On a failli l’oublier. Et puis, ruisselant sur son bureau, l’esprit en compote, le cerveau en soupe, attendant que l’orage n’éclate, on y a pensé. Ok, j’arrête les « on. » J’y ai pensé. Au bilan de la saison. C’est peut-être parce que samedi je m’y remettrai à nouveau à la radio. Et comment on fait un bilan de saison quand on a envie de s’amuser et de ne pas partir dans un post de 358 pages sur les grandes tendances ? On fait un Top 10 ! Rien de mieux pour redire son amour pour dix séries – disons son amour pour le podium et son affection pour les 7 suivantes – tout en agaçant ceux qui ne sont pas d’accord. En même temps, je vous préviens, ce Top 10 de la saison 2011-2012 n’est pas franchement une provocation… Précision : il ne s’agit ici que des nouveautés.
10. New Girl.
Commençons avec un peu de fraicheur. Je n’ai pas vu toute la saison – c’est le but des séries apéro, on peut les grignoter de temps en temps – mais New Girl est chouette, sympathique, pimpante, et même drôle à l’occasion. Certes, « sympathique » n’est pas le qualificatif le plus transcendant, mais on ne va pas non plus crier au génie. Si Zooey Deschanel vous agace, alternez avec Krysten Ritter, sa evil cousine de Don’t Trust the Bitch in Apt 23.
9. Hit & Miss.
Encore une série de fille mais, comment vous dire, pas tout à fait sur le même registre. Je ne classe la série de Paul Abbott (Shameless) que 9e, non parce qu’elle ne mérite pas mieux, mais parce que je n’en ai vu que deux épisodes pour l’instant. La prise de risque de cette œuvre étonnante, plus brutalement humaine que son pitch improbable (une tueuse à gage transsexuelle protège une famille d’orphelins, en gros) ne le suggère, mérite à elle seule qu’on y jette un coup d’œil. Chloe Sevigny pourrait presque changer son nom en Jeprends Desrisques. Et elle le fait brillamment. A montrer aux chaînes françaises pour leur expliquer ce que c’est que d’avoir des c… Sans mauvais jeu de mots.
8. Enlightened.
Vous détestez. Vous avez le droit. C’est cul-cul, pleurnichard, sirupeux, moraliste. Mais, pour ceux qui voient au delà de ces défauts presque volontaires, c’est un petit miracle, une sorte de journal intime nuageux, qui réussit à toucher en osant parler simplement, dire la souffrance, la solitude, le doute, les espoirs, la vie. Pour ceux qui aiment Enlightened, c’est presque viscéral. Si j’étais le seul, je parlerai de délire perso, mais j’en connais d’autres. Ils se reconnaitront.
7. Top Boy.
On compare cette nouvelle perle britannique à The Wire, et c’est logique. Même univers, mêmes gosses condamnés, même saloperie de drogue. J’ai beaucoup aimé la première saison, et j’attends la seconde avec impatience. En espérant qu’elle gomme quelques facilités, quelques personnages trop évidents et quelques facilités scénaristiques. On ne peut s’empêcher de singer son modèle, mais avec le temps, on peut faire mieux : lui ressembler. C’est tout le mal qu’on souhaite à Top Boy.
6. Awake.
Awake n’a pas été le miracle escompté. Pour ne rien arranger, elle a été sabrée rapido par NBC, qui s’est rendue compte un peu tard qu’elle avait pris des risques – un comble pour un network. Pour autant, si la qualité moyenne des drames de grandes chaînes pouvait se rapprocher de ça, ce serait le paradis. Pitch excitant, mise en scène impeccable, beaux suspens, superbes acteurs – surtout Jason Isaacs. Le reste n’est finalement qu’un bon procedural ? C’est déjà pas mal.
5. Luck.
Tant qu’à faire des pieds de nez au destin, continuons. Et disons-nous que si Michael Mann et David Milch avaient optés pour des courses de lévriers, Luck serait peut-être devenue une grande série. La fragilité chevaline – avec ou sans mauvais traitement, ce n’est pas le débat ici – a eu raison de cette œuvre trop chorale, trop bavarde, trop technique, trop ambitieuse… Sans atteindre le degré de frustration dans lequel nous avait laissé John From Cincinnati, la disparition de Luck est une bien triste nouvelle. Visuellement formidable – rien que pour le pilote – la série ne se livre pleinement qu’après quatre ou cinq épisodes, quand la complexité de sa narration et de ses dialogues laissent place à l’humanité de ses personnages. On parie qu’avec 10 épisodes de plus on se serait attaché à jamais au petit monde des chevaux…
4. The Slap.
Une série kangourou au pied du podium ! Depuis mon classement de fin de Seconde, où Hartley devait talonner Dawson, je n’avais jamais vu ça ! Rares sont les occasions de voir un si remarquable travail, irréprochable à tous les niveaux, de l’écriture (l’adaptation d’un roman visiblement très recommandable, La Gifle) à l’interprétation en passant par la réalisation. C’est d’une subtilité rare, d’une grande justesse humaine et d’une complexité émotionnelle admirable. Ce n’est pas révolutionnaire ? Certes non, mais c’est du travail d’orfèvre, et ça mérite nettement une quatrième place.
3. Girls.
C’est là que le choix devient tendu. Autant vous dire que mon podium pourrait se lire dans tous les sens, en fonction de mon humeur et de ce que je veux mettre en avant. Girls a dominé la mi-saison, aucun doute là-dessus. Lena Dunham est une future grande, ses dialogues sont formidables de drôlerie, de lucidité et de cruauté, sa série indéniablement rafraîchissante, même si la douche ressemble plus à un mélange tiède de bière éventée et de pisse. A la fois crédible et surprenante, voire quasi hallucinée, Girls est une merveille, où l’on rit de toutes les couleurs, noir, jaune et même rose.
2. Boss.
Aucune série de cette saison 2011-2012 ne m’a collée à mon canapé comme Boss. A l’épisode, les derniers chapitres de cette première saison écrasent la concurrence. On peut l’accuser de trop en faire, mais ça ne me dérange pas. Seule l’intouchable Breaking Bad fait mieux en terme de violence des sentiments et de puissance tragique. S’il ne fallait garder qu’un verbe pour décrire la dureté de Tom Kane et de ce qu’il est capable de faire pour sauver son pouvoir déliquescent, ce serait « broyer. » Réalisation remarquable – Gus Van Sant a placé la barre haute, ses suivants ont bien suivi – scénario gagnant en qualité avec le temps, casting impeccable. Vivement la suite.
1. Homeland.
J’opte pour le consensus, et je m’explique : Homeland est à la fois une série câblée de très grande qualité et un divertissement grand public. Rares sont les œuvres qui parviennent à jouer sur les deux tableaux. Souvent, les chefs d’œuvres sont difficiles à faire apprécier. « Il faut s’accrocher au début », « ça prend du temps », etc. Rien de tout cela ici, ce qui est une limite – on ne tient pas un chef d’œuvre – mais aussi une force évidente. Homeland est sans conteste la série la plus addictive de la saison, la plus « efficace », et elle le fait avec un casting palace (quatre étoiles, ce serait mal payé), Danes et Lewis en tête. Ça s’appelle un « hit », et c’est peut-être bien le seul de la saison – Boss est trop difficile, Girls trop indée.
Bon, ça me conforte dans ma décision de regarder Top Boy et Awake.
Je rajouterais Fresh Meat qui est un vrai coup de cœur.
Boss est en effet excellente. On parle souvent de Kelsey Grammer qui est très bon, mais j’ai trouvé Martin Donovan, tout aussi excellent, en conseiller flegmatique et érudit.
On attends la saison 2 avec impatience…
Pas vu les trois quart des series de ton classement (pas Life’s too short d’ailleurs ?) mais totalement d’accord pour Homeland : accessible, addictive et bien fichue.
Person of Interest est une des bonnes séries de l’année également. Elle joue très bien son rôle de série d’action purement divertissante mais personnellement j’ai eu chaque fois envie de découvrir le nouvel épisode.
Côté britannique Inside Men avec une partie du cast de Luther mérite largement une place dans les meilleures séries (mini-série pour être précis) de l’année.
Et pour ne pas oublier la fiction française, le chant du coq et faire le bon franchouillard, Workingirls est très drôle et est une des meilleures comédies de l’année.
Pour moi, Boss en première position. Mais Homeland est une très bonne série qui vaut le coup alors je chipote.
Sinon Hell on Wheels pour se distraire même si ce n’est pas un chef-d’œuvre.
je viens de finir la saison de Hit&miss, et je dois reconnaître que j’ai pris une des plus belles gifle de l’année, tout comme the slap. Je ne parlerai pas de Boss, son titre se suffit à lui même.
je conseille Black mirror, que je ne crois pas avoir vu sur le site, pas une vraie nouveauté, mais une mini série par le créateur de Dead Set sur fond de techno-paranoia plutôt bien foutu.