Fairly Legal, renommée Facing Kate de notre côté de l’Atlantique (en fait, le titre original, changé côté Oncle Sam), a entamé sa seconde saison lundi 1er octobre sur 13e Rue chez nous. Fin janvier, j’avais traversé la planète pour aller, notamment, faire un tour sur son plateau, à Vancouver. J’ai pu y papoter avec Sarah Shahi, son irrésistible héroïne, aussi jolie que décontractée. Voici ce qu’elle m’a dit… (Cet article est une “rediff” du début de l’été)
La saison 1 s’est terminé sur un drôle d’arrêt sur image, très 80s’, et un « I’ll be back » à la Terminator…
Aucune référence à Terminator…
Était-ce une sorte de vœux pieux, pour forcer le destin ?
En quelque sorte. A ce moment-là, on ne savait pas si on aurait droit à une saison 2. D’ailleurs, j’ai été surprise quand on l’a obtenu. Je croyais qu’on serait annulé. La saison 1 devait faire 12 épisodes, et USA l’avait coupé à 10. Les signaux n’étaient pas bons. Les scénaristes ont voulu finir sur une note positive, pas sur un plan de Kate déversant les cendres de son père dans l’océan. Ils ont donc imaginé un plan où on sentirait que Kate a envie d’un nouveau départ…
Ce dernier épisode laissait aussi percer la fragilité du personnage…
Kate est un personnage entier. Elle ne ment pas dans sa façon d’être. Elle fonce, tête baissée, et ne pense aux conséquences qu’après coup. Si elle se met à nu, ce n’est pas un mouvement volontaire, c’est sa nature. Idem si elle se cache.
Où en est-elle au début de cette saison 2 ? Elle était complètement larguée, débordée, à la fin de la saison 1…
Sa vie est toujours en désordre. Ça fait partie du charme du personnage. Il faut qu’elle reste un peu infantile. La différence entre la première saison et celle-ci, c’est que Kate va payer ce côté désordonné. Elle a tendance à oublier qu’elle vit dans un monde strict, celui de l’entreprise, et qu’on ne peut pas y être toujours en retard, ignorer les appels des clients et rouler en solo. Elle va donc se faire taper sur les doigts par Lauren (sa patronne et son ex belle-mère, ndlr). Kate est de toute façon un personnage qu’on veut prendre dans ses bras une seconde, puis la seconde suivante à qui on veut coller une baffe…
Avant, Kate vivait sur un bateau…
Qui explose au début de cette saison ! Elle va déménager chez Lauren, qui est loin d’être sa meilleure amie… J’aimais bien le bateau, qui faisait partie du personnage et de sa marginalité, mais la cohabitation avec Lauren amène une dose supplémentaire d’humour, notamment via le décalage de mode de vie des deux personnages : Lauren est maniaque du ménage et Kate est une vraie tornade, qui laisse des boites de pizzas vides et des cadavres de canettes de bières partout !
Un nouveau personnage, Ben Grogan (un jeune avocat arriviste, ndlr), apparaît dans cette seconde saison. Comment se passe votre relation avec Ryan Johnson, son interprète ? (Attention, Spoiler dans la réponse)
Euh… Nous avons eu notre première scène de baiser hier. On avait l’air de deux gosses de 12 ans. Impossible de se décider sur la façon dont on devait s’embrasser, l’angle, la langue ou pas la langue, etc. En plus, on a tous les deux un gros nez… Plus sérieusement, le personnage de Ben apporte beaucoup à la série, notamment d’un point de vue comique. Il permet aussi à Kate de rebondir, de trouver une nouvelle dynamique aussi bien dramatiquement, pour l’intérêt de la série – dans un triangle avec Justin – que dans sa vie. Je ne suis pas une grande fan des procedurals, je préfère les relations humaines, les émotions, etc.
Il semble aussi que sa relation avec Léo (son secrétaire, ndlr) devient plus intense…
C’est la personne qui lui est la plus proche, il la connaît peut-être mieux qu’elle ne se connaît elle-même. C’est sa copine, en quelque sorte. Cette nouvelle saison prend le temps de développer les personnages secondaires, et ne place plus autant Kate au centre de l’histoire. Leo va en profiter.
Avez-vous un certain contrôle sur l’évolution de votre personnage ?
Je n’ai pas le contrôle, mais j’ai de l’influence. Si quelque chose est écrit qui ne me plait pas énormément, j’ai le droit de le dire. C’est un personnage que je protège, avec lequel je veux rester connectée. Je veux juste être certaine que son évolution est cohérente, malgré les changements de scénaristes ou de producteurs.
Et la garde-robe de Kate, vous avez un impact dessus ?
Le style des personnages est très important, mais je ne peux pas choisir la façon dont Kate s’habille. D’ailleurs, si je le pouvais, je ferais les choses un peu différemment. Elle serait plus bohémienne, plus hippie, pas en talons hauts.
Vous vous sentez à l’aise dans le registre comique ?
C’est un genre où je me sens bien, parce que je suis quelqu’un d’assez léger, de peu dramatique. Pour autant, c’est beaucoup plus difficile de faire rire. La plupart des acteurs veulent absolument faire des blagues, en faire des tonnes. Toute la difficulté, c’est justement de trouver l’équilibre entre le gros rire et le naturel, de créer une situation réaliste, pas un gag.
Facing Kate est diffusée le lundi soir à 20h45 sur 13e Rue.
Image de Une : Facing Kate (USA/13e Rue)