Hommage aux morts de 2012

Tous les ans, c’est un massacre. Les séries, par dizaines, sont abattues, décapitées, stoppées net ou euthanasiées, heureusement parfois nous quittent aussi de leur belle mort. En 2012, elles ont été nombreuses, rien que de l’autre côté de l’Atlantique, à disparaître. En m’appuyant sur une vidéo de TV.com (voir en fin de post), je voudrais leur rendre hommage. Enfin, pas à toutes, sinon on va y passer la semaine qu’il nous reste avant 2013, mais à celles qui m’ont marqué d’une façon ou d’une autre. Attention, séquence émotion (par ordre alphabétique).

Awake, tentative avortée de polar signée Kyle Killen (Lone Star). Une idée simple mais captivante, une réalisation de toute beauté, un acteur principal d’exception (Jason Isaacs). Le résultat, parfois fulgurant, parfois maladroit, s’est pris les pieds dans le besoin de faire à la fois profond, surprenant et grand public. Awake n’en reste pas moins une des rares bonnes séries de network de cette année.

Boss, formidable tragédie humaine, puissant thriller politique, peut-être ce que j’ai préféré de la rentrée 2011, plus encore que Homeland. Une leçon de réalisation de Gus Van Sant, de l’émotion, une rare force dramatique et une performance immense de Kelsey Grammer plus tard, Boss s’est fait guillotinée par Starz. On la pleurera comme ces trop nombreuses grandes séries disparues trop tôt (je pense ici notamment à Rubicon et Lights Out, deux de mes chouchoutes méconnues).

Chuck, sans doute la série au capital sympathie le plus élevé de ces dernières années. Une merveille de divertissement, jamais ennuyant, toujours drôle, porté par un des types les plus attachants du moment, Zachary Levi. Pour Chuck (mais aussi Jeffster, Big Mike, Casey, Sarah et les autres) j’ai porté un t-shirt Buy More, j’ai mangé chez Subway, et j’ai même décidé de ne plus porter que des Converses All-Star. C’est dire.

Damages, un des casse-têtes les plus efficaces et les plus addictifs de ces dernières saisons. J’avoue ne pas encore avoir vu l’ultime saison, mais les premiers volets m’ont scotchés devant ma télé plusieurs heures d’affilé. Peut-être un peu répétitive à la longue, la narration en flashforward n’en reste pas moins accrocheuse, et on ne se lasse pas de la performance de Glenn Close. Commencée en événement, conclue dans l’ombre, Damages restera comme un des meilleurs thrillers de la fin des années 2000.

Desperate Housewives, un des plus gros événements grand public des années 2000, indéniablement, mais pas forcément la série qui m’a le plus intéressée. J’ai laissé tomber après trois saisons, pour reprendre sur la fin, histoire de. Reste qu’on n’en voit plus beaucoup, des grosses machines de network aussi joliment ficelées, avec un casting qui tient la route, du très bon (Felicity Huffman) au moyen (Eva Longoria) mais cohérent et dynamique. Je n’ai pas pleuré longtemps la fermeture de Wisteria Lane, mais ça restera un événement de l’année.

Eureka, une de ces petites séries auxquelles on s’attache, à l’univers original, inventif et drôle. J’aurais presque préféré en rester aux épisodes fermés, à ces petits événements, aux catastrophes du quotidien et aux inventions pas possibles que devait contrôler le shérif Carter. Je n’ai pas toujours été fan des arcs plus complexes et plus pesant. C’est la comédie SF que j’aimais, et c’est celle-là qui me manquera (un peu).

Les Experts Miami, une des plus ambitieuse comédie de sa génération, une poilade comme on en voit peu sur les grandes chaînes américaines. Plus sérieusement, un truc boursouflé, aussi naturel qu’Horatio, mais un meuble du paysage sériel qui va nous manquer (d’une certaine façon, au 32e degré). Pour le restant de ma vie, je ne pourrai plus jamais mettre ou enlever mes lunettes de soleil sans avoir une pensée pour eux…

Facing Kate, clairement pas une grosse perte, mais j’ai quand même eu une petite pensée pour les gens de la série, que j’ai pu rencontrer sur le tournage à Vancouver, et qui sont aussi sympas que leur série. On est loin du chef d’œuvre, mais on a vu bien pire divertissement. Et puis (et puis surtout, en fait), il y avait Sarah Shahi. Non seulement une actrice pas uniquement à tomber, mais aussi une très chic fille, l’inverse de la star prise de tête chevilles enflées. Rien que pour ça, et même s’il en faut plus pour faire une bonne série, je voulais saluer Fairly Legal (en VO).

Les Frères Scott, une série que j’avais laissé tombé il y a bien longtemps, mais qui a un temps entretenu ma nostalgie de Dawson – le temps d’une ou deux saisons – et mes fantasmes d’Américanophile amateur de basket. Les drames en moins, c’est un peu comme ça que je rêvais mon adolescence : un terrain de basket, des filles à tomber et l’Amérique. Caricatural, et alors ?

Gossip Girl, elle aussi rapidement abandonnée, restera pour deux choses dans mes souvenirs : Blake Lively, à sauter par la fenêtre d’un loft de l’Upper East Side, et une bande son costaude. Pour le reste, c’est ce qu’on appelle un soap luxueux, pop et par moment plus subtil que la moyenne, mais un soap.

House, sans doute la meilleure série de network depuis Lost (avec The Good Wife), surtout quand elle sortait des murs de l’hôpital pour des épisodes fous et émouvants, parfois bouleversants. N’avoir jamais donné à Hugh Laurie son Emmy Award est une méchante erreur. La relation entre House et Wilson restera comme une des plus belles bromances de ces dernières années.

The L.A Complex, une série que je n’ai pas suivi en détails, mais dont les premiers épisodes et l’engouement d’une bonne partie de la critique me font penser qu’elle manquera. Moins ignare, moins cul-cul, moins gratuite, plus osée, plus drôle que ses cousines de 90210 ou Gossip Girl, cette Canadienne avait du charme. Elle aurait mérité mieux que deux petites saisons.

Luck, la grosse bécane de HBO, cosignée par Michael Mann et David Milch, avec un casting de malade mental (Dustin Hoffman, Nick Nolte et une douzaine d’acteurs moins connus mais brillants), a fait pschitt. La faute aux chevaux morts sur le tournage ? Sur le papier, oui, mais sans doute aussi à sa trop grande complexité narrative, à ses dialogues obscurs, à sa lenteurs, à son exigence à faire passer John From Cincinnati pour un épisode de Sous le soleil. Un peu par snobisme, beaucoup par goût des choses patientes et intelligentes, on regrettera ne pas avoir été plus loin dans les aventures de « Ace » et des autres.

Prime Suspect, un bon remake et un bon polar « old school », genre en voie de disparition sur les networks américaines. Si on oublie de la comparer à l’original, cette version, portée par l’impeccable Maria Bello, avait pas mal d’arguments pour elle : des intrigues solides et originales, des personnages complexes, rugueux, joliment incarnés, une réalisation sobre mais efficace, des dialogues piquants… Pas assez « sexy » (autrement dit, trop sobre et pas assez putassier) pour faire de l’audience…

Weeds, que j’ai laissé tombé il y a quelques saisons. Mea Culpa. J’avais pourtant adoré les premières saisons, drôles, critiques, surprenantes. Et puis, à la longue, à force de changements de directions, j’avais lâché l’affaire. Du coup, je n’ai pas vu la fin. Je le regrette, j’espère pouvoir m’y plonger un jour, et j’en profite pour lui rendre hommage.

4 commentaires pour “Hommage aux morts de 2012”

  1. On pourrait presque rajouter Fringe qui diffusera ses 3 derniers épisodes en Janvier… Gros coup dur pour ma télévision =(

    Halala Chuck me manque de trop ! Heureusement ses dvds sont là pour me remonter le moral ! =/

  2. Je ne m’en fait pas y’aura pleins d’autres series pour remplacer certain ces chef d’oeuvres.

  3. Le pire c’est que ma “série list” ne s’est pas étoffée de grand chose en 2013, je reste sur mes valeurs sûres… qui s’éteignent chacune leur tour.

  4. pour ta playing list… once upon a time sur m6 et super heros family sur 6ter

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