On attendait la grosse semaine de cette rentrée, on l’a eu tellement grosse que je vais en garder sous le pied. 8 nouveautés ont pris leur envol depuis lundi, je n’en traiterai que 6 ce samedi, et les deux suivantes samedi prochain, avec la semaine à venir (aussi chargée). Globalement, et étonnement, ce que j’attendais comme une catastrophe absolue est en train de tourner à la bonne surprise. Rien de totalement bouleversifiant dans cette rentrée des networks, mais un sentiment de solidité, de divertissement, et un ratio “grosses bouses / séries regardables” nettement supérieur à l’année dernière. La preuve avec la cuvée de cette semaine, Partners, Vegas, Ben & Kate, The Neighbors, Elementary et Last Resort (je garde The Mindy Project et Made in Jersey pour la semaine prochaine), qui passe, dans l’ensemble, la moyenne.
PARTNERS (CBS)
Comment je la sentais : Très, très tièdement. Les bandes annonces, pas drôles, le côté gentillet de la chose, le casting trop connu pour faire une bonne sitcom (c’est une théorie discutable, mais je pense qu’on rit mieux avec des personnages qui ne nous rappellent pas trop une autre série), les scénaristes, créateurs de Will & Grace, qui n’a jamais été ma came… je n’étais pas franchement motivé.
Ce que je pense du pilote : Ça risque d’être le dernier épisode de Partners que je regarde. Michael Urie s’agite dans tous les sens, en fait des caisses en mode foufou gay comme s’il était encore dans Ugly Betty, alors que le monde autour de lui est bien plus calme, sobre… mou. David Krumholtz, qui joue son meilleur pote hétéro est toujours aussi sympa, mais jamais drôle. Sophia Bush et Brand Routh sont irrésistibles pour les messieurs et les dames mais n’ont pas un talent comique franchement renversant. On ne s’agace pas comme face à The New Normal, mais on s’assoupit rapidement. Un pilote de sitcom où on rit 0,1 fois en 25 minutes, c’est un raté. J’ai revu hier un épisode de la saison 7 de How I Met, diffusée juste avant Partners, et j’ai pu constater que les scénaristes ne viennent pas de la même planète.
Ma note : 2/10, parce que Krumholtz est sympa.
VEGAS (CBS)
Comment je la sentais : Nicholas Pileggi, scénariste de Casino et des Affranchis pour Scorsese, est aux manettes. James Mangold (Walk the Line) à la réal. Dennis Quaid et Michael Chiklis devant la caméra, dans un affrontement entre un shérif cowboy et un mafieux venu de Chicago faire fortune à Vegas. Du très lourd, qui laissait penser à une réussite. Restait à la série à tirer quelque chose d’un mélange méga vendeur : Les années 60, la mafia, un cowboy, un polar, en gros tout ce qui marche en ce moment…
Ce que je pense du pilote : C’est du costaud, mais du classique. On est sur CBS, pas sur HBO, il ne fallait pas s’attendre à un miracle. Quaid et Chiklis sont très bien quand ils se rentrent dedans, ils savent faire leur boulot, au risque d’être des caricatures d’eux-mêmes. La reconstitution historique est au poil, pas trop chargée, pas trop gonflante à force de détails et de références. Vegas est un bon divertissement, dans la ligne, en version historique, d’un Blue Bloods. Je doute que ça aille beaucoup plus loin, parce qu’il s’agit avant tout d’un procedural, d’un bon vieux polar. A chaque épisode son enquête, menée par Quaid, en flic devenu cowboy redevenu flic. Les tensions avec la mafia et la “réflexion historique” (la modernité est-elle corruptrice ? En gros) restent à l’arrière plan. Solide, donc, mais avec le même point de départ, une chaîne moins pépère que CBS aurait pu faire mieux.
Ma note : 6,5/10, pour l’interprétation et tout ce qui n’est pas l’intrigue policière.
BEN & KATE (FOX)
Comment je la sentais : Bien. J’ai beaucoup aimé les bandes annonces, le côté comédie romantique décalée, la fraicheur d’acteurs méconnus, un petit quelque chose que Fox avait déjà trouvé avec New Girl. Avec une légère crainte de tomber sur quelque chose de cul-cul, je me réjouissait de passer un bon moment.
Ce que je pense du pilote : J’ai passé un bon moment. Ben et Kate, frère et sœur en galère sentimentale, se serrent les coudes, s’amusent malgré tout, se planquent sous la table comme des gosses pour se rassurer, refusent de grandir trop vite. Cet humour doucement, gentiment régressif, jamais méchant, souvent absurde, plein de mélancolie, me touche. Fox en a fait une de ses marques de fabrique, et prouve ici encore qu’elle sait s’y prendre dans un genre qui marche souvent mieux au cinéma. Kate est à croquer, Ben est sans doute un peu agaçant, mais comme le dit sa sœur, on sent qu’il a un grand cœur. Malgré quelques temps morts et quelques blagues ratées, je suis séduit.
Ma note : 7,5/10, parce que j’ai ri, parce que j’ai souri, parce que je me suis dit que Kate mérite un mec bien (moi ?), parce que cette fratrie là (et la fille de Kate, adorable), on passerait bien un moment avec elle.
THE NEIGHBORS (ABC)
Comment je la sentais : La bande annonce de The Neighbors était sans aucun doute celle qui m’avait fait le plus rire cet été. Et pourtant, je me demandais déjà ce qu’on pourrait bien faire de cette histoire de voisinage colonisé par des aliens, sur la durée. Ça allait me faire marrer, mais combien de temps ?
Ce que je pense du pilote : Comme prévu, les scène aperçues dans le trailer mon fait franchement marrer. Toute la séquence où les E.T se présentent à la famille humaine qui vient d’acheter une maison dans “leur” quartier est très réussie. En intensité zygomatique, je n’ai pas ri comme ça depuis le début de cette rentrée. C’est con, mais c’est bon. Et puis après ? Lentement mais certainement, The Neighbors, comme craint, s’essouffle. Les décors sont affreux — le côté lotissement à la Desperate Housewives est bien, mais tout ce qui touche aux E.T semble tiré d’un vieux film, comme parodié dans Mars Attack de Tim Burton — les comédiens font ce qu’ils peuvent, mais on a l’impression que cette histoire aurait été aussi bien dans un court métrage. Les auteurs ont fait le choix, pour l’instant, de ne pas jouer sur la métaphore aliens/étrangers. Si je doute que la série tienne bien longtemps, elle pourrait au moins repartir avec le prix du bidule le plus ridiculement amusant de l’année.
Ma note : 5/10, pour la scène de présentation et l’improbabilité du projet.
ELEMENTARY (CBS)
Comment je la sentais : Oulala, mal. Mal parce que je suis fan de Sherlock, splendide polar de la BBC, et que comme tous les fans de Sherlock, j’étais près à crier au plagiat, à la pompe, au vol, au crime. Mal parce que je ne voyais pas l’intérêt de faire de Watson une femme. Mal parce que trop de Holmes tue le Holmes…
Ce que je pense du pilote : Accordons une chose à CBS : ils savent faire des “procedurals” solides. Le héros de Elementary s’appelle Sherlock Holmes, sa partenaire Joan Watson, lui est un ancien camé champion de la déduction et misanthrope, elle une fille intelligente mais discrète. Passé ça, on s’éloigne de Conan Doyle, est dans un polar new-yorkais “décalé”, plutôt bien foutu, divertissant, qui aurait pu s’appeler Mentalist ou autre. Ça ne casse pas des briques, mais il n’y a vraiment pas de quoi crier au scandale. En évitant de faire original, CBS reste fidèle à sa ligne éditoriale, solidité et savoir-faire. Même Jonny Lee Miller et Lucy Liu sont bien, sans être géniaux. On pourrait se passer de cet Elementary, mais si les (bonnes) audiences se tiennent, ça fera un “prime” polar tout à fait recommandable sur TF1…
Ma note : 5/10, parce que c’est de l’ouvrage solide, classique mais tout à fait regardable.
LAST RESORT
Comment je la sentais : Contrasté. J’aime le boulot de Shawn Ryan, qui s’y connait en action musclée mais jamais débile, et qui tenait visiblement avec cette histoire de sous-marin rebelle nous en mettre plein la poire. Andre Braugher, un super acteur, et Scott Speedman, une de ces têtes qui me rappellent avec émotion ma jeunesse (Felicity…) avaient de quoi me faire embarquer pour l’île où leur équipage se réfugie.
Ce que je pense du pilote : C’est du costaud. La première moitié de l’épisode est hyper codifiée, banale. Et puis, après leur refus de rayer de Pakistan de la carte et l’emballement militaire qui s’en suit, les héros deviennent soudainement ambigus, la situation embrouillée, le scénario plus difficile à déchiffrer, intriguant. Ryan, qui a bossé sur The Unit, sait faire parler ses personnages comme des soldats, ça balance du “yes sir !” en masse, mais sous les apparences, on se demande assez vite qui est vraiment le gentil de l’histoire. Braugher fait flipper, Speedman est fébrile, et l’île sur laquelle ils se planquent est peuplée de types pas très nets. Pour l’instant, il y a trop de seconds rôles, trop de petits personnages qui font craindre une dispersion de la tension dramatique. Les bons gros sentiments, virils ou romantiques, lourdement accompagnés au violon, devront aussi se dégonfler. Sinon, je demande à voir la suite, parce qu’il va y avoir du sport (je l’espère) et parce que j’aimerais saisir le fond “politique” de la chose : les héros sont-ils de dangereux rebelles qui menacent la démocratie et s’apprêtent à faire de l’île une dictature, où sont-ils les derniers remparts face à un monde en guerre ? Où est la métaphore ? S’agit-il d’un fantasme d’Amérique isolationniste, littéralement “île” face à la crise ? A suivre, donc.
Ma note : 7/10, pour l’efficacité de la série et pour Braugher, très fort.
Mon vainqueur de la semaine : Ben & Kate.
Certes, c’est une série moins visible, moins forte, moins lourde que Vegas ou Last Resort, mais c’est un chouette moment à passer, et les comédies de network qui me plaisent ne sont pas si nombreuses. Si je donne un prix spécial à Last Resort, la comédie de Fox reste ce qui m’a le plus plu cette semaine.
Images : Partners (CBS), Vegas (CBS), Ben & Kate (FOX), The Neighbors (ABC), Elementary (CBS), Last Resort (ABC)
Je n’ai pas vu Ben & Kate, mon pilote préféré est donc Last Resort, le meilleur de ceux que j’ai vus jusqu’ici. Rythmé, original, prenant, bref du bon !
En ce qui concerne Elementary, je ne suis pas allée jusqu’au bout. En tant que fan de la version anglaise, j’ai trouvé cet épisode ennuyeux, un duo sans intérêt. C’est juste un procédural sur lequel on a casé le nom de Sherlock.
Vegas, bah, ça aurait du aller sur le cable, parce que sur CBS, c’est sans prise de risque, sans grand intérêt.
Pour l’instant, cette cuvée de pilotes 2012-2013 est assez mauvaise. J’attends avec impatience The Following à la mi-saison !
Sans aucun doute Ben and Kate pour moi aussi, c’est une très jolie sitcom a voir
Rien sur The Mindy Project ?
@Flo : si vous lisez l’intro du papier, vous verrez.
Sérieusement Ben & Kate ? Ugh. J’avais bien aimé la bande annonce, mais ça a été la grande déception lorsque j’ai vu le pilote. J’ai pas du rire une fois, peut-être quelques sourires, beaucoup de soupirs en tout cas. J’ai trouvé ça lourdingue et puis la scène sous la table dans la bande annonce que j’avais trouvé chouette tombe en fait complètement à plat (c’est très mal amené). Bref comme vous dites c’est franchement pas ma came.
Dans les nouvelles comédies, il n’y a que Go On! que je continue à regarder, c’est pas démentiel mais ça se laisse regarder sans déplaisir. A part ça que des nouvelles saisons (Raising Hope et 30 Rock reprennent la semaine prochaine !).
Sinon, j’ai bien aimé Vegas, même si la fin m’a rappelé que ça ne serait qu’un procedural et que c’est dommage que ça soit réduit à ça.
Last Resort, j’ai plutôt aimé aussi mais reste à voir ce qu’ils vont en faire par la suite.
Je n’ai vu que Vegas. Dennis Quaid est très bon. Mais ça n’est pas très intéressant et tout est déjà dit. J’arrête.
Et comment sentez-vous 666 Park Avenue ?
Personnellement, je ne la sens pas trop … mais j’ai très envie de voir cette série à cause Terry O’ Quinn et du magnifique couple qu’il forme avec Vanessa Williams. Ces deux-là vont parfaitement bien ensemble !
J’ai été attiré par le 7/10 donné à “The Last Resort” par Pierre……et je me suis lancé hier soir ….
Franchement ? j’hsite entre Jericho et Lost…..un peu des deux certainement mais rien de nouveau, malgré l’histoire accrocheuse. Et trop conventionnel, tout se place au premier épisode pur retenir le téléspectateur, de peur qu’il n’accroche pas….mais là, c’est trop gros !!
Pas de second épisode pour moi.
Le pilote de The Last Resort est pas mal et pique la curiosité mais le second épisode ne pardonne pas. Ce sera pour moi une série en deux épisodes ;-).