Dans la gamme Parfum d’Empire j’aurais pu choisir des orientaux ou des cuirs, il y en a de magnifiques, mais dans Yuzu fou, j’aime la fraîcheur exquise et pétillante des agrumes du monde entier et de « mon » Japon.
Surpuissante, la facette hespéridée se dessine autour de cet agrume japonais qui figure aujourd’hui de plus en plus dans la parfumerie. En cuisine, je l’utilise sous forme d’écorces confites et dilué dans des sauces de soja parfumées.
En tête de Yuzu fou se pose un panier d’agrumes : kumquat, orange bigarade et yuzu dominant. Des notes pour la « verdeur » : menthe glacée, absolue verveine, vert bambou, mais aussi cèdre blond, néroli et muscs blancs. Passionné, Marc Antoine Corticchiato (le fondateur de Parfum d’Empire) a voulu composer son parfum en hommage au Japon, à son côté (oui, vu et revu, mais réel) de terre de contrastes, posé entre de belles traditions et une aspiration à imaginer et à créer le futur.
La couleur vert absinthe ajoute son petit grain de folie, de fantaisie. Cette idée de Yuzu fou me renvoie aussi au Lotus bleu, au poison qui rend fou et aux Japonais (terribles) croisés par Tintin à Shanghai…
La marque de Marc-Antoine Corticchiato raconte des histoires, vogue vers des empires passés (au sens large), remonte le temps, traverse les espaces. Souvent, il associe la cuisine à ses présentations de parfums et découvrir macarons ou guimauves parfumés au jasmin, à la rose, à l’encens est un pur délice.
Et un peu de folie pour finir 2012.
Naissance : 2008
Papa : Marc-Antoine Corticchiato
Famille : Hespéridé
Genre : No sex
Le 31 décembre
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Bizarre, j’ai dû penser bizarre la première fois que j’ai senti Aromatics Elixir. Il m’a étonnée, surprise, à l’opposé d’une parfumerie féminine que souvent je trouve gentillette. Ce chypre puissant fut lancé par Estée Lauder en 1971 pour sa marque Clinique dont le nom quasi médical et les cosmétiques pas ou peu parfumés ne laissaient présager un tel parfum. Dans la famille Clinique, Aromatics Elixir figure le drôle de petit canard, pas vilain du tout, mais cygne majestueux (le parfum).
Composé par Bernard Chant (IFF), Aromatics Elixir renoue avec la famille des chyprés. Autour du nom de Chypre s’envole la coutume des oiselets parfumés et surtout le parfum composé en 1917 par François Coty et qui ouvrit la voie à une « famille ». Si l’accord chypré comporte souvent en tête de la bergamote, ce sont les notes de fond qui signent son remarquable sillage. Mousse de chêne (aujourd’hui ???), ciste labdanum, patchouli et fleurs en coeur. Une sorte de mythe de la parfumerie avec des fragrances à sillage imposant.
Bernard Chant signe, avec Aromatics Elixir, un chypre vert et floral, puissant, envoûtant et demeure un des rares parfums américains à avoir un succès continu sur le marché français. Un départ vert et frais, de la bergamote, des notes aromatiques avec coriandre, camomille, sauge, verveine, mais aussi des aldéhydes, bois de rose, géranium sur coeur oeillet, tubéreuse, fleur d’oranger, jasmin, ylang-ylang, rose,
Boisé, le fond est tout en puissance : santal, patchouli, musc, mousse de chêne, vétiver, encens, civette.
Simple et à l’image de la marque (donc pas forcément « glamour »), le flacon ne participe pas à l‘ivresse du parfum, mais la signature d’Aromatics Elixir est, elle, remarquable.
Naissance : 1971
Papa : Bernard Chant
Famille : Chypré
Genre : Féminin
C’était le parfum de Céline C.
Le 30 janvier
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Si en 1953 Estée Lauder avait déjà mis sur le marché un bel oriental avec Youth Dew, son premier parfum, elle répondit à l’arrivée rayonnante d’Opium avec humour, le qualifiant de « Youth Dew avec un gland »! Un an plus tard, elle lança un nouvel oriental : Cinnabar. Avec une étymologie incertaine, grecque ou perse, le mot Cinnabar est l’équivalent de cinabre ou mercure rouge, un minerai toxique utilisé en décoration chez les Mayas et en pigment pour la fabrication des laques en Chine. L’esprit laque se retrouve en écho dans le capot du flacon, de couleur rouge sombre.
De Cinnabar à cinnamon (cannelle), le chemin ne semble pas long. L’oriental d’Estée Lauder est très épicé. Après un départ mandarine, clou de girofle; des fleurs : rose, jasmin et oeillet ; douceur de pêche, cannelle sur fond ambre, mousse et bois (patchouli, vétiver) et vanille. La composition de Cinnabar est signée Bernard Chant (IFF), auteur d‘un joli monstre de la parfumerie : Aromatics Elixir.
« Cinnabar exhale le mystère et le charme que chaque femme porte en elle » disait Estée Lauder.
Naissance : 1978
Papa : Bernard Chant
Famille : Oriental épicé
Genre : Féminin
Le 29 décembre
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Provocateur, parfum de transgression, Opium, en 1977, remet les orientaux sur le devant de la scène avec audace. Vapeurs sulfureuses, fumeries d’opiacées pourraient nourrir l’imaginaire d’Opium, mais la création d’Yves Saint Laurent pose simplement et magnifiquement un parfum dans une bouteille.
Le designer de flacons Pierre Dinand comparait le succès d’un parfum à une machine à sous avec l’alignement de quatre fruits : le nom, le flacon, la communication et le parfum lui même. Avec Opium, les quatre cases furent en phase et le succès au rendez-vous.
Dès le départ, l’inspiration fut tournée vers l’Orient avec Yves Saint Laurent rêvant d’un parfum pour une impératrice de Chine. Si le nom de code était au départ un nom japonais : Ichi (un ou ishi, la pierre ?), il fut vite remplacé par Opium dès que le mot effleura l’imaginaire du couturier. Yves Saint Laurent demeura intransigeant sur le choix du nom malgré les levées de bouclier de son partenaire américain aux États-Unis et face aux réactions des communautés chinoises ne souhaitant pas réveiller un souvenir associé pour eux à des guerres.
Pour la création du flacon, Yves Saint Laurent suggéra à Pierre Dinand l’idée de fleurs de feu… Finalement la forme rendra hommage à un inro japonais avec juste un hublot de verre donnant à voir le parfum. La coque, réalisée en plastique, s’inspirait au plus proche de la couleur rouge sombre d’un meuble en laque du couturier. Une touche d’or pour le graphisme et un détail de passementerie sous forme de gland peaufinèrent l’objet. Aujourd’hui le verre a détrôné l’élégant plastique laque…
Le nom, le flacon suggéraient l’exotisme, le parfum amplifia le voyage avec un nouvel oriental. Raymond Chaillan et Jean-Louis Sieuzac signèrent la composition chez Roure. Sur un accord patchouli et oeillet, des notes fraîches de citron, bergamote, mandarine ; des saveurs épicées de poivre, cannelle, coriandre, girofle ; un bouquet de jasmin, rose, muguet, ylang-ylang. Des notes fruitées de pêche et prune et un fond opulent myrrhe, benjoin, vanille, patchouli, opoponax, ciste labdanum, castoréum, musc.
Yves Saint Laurent l’avait rêvé, il est né en 1977.
Naissance : 1977
Papas : Raymond Chaillan, Jean Louis Sieuzac.
Famille : Oriental
Genre : Féminin
Le 28 décembre
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Impériale violette, elle s’impose, magnifique, métallique et stridente dans le premier parfum de Stephen Jones, Millinery, en collaboration avec Comme des garçons.
Cette odeur que j’aime depuis l’enfance, je la découvris, absolument étonnante et parfaite dans une composition d’Antoine Maisondieu. D’abord sentie furtivement chez Givaudan, j’eus immédiatement envie de la posséder, de conserver à jamais cette violette. J’attendis quelques mois et la redécouverte officielle répondit parfaitement à mon beau souvenir.
Dans le dossier de presse est racontée la rencontre entre Rei Kawakubo (Comme des garçons) et Stephen Jones à Anchorage en 1984. À cette époque, les avions ne survolaient pas l’URSS et, pour aller au Japon, le trajet s’effectuait via l’Alaska (magnifique vue d’avion). À l’escale d’Anchorage se dressait, empaillé, un majestueux ours blanc… De cette rencontre naquirent de fructueuses collaborations entre le chapelier (fou) et Comme des garçons, notamment pour des défilés. Si Comme des garçons incarne un des noms majeurs de la mode, Stephen Jones a ajouté au savoir faire du métier de modiste, une fantaisie, particulièrement remarquable (un chapeau cornet de frites), notamment dans une inspiration post-surréaliste. Le Victoria & Albert Museum lui a rendu hommage en 2009.
De la rencontre entre les parfums Comme des garçons et Stephen Jones naquit une fragrance avec pour mots clefs :
« Futuristic and rococo
Décorative et innovative
Stong and beautiful
Whimsical and strange »
Pour Stephen Jones : « Millinery, I think, is closer to fragrance than fashion. A hat, like a perfume, is an evocation of something nebulous, ephemeral, and other-wordly ».
Au final a été développée l’idée de la rencontre entre une violette et une météorite. Au départ la violette est relevée de clou de girofle sur un coeur floral oeillet, rose, jasmin, héliotrope sur fond gaïac, « magma », cumin noir, vétiver, ambre.
Le flacon, un brin rétro, est inspiré de la forme d’une bouteille d’encre de la fin du XIXe siècle, emballé d’un morceau de voilette et dans une boîte carton à chapeau.
Une dominante de violette, à la fois douce et enveloppante, et des accents presque métalliques projettent Millinery dans un rétro futur imaginaire.
Naissance : 2008
Papa : Antoine Maisondieu
Famille : Floral
Genre : No sex ?
Le 27 décembre
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Marché d’épices, fruits confits, sarabande enfiévrée de senteurs cuites au soleil, Arabie (Serge Lutens) entraîne vers un Orient aux mille et une saveurs de marchés colorés.
Logiquement (merci Claire B.), le calendrier de l’Avent se clôt le 25 décembre, mais l’esprit des fêtes plane toujours. Jusqu’au 6 janvier, je prolongerai mes pérégrinations parfumées pour célébrer les cadeaux des rois mages avec la myrrhe et l’encens sans lesquels manquerait cruellement un pan de la parfumerie que j’aime.
Avec l’orientalisme, l’Occidental eut au XIXè siècle une vision phantasmée de ces pays méconnus. En parfums, l’oriental est aussi proche de la dénomination d’ambrée et recouvre une famille de fragrances aux notes chaudes et sensuelles avec des accents balsamiques, de la vanille… des parfums à sillage opulent.
Chez Serge Lutens, j’eus de nombreux coups de coeur. Si j’ai commencé par le bel Iris silver mist, mes goûts sont allés ensuite vers ses rêves d’Orient. J’ai déjà cité Cuir mauresque que j’aime infiniment, mais j’ai beaucoup porté la Myrrhe. Le Muscs Koublaï Khän, lui, m’emportait en rêve vers les steppes d’un Genghis Khan qui aurait fait cuire sa viande montant à cru son cheval !
Arabie est pour moi une merveille. Très épicé, il donne l’impression d’être au coeur d’un marché oriental (Istanbul, Dubaï, Marrakech…, peu importe) avec ses odeurs qui se mélangent, ses odeurs qui flirtent avec la cuisine. Écorces de mandarine, figues séchées, dattes brunes, fruits confits pourraient être au rendez-vous de ce parfum relevé d’épices (muscade, cumin, girofle ?) posé sur un fond sans fin de ciste labdanum, benjoin, fève tonka.
Serge Lutens a voulu cette composition sèche et il dit : « Une ancienne doctrine prétend que ce qui est sec est noble par essence et, qu’inversement, ce qui est humide incarne la luxure ».
Parfum de souk, rêve de sultan…
Avec Arabie, heureuse.
Naissance : 2000
Papa : Serge Lutens
Famille : Oriental
Genre : No sex
Le 26 decembre
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Pour célébrer le 25 décembre, j’ai choisi un nouveau né de l’année 2012, le duo Amyris, composé par Francis Kurkdjian. S’il doit sa renommée au Male (sans accent) de Gaultier, il est aussi l’auteur de nombre de parfums remarquables : L’Eau noire chez Dior (déjà dans ce calendrier), Rose barbare pour Guerlain, le Narciso Rodriguez For Her avec Christine Nagel, l’Iris nobile d’Acqua di Parma avec Françoise Caron… Aujourd’hui Francis Kurkdjian est parfumeur chez Takasago.
Sous son nom, il a eu l’audace et le courage de lancer sa marque. Dans la Maison Francis Kurkdjian, j’aime l’esprit de son Aqua Universalis, l’Absolue du soir et un Oud magnifique, sans oublier d’exquises bulles de savon…
Amyris, le petit dernier, en duo, « entre résine et rhizome », répond à mes goûts pour les odeurs balsamiques et à une grande tendresse pour l’iris. Amyris se définit joliment avec « la tête en Jamaïque et le coeur à Florence ». Le point de départ est le bois, l’arbre amyris avec une résine douce aux accents poudrés que vient mettre en résonance l’iris. Floral boisé et lumineux, le féminin joue en tête des notes hespéridées qui, vite, s’effacent au profit d’un coeur amyris avec bel iris de Florence et fond vétiver Haïti, ambre et muscs. L’Amyris pour homme (mon préféré) est un boisé aromatique frais. Romarin du Maroc, mandarine de Sicile, amyris de Jamaïque, iris de Florence, fève tonka du Brésil, bois… Au final, une douceur veloutée, délicieusement enveloppante.
Après un premier souvenir mémorable autour d’un masculin que j’avais négligemment qualifié de « classique », les rencontres avec Francis Kurkdjian se sont chargées, au fils du temps, d’amitié, de discussions. Ainsi sur un sujet qui me tenait particulièrement à coeur autour d’une idée d’anti-parfums imaginaires (paru dans CB News), il m’a joyeusement aidé à trouver les pistes olfactives avec Mathilde Laurent. Pendant sa découverte d’une boîte où j’avais mis un morceau de fourrure, du chocolat, des algues, des mots…, c’est un téléphone qui m’a appris que j’avais un prix Jasmin (pour « Et si le noir avait une odeur…”). Et c’est surtout un trésor caché : un merveilleux cadeau et ce n’était pas Noël. Une histoire particulière, un somptueux présent comme on en a dix dans une vie : « Antichambre de la mort » pour moi, rien que pour moi, une tubéreuse, fatale.
Naissance : 2012
Papa : Francis Kurkdjian.
Famille : Pour elle : floral boisé
Pour lui : Boisé floral
Une boutique Rue d’Alger et corners dans les grands magasins (notamment Le Printemps).
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Un vent de fraîcheur un brin acidulée, une mangue verte… Jean-Claude Elena a composé un parterre exquis : Un jardin sur le Nil.
Sur le fleuve flotte aussi le souvenir de Moïse, abandonné sur le Nil pour ne pas périr par la volonté de Pharaon. Plongée dans la Bible et l’Ancien Testament avant que la Nativité n’ouvre la voie au Nouveau Testament et qu’aujourd’hui Noël, avec un père rhabillé aux couleurs de Coca Cola, ne soit aux mains des marchands du temple…
Mais, nous sommes ainsi très loin du parfum. Chez Hermès, l’arrivée de Jean-Claude Ellena en tant que parfumeur a donné naissance à une collection poétique, celle des jardins. Après Un Jardin en méditerranée, Jean-Claude Ellena a vogué vers un des berceaux de la civilisation. Ses paroles distillées en images sur une felouque près de l’île Éléphantine et d’une des cataractes demeurent mémorables. Si le parfumeur avait au départ des idées précises sur la construction imaginaire de son parfum, la rencontre avec le pays, ses paysages, sa nature l’a incité à choisir d’autres voies et à privilégier une mangue verte.
Dans son Journal d’un parfumeur, parmi les petites notes de fin, il livre impressions et « recettes » pour recomposer les odeurs. De la mangue, Jean-Claude Ellena dit : « Je la porte à mon nez. L’odeur me séduit. Profusion d’images odorantes, de résine, de peau d’orange, de pamplemousse, de carotte, d’opoponax, de genévrier, odeur fraîche et douce, énergique et tendre. Je ne résiste plus, je me laisse caresser les sens et envahir d’odeurs. » Suit la « recette » : ionone, aldéyde C-14, bourgeons de cassis (absolu). La chimie se révèle toujours étonnante dans ses mélanges de composition et exerce sur moi une fascination sans fin.
La collection des jardins imagine de belles promenades dans des jardins ouverts sur le monde… Pas un petit jardin étriqué et policé à la française ou même plus fou, à l’anglaise, mais des étendues plus vastes vers des ailleurs exotiques (ce sera ensuite Un Jardin après la mousson avant de finir avec Un Jardin sur le toit, clin d’oeil hermésien de retour à la maison ?).
Mais, sur les îles du Nil, la remarquable Éléphantine au joli nom et ses îlots de végétation miraculeusement verdoyante, le temps s’écoule, lentement. En parfum a poussé cette mangue verte, pas mûre qui domine le parfum. La fraîcheur acidulée du pamplemousse, une feuille de tomate. Un côté aquatique avec « Le murmure délicat du lotus, subtilement rosé, entre jacinthe et pivoine » et le calame, jonc odorant qui remonte aux sources de l’écriture (du cunéiforme sur argile aux hiéroglyphes sur papyrus). En fond se sont posés encens et sycomore. Une fraîcheur fruitée, délicieusement verte. En felouque pour l’Egypte, Un jardin sur le Nil.
Naisssance : 2005
Papa : Jean-Claude Ellena
Famille : Vert aquatique ?
Genre : No sex
Le 24 décembre
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Avec Chanel rime Coromandel. À ce nom exotique s’associe le souvenir de magnifiques paravents de laque (XVIIe siècle) que Gabrielle Chanel acquit. En les voyant, elle dit : « J’ai cru m’évanouir de bonheur quand, pour la première fois, en entrant chez un marchand chinois j’ai vu un Coromandel. Les paravents, c’est la première chose que j’ai achetée ». Ensuite, souvent démantelés, ils devinrent des éléments majeurs de son décor (ils figurent encore dans son appartement).
Coromandel est le nom d’un port d’Inde d’où partaient les précieux objets, mais ces paravents de laque étaient originaires de Chine (Hu Nan). Sur le laque rouge sombre, des ajouts de nacre, des dorures et une riche iconographie : animaux, végétaux, éventails, bateaux… Un raffinement oriental magnifique. Gabrielle Chanel disait aussi « Il y a chez tout Auvergnat un Oriental qui s’ignore ».
Gardien du temple et parfumeur maison, Jacques Polge a choisi de composer, en hommage à Coromandel et à son nom devenu, au fil du temps, très Chanel, un oriental. Ce bel oriental figure dans la collection Les Exclusifs (dans les boutiques Chanel). En majeur, des notes opulentes de benjoin du Siam (Thaïlande) et encens du Moyen-Orient, mais aussi probablement bois, patchouli, fève tonka,… Une douceur opulente, chaude, sensuelle pour un ambré magnifique. À ce nom exotique répond un superbe parfum pour voyage aux portes de l’Orient.
Naissance : 2007
Papa : Jacques Polge
Famille : Oriental boisé
Genre : No sex
Le 23 décembre
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Entre encre et vison, un jeu de mots et la signature du duo M/M pour Byredo (la marque créée par Ben Gorham) avec M/Mink. Le parfum sent l’encre, pas encore sèche. Souvenir d’école primaire d’avant les stylos à cartouches, du temps où la plume, tenue par des mains malhabiles se tordait, prenait une goutte d’encre qui finissait souvent en pâté (oui, j’ai connu ça).
M/Mink dévoile un côté sombre et métallique, strident, vif, avec séduction.
M/M, le duo formé de Michaël Amzalag et Mathias Augustyniak (graphistes, directeurs artistiques), s’est inspiré d’un bloc d’encre de calligraphie venant d’Asie, d’une photo d’un calligraphe japonais, pinceau à la main, et d’une « formule utopique » dessinée sur du papier coréen.
Jérôme Epinette a composé le parfum au fil de cette inspiration. En tête s’exprime l’adoxal (chez Givaudan, une note fraiche aldéhyde, marine, florale) pour le côté un peu métal. En cœur s’épanouit l’encens sur un fond feuille de patchouli, girofle, miel, ambre…
Sombre et métallique, M/Mink s’incarne en une trace d’encre à poser sur la peau façon Pillow Book de Greenaway, s’inspirant des exquises Notes de chevet de Sei Shonagon.
Et pour le jeu de mot autour de mink, (vison en anglais) un parfum pour Vénus en fourrure ou Jupiter.
Naissance : 2009
Papa : Jerôme Epinette
Famille : ?
Genre : No sex
Corner au Bon Marché
Le 22 décembre
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