Le best of de fin d’année, c’est comme le temps pourri. En décembre, impossible d’y échapper. Parce que faudrait surtout pas que je sois original, parce qu’on est dimanche et que je m’emm… un peu, parce que ça me fera une bonne excuse pour ne pas répondre au type bourré qui me demandera « c’est quoi la meilleure série de 2012 ? » juste avant les 12 coups de minuit le 31 en lui disant d’aller voir sur mon blog s’il veut le savoir, et parce que tout ce qui commence par un « TOP 10 » fait une belle moisson de clics, voici donc mon TOP 10 des meilleures séries de l’année 2012. Évidemment, c’est totalement subjectif et honteusement convenu (sauf No Limit, que je classe en 5e. Nan, j’déconne), mais ça ne vous empêche pas de râler, de contester, de critiquer, de me dire que j’en ai oublié (mais où est Game of Thrones ? Et Mad Men ?). La vérité, c’est qu’il faut bien faire des choix, dans la vie. Alors dans un TOP 10 de 2012, je vous dit pas… (ce papier est quasi “spoiler-free”, au pire il contient quelques sous-entendus)
10. Les Revenants, saison 1 (et Ainsi soient-ils aussi) (Canal+ et Arte).
Les Revenants ne sont peut-être pas du niveau de l’excellente saison 2 de Game of Thrones, mais ils méritent amplement d’être présents dans ce classement, pour l’impact positif qu’ils ont eu sur notre regard sur la télé française récemment. N’en déplaise à certains, je ne me souviens pas avoir été à ce point charmé par une œuvre hexagonale, et j’espère que la série de Canal+ marque un tournant dans l’évolution qualitative de nos séries. Comme Ainsi soient-ils, arrivée peu de temps avant sur Arte, elle mérite de francs encouragements, et donne un peu de foi (sans mauvais jeu de mots) en nos auteurs et en nos chaînes, malgré quelques longueurs, quelques hésitations, quelques maladresses. On tient peut-être le bon bout, et ça mérite bien une place dans le TOP 10.
9. Community, saison 3 (NBC)
Nombreux sont ceux à avoir critiqué la saison, à lui trouver des faiblesses, à y voir le début de la fin. Peut-être par aveuglément, j’ai continué à prendre mon pied. Pas sur tous les épisodes, c’est vrai, mais il n’y a toujours pas photo, pour moi, entre la série de (feu) Dan Harmon et ses concurrentes de networks. Je ne crois pas avoir ri si fort, et avoir « jubilé » autant, comme disent les critiques, que devant « Digital Estate Planning », l’épisode 8bit de cette saison. Rien que pour ça, ce TOP 10 sans Community serait foireux.
8. Sherlock, saison 2 (BBC)
Il y a tellement peu d’épisodes de Sherlock et ils sont si bons qu’on a l’impression que le dernier inédit date de 1752. Pourtant, la saison 2, c’était en janvier dernier (seulement). En 2012. Avant que Benedict et Martin ne nous abandonnent lâchement et ne prolongent notre agonie en attendant la suite. Sherlock est brillante, drôle, imaginative, génialement dialoguée et interprétée. C’est un peu la cerise sur le gâteau britannique, une petite chose (en taille) et une grande série.
7. Homeland, saison 2 (Showtime)
Quoi ! La grande Homeland, sensation de l’année, seulement septième ? Correction : Homeland était la sensation de l’année dernière. Je dois avouer que je n’ai pas encore fini la saison 2, mais j’en suis proche, et j’aime toujours ce que je vois, mais les scénaristes nous font une Kim Bauer avec la gamine de Brody, et ça m’énerve (y’a des baffes qui se re-perdent). Pire (?) la tension du thriller retombe après une poignée d’épisodes, et l’ambigüité n’est plus aussi forte. Du coup, si le plaisir est toujours là, il n’est plus aussi fort.
6. Louie, saison 3 (FX)
J’adore Louie, je vénère Louis C.K (voyez ses one man shows, c’est à s’étouffer de rire), et la saison 3 de sa série est une pure merveille. Ce type n’a peur de rien, et la dernière partie de la saison restera à coup sûr dans les annales de la comédie sérielle. Une sorte de magistral doigt d’honneur aux conventions, une satire sous acide de la télé US, un truc non identifiable clôturé sur une scène d’une justesse simplement géniale – ceux qui ont vu me comprendront, les autres me remercieront de ne pas avoir spoiler. Malgré tout, si j’ai aimé, j’ai moins ri. On ne peut pas tout avoir. Louie est quasiment devenu un drame – certains épisodes ne sont presque pas drôles – et oublie de temps en temps de nous faire de bonnes blagues. C’est une preuve éclatante de la liberté de son auteur, et du fait que c’est un type entier, que sa série ne fait pas de compromis. Au risque de nous égarer.
5. Boss, saison 2 (Starz)
Je hais les patrons de Starz, qui entretiennent Spartacus, lancent Da Vinci’s Demons (la bande annonce est à se tordre de rire) mais décapitent Boss, une des séries les plus fortes de ces dernières années. Sans doute pour se démarquer de HBO et Showtime, qui essayent de faire des choses intelligentes, ils ont visiblement décidé de faire dans le sensationnel (quoi que, ils préparent aussi une série sur l’origine du hip-hop. C’est à n’y rien comprendre). Bref, exit Boss, un sommet de thriller politico-dramatique, osé, surprenant, dur, émouvant, porté par le seul qui puisse contester à Bryan Cranston son titre de personnage dramatique le plus impressionnant : Kelsey Grammer. Dommage. Vraiment dommage.
4. Girls, saison 1 (HBO)
A chaque fois que je dis du bien de Girls, il y a un léger flottement dans ma tête : suis-je victime de la mode ? Lena Dunham est-elle vraiment géniale, où n’est-elle qu’une gamine pourrie gâtée assez maligne pour nous embobiner dans ses histoires et encaisser les millions de dollars ? En tout cas, elle le fait brillamment. Girls est un sommet d’humour et de réflexions désabusées sur le sens de la vie, de nos cœurs et de nos fesses quand on arrive à les mettre dans le lit de quelqu’un d’autre. Je dis « nos », parce que sa série n’est pas qu’un truc pour filles. J’aimerais bien voir un Boys, mais en attendant je suis très heureux d’avoir découvert Girls en 2012, et j’attends la saison 2 avec impatience.
3. The Walking Dead, saison 3, partie 1 (AMC)
Troisième, le classement est sans doute un peu gentil, mais la première partie de la saison 3 de The Walking Dead reste la plus récente bonne nouvelle de ma sériephilie. Huit épisodes tendus, violents, emballés et emballants, un vrai divertissement à rebondissements, du gros plaisir bien sanglant mais pas complètement débile pour autant. Depuis la dernière fournée de Breaking Bad (on va en reparler) je n’avais pas éteint ma télé en me disant « ouah, vivement la suite », comme devant ces épisodes. C’est à peu de chose près ce que j’espérais voir quand la BD, que je connaissais, a été adaptée. Les deux premières saisons étaient bien, mais cette moitié-là est mieux. Joint par téléphone récemment, Andrew Lincoln me disait que l’action va se ralentir en février, au retour de la série. Pas trop, j’espère.
2. Treme, saison 3 (HBO)
Terrible choix à faire que celui du n°1 du classement. Le pur plaisir jouissif, la tension, les rebondissements de Breaking Bad l’emportent, mais Treme est grande. Immense. Son caractère confidentiel me donne cette impression unique, formidable, de partager quelque chose d’intime avec ses héros. C’est surtout le génie de David Simon, qui a donné là vie aux héros de télé les plus humains, les plus palpables, les plus vrais qu’il m’ait été donné de voir depuis que j’aime les séries. C’est peut-être ce qui rend sa fin, toute proche, moins douloureuse : je suis convaincu qu’Antoine, Davis, Albert, Janette et les autres continueront de sillonner les rues de la Nouvelle-Orléans.
1. Breaking Bad, saison 5, partie 1 (AMC)
What else ? J’ai parfois été un peu déçu par ce début de la fin, un peu plus bourrin que le reste de la série. On n’y trouve pas d’épisode comme The Fly, pas de longues plages de silence et d’abandons atmosphériques. Mais quel pied ! Quel bonheur que de voir Walter White devenir vraiment méchant – parcequeeeeeeee, comme disait l’autre – bonheur quelque part frustrant que de se dire qu’on a tant aimé cette enflure, bonheur de le voir perdre les pédales, bonheur de l’entendre dire « Say. My. Name » et de le voir s’attaquer à un train comme dans un bon vieux western (Breaking Bad emprunte beaucoup au genre), bonheur, enfin, d’imaginer les huit derniers épisodes à la lumière de l’ultime événement de cette première partie (pas de spoiler ici). Depuis Lost, j’avais pas attendu une fin comme ça. Et quelque chose me dit qu’on ne va pas être déçu…
Image de Une : Breaking Bad (AMC/OCS Max)
Encore plus que Mad Men, c’est l’absence de Boardwalk Empire qui a atteint les sommets dans la saison 3 qui m’interpelle ! Quelle monté en puissance au cours de cette saison qui conclue un premier cycle pour la série.
J’aurais tendance à mettre Good Cop et ses 4 petits épisodes dans mon top également ou encore Justified parce que en plus de la qualité évidente du programme Timothy Olyphant porte le chapeau de cowboy comme personne, que Walton Goggins rayonne en voyous du Kentucky et que Natalie Zea est toujours aussi belle.
Je n’ai pas vu toutes les séries qui sont nommées ici.
Cela dit, je vous trouve un peu dur concernant Louie. Pour moi, le fait que certains épisodes soient plus dans le genre du drama n’est pas un problème et Louie au fond, a toujours voulu nous mettre mal à l’aise, mettre un coup de pied dans la fourmilière des conventions. Je veux dire qu’elle cherche à nous surprendre. Et en cela la saison 3 de Louie réussit son pari.
J’aurais préféré que Girls soi avant, mais c’est sans doute juste un avis subjectif. Peut-être parce qu’une journaliste de Telerama dont j’ai écouté la critique en podcast soulignait le gros point faible de la série: un manque certain de romantisme, voir d’optimisme!
Pour le reste, c’est du tout bon et je suis même plus que d’accord, notamment sur Boss et Breaking Bad. Merci à vous pour ce belle article.
Allez je me lance : classement très interessant (le mien à venir sur mon blog) et assez pertinent, vraiment. Je ne suis pas Treme et Boss mais je sais que ce sont deux grandes séries qui méritent probablement leurs places. Il y a seulement Community – que pourtant moi-même je vénère – qui je pense ne mérite pas sa place. En terme de comédies je trouve Episodes saison 2 beaucoup plus aboutie, et du coup plus méritante ou encore It is always sunny in Philadelphia saison 8 qui dans le genre a été la plus tordante cette année.
Enfin je sais très bien que c’est subjectif et que tout est question de goût, c’est que mon avis !
Assez d’accord avec Pierre, même si je le trouve beaucoup trop sympa avec Wallking Dead et Girls… Devant Boss et Louie, faut pas exagérer quand même… 😉
Comme je suis entièrement d’accord avec vous sur le numéro 1 ;-), je ne critiquerais pas le reste…
Les grandes absentes sont quand même les séries scandinaves : Akta Manniskor, Bron et Forbrydelsen. C’est vrai que le blog est plutôt orienté vers les séries en anglais mais on y parle aussi de séries françaises…
J’ajouterais aussi Downton abbey, Mad men,
Je vous conseille SUITS , totalement addictif …
Breaking Bad #1 indiscutable. Pour le reste il manque vraiment Boardwalk Empire dans ce classement. Y voir The Walking Dead mais pas Boardwalk Empire c’est un peu une plaisanterie..
Moi je ne parviens pas a comprendre l’interet porte a Girls. Je trouve ca enervant et rempli de cliches. Pour le reste, je suis assez d’accord. Pas encore vu Treme, je me dis a chaque fois qu’il faut que mais au moment de passer a l’acte, je me degonfle.
Sinon j’ai adore Bron/Broen, la derniere saison de Misfits (avec renouvellement du casting et des episodes completement dingues), Episodes, et 2 Broke Girls. La liste n’etant pas exhaustive. La 4e saison de The Good Wife est aussi d’un excellent niveau mais Pierre est trop allergique a CBS pour la faire figurer ici.
Quant aux series francaises, well… ma nationalite belge fait que je n’en ai pas grand chose a cirer et puis j’ai vu “Julie” au Petit Journal que j’ai trouvee insupportable (rien d’objectif donc).
Pour 2013, vivement les retours de Shameless et Suits ainsi que l’adaptation par William Boyd de Restless. En esperant egalement que The Following aura le niveau escompte (pas comme les bouses Revolution, The Event et FlashForward).
Bof Bof ce classement pour moi Sherlock (sorte de sous Doctor who) et The walking dead (en déliquescence complète après une saison 1 réussie) n’y ont pas leur place
aucune mention à American horror show story magnifique show qui reprend avec brio les codes du ciné et la série d’horreur à l’américaine, ni à downtown abbey pourtant très agréable à regarder ni même à boardwalk empire qui règne toujours selon moi sur les séries en 2012. 2013 fait peur parce qu’il y a pas mal de shows qui vont disparaitre Fringe, boss et autres) heuresement que Luther revient …
Game Of Thrones ?
Dexter ?
Boarwalk Empire ?
J’aurais bien vu Downton Abbey qui a eu une excellente saison 3 (qui rattrappe une saison 2 moins prenante). Et j’ai beaucoup aimé la saison 2 de Shameless (US), mais je ne sais si je l’aurais mise dans le top 10.
J’aurais enlevé Homeland (la saison 2 est assez end essous de la saion 1 que j’ai envie de sanctionner) ou Community (qui souffre de son format de 22 épisodes par saison) pour mettre Downton Abbey.