Cette semaine, Pan Am a reçu une Rose d’Or. Vous ne savez pas ce que c’est ? Moi non plus, je ne le savais pas. Vous êtes Suisse et vous le savez. C’est normal. Les Roses d’Or sont remises au terme du festival de la Rose d’Or, à Lucerne. Bref, à en croire Deadline, Pan Am cartonne en Europe. Chez nous, elle n’est pas encore diffusée (elle viendra sur TF1). Mais ailleurs chez nos voisins, elle passe bien. Mieux qu’aux États-Unis, où on donne assez peu cher de sa peau à l’approche des upfronts – ABC vient de renouveler une pelleté de ses séries… et pas Pan Am. Et Deadline de se demander si son succès en Europe pourrait sauver sa peau ?
Certaines séries pourraient en effet espérer que de grosses ventes à l’étranger puissent leur permettre de survivre. Après tout, à une époque où les séries se mondialisent, ça devrait être logique. Le but d’une série, c’est de faire de l’argent – je sais, je sais, c’est aussi d’être une œuvre ambitieuse, mais les chaînes ne sont pas des associations à but non lucratif non plus, surtout quand on parle de networks. Alors pourquoi ne pas se dire qu’une série qui fonctionne mal aux États-Unis mais bien ailleurs devrait survivre ?
Malheureusement, la mondialisation ne fonctionne pas comme ça. Les ventes à l’étranger ne sont pas l’affaire d’ABC, mais de Sony, son producteur, qui voudrait vraisemblablement sauver Pan Am. ABC se concentre sur les rentrées publicitaires, qui sont proportionnelles à l’audimat. Audimat qui se fout bien de ce que pensent les Européens. D’où une réponse limpide à la question de Deadline (et que l’excellent site donne indirectement) : non, l’Europe ne peut pas sauver Pan Am. Non, la mondialisation, ça ne marche pas comme ça. Sauf si…
Sauf si la série est reprise par des diffuseurs et des studios européens. Qui n’ont certainement pas les moyens de le faire, conclut, lapidaire, Deadline. Une série US rachetée en Europe ? L’affaire est peu probable. En revanche, les coproductions, on connaît, et de tels montages entre la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne, l’Italie et les Etats-Unis se multiplient. Mais reprendre une série en cours et la transformer en coproduction internationale ? Torchwood est passée par là, mais vers les États-Unis, pas dans l’autre sens…
Il semble bien plus probable, si Pan Am survit, qu’elle glisse sur une chaîne câblée. Une manipulation qui se fait de plus en plus souvent, pas plus tard qu’hier avec Cougar Town, déménagée sur TBS – on pense aussi à DirecTV. Mais, à l’avenir, les séries US, plébiscitées à travers le monde, pourraient-elles survivre par leur seul impact international ? La mondialisation sérielle devra passer à la vitesse supérieure, et devenir plus industrielle encore, si on veut en arriver là…
Image de Une : Pan Am (ABC/TF1)
Non, la solution est numérique :
– Disposition en achat immédiat des épisodes sur son poste de télé, n’importe où dans le monde, avec toutes les langues VOST disponibles, dès leur première diffusion.
– Créations de chaînes intercontinentales d’envergures proposant leurs produits en VOST. Ce n’est pas parce qu’il y a un océan entre nous que cela empêche la multidiffusion.
et quand on voit le massacre qu’est devenu TW..Peut etre que certaines gemmes sont destinées à n’être que des étoiles filantes qui atteignent un statut culte (ex: kings, Firefly..)