Issey Miyake

 

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Toujours à la pointe de la technologie, Yoshiyuki Miyamae pour Issey Miyake a choisi cette saison d’y intégrer la nature. Pour ses « Délices botaniques », les étoffes ont été cuites ou étuvées pour leur donner une nouvelle texture. Les couleurs plongent dans l’infinie variété qu’offre la nature.

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La technique du 3D Steam Stretch (rétractation du fil sous l’effet de la chaleur) s’est enrichie de l’introduction de matières naturelles. Du papier ultra fin issu de fibres végétales recompose une chemise. Un nouveau procédé baptisé baked stretch ajoute une nouveauté à la catégorie des plissés. Sur le tissu est imprimée une colle ; sous l’action de la chaleur, le tissu va gonfler (comme un soufflé) et modeler le plissé.

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Tranchés, les blocs de couleurs se rencontrent, s’opposent, se complètent. Franges, esprit de paille, grands chapeaux pour nouvelle exploratrices.

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Passage OP noir et blanc.

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Au final, les imprimés s’invitent sur les tissus et dessinent une végétation  tropicale et luxuriante d’une nouvelle canopée dont les couleurs ondulent.

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Fusion entre nature et technologie = poésie.

 

Photos Frédérique Dumoulin

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Manish Arora Party’s time

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Ambiance disco de fête sur le podium de Manish Arora où les nouvelles gypsy queens partent à l’aventure dans un mélange de bohémienne mâtinée d’Indienne.

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Le créateur s’est entouré de références glamour : Diana Ross, Grace Jones ou Bianca Jagger. Chatoyantes et vives, ses couleurs évoquent l’Inde et l’opulence des tenues d’apparat avec paillettes et broderies exubérantes. Bunnyla, héroïne imaginaire, est prête à faire la fête, à conquérir la ville lumière.

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La robe s’ouvre et se déploie, paon psychédélique.

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Détails enfantins de mascottes, poupées, gris-gris pour sacs ludiques. Noué, le foulard façon gitane est agrémenté de sequins.

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Jupons à étages pour danse sous les étoiles. Motifs quasi psychédéliques, noeuds, franges, fleurs, arabesques…

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Folklore, humour, brillance pour un savoureux esperanto de la mode.

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Pixelformula  womenswear  ready to wear prêt a porter summer 2016 Manish Arora

 

Pour combattre la pollution de l’air, Manish Arora a signé un  partenariat avec Vogmask pour habiller de fantaisie des masques destinés à filtrer les particules.

 

C Yannis Vlamos

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Dries Van Noten

 

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Vers un monde de couleurs poétique et magique portent les défilés de Dries Van Noten. Maître dans la composition des harmonies, le créateur belge mêle éclat de brillances à la sobriété de couleurs sourdes.

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Dans cette collection flamboyante se pavane le rose fuchsia, quasi shocking, vedette notamment des chaussures surcompensées façon socques japonais. S’invite un sur soutien-gorge sur les vêtements mettant l’accent sur une féminité discrète mais affirmée. Gainés de « tatouages » les bras jouent la seconde peau avec délices.

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Paillettes, sequins, rubans, ruchés, transparences, les propositions sont multiples. Moisson de broderies toujours éclatantes, aux motifs de végétaux et arabesques.

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Formes amples de vêtements chamarrés.

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Un zeste de masculin féminin où le pantalon  joue l’ampleur.

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Pour accompagner le défilé, une musique live du Balanescu Quarter  (deux violons, un alto et un violoncelle) qui réinterprétait notamment Kraftwerk.

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Une parenthèse enchantée où le vêtement est simplement beau, hors de l’accélération factice du temps. Le rose c’est la vie.

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Anne Sofie Madsen

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Pour la deuxième fois dans le calendrier officiel défilait la Danoise Anne Sofie Madsen. Les trenchs (mastic, beige) jouent l’ampleur, la démesure, voire la déconstruction. Le corset est réinterprété et joue le laçage pour effeuillage.

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En superpositions, l’organza dans un souffle de légèreté. Universalité du denim.

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Broderies, incrustations de formes géométriques, jupe « bijou ». Latex, brillance.

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Un revival des années 60 avec des modèles en anneaux et un semis de fleurs, le tout accompagné de la vision d’un mannequin aux allures de Peggy Moffitt ; le passé du futur.

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Jacquemus

 

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Dans un lieu à l’allure de chapiteau de cirque déboule une énorme sphère de tissu rouge. Vêtu d’une chemise blanche, un enfant pousse et roule la sphère de chiffons.

Nez rouge

 

Simon Porte Jacquemus confirme son talent pour les présentations avec sa collection intitulée Nez rouge. L’enfance n’est jamais loin dans sa sphère. Poétique, la collection joue la construction, la déconstruction, le puzzle, l’asymétrie.

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Les bandes de tissus, les attaches, les liens… La gamme de couleurs se cantonne au bleu, au blanc et au rouge.

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Seul imprimé, la fine rayure des costumes masculins.

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Passe un cheval blanc qu’accompagne le créateur, Crin Blanc de la mode. Et revient une série de modèles. Majeure, la chemise blanche est revisitée, déstructurée, mise en boule.

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Patchwork de tissus aux  formes géométriques pour biomorphisme façon Hans Arp.

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Trompe l’oeil d’un vêtement aux contours dessinés à la « craie ».

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Ronds rouges, bandes bleues, ponctuations de Pierrot Lunaire : « Mais le seigneur à blanche basque Laissant le rouge végétal… Nouant sa jupe sur ses hanches… » La mode est un joyeux terrain de jeux pour le Pierrot Jacquemus.

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Jacquemus

 

 

C Modèles Shoji Fujii

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Anrealage

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Mystère mystère. Le défilé Anrealage s’inscrit une nouvelle fois dans la technologie. Sous les effets des flashes, les tissus changent de couleurs et passent du noir au blanc et vice versa.

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Une collection « Reflect » qui donne à voir l’invisible à l’oeil nu. Avatar d’une robe blanche à imprimés op en noir et blanc, carreaux ou chevrons.

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Variations autour de robes aux formes géométriques travaillées. Construction en pliage, à effet quasi origami. Art de la métamorphose pour que la mode enfin soit en phase avec son époque. Oeuvre au noir pour que la lumière soit et que les motifs surgissent via les éclairs des flashes avec un final haut en couleurs.

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Une collection où le téléphone numérique était « obligatoire » pour saisir la dimension de la performance. Et, pour prolonger l’expérience sensorielle de la collection, la bande son était diffusée par casque. Voir l’invisible dans le mystère de la chambre noire. Une nouvelle réalité, augmentée.

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Léa Peckre

 

Léa Peckre

 

Prix du jury à Hyères en 2011, Léa Peckre figure désormais dans le calendrier de la mode à paris. La créatrice a choisi pour source d’inspiration les paysages du film Dune (David Lynch). En route pour Arrakis et son paysage désertique peuplé de Fremen. La collection oscille entre l’opaque et la transparence.

Léa Peckre

 

Le corps se voile et se dévoile au gré des mousselines légères. Jeu d’attaches à empiècements géométriques. Un zeste d’asymétrie. Demi robe noire en oblique sur chemise blanche. Beau travail de plissés en tissus gris perle, olive et noir, marquetterie de tissus.

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En accessoires, bijoux de bouche ethniques, pour tribus citadines.

Léa Peckre

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Aalto

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Venu de Finlande, Tuomas Merikoski a choisi Paris où il vit et travaille pour défiler avec sa marque baptisée Aalto. Si en finnois Aalto signifie vague, onde, c’est aussi le patronyme du grand architecte et designer Alvar Aaalto et le nom d’une université. Ce mot évoque immédiatement la Finlande, pays natal de Tuomas Merikoski et dont le souvenir innerve la création.

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La culture de rue s’est imposée avec l’évolution des villes, mais la nature dont la présence est partout prégnante n’est pas oubliée. Aalto imagine la fusion entre ces deux univers qui coexistent. Baptisée « Endless Sun » la collection célèbre le solstice d’été après les rigueurs de l’hiver autour d’un feu de bois pour faire la fête en musique (présence d’une grande quantité de baffles en décor).

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Une création à l’allure graphique, géométrique avec des jeux d’asymétrie. Une rigueur certaine, mais adoucie d‘éléments plus poétiques avec les cols arrondis, quasi bavoirs (baptisés « Pluto »), des imprimés oiseaux…

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Les bras s’échappent de manches à demi ou de l’épaule. Se découpent des formes aux allures de hublot. Le nom de la maison s’écrit, incendiaire : Aalto.

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Un très beau pull en maille  à motifs, nordique en diable et en douceur angelique.

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Euphorie d’été pour jeunes citadines décontractées.

 

 

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Paris Printemps été 2016

 

Mode Paris

 

Si « la mode aime Paris », ce n’est peut-être pas la campagne d’affichage imaginée à l’occasion qui va faire aimer la mode… Lors de chaque semaine de la mode, la question est posée, Paris est-elle encore capitale de la mode ? De savants calculs précisent qu’en citations médias Paris aurait été détrônée par New York. Mais la guerre des capitales n’a pas lieu d’être, chaque fashion week ayant sa spécificité et ses créateurs emblématiques.

Et s’il est un terrain sur lequel Paris est toujours gagnant, c’est celui de la durée avec ses 91 défilés officiels programmés sur neuf jours. Parmi ses atouts : sa variété. 24 nationalités étoffent le calendrier et y figurent notamment les meilleurs des Japonais, les Britanniques historiques, la crème des Belges et une pléthore de créateurs du monde entier : Inde, Chine, Corée,…

Parmi les nouveaux noms intégrés au calendrier ; Aalto, Nehera,  Koché, Vêtements. Courrèges revient  avec l’arrivée de deux jeunes créateurs à la direction artistique : Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant.

Parmi les off, en défilés ou en présentations : a. Knackfuss, Gauchère, Sandrine Philippe, Christian Wijnants, Andrea Crews, Marimekko,… et l’atypique et talentueux Naco.

La ville de Paris joue cette année particulièrement la carte de la mode avec  des animations de la Tour Eiffel qui scintillera du mot mode (à partir de 19h).  Quant à la campagne d’affichage qui recouvre les panneaux de la ville reflète t-elle bien l’idée de mode ?  Une paire de gambettes, collants à plumetis, imprimé floral, avec, en guise de podium, un sentier ayant pour ligne de mire la Tour Eiffel ; le tout dans un cadre un brin bucolique ! La mode vaut bien mieux que ce cliché.

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Pleats Please joue la rayure

 

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Balayage de traits de lumière sur la peau. Les photos de Francis Giacobetti magnifient les corps juste habillés de zébrures. Symbolique curieuse de prison (barreaux), d’hygiène (la toile à matelas), de marin (bleu-blanc ), voire encore de domestique (gilet du majordome), la rayure est protéiforme. En noir et blanc surgit l’animalité fière du zèbre. Dans la collection Pleats Please où les art series avaient déjà vu le travail d’Araki mis en plis, la ligne Shadows rend aujourd’hui hommage aux nus « Zebras » de Francis Giacobetti.

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Tops, pantalons, short et robe en mouvement jouent sur l’opposition entre noir et blanc, orchestrée en rayures. Proche du travail d’Issey Miyake, le photographe a réalisé de nombreux visuels de campagnes pour Pleats Please depuis 1999.

Une collection à découvrir en parallèle à la réouverture de la boutique de Saint-Germain-des-Prés relookée avec le même concept que la boutique tokyoïte de Roppongi par l’Agence Moment Inc. Blanc et métal dominent tandis que la tôle blanche ondule, en écho au plissement du tissu. Place à la lumière.

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Et pour se plonger dans l’histoire des rayures, relire L’étoffe du diable de Michel Pastoureau et se poser une question fondamentale :  « Le zèbre est-il un animal blanc à rayures noires, comme l’ont longtemps affirmé les Européens, ou bien un animal noir à rayures blanches, comme l’ont toujours reconnu les Africains ».

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