Tout ce que vous ne savez pas sur le consommateur d’informations français

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Crédit: Flickr/CC/joeshlabotnik

Pour s’informer, le Français reste fidèle à sa télévision, tout en utilisant beaucoup les alertes envoyées sur son smartphone. Tels sont les résultats de l’enquête “Digital News Report” réalisée chaque année par le Reuters Institute for the Study of Journalism. Voici ce qu’il faut en retenir si vous avez la flemme de le lire.

>> Le portrait 2014 du consommateur d’informations français >>

>> Le portrait 2013 du consommateur d’informations français >>

>> Le portrait 2012 du consommateur d’informations français >>

Il utilise la télévision comme principale source d’informations. C’est le cas pour 58% des sondés. 29% se servent des médias numériques comme source prioritaire, quand seulement 3% passent par des journaux imprimés.

Crédit: Digital News Report 2015

Crédit: Digital News Report 2015

Avec l’Italie, le Japon et l’Allemagne, la France figure parmi les pays qui témoignent de “la plus grande allégeance aux médias traditionnels”, note le rapport, bien qu’il y ait des différences tranchées dans les usages selon les générations. Tous pays confondus, plus on est jeune plus on se tourne vers les sources d’informations en ligne quand plus on est vieux plus on allume sa télévision.

Il se sert beaucoup de son smartphone pour s’informer, mais guère plus que l’année dernière. En 2014, 35% des sondés en France déclaraient recourir à leur téléphone pour obtenir des informations chaque semaine, quand, en 2015, ils sont 37%. Au Danemark, ils sont 57% à s’informer via leur smartphone.

Crédit: Digital News Report 2015

Crédit: Digital News Report 2015

La tablette n’est pas vraiment entrée dans ses moeurs. 18% des Français sondés utilisent la tablette pour s’informer. C’est exactement le même pourcentage que l’année dernière, ce qui laisse penser que cet outil, à la fois onéreux et qui ne bénéficie pas d’un taux de renouvellement très fréquent, a stoppé son expansion.

Sa confiance dans l’information est très modérée. 38% des Français déclarent avoir confiance en “l’information en général”, un pourcentage qui augmente dès que les sources sont connues des utilisateurs. En effet, 49% ont confiance lorsqu’il s’agit de “leurs sources d’informations”. En l’occurence, la télévision est le pourvoyeur d’informations les “plus justes et les plus fiables” selon 43% des sondés, quand 26% estime que les sources numériques sont plus sûres. En termes de cote de confiance, l’Italie, l’Espagne et les Etats-Unis ont des taux encore inférieurs à ceux de la France, alors que la Finlande, le Brésil et l’Allemagne bénéficient des meilleurs scores.

Crédit: Digital News Report 2015

Crédit: Digital News Report 2015


Facebook joue un rôle de plus en plus important pour s’informer.
35% des interrogés en France utilisent Facebook pour trouver, lire, regarder, partager ou discuter des informations. Ils étaient 27% l’année dernière, ce qui montre l’essor du réseau social de Mark Zuckerberg dans l’information. En revanche, Whatsapp n’apparaît pas dans les radars français, tandis qu’il constitue un réseau de distribution des infos essentiel au Brésil, en Espagne ou en Italie.

 

Crédit: Digital News Report 2015

Crédit: Digital News Report 2015


Pour trouver des informations en ligne, le Français passe le plus souvent par les moteurs de recherche (40%).
Sinon, il va directement sur la page d’accueil (27%), ou passe par les réseaux sociaux (21%) ou par l’email (21%).

Crédit: Digital News Report 2015

Crédit: Digital News Report 2015

Il est un gros consommateur de pushs et de notifications sur mobile. 14% des sondés utilisent les alertes envoyées sur leurs écrans de smartphone comme un moyen d’accéder aux informations publiées en ligne. Fait notable, la France est le pays qui témoigne de la plus forte utilisation des pushs pour l’information. “C’est un moyen clé de rappeler au bon souvenir des lecteurs la pertinence de son titre dans un marché extrêmement compétitif”, relève le rapport.

Crédit: Digital News Report 2015

Crédit: Digital News Report 2015


S’il recourt à des médias anglo-saxons pour s’informer, ce sont surtout des pure-players anglo-saxons.
Et non des médias traditionnels. Quand le New York Times a été visité par 1% des sondés, BBC 3% et CNN 2%, le Huffington Post, Buzzfeed, Vice, MSN et Yahoo! récoltent plus de voix (25% en tout). Parmi ces pure-players, il y a une prime aux anciens sur les nouveaux: Buzzfeed et Vice font chacun 1%, tandis que MSN monte à 7% et Yahoo! à 8% en France.

Il ne paie guère pour de l’information en ligne. Qu’il s’agisse d’un abonnement, ou d’un paiement à l’article, seuls 10% des Français disent avoir sorti leur carte bleue pour accéder à des informations. L’année dernière, ils étaient 12%.

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Alice Antheaume

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Qui es-tu, consommateur d’informations français?

Crédit: Flickr/CC/gothopotam

L’année dernière, les Français étaient très actifs pour commenter les informations en ligne et répondre à des sondages portant sur l’actualité. Cette année, ils ne participent plus autant. Ils disent préférer s’informer par les médias traditionnels, tout en ne boudant pas leur plaisir lorsqu’il s’agit de suivre un “live”, ce format qui permet de raconter en ligne, au fur et à mesure, via texte, son, vidéo, image et interaction avec l’audience, un événement.

C’est ce que révèle la nouvelle étude intitulée “digital news report” publiée par le Reuters Institute for the Study of Journalism ce 20 juin 2013. En comparant les usages des consommateurs d’informations en France, en Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie, Danemark, aux Etats-Unis, au Brésil et au Japon, elle dégage les spécificités des consommateurs d’informations en fonction de leur pays d’appartenance. Et donne à voir un portrait réactualisé du consommateur d’informations en France.

  • Le Français reste attaché à la télévision

Le Français, donc, se fie volontiers aux médias traditionnels pour accéder aux actualités, et notamment à la télévision, alors que le pays bénéficie d’un taux de pénétration d’Internet important (80%) et d’un nombre de pure-players exceptionnel. Paraxodal? La France est le seul pays étudié où même les moins de 34 ans conservent une forme de “loyauté envers la télévision”, note le rapport, et ce, alors que, partout ailleurs, Internet est la principale source d’informations pour les moins de 45 ans.

Crédit: Digital News Survey 2013/Reuters Institute

Crédit: Digital News Survey 2013/Reuters Institute

L’attachement aux médias traditionnels se retrouve en Allemagne où les habitants, bien que très connectés (83% de taux de pénétration d’Internet), restent fidèles à la télévision et continuent à lire des journaux imprimés chaque semaine. Pour s’informer, les Japonais et les Américains, eux, utilisent plutôt des pure-players et des agrégateurs en ligne tandis que les Brésiliens – l’échantillon porte sur ceux qui vivent en ville – se tournent en majorité vers les réseaux sociaux.

  • Le Français participe moins à l’actualité en ligne depuis que l’élection présidentielle est terminée

L’engouement pour l’élection présidentielle étant passé, la verve française serait retombée alors que la France était en 2012 le pays européen “le plus engagé” en ligne, participant à la construction de l’information et répondant à qui mieux mieux à des sondages sur l’actualité. Un engagement qui, d’après l’étude, s’est effondré en 2013. Autant dire que ni l’affaire Cahuzac ni le débat sur le mariage pour tous n’ont suffi à re-mobiliser les commentaires des internautes.

Cette année, pour discuter de l’actualité, le Français en parle avec sa famille et ses amis, en envoyant l’information qu’il a repérée par email ou, encore, en la recommandant sur un réseau social. Sur le créneau de la participation, les Français se font donc distancer par les Américains et les Espagnols, les plus actifs dans le partage de liens, et par les Brésiliens, les plus gros commentateurs d’articles sur les sites d’informations.

Crédit: Digital News Survey 2013/Reuters Institute

  • Le Français aime les listes et les “lives”

Les Français apprécient avant tout les articles de type “liste” – vous êtes vous-même en train d’en consulter un exemple ici -, les blogs, les vidéos et les sons, et, spécificité hexagonale, les “lives” qui privilégient l’instantanéité et sont réactualisés en temps réel pour raconter un événement inopiné ou un match sportif. Sur ce point, ils talonnent les Japonais, très friands de ce type de format. A l’opposé, les Danois et les Allemands se tournent plus volontiers vers des contenus plus longs.

Crédit: Digital News Survey 2013/Reuters Institute

  • Le Français lit des informations nationales

Le Français aime la politique, les actualités qui concernent son pays, les informations internationales, mais il aime beaucoup moins les informations locales, notamment sur sa ville, les informations people ou l’“entertainment”, ainsi que les informations sur la bourse et la finance. En outre, exception culturelle française ou pas, il ne semble pas non plus se ruer sur les informations concernant l’art et la culture.

  • Le Français accède à l’actualité via des moteurs de recherche

Pour trouver des informations en ligne, les Français passent par les moteurs de recherche, un chemin d’accès majoritaire – un Français effectue en moyenne 134 recherches en ligne par mois -, bien loin devant la recommandation sociale et les agrégateurs. Au Japon, à l’inverse, ce sont en majorité les agrégateurs qui permettent d’accéder aux informations, quand, au Brésil, ce sont les réseaux sociaux qui y mènent.

  • Le Français préfère toujours son ordinateur fixe pour s’informer

Ordinateur? Tablette? Smartphone? Tout à la fois? Dans tous les pays sondés, de plus en plus d’utilisateurs s’informent via une combinaison de plusieurs outils. Un tiers des répondants utilisent au moins deux supports, et c’est le plus souvent l’ordinateur et le smartphone. Est aussi en vigueur l’alliance de l’ordinateur et la tablette, voire l’utilisation des trois (ordinateur, téléphone et tablette) en même temps. Tandis que les Danois dégainent par réflexe leur smartphone pour accéder aux informations, les Français sont toujours, pour la majorité d’entre eux, des usagers fidèles de l’ordinateur, avant le smartphone, et avant la tablette.

Crédit: Digital News Survey 2013/Reuters Institute

  • Le Français prêt à payer pour de l’information en ligne s’il a entre 25 et 34 ans et gagne plus de 50.000 euros par an

En 2012, seuls 8% des Français sondés avaient payé pour accéder à des informations en ligne, selon la précédente étude du Reuters Institute. En 2013, ils seraient désormais 13% à avoir franchi le cap. Fait notable, les utilisateurs les plus enclins à passer à l’acte ont entre 25 et 34 ans. Et ils le font davantage depuis une tablette, ainsi que depuis un smartphone, plutôt que via un ordinateur fixe.

Crédit: Digital News Survey 2013/Reuters Institute

En France et Allemagne, relève l’étude, il y a une corrélation entre le montant des revenus et l’acte d’achat: les foyers gagnant plus de 50.000 euros par an sont deux fois plus prêts à acheter de l’info en ligne que ceux qui gagnent moins de 30.000 euros par an. Enfin, en France, l’achat d’une application constitue l’acte de paiement le plus fréquent pour accéder à des infos en ligne, alors que s’abonner aux sites d’informations prévaut aux Etats-Unis et au Danemark.

Crédit: Digital News Survey 2013/Reuters Institute

Alice Antheaume

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