Uniformity, la voie de l’uniforme

 

Uniformity divers

 

Uniformité, une exposition du FIT à New York se plonge dans l’histoire du costume au travers de la notion d’uniformes explorant la variété des tenues afférentes au thème. Entre réalité concrète et source d’inspiration infinie pour la mode, quatre thèmes principaux ont été privilégiés : l’armée, le travail, l’école et le sport. Des fragments d’histoire et la réinterprétation des thématiques par les créateurs qui ont souvent puisé aux sources de l’uniforme nourrissent le propos au travers d’une sélection de 70 pièces issues des collections du FIT.

Autour de l’idée d’uniforme se dessine la question d’égalité, d’appartenance à un groupe, à une communauté, à une armée, sans se distinguer, pour mieux se fondre. L’interrogation autour du genre se dessine aussi au travers des options masculin-féminin tout en conservant des codes de séduction avec la jupe, la robe dans le cadre du travail.

 

L’armée

L’uniforme des militaires possède ses codes, ses couleurs. Si le kaki (khaki = poussière en persan puis en Inde où le terme est repris par les Britanniques) habille les militaires, c’est le terme olive qui revient souvent aux Etats Unis pour désigner la couleur verte qui signe nombre d’uniformes. Ainsi le blouson Ike (pour Eisenhower) ou le modèle Jeep. En mode contemporaine, tenue déstructurée chez Comme des garçons.

Uniformity CDG

Camaïeux de verts pour se fondre en camouflage et mieux disparaître dans la nature. Le néo camouflage resplendit chez John Galliano ou Claude Sabbagh.

Uniformity Armée

Uniformity Galliano Dior Claude Sabbagh

La marine se pare évidemment d’un code couleur bleu et se trame de l’iconique rayure récupérée par l’esthétique balnéaire. Si le couturier Mainbocher a oeuvré pour l’uniforme naval des femmes, la postérité en mode se retrouve chez Chanel, Yves Saint Laurent, Perry Ellis, Jean Paul Gaultier, Sakai… Une vague sans fin.

Uniformity MarinsUniformity à dr JPG et sacai

 

L’école

Inspirée de l’armée, les uniformes scolaires sont souvent l’apanage des « bonnes » écoles, les plus chics, les plus chères. Dans certains pays, l’uniforme scolaire est quasi omniprésent comme au Japon. Rudi Gernreich a imaginé une mini robe en hommage à l’idée que l’on peut se faire d’une écolière japonaise… Blazer, boutons dorés, casquettes, chemisettes, jupes plissées … tous ces éléments se retrouvent aussi en mode avec une allure pas toujours sage voire ambiguë.

Uniformity blazerUniformity Dr Rudi Gernreich Ecolière japoanise 1967

Travail

Emplois de services, uniformes de magasins, le personnel doit facilement être repéré pour s’occuper de la clientèle. Tenue Mac Donald de serveur avec le code couleur rouge et jaune et sa réinterprétation mode avec la tenue créée pour Moschino par Jérémy Scott.

Uniformity Moschino

Travail aussi pour les infirmières avec les tenues en période de guerre et le sigle de la croix rouge.

Uniformity Infirmieres

Hôtesses de l’air à l’uniforme strict mais féminin. Signes reconnaissables, attributs, barrettes, chapeaux, bonnets (infirmières, hôtesses..) complètent la panoplie. Pour le service s’ajoutent aussi souvent le tablier à poche pour le carnet de commande. Chanel autour du thème de la brasserie avait organisé un défilé et des modèles en références à l’esprit du lieu.

 

Sport

Chaque sport a sa tenue exigée pour une pratique professionnelle ou pour l’occupation de terrains. Évolution à suivre aussi en fonction des époques, ainsi les jupes qui raccourcissent sur les courts de tennis. La présence de numéros et de noms des équipes sur les tenues ont aussi influencé les marques qui se sont mises à brander leurs noms sur leurs vêtements de façon démesurée.

Uniformity Sport robe blanche Geoffrey Beene

 

À l’opposé de la mode, l’uniforme gomme les différences. Conçus pour être pratiques et fonctionnels, les uniformes ne s’embarrassent pas, en principe, de trop de superflu, de détails inutiles et pourtant que ce soit les boutons dorés, les galons, la multiplication des poches… l’uniforme lui aussi participe à une aventure de mode hors du commun. Paradoxe de l’idée de se fondre dans un groupe, de s’y assimiler et aussi de se distinguer par rapport à l‘ensemble de la population. Le temps joue aussi un rôle, l’uniforme est fait pour durer, il évolue peu tandis que la mode suit un rythme de vie effréné se renouvelant (ou essayant de…) tous les six mois. L’uniforme a souvent un côté un peu raide, rigide, plus masculin alors que la mode s’exprime plus aisément avec des codes de féminité, plus souple, plus fluide.

Uniformity Militaires

L’exposition du FIT effleure un sujet tellement vaste qu’il mériterait une gigantesque exposition avec analyse des influences de ce vêtement codifié et ses avatars en créations de mode, mais c’est déjà une très jolie plongée.

Uniformity Ecosse

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Métro Station Chanel

 

Chanel rouge à l

 

Les réseaux sociaux bruissaient et les commentaires y allaient bon train. En route pour la ligne 9, Havre-Caumartin et Chaussée d’Antin, territoire des grands magasins. Sur les quais, un affichage haut en couleurs et des slogans directs avec vue sur le produit. Loin des codes du glamour, sans égérie inaccessible, une campagne Chanel beauté au graphisme simple (trop ?) et souvent à l’impératif.

-Ne soyez pas belle soyez sublime (Soin Sublimage).

Chanel sublime

-Soyez égoïste (Parfum Égoïste).

Chanel Egaïste

-Libérez le naturel (Fond de teint).

-L’intelligence au pouvoir (Soin Lift).

-Défense de ne pas afficher le rouge (Rouge à lèvres). La phrase reprend l’inversion très mai 68 de la célèbre inscription d’une loi du 29 juillet 1881.

Le message est simple, direct et avec un zeste d’humour.

 

Alors pourquoi une vague de « critiques » ?

-Ne dites plus madame dites Mademoiselle (Parfum Coco Mademoiselle).

Est-ce le mot mademoiselle qui peut perturber ? Considérée comme sexiste, cette dénomination sur les documents officiels fut violemment critiquée par les féministes qui oeuvrèrent à sa suppression dans les formulaires.

Chanel melle

-Un chance pour tous (Parfum Chance).

Chanel chance

Est-ce l’allusion au mot chance qui trouble ? Parler de chance alors que beaucoup n’en ont pas (sans oublier un président qui n’a pas de bol) et vivent de façon précaire, est-ce vraiment offusquant ? Franchement grotesque, les affres du politiquement correct vont-elles systématiquement tout envahir ? Parler de chance pour une loterie, un tiercé ne pose de problème à personne. D’un côté on prône la liberté absolue pour Charlie Hebdo et l’on tique lors de l’utilisation du simple mot Chance sans doute simplement parce qu’il s’agit d’une marque de luxe.

Différente, en dehors du formatage classique des codes du luxe, cette campagne se remarque, c’est sa vocation première. En ce sens, autour de la beauté Chanel, la mission est pleinement réussie.

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Thom Browne de l’autre côté du miroir

 

Installation view of "Thom Browne Selects." Photo by Matt Flynn © 2016 Cooper Hewitt, Smithsonian Design Museum

Prodige tardif de la mode, Thom Browne n’a créé sa propre marque qu’à près de 40 ans en 2003. Vite remarqué et remarquable, son style classique a rapidement eu du succès. À New-York au musée Cooper Hewitt, la créateur a choisi des objets pour l’exposition « Thom Browne selects ».

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À ses créations sous son nom, il ajoute d’autres collaborations : une ligne chez Brooks Brothers (Black Fleece), Bleu pour homme chez Moncler, des bijoux pour Harry Winston… Parmi les différents prix reçus, celui de styliste pour homme de l’année du CFDA (Council of fashion designer of America). Si son style est relativement classique, ses défilés eux sont originaux et spectaculaires. Un choix qui participe à la perception de la mode de Thom Browne et qui donne un twist à ses créations. Il dit : « Je veux que le public expérimente quelque chose qu’il n’a pas vu auparavant et qu’il sache qu’il y a une véritable pensée derrière la collection, le concept de la présentation et le show. Ce n’est pas juste un show pour le show. » Combat de boxe, lieux atypiques, esthétique travaillée, les propositions sont toujours étonnantes. Mais le style renoue avec un classicisme et un sens de la coupe très construit, retour au « costume ». « L’idée de costume ne semblait pas d’avant-garde aux jeunes. Il y a une aversion pour l’uniformité, mais en réalité, les gens qui marchent dans la rue sont pour la plupart avec le même style, ce que la tendance dicte… C’est ironique qu’ils pensent que l’uniformité ne libère pas assez ».

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Jeux de miroir dans une installation pour homme en juillet 2015 où la perception semble uniforme, seuls les détails distinguent les vêtements. Au printemps 2016 sa collection pour femmes, inspirée du nom de l’exposition du MET « Through the looking glass » est moins sous l’influence de la Chine que du Japon qui intéresse Thom Browne pour la perfection de son artisanat. Là, l’idée de l’uniforme s’inspirait des écolières du Japon, mais aussi des écoles privées des États Unis et de la poussière des Raisins de la colère de Steinbeck.

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De l’uniforme à la multiplication des objets, Thom Browne a dans son exposition au Cooper Hewitt sélectionné des miroirs historiques et des cadres dans les collections. Pas un choix de textiles, mais plutôt travailler sur l’idée de reflet. Uniformité d‘apparence et détails différenciants pour ces miroirs la plupart européens, de France, d’Italie, d’Espagne ou aussi de Turquie, depuis le XVIIIe siècle.

Mirror. England, ca. 1760. Carved and gilt pine, mirrored glass. H x W x D: 182.9 x 109.2 x 17.8 cm (6 ft. x 43 in. x 7 in.). Bequest of Mary Hayward Weir, 1968-158-4.

Mobilier argent, éclats aluminium et sol jonché de paires de chaussures argent bien ordonnées. Dans la salle aux reflets métalliques où l’argent futuriste domine, les miroirs sont le brillant reflet du passé.

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Miroir anglais ca 1760 Bequest of Mary Hayward Weir.

Matt Flynn ©

 

 

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Manus X Machina

Fashion in the age of technology

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Main et machine, une confrontation passionnante au MET de New York juxtapose la dextérité du travail artisanal aux possibilités infinies d’une nouvelle technologie qui participe à la construction d’une mode d’avant-garde étonnante.

Inspirée par Metropolis de Fritz Lang et l’épigramme : « The mediator beween the HEAD and HANDS must be the HEART », l’exposition joue sur deux tableaux. Quelques pages de l’encyclopédie de Diderot, qui déjà valorisait ces métiers au même titre que les arts ou les sciences, donnent le ton.

Confrontée à la simple machine à coudre, la main demeura la garante des broderies les plus délicates, des finitions les plus précises, des coupes ajustées « sur mesure ». Elle continue de signer les tenues les plus extraordinaires de la haute couture représentées dans l’exposition avec des modèles de Chanel, de Dior, de Boué Soeurs…

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Posant avec précision des éclats de paillettes, dessinant des broderies précieuses, la main fut souvent associée à la qualité, à l’individualité. L’ère des premières machines mit la mode sur la voie du prêt-à-porter avec production de masse et qualité moindre.

Aujourd’hui le paysage s’est modifié, les nouvelles techniques en pleine évolution sont désormais utilisées pour une nouvelle couture ou un prêt-à-porter d’exception. Modélisation par ordinateur, tissus intelligents, coupe au laser, impression 3D propulsent la mode dans une sphère où le champ des possibles se révèle vertigineux.

 

(Dé)construction

Hommage à la construction d’un vêtement avec un exemple de toile de Charles James et des réinterprétations « work in progress » où le vêtement fini semble être encore une ébauche que ce soit chez Martin Margiela, Hussein Chalayan pour Vionnet, Alber Elbaz pour Lanvin, Yohji Yamamoto, Galliano pour Dior, Comme des garçons… Tout un questionnement autour de la déstructure donne à voir (à admirer) ce qui auparavant était caché. Noblesse des coulisses de la mode avec ses différentes étapes pour inscrire le mot fin à une silhouette inachevée à l’allure déconstruite.

M&M Dior GallianoM&M CDGM&M MMM

 

Plis/Plissés

Du plissé de jadis fait à la main en repassant le tissu avec précaution à aujourd’hui, la technique a réalisé des bonds prodigieux. Mario Fortuny a travaillé d’exquises soies finement plissées notamment dans son modèle iconique qu’est la robe Delphos. Invention du plissé permanent par Mary Mc Fadden aux Etats-Unis et son procédé Marii déposé en 1975. Avec Issey Miyake et l’invention des Pleats Please, la mise au point d’une technique de plissage après la construction du vêtement a rendu l’usage pratique tandis que la création multipliait les propositions. Quant à la collection 132 5 qui se déplie tout en géométrie, elle ajoute une modélisation par ordinateur étonnante.

M&M Fortuny

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Drapé

Travail exquis en couture avec notamment les prodigieuses créations de Madame Grès, mais aussi des modèles plus contemporains comme Balenciaga ou Helmut Lang. Issey Miyake avec sa « Colombe » crée un vêtement moulé et drapé en polyester et coupe au laser. Mouvement du vent et drapé figé immobile pour Hussein Chalayan avec les moulages en polyurethane.

M&M GrèsM&M Balenciaga

M&M helmut Lang

M&M Miyake colombe

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Broderies, dentelles, plumes…

Du passé les superbes broderies de la couture chez Poiret, Dior, mais aussi des créateurs plus contemporains comme Christopher Kane.

M&M Dior broderiesM&M Kane

Contemporaines, les dentelles découpées au laser sur du cuir, de la silicone composent un travail incroyable. Threeasfour a réalisé une robe blanche avec des broderies en résine et nylon et impression 3D.

M&M Threeasfour

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Plumes avec un travail artisanal comme chez Louise Boulanger, Yves Saint Laurent ou Chanel. Aujourd’hui les tenues en silicone d’Iris Van Herpen ont pour certaines une apparence aussi légère que des effets de plumes.

M&M iris YSL

 

Technologie

Avec les vidéos emblématiques de ses défilés Hussein Chalayan ajoute une touche de technologie dans la présentation. Vêtements télécommandés qui s’ouvrent, se déplient à distance. Robe bustier en organza et plaques d’aluminium (en écho à une robe de Paco Rabanne en métal). Iris Van Herpen, sans doute la créatrice la plus représentative de l’option avant-garde utilise de façon optimale la technologie. Elle dit : « La dichotomie entre main et machine présente souvent la main comme imparfaite et la machine comme parfaite. Cela impliquerait que la main est expressive et spontanée… J’aime ce dialogue parce que en réalité, les vêtements faits par la machine ne sont pas parfaits ». L’impression 3D est particulièrement spectaculaire dans le travail de la jeune Noa Raviv qui oppose le noir au blanc.

M&M ChalayanM&M Noa

 

Au final, l’exposition ne dessine pas une opposition entre deux univers mais une complémentarité qui dresse des passerelles entre deux « époques » et donne définitivement d’exquises lettres de noblesse à la machine. Si les robes du passé sont sublimes, celles d’aujourd’hui sont époustouflantes. Un choix de mode où l’exceptionnel est la norme. Une magnifique exposition dont l’épigramme pourrait être : « Le médiateur entre la main et la machine : le cerveau ».

 

 

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Undercover

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Nom majeur de la mode en termes de créativité, Undercover a déjà vingt-cinq ans d’existence. De ses débuts à Harajuku à ses défilés désormais parisiens, le parcours de Jun Takahashi est flamboyant.

Édité chez Rizzoli avec une préface de Suzy Menkes, un ouvrage retrace ces années d’un parcours étonnant. Jun Takahashi suit les cours de la Bunka* à partir de 1988, en deuxième ou troisième année de cursus déjà il imagine et crée son label : Undercover (1990). C’est avec des tee-shirts qu’il débute dans le quartier d’Harajuku déjà prisé des jeunes et haut lieu d’une fashion galaxy aux accents kawai. En 1993 il fonde la boutique Nowhere avec Nigo (le créateur de Bathing Ape qui signe son streetwear d’une effigie de singe en référence à la planète), un vrai espace de création avec un côté grunge, notion souvent associée à Undercover. Une de ses premières collections intitulée Speed ou Last Show en 95-96 rendait hommage à Kurt Cobain et utilisait une association de cuir et latex dans une déstructure grunge.

p192 - AZIM HAIDARYAN - 2013 FALL:HOLIDAY - NIKE X UNDERCOVER GYAKUSOU

Jun Takahashi cite deux références en mode qui ont motivé son choix de carrière, Comme des garçons évidemment et Martin Margiela dont il dit : « J’ai ressenti que ma façon de penser était validée ». Il construit et déconstruit dans le sillage d’une mode radicale et hyper créative. L’humour est souvent présent, son moto est « We make noise not clothes ». Il s’intéresse à l’art et souvent ses collections composent des passerelles avec des artistes du passé ou vivants. Il a débuté avec la mode féminine, une voie où plus de libertés sont autorisées et où il peut assumer un goût pour les rubans, la dentelle, mais évidemment pas traités classiquement.

P226-7 - KATSUHIDE MORIMOTO - 2006 - GRACE

Il papillonne aussi en dehors de la mode avec différents projets ainsi Underman avec Tetsuya Nagato et le photographe Katsuhide Morimoto. Ils ont imaginé un anti héros dont l’objectif est de « secourir les âmes de ceux qui les ont perdues, volées par les forces du mal. »

 

À ses débuts Jun Takahashi présente à Tokyo en défilés ou parfois simplement au moyen d’installations ou de séries de photos. Chaque collection choisit un thème décliné en moult variations. En 1996 une collection à l’allure de fin du monde aux réminiscences guerrières et peuplée de zombies. En 1996-97 un motif de barbelés définit la collection. En 1998, Drape travaille les effets de style sous forme de drapés. En 1998-99 sa collection Exchange joue sur la notion de vêtement en kit avec options de manches, de cols qui s’attachent et se détachent au moyen de zips. En 1999, il retraduit à sa façon la notion japonaise d’atari, l’usure sur des vêtements notamment sur l’indigo. Il transpose l’effet en trompe-l’oeil en jouant sur les dégradés de couleurs. Spectaculaire collection Melting pot en 2000-2001 avec motifs floraux et tartans se prolongeant en maquillage pour un total look de la tête aux pieds.

p062 - MAMORU MIYAZAWA AW2000-01 - MELTING POT

Après Tokyo, il choisit de défiler à Paris où il débute en 2002 avec SCAB ; un côté patchwork, des fils en suspension, vêtements suturés dans un esprit destroy et un final « burqa ». En 2003-2004 Paper doll s’inspire de poupées en papier avec un jeu d’attaches où le velcro singe les petites languettes de carton à plier. Parodie de la mode avec des accessoires aussi scratchés. But Beautiful en 2004-2005, un collage, assemblage d’éléments aux coutures rapiécées.

p089 - KATSUHIDE MORIMOTO - AW2004 -2005 BUT BEAUTIFUL

Arts and crafts en 2005-2006 met en avant un motif de têtes de mort découpées au laser. En 2006, T en hommage au rock. 2006-2007, BBV Guruguru englobe, enroule la silhouette oblitérée de tissu. 2012 Openstrings mixe en pièces uniques différents éléments dans un esprit de collage. 2013-14 Anatomic couture, accumulation de cols, de rubans, têtes de « lapins » et motifs corporels (yeux, bouches…). 2014 Cold blood avec le choix de têtes couronnées, yeux rougis, et en imprimé, une oeuvre de Markus Akessonn, The woods. Une superbe royauté en décadence baroque. 2015 Pretty hate bird, des femmes oiseaux somptueuses. Hurt 2015 avatars de visages déformés par des masques en transparence, détails fragmentés, coupures, cassures, éclats et motif imprimé avec l’oeuvre de Michael Borremans.

p166-7 - MARCIO MADEIRA - AW2015-16 - HURT

 

L’ouvrage permet une plongée dans vingt-cinq ans de création où chaque défilé compose avec brio un univers particulier. Les choix de présentation, toujours très travaillés, participent à la perception d’un art total, mais la réussite majeure est que le vêtement conserve sa fonction première, celle d’être « à porter ». Undercover, sans conteste un des talents majeurs de la mode aujourd’hui.

p111 - KATSUHIDE MORIMOTO - SS2007 - PURPLE

 

 

C Mamoru Miyazawa

C Azim Haidaryan

C Katsuhide Moritomo

C Mamoru Miyazawa

C Katsuhide Moritomo

C Marcio Madeira

C Katsuhide Moritomo

 

*La Bunka Fashion College à Tokyo est une école de mode réputée. Parmi les diplômés les plus illustres : Kenzo, Yohji Yamamoto, Junya Watanabe, Hiroko Koshino, Chisato Tsumori…

 

 

 

 

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Disparition de Sonia Rykiel

 

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Véritable institution de la mode, Sonia Rykiel en a bouleversé tranquillement et intelligemment les codes. Elle a inventé la « démode », a imaginé de mettre les coutures à l’envers, elle a habillé une vraie Parisienne avec désinvolture, audace, imposant une élégante silhouette fluide en maille. Elle a aussi créé un code couleurs multicolore, signature remarquée et combien souvent imitée. Silhouette de rousse flamboyante, elle a su insuffler l’esprit de Saint-Germain-des-Prés à la mode. Curieuse, attentive à la culture, aux livres, elle les dévorait et invitait ses coups de coeur dans les vitrines de sa boutique phare.

Si Sonia Rykiel n’avait pas existé sans doute ne me serais-je jamais intéressée à la mode. Elle fut mon Styx où je me plongeai avec délices quand je découvris dans les années 70 son style. Les chiffons qui me semblaient signe d’une superficialité et d’une féminité sans cerveau m’apparurent dans un nouvel éclairage. La mode pouvait être « intelligente ». Je demeurais impressionnée par un total look en maille avec les fameuses coutures à l’envers qui bousculait les codes d’une mode trop classique. Inaccessible financièrement à l’époque, cette rencontre visuelle fut sans doute à l’origine de la passion qui m’anima quelques années plus tard… Les hasards de la vie m’ont permis de la rencontrer, de l’interviewer plusieurs fois et de partager une esquisse d’amitié avec échange de livres. Sonia Rykiel me fit aussi le cadeau de dessiner (elle avait un sacré talent pour croquer les silhouettes) des ours délicieux pour Faux Q. C’est par quelques lignes touchantes publiées par son fils Jean-Philippe que j’apprends avec tristesse son décès. La reine du tricot n’est plus, je garderai en mémoire ses yeux ourlés et assombris de noir, sa chevelure flamboyante où se dessinaient des vagues en ondulations, ses robes noires et un sourire mélancolique aux réminiscences canailles.

C’est dans le XIVe arrondissement qu’elle débute dans la boutique de son mari Sam dont elle prend le nom, Rykiel. Elle commence dès les années 60 par des petits pulls et est vite remarquée par la singularité de ses modèles. Baptisée reine du tricot, elle s’amuse, joue de trompe-l’oeil. Elle invente une féminité parfaitement en phase avec la femme active, indépendante, de son époque. Elle bouscule les codes, elle invente, elle construit et déconstruit. Elle voit la beauté des coutures et décide de rendre visible ce qui était caché. Et l’ourlet, pour quoi faire ? Elle s’essaye au bord franc avec succès. Sa mode devient une sorte de philosophie, elle parle et (d)écrit la démode. Sa marque prend de l’élan, elle devient une référence internationale. Dominique Issermann signe ses pubs et de magnifiques portraits, en noir et blanc. Paris par elle rayonne. Quand sur les coulisses de la mode parisienne Robert Altman réalise Prêt-à-porter en 1994, elle est une, si pas la, figure majeure du film. Ses défilés sont toujours enjoués, elle demande aux filles de sourire et le final est joyeux, bande de mannequins qui expriment la joie de vivre.

Pour ses 40 ans de mode et sous l’instigation de sa fille Nathalie, un extraordinaire défile est organisé ou, en plus de sa collection, un hommage lui est rendu via les créations de 40 créateurs qui réalisent des tenues dans l’esprit Rykiel avec tendresse, admiration et aussi humour.

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Ses dernières années ont été marquées par une lutte courageuse contre la maladie, celle qu’elle nommait P de P, la putain de Parkinson.

Sonia Rykiel restera un jalon majeur dans l’histoire de la mode française entrée dans l’ère du prêt-à-porter dont elle est la pionnière.

 

 

Dans “N’oubliez pas que je joue”, elle écrit :

« J’ai vécu quarante ans dans une absolue inconscience.

Artificielle, maquillée, inventée.

Personnage principal du film qui se tramait autour de moi, j’ai joué tous les rôles, j’ai parcouru le monde, j’aimais la vie, le plaisir.

J’adorais sortir, écrire, créer, j’étais heureuse (très heureuse)…”

 

 

 

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Lancôme / Sonia Rykiel

 

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L’esprit de Saint-Germain-des-Prés flotte sur une collection de maquillage Lancôme via une collaboration avec Sonia Rykiel et un code couleurs tout en rayures. Un nouvel épisode mode et beauté qui continue une jolie saga : Alber Elbaz, Anthony Vaccarello, Jason Wu, Proenza Schouler…

Si le nom de Sonia Rykiel est associé à différentes inventions comme les coutures à l’envers, la démode,… une des signatures visuelles de la marque est l’utilisation des rayures de couleurs, baptisées « multico ».*

Sous l’impulsion de Julie de Libran qui signe aujourd’hui les collections Rykiel, les rayures pour Lancôme ont été déclinées dans une gamme bleu, rouge, rose, blanc et kaki. Pour compléter la partie visuelle, André a dessiné l’univers des produits en petits croquis : une bouche, un œil, une tasse de café, un cœur, un crayon mais aussi un livre, très rive gauche et plus que jamais présent dans la boutique Rykiel du boulevard Saint-Germain. Lisa Eldridge a signé les couleurs de la collection de produits portés par les mannequins Daria Werbowy et Alma Jodorowsky.

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Un crayon pour écrire pourquoi pas au Flore où Sonia Rykiel a une table dédiée. Pour le regard, deux palettes Parisian Spirit dans un camaïeu rose, prune et Saint-Germain, bleu nuit, gris et kaki.

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Parisian Lips, un crayon à deux embouts, avec deux textures, une mate, crémeuse et l’autre brillante. Quatre couleurs : French Baiser, Parisian Audace, Parisian Spirit, French sourire et deux décors.

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Miracle Cushion également en deux boitiers ainsi qu’une édition de deux Cushion Blush, Sorbet rose et Splash Coral. Et, parmi les vernis à ongles, les couleurs des rayures : Café Philo pour le kaki et Café blanc pour le blanc. Ludique, une très jolie collection haute en couleurs sous un habit de zèbre dans un esprit Rive gauche.

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*Sur la propriété des rayures Rykiel

La rayure « multico » est une signature Sonia Rykiel

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Au nom du sac

 

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Nés anonymes, les sacs reçurent progressivement un nom de baptême. Fruit du hasard d’une rencontre réussie avec une personnalité ou choix réfléchi et calculé d’un marketing qui guigne le it bag, les sacs portent désormais des noms. Souvent en lien avec l’univers des marques, ces appellations participent à une part de rêve relativement accessible. Mais, vu la multiplication des modèles et la prolifération des noms, le sujet va devenir un véritable casse-tête.

 

Nés sans noms, les sacs portaient juste des appellations génériques eu égard à leur forme et à leur utilisation : besace, minaudière,… Le terme de sac est originaire du latin, saccus, la bourse… À partir de vêtements sans poches, les bourses firent leur apparition, portées indifféremment par les deux sexes. Avec le temps, les sacs évoluèrent, se remplirent et se décorèrent, apanage d’une féminité qui se montre. Associé à la femme, le sac peut être la cristallisation de l’opprobre de féministes qui considèrent que, par son contenu notamment en accessoires de beauté, il est symbole d’asservissement d’une femme quasi objet.

Avec l’évolution de la maroquinerie, le cuir devient la matière noble. Les sacs de jour, pratiques sont grands tandis que les formats du soir se réduisent au strict minimum.

La dénomination de sac à main est apparue au XXe siècle. Dans la maroquinerie, quelques grandes maisons sont devenues mythiques : Goyard, 1792 ; Delvaux, 1829 ; Hermès, 1837 ; Vuitton, 1854 ; Gucci, 1921 ; Bottega Veneta, 1966 … Mais, face à l’engouement pour les accessoires, toutes les maisons de mode ont développé avec succès le pôle sac, très rentable, objet de toutes les convoitises surtout quand certains modèles obtiennent le statut envié de « it bag ». Aujourd’hui un complexe travail de marketing fait que de nombreux sacs sortent de l’anonymat et sont lancés avec un nom. Dans cette nouvelle typologie du sac certaines pistes sont plus courues que d’autres.

 

 

L’esprit du lieu

Noms de villes, artères iconiques, places mythiques accolent aux sacs le patrimoine géographique des maisons de mode autour des lieux d’origine choisis par les couturiers fondateurs. Ces adresses, parfois mythiques, participent à l’univers des marques. En écho à sa boutique installée rue Cambon depuis 1921, Chanel a choisi de baptiser un modèle Cambon. Pour Dior, c’est Montaigne, l’avenue où s’établit la maison de couture. L’histoire raconte que Christian Dior ramassa une bonne étoile et décida de créer sa maison… Mais c’est aussi Granville en hommage à la villa que le couturier a habité et qui abrite aujourd’hui le musée Christian Dior. Vuitton voyage, mais n’oublie pas Paris avec l’utilisation de noms de quartiers : Odéon, Sèvres, Alma et Pont Neuf , aussi adresse de la maison. Retour à l’esprit prêt-à-porter pour Yves Saint Laurent avec son New Rive Gauche, mais aussi un Downtown. Rues, quartiers ou villes, l’espace géographique étend son empire sur les sacs. Balenciaga demeure général avec City (devenu Classic) et Town. En Italie, Fendi a élu Firenze tandis que Cavalli rend hommage à la ville et à son savoir-faire en français : Florence. Sicily pour Dolce & Gabbana et leurs liens avec l’île. Paris est toujours Paris, mais ne se dépose pas seul (une ville ne peut pas appartenir à une marque), il y a des modèles chez Lamarthe, Furla… So British pour Kate Moss qui investit son pays pour Longchamp : Gloucester, Glastonbury, Ladbroke. Phoebe Philo pour Chloé a choisi le quartier de Paddington. Anglomania aussi pour Gerard Darel avec Westbourne et Elgin (même si le Lord est plus connu que la ville). Exotisme avec le Portofino de Lamarthe, le Palm Spring de Vuitton, l’Amazona de Loewe, le Boston de Chanel,… L’incroyable Copacabana de Shiro Kuramata se dessine en étages tandis que Furla se projette en Supernova et transporte vers des galaxies étoilées. Synonymes d’évasion, les noms des sacs partent en voyage.

 

Des chiffres et des lettres

Pas de calculs mathématiques, mais des références à des dates, à des adresses pour sélectionner des chiffres quasi martingales. Plus symboliques qu’hermétiques, les nombres se multiplient. Le 2.55 de Chanel se réfère à sa naissance en février 1955, mais le matelassé rectangulaire muni d’une chaînette en métal n’a été chiffré qu’en 2005, bien après sa naissance. Imaginé par Karl Lagerfeld dans les années 80, le Timeless est proche par sa forme du 2.55 mais ajoute le double C en fermoir. Né en 1998, le 2005 de Chanel demeure un mythe d’audace futuriste malgré une destinée météorique. 2 pour 2 ans avant l’an 2000, 00 l’indicatif international et 5, chiffre fétiche de Chanel ! « Bodyfriendly », il cultive le paradoxe d’allier courbes sensuelles et technologie de moulage de coques en polyéthylène.

Bag Chanel 2005

Le Dix de Balenciaga renvoie au numéro de l’avenue George V où était située la maison. D’abord parfum, le Dix fut le choix d’Alexander Wang pour son nouveau sac, sobre et classique. 440 pour Diane de Furstenberg, le numéro de l’adresse de son studio à New York Des lettres renvoient à des noms, mais parfois ne sont comprises que des initiés ou des branchés au fait de tous les people du moment ainsi SC (Sofia Coppola) pour Vuitton. Plus simple est le choix des initiales, les PS1 et PS11 pour Proenza Schouler ou le Double T de Tod’s avec fermoir à lettres. Grand huit pour Lancel. 3.1 de Phillip Lim. Mesure du temps avec le 24 heures de Gerard Darel. Et vite avec ASSAP de Nina Ricci. À la mode avec les imprimantes, le terme 3D qualifie un Longchamp, cabas en bandoulière et désigne l’ancien Forget me not de Dior. Cernés de noir, les 3D Jump From Paper donnent l’impression d’un relief en trompe-l’oeil. Des chiffres et des lettres, formulations elliptiques, mystères pour délits d’initiés.

 

Personnalités et nobody

Porté par une princesse, un sac Hermès s’est métamorphosé en mythe. Mariée à Monaco, l’élégante Grace Kelly arbore un sac issu du modèle « Haut à courroie » à l’époque où, enceinte et jeune mariée, elle était très photographiée. Surnommé Kelly en 1956, il est aujourd’hui aussi So Kelly dans un format plus vertical. Fruit d’une sympathique rencontre entre Jane Birkin qui n’a pas le sac de ses rêves et Jean-Louis Dumas, le Birkin est lui né en 1984. Jackie O (ex Kennedy) découvre en 1964 un sac Gucci créé en 1955, elle en commande plusieurs et son nom en deviendra la référence.

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Relooké, il sera revisité en New Jackie par Frida Giannini. Diana princesse de Galles portait un sac Dior, un Lady Di(or) avec la fusion heureuse des deux syllabes initiales en 1995.

Lady Dior as seen by Olympia Scarry

Chez Boss, un Romy, grand sac façon mallette de docteur. Chante Angie chez Chloé. Ralph Lauren a choisi son épouse Ricky avec un Ricky Bag, Soft Ricky et Ricky Drawstring. Monica ( Belluci ?) pour Dolce & Gabbana et leur italianité. Quelques références littéraires et cinématographiques s’invitent parfois : Gilda pour Marc Jacobs, Justine, héroïne de Sade pour Sonia Rykiel. Les vedettes sont de la partie : Bardot et Adjani pour Lancel, Rossellini pour Bulgari, Miss D (Deneuve) pour Roger Vivier… Entre stars et personnalités issues du mannequinat, du stylisme, les people occupent le terrain. Stam (Jessica) de Marc Jacobs, Alexa (Chung) pour Mulberry, Euge (Eugénie Niarchos) et LSD (Lauren Santo Domingo) chez Missoni ! Le choix des prénoms induit une proximité où le sac est perçu, considéré comme un ami. À l’opposé du choix de la féminité, Jérôme Dreyfuss et Lancel ont choisi avec humour des prénoms masculins pour sortir au bras d’un Gilbert, Lucien, Billy ou avec Charlie, Sam, Jules… Avec son sac en toile graffité de « Karl Who », Naco a joué sur l’humour, son sac n’a pas de nom, mais porte un prénom connu des fashionistas. Porté par Karl Lagerfeld himself, le sac est devenu iconique.

Sac Naco

 

Formes

La forme du sac peut aussi être à l’origine logique de sa terminologie. Humour et détournement d’objets pour Schiaparelli qui imagine Lanterne, Réverbère, Téléphone, Piano… Pour Nina Ricci, Christian Astuguevieille reprit l’idée de sacs objets. Dans les années 20 Hermès crée un sac de portière pour une voiture Bugatti, ce sac se nommait comme l’automobile, Torpedo. En 1982 Hermès modifie le sac et le nomme, en hommage, Bugatti mais finalement le sac sera rebaptisé Bolide en 1994. Allongé, le Baguette de Fendi fait penser à la forme du pain français. Né en 1997, ce « it bag » eut son heure de gloire dans Sex and the city et demeure un classique revisité chaque saison.

Bag Fendi 14

Chez Dior, un sac fut baptisé Cadillac reprenant le motif d’une plaque minéralogique sur laquelle figure le début du prénom du couturier, CHRIS et une date, celle de la naissance de la maison en 1947. Le Puzzle de Loewe assemble les morceaux. Le Trapèze de Céline joue l’épure géométrique. Le Saddle de Dior est remis en selle par John Galliano. Tod’s a imaginé (hiver 2013-14) Sella en référence au monde équestre avec une forme évoquant la selle et des pièces métalliques façon mors. Le sac Inro de Nathalie Hambro revisite la forme japonaise. Le long Bowling devient un classique chez Prada, Galliano, Comme des garçons, Mugler… Bao Bao (Issey Miyake) fait penser à baobab en sonorité, c’est un petit sac qui joue sur les formes géométriques et se plie astucieusement en assemblage de facettes.

Bag Bao Bao 15

Prismik de Roger Vivier joue aussi le découpage en formes géométriques depuis 2012 et a ajouté une version ZigZag. Sacs seaux en forme pour Dolce & Gabbana. Et pour dormir une forme quasi d’oreiller : Polochon de Dior et Pillow bag de Julien David. Le Barrel de Burberry évoque une petite forme de barrique, tonnelet. Le Wave bag de Tod’s ondule. Le Bamboo de Gucci (1947) arbore le nom du matériau de son anse en bambou courbé, New Bamboo en est la nouvelle version. Des allusions concrètes ou alors pures abstractions géométriques, les sacs sont en formes.

 

Autour du nom

S’il y a des familles de noms qui suivent une certaine logique, et jouent une directe filiation avec leurs marques ainsi

Diorama de Dior, le Pierre de Balmain (prénom du couturier) ou encore Dolce qui reprend un des noms du duo italien, mais aussi un de leurs parfums. Le Betty de Saint Laurent (période Slimane) rend hommage à Betty Catroux, muse du couturier avec coins repliés façon Rive gauche. Candide de Zadig & Voltaire joue la logique littéraire. Boy de Chanel fait allusion à un passage de la vie de Coco Chanel et son grand amour, Arthur Capel dit Boy, le nom joue aussi sur l’ambiguïté du genre. Chez Saint Laurent, un des sacs avec pompons se nomme Opium, écho au parfum et à ses codes orientalistes. Pour Viktor & Rolf, le lien se fait avec leurs parfums à succès où le terme bomb figure (Flowerbomb et Spicebomb) et se retrouve dans leur Bombette Bag.

 

Méli mélo

Fantaisie et humour sont aussi parfois de mise. Au début du siècle Vuitton empruntait la vague orientaliste avec Louqsor, Alexandrie… Exotisme du Mombasa d’Yves Saint Laurent période Tom Ford signé d’une anse en corne. L’Italie en sacs pour Roberta di Camerino : Casanova, Postiglione et son plus célèbre : Bagonghi. Chez Hermès : Piano, Fabiola, Bolide, Pullman,… Chez Vuitton : Keepall, Speedy, Twist, Neverfull,… Chez Céline : Boogie, Verdine, Poulbot… Domino de Rykiel. Sake de Mandarina Duck. Premier flirt de Lancel. Portrait de Bill Amberg. Tsarina de Mulberry. Trinity de Cartier. Avec une forme de calandre de voiture, Muse est un modèle créé chez Yves Saint Laurent et revisité par Stefano Pilati qui lui donne son nom. Fermés de cadenas, le Lock Bag de Valentino ou le Lady Lock de Gucci. Nightingale de Givenchy plus rossignol que Florence. Duffle Bag de Saint Laurent, sac imposant, a enlevé le coat pour mettre le bag. Varenne de Lancel, pas en fuite. Le Collège de Saint Laurent va à l’école. Pandora et Pandora Box de Givenchy, modèles très géométriques en hommage aux lignes épurées de Gio Ponti, pour ouvrir la boite de Pandore. Weekender de Vuitton pour prendre la mesure du temps de l’escapade.

Book Accessoires Femme PE 2008 - Look 02 : Weekender GM (48,5 x 31 x 18,5 cm) en Toile Monogram Pulp jaune - Vue de 3/4

Icare donne des ailes à Vuitton. Too hot to handle de Marc by Marc Jacobs… là véritable succès avec un nom amusant.

Les fortunes des noms sont et seront diverses avec des carrières souvent éphémères. Ce qui fait le it bag, c’est aussi la main qui le porte, les marques n’hésitent pas à offrir leurs sacs à tour de bras. S’ils sont vus avec des people qui ont le buzz en poupe, les ventes peuvent décoller. C’est la part visible et émergente du monde d’aujourd’hui où créativité et qualités ont souvent moins d’importance que l’affichage au bras d’une vedette qu’elle soit star de cinéma, vedette de la télé-réalité ou même youtubeuse de renom. Désormais Saint Instagram veille sur le destin des sacs.

Les modes passent et les sacs parfois trépassent. Si le nom participe à l’histoire et à la mémoire d’un sac, il ne peut faire à lui seul son succès.

 

 

À partir d’un texte publié dans le catalogue de l’exposition Bagism au K11 de Shanghai.

Sacs de l’exposition de Shanghai.

Vue de l’exposition

  • 2005 de Chanel
  • Jackie O
  • Lady Di revisité par Olympia Scarry, The lady has arrived.
  • Sacs Karl Who Naco
  • Fendi Sac Baguette customisé par Rihanna
  • Bao Bao (Miyake) Lucent Prograffiti
  • Weekender de Vuitton avec Richard Prince

 

 

 

 

 

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Issey Miyake

 

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À Tokyo, l’exposition consacrée à Issey Miyake a donné à voir toute la richesse créative de son oeuvre. Originalité, audace, mais aussi technologie. Des vêtements d’exception côtoient la simplicité et l’universalité du plissé réinventé par Pleats Please. Exposition magistrale, elle permet de mesurer l’importance d’Issey Miyake dans l’histoire de la mode contemporaine. D’hier à aujourd’hui, une oeuvre sans cesse tournée vers l’avenir et la création.

 

L’exposition se subdivisait en trois sections.

1° Le début autour des années 70.

2° Body, autour du corps, un double dialogue entre le corps et son enveloppe ainsi qu’entre Orient et Occident.

3° L’innovation avec Pleats Please et A-POC, technologies présentes avec leurs machines.

 

Vers la mode

Après des études d’art au Japon, Issey Miyake voyage. En France, il travaille auprès de Givenchy et de Guy Laroche, mais Paris est encore un peu à l’ère de la couture. Après un passage chez Geoffrey Beene aux U.S.A. pù il découvre aussi une mode « grand public », il retourne au Japon et opte pour la mode. Une voie passionnante se dessine déjà avec le titre de son premier ouvrage : « East meets West ».

Quand Diana Vreeland parlait de lui dans la préface, elle disait : « Issey est homme de nombreuses inspirations et un vrai fils de son pays qu’il aime profondément. Il aime le mysticisme des fables japonaises, la culture japonaise, sa justesse et son sens de la qualité. Il considère que le kimono est un vêtement parfait ; mais aujourd’hui réservé seulement aux festivals. ». À ses débuts, le créateur a exploré des techniques artisanales et les a intégrées à sa mode ainsi l’utilisation du papier japonais, washi ; du papier huilé, aburagami (1984) ou encore du shibori (technique de tie and dye par ligature du tissu, par noeud). La forme des lanternes traditionnelles peut aussi ressurgir dans ses robes lampions.

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Le corps

Si l’approche japonaise globale du vêtement dans sa relation avec le corps est fondamentalement différente de l’Occident par une mise à distance (un espace est créé par le port du kimono), Issey Miyake a sans cesse interrogé cette notion. Avec ses vêtements tatouages (Tattoo 1970), le vêtement est seconde peau. Tribalité, mais aussi fusion Orient-Occident avec le choix de figures de la culture musicale : Janis Joplin et Jimi Hendrix.

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Avec son bustier en FRP (fiber reinforced plastic) moulé de 1980-81, le « vêtement » se superpose dans une vision idéalisée d’un corps sublimé.

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Cette illusion matérialisée du corps, Plastic Body, a été immortalisé par Robert Mapplethorpe sur le corps de Lisa Lyon. En 1981 carapace de bambou, Rattan body via l’artisanat met le corps à distance, en cage.

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« Rien ne me donne plus de joie que travailler avec le corps et le vêtement en même temps. » Chez Miyake, le vêtement demeure vêtement, même s’il répond au mouvement du corps. Dès le départ, le vêtement est juste une simplification extrême, a piece of cloth, une pièce de tissu plus bras. Plus tard le concept deviendra A- POC, vêtement sans couture né d’un tissage tubulaire pré-découpé. Créative, la mode de Miyake est aussi en quête de minimalisme. « Peeling away to the limit » disait déjà Arata Isozaki à son propos.

 

Technologie

Recherche technologique pour découvrir un tissu pratique d’entretien, confortable et atteindre à une forme d’universalité ? Pari réussi avec le plissé permanent des Pleats Please nés en 1988. Ces vêtements, aussi parfaits pour le mouvement, sont mis en chorégraphie par William Forsythe dans Loss of small Detail en 1993. Idéal pour la femme active, pour l’artiste, les plissés peuvent ajouter aussi l’humour d’imprimés ainsi que dans des campagne de pub particulièrement poétiques et drôles (la série des animaux, des fleurs, des sushis…). Un savant jeu de 2D se transforme en 3D par la pose sur le corps. Techniquement, le vêtement est d’abord conçu, avant de passer à la presse où il est rétréci et devient plissé permanent (facile d’entretien). « Faire des vêtements que tout le monde puisse porter cela signifie faire des vêtements pour les gens qui vivent avec nous, les gens de notre époque. Je veux faire des vêtements pour tout le monde. Je ne désire pas que tout le mode porte mes vêtements, mais je souhaite que tous ceux qui ont envie de les porter puissent le faire naturellement. »

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Les plissés ont aussi joué la carte de l’art avec les Art series. D’abord une collaboration avec Yasumasa Morimura et son magnifique travail sur La Source d’Ingres en y mêlant son corps. Nobuyoshi Araki en fleurs et avec un portrait de femme. Tim Hawkinson avec un motif d’oeil et une stylisation de corps. Cai Guo-Qiang lui mit en scène un motif issu de ses expériences sur le feu. Cette année une nouvelle collaboration a eu lieu avec l’oeuvre d’Ikko Tanaka, célèbre artiste graphique et le choix de trois motifs : Nihon Buyo (1981), un hommage au 200ème anniversaire de Sharaku (1995) et Variations of Bold Symbols (1992).

Avec A-POC s’est dessinée une nouvelle page de création. Les lettres reprennent l’idée première du créateur avec « a piece of cloth » dans un procédé de fabrication visant à éliminer les chutes de tissus et leur perte. Un tubulaire pré-découpé dessinait en pointillé les modèles à découper aux ciseaux (au début par le client). Lors d’une première présentation en défilé, les mannequins, reliées les unes aux autres, formaient une incroyable chenille processionnelle.

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Avec 132 5, la science et les mathématiques jouent un grand rôle ainsi qu’une dimension écologique avec le choix de matériaux recyclés. Un travail mathématique sur le pliage, avec la collaboration de Jun Mitani et son travail sur « la modélisation des formes géométriques assistées par ordinateur ». Le choix du 1 pour a piece of cloth. 3, les 3 dimensions, résultat final quand le vêtement est déplié. 2 le pliage et retour en 2D à plat. 5 aller plus loin dans un nouvelle dimension et suggérer la métamorphose, la transformation.

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Rêve éveillé, une exposition magnifique qui mériterait de voyager et de venir à Paris…

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Photos de l’installation : Masaya Yoshimura.

Flying Saucer et N°10 Skirt. C Koji Udo

Tatoo Printemps été 1971 C Hiroshi Iwasaki

132 5 N°1 Dress C Hiroshi Iwasaki.

 

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Bagism

 

L & O 2

De la bourse au it bag, plusieurs siècles de créations autour des sacs (à main) sont mis en scène à Shanghai dans l’exposition « Bagism » sous la direction d’Elisabeth Azoulay. Bagism est le terme « inventé » par John Lennon et Yoko Ono lors d’une conférence sur la paix à Vienne en 1969. Le couple avait pris place dans un drap représentant un sac. Quelques semaines plus tard, le duo expliquait le choix du mot et concluait par une jolie pirouette : « We‘re all in a bag Baby ».

L’exposition à Shanghai au K11 (Adrian Cheng) se focalise sur le sac à main, dans ce qu’il a d’exquis, d’original, de créatif sur plusieurs siècles.

 

Au fil du temps

Le sac a beaucoup évolué, de bourse pratique, il s’est très rapidement décoré, enjolivé de broderies, de perles… Ensuite le cuir en est devenu le matériau phare. Aujourd’hui le sac est un des fers de lance de l’industrie de la mode. Accessoire majeur et incontournable, le sac est objet de convoitise, voire de phantasme.

Passé par un statut unisexe, il s’est féminisé. D’abord caché dans le vêtement, il en est progressivement sorti, attaché puis détaché. Le terme de réticule, à l’origine un filet pour cheveux (époque romaine), fut donné aux sacs. Rebaptisés Ridicules (par altération du mot) en France car le peuple riait de voir ces objets s’afficher, ils furent plus joliment « indispensables » au Royaume-Uni, pour leur contenu essentiel. Hasard littéraire, dans L’Art poétique, Boileau associait les deux mots : « Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe. Je ne reconnais plus l’auteur du Misanthrope ». Les sacs brodés du XVIIIe siècle avec la technique du sablé multipliaient des perles tellement fines qu’elles étaient parfois assemblées avec des cheveux, crins de cheval. Les châtelaines, elles, étaient attachées par des chaînes, souvent accrochées aux ceintures.

Bag brod

 

Du bagage au sac à main

Les selliers passèrent du secteur des chevaux aux nouveaux moyens de transport : train, voiture. Les accessoires s’adaptèrent, du bagage au sac à main. Les grandes maisons acquirent leur notoriété, Delvaux en Belgique, Hermès et Vuitton en France. Si le terme sac à main remonte à 1898 (en anglais handbag), il vit son essor au XXe siècle.

Au début du XXè siècle se remarquent les sacs raffinés de Paul Poiret parfois inspirés par l’Orient. Aux États-Unis dans les années 20 sont créés des sacs en maille de métal notamment par Whiting & Davis, une maison née en 1876. Les années 30 virent les créations loufoques d’Elsa Schiaparelli proches d’un esprit surréaliste ainsi sa lanterne.

Des sombres années 40, des exemplaires de sacs pour masques à gaz !

Bag Marron

Les années 50 aux États-Unis virent les sacs en lucite, un matériau en plexiglas qui permettait de donner des formes originales, moulées. Mis au point en 1931 par DuPont (de Nemours), la lucite vit son essor dans les années 50. Aujourd’hui ces sacs se retrouvent en vintage ainsi que les fantaisistes paniers en osier créés à la même époque. Sans oublier quelques sacs en bakélite.

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Space Odyssey orchestre la vision du futur par Courrèges, Cardin et Paco Rabanne tel qu’il était imaginé à partir des années 60 et se projetait vers l’espace de 2001.

À découvrir aussi les sacs ethniques, sous influence orientale ainsi qu’un texte sur le sac en Chine par Danielle Elisseeff.

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X Ray bag propose les sacs transparents, pratiques pour la fouille : Chanel, Hermès, Kenzo, Vuitton… Quant à l’émergence du it bag que toutes veulent posséder, il semble difficile d’y échapper : le classique de Balenciaga, le 2 55 de Chanel, le Baguette de Fendi…

 

Art

Une grande section met en avant les collaborations d’artistes notamment les sacs d’exception créés avec carte blanche pour le Lady Dior.

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Chez Vuitton, les sacs furent commercialisés avec des interventions de Stephen Sprouse, Takashi Murakami, Richard Prince, Kusama Yayoi…

 

Book Accessoires Femme PE 2008 - Look 02 : Weekender GM (48,5 x 31 x 18,5 cm) en Toile Monogram Pulp jaune - Vue de 3/4

L’art a souvent été source d’inspiration et de réinterprétation. Si Yves Saint Laurent a créé robes Mondrian, Wesselman ou vestes Van Gogh brodées, il a aussi imaginé des sacs en hommage à Picasso, Mondrian… Matisse a inspiré Roger Vivier. Kandinsky pour Charlotte Olympia.Warhol chez Dior ou Philip Treacy. Wim Delvoye chez Chanel. Vasarely chez Fendi qui a aussi demandé une customisation à Zaha Hadid.

Bag Vasarely

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Ben Vautier a écrit de son écriture blanche sur fond noir des fantaisies comme : Je vide mon sac.

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Le déjà iconique Baobao d’Issey Miyake a aussi été revisité façon graffitis.

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Artiste, Chloé Wise critique avec humour la société de consommation. Dans sa série de « Bread bags », les objets (impossibles à remplir!) ressemblent à du pain et sont logotomisés : Chanel, Prada, Vuitton…

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Autre curiosité, le Pretiosa de Carla Bracialini créé en reprenant des dessins de Léonard de Vinci.

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Quelques oeuvres d’artistes chinois viennent compléter la dimension arty de l’exposition.

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Humour et fantaisie

Toute une partie de l’exposition met en scène aussi l’humour que cultivent certaines marques : Moschino bien sûr, Judith Leiber, Lulu Guiness, Olympia Le Tan, mais aussi Chanel ou Maison Martin Margiela.

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Le Delvaux hommage à Magritte « Ceci n’est pas un Delvaux » unit art et humour. Sans oublier la marque 31 février et aujourd’hui Hélène Nepomiatzi avec son sac bâton de dynamite ou son exquise pochette d’allumettes.

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On aura tout vu est aussi présent avec un « crocobizarre » brodé ou encore une multi minaudière à menottes.

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Manish Arora joue la vanité de sacs en forme de crânes brodés. Irina Volkonskii imagine la « beauté intérieure » d’un sac rempli de strass, de cristaux multicolores et sobre à l’extérieur.

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Trublion de la mode, Naco est là avec son sac Karl Who.

Sac Naco

Le porter

Différentes façons de porter un sac sont proposées, à l’épaule, à la main… Le sac jupe ou robe de Yohji Yamamoto combine le vêtement à la poche à fermoir. Sur les fesses, version faux-cul de Westwood pour Vuitton. Sac noeud en tissus d’obi pour Kenzo, classiquement sur le dos ou plus osé, devant…

 

Devenu nécessité, le sac complète la tenue et permet le transport d’objets personnels. Parfois caverne d’Ali Baba, il est mystère quand il s’ouvre sur ses trésors. Une belle promenade dans quelques siècles d’histoire.

 

Catalogue dirigé par Elisabeth Azoulay.

 

 

 

-Sac en velours brodé, fil d’or. Début XVIIIe France. Musée des Arts décoratifs, Paris.

-Sac Masque à gaz UK C 1939. Simone Handbag Museum.

-Sacs en lucite des années 50 USA

-Soie et perles de verre, XVIIIe siècle Chine. Musée des Arts décoratifs, Paris.

-Lady Dior par Olympia Scarry.

-Sac Vuitton Richard Prince 2008

-Sac Vasarely.Fendi.

-Fendi Peekaboo customisé par Zaha Hadid.2015

-Ben Vautier Je vide mon sac. Courtesy Galerie Eva Vautier.

-Baobao Lucent pro Graffiti. Issey Miyake.

-American Classic Chloé Wise, Coll F.R.  Roy. By courtesy Galerie DivisionPB & J LV Chloé Wise, Coll F Odermatt By courtesy Galerie Division.

-Pretisosa   Demande du Muséee Léonard de Vinci réalisation Carla Braccialini.

-Moschino. Sac seau de plage.

-Olympia Le Tan. Sac globe.

-Hélène Nepomiatzi. Matchbox.

-On aura tout vu. Crocobizrarre.

-Irina Volkonskii. Beauté intérieure.

-Naco. Sac Karl Who.

 

 

 

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