessaire, mais il convient de, peu à peu, développer un oeil professionnel sur la production de ses futurs collègues.

Exercice

Lire un article dans un journal ou un site d’infos et essayer de répondre aux questions suivantes: quelle est l’information principale de l’article? Combien de sources sont citées? Certaines d’entre elles sont-elles anonymes? Pourquoi? Est-ce qu’il y a, sur le même sujet, un traitement différent dans un autre journal paru le même jour?

Idem pour le reportage d’un journal télévisé: quelle est l’information? Combien de séquences contient le reportage? Combien de personnes ont été interrogées? Où se trouve la caméra?

Résultat attendu

Savoir pourquoi le sujet que l’on vient de voir/lire est bon ou mauvais en étant capable d’argumenter à partir d’une grille de critères crédible.

4. Tester des services en ligne

La technique doit aider les étudiants en journalisme, et non les paralyser. Applications, logiciels, services en ligne sont amenés à devenir des quasi collègues. Autant se constituer dès à présent une besace remplie d’outils simples pour faciliter la recherche, la consommation et la production d’informations.

Exercice

Tester différents outils pour “gérer” le flux de l’actualité en temps réel: Tweetdeck , Google Reader, Netvibes, Flux d’actu, News.me, Flipboard, etc. Et essayer de personnaliser les paramètres de chacun de ces outils pour l’adapter à sa consommation d’actualité personnelle.

Résultat attendu

Se familiariser avec l’interface de ces outils et rendre plus rapide la lecture des informations provenant de multiples sources en temps réel. Bref, devenir un “early adopter”, détaille le Nieman Lab.

5. Titrer

Un bon titre, c’est donner toutes les chances à une information d’exister et d’être lue. De phrases de type sujet/verbe/complément aux jeux de mots en passant par des citations, les possibilités de titres sont presque infinies. S’exercer à en imaginer des percutants est un exercice intellectuel qui mérite d’y passer quelque temps.

Exercice

Faire sa revue de presse en postant sur Twitter ou sur Facebook une sélection des meilleures informations du jour, en rédigeant, avant chaque lien, un autre titre que celui qui est affiché, si possible encore mieux…

Résultat attendu

S’initier aux rudiments de l’édition en ligne et à l’art de la titraille.

6.  Pitcher

Non seulement il faut apprendre à regarder autour de soi, dans la rue et sur le réseau, pour y déceler d’éventuels sujets à traiter, mais il faut aussi réfléchir à comment “pitcher” le sujet devant d’autres, exercice obligé des conférences de rédaction. Objectif: obtenir que le ou les rédacteurs en chef d’une future publication valide le sujet et ait envie de le lire tout de suite.

Exercice

Trouver tous les jours un sujet potentiel et être capable de formuler en une phrase claire et concise, à l’oral ou l’écrit, quel serait ce sujet. Celui-ci doit être faisable dans des conditions normales – en vue d’un sujet sur la présidentielle américaine, pitcher “ce que Barack Obama pense vraiment de Mitt Romney” est certes vendeur mais nécessiterait une interview de l’actuel président des Etats-Unis… Peu probable. Une bonne phrase de pitch peut aussi être le titre de l’article à venir.

Résultat attendu

Eclaircir ses idées et savoir les “vendre” en vue d’une publication ultérieure.

7. Faire attention…

A ce que l’on veut dire AVANT de le publier. La faute de carre – diffamation, insulte, publication d’une fausse information – est très vite arrivée en ligne et est considérée comme une faute professionnelle grave, même pour un étudiant. En outre, elle reste gravée dans les méandres du Web, dont la mémoire est infinie, et souille l’empreinte numérique de son auteur et de celui qui le relaie.

Exercice

Lire la charte d’une rédaction comme Reuters, celle de l’Ecole de journalisme de Sciences Po, en vigueur depuis la rentrée 2010, et prendre conscience des risques soulevés par l’usage des réseaux sociaux dans les médias.

Résultat attendu

Réfléchir avant de tweeter.

8. Se déconnecter

Au moins un peu, et c’était une tendance très présente lors de la conférence DLD Women, à Munich, en juillet. Face à l’hyper connectivité, au flux incessant d’infos, le nouveau pouvoir pourrait être à ceux qui défendent le droit de se mettre “hors du réseau” le temps d’une pause. 

Pas d’exercice

Résultat attendu

Recharger les batteries.

Très bon été à tous! Et n’hésitez pas à partager ce WIP sur Facebook et Twitter.

Alice Antheaume

lire le billet