En ce moment, je revois l’intégrale de Rome pour une conférence – débat début juin. Et je me souviens d’à quel point c’est une merveille. Du coup, j’ai pris la machine à remonter les dossiers de mon ordinateur, et retrouvé une interview que j’avais faite en 2007 de Ray Stevenson, alias Titus Pullo. Rien de renversant, mais un bon moment de nostalgie — à l’époque, on croyait encore qu’un film serait tourné pour boucler l’histoire… Avé Titus et Vorenus !
Titus Pullo est une force de la nature…
C’est un personnage instinctif, qui, s’il n’agit pas aveuglément, prend ses décisions rapidement. Il a conscience des dangers qui l’entourent, des enjeux politiques, mais sa force, c’est sa sincérité, sa franchise… même lorsqu’il décime ses ennemis ou qu’il les assomme à coups de claques !
Comment peut-on rendre sympathique et touchant un personnage aussi sanglant ?
Il faut comprendre que Pullo a vécu en 50 avant notre ère. Alors, il n’y avait rien de choquant à tuer un esclave ou un ennemi. Il faut oublier la notion de « moralité » telle qu’on l’entend aujourd’hui. À Rome, c’est l’épée qui décide de vie et de mort. Oui, Pullo tue, mais ça n’a rien de choquant pour lui et ses contemporains. C’est d’ailleurs un ami et un mari plein de douceur et de gentillesse.
Rome reste une série très violente…
Notre temps est lui aussi plein de violence. Le terrorisme est à mon sens plus dur encore que l’épée. À tout instant, vous pouvez être tué par un inconnu, sans prévenir. Notre époque est dominée par une violence plus psychologique, plus dure encore que celle de Pullo.
Comment vous êtes-vous mis dans la peau du légionnaire Pullo ?
En fait, Titus Pullo a existé. Il apparaît dans les carnets de campagne de Jules César comme un soldat exemplaire. Savoir que je serai le premier à incarner ce héros inconnu m’a rendu très fier. Pour le mettre en vie, j’ai appris les rudiments du maniement du glaive.
Vous êtes-vous documenté sur l’histoire de Rome ?
J’ai lu quelques ouvrages, mais ma vraie source historique, c’était Rome, la ville, ses places, ses musées, ses odeurs et ses habitants, les vrais descendants des soldats de « Rome ». Le tournage de Rome me manque tellement ! Je porte toujours la bague du XIIIe régiment, celui de Pullo (il montre sa bague en or) ! Rome a changé ma vie, m’a ouvert au monde et aux gens. J’y ai rencontré mes meilleurs amis et ma compagne, qui est enceinte. Notre bébé va d’ailleurs naître… à Rome ! Ma carrière aussi à changée. J’ai un agent à Los Angeles, et on commence à me proposer des gros rôles à Hollywood.
Il n’y aura pas de saison 3 de Rome. Une déception pour vous ?
Pire que ça ! J’aurais signé pour trois ou quatre saisons de plus si j’avais pu ! Malheureusement, l’argent a fait sa loi. Rome coûte très cher, 100 millions de dollars par saison et, tournée loin de Los Angeles, la série était menacée. Néanmoins, des bruits courent qu’un scénario de film serait en préparation pour conclure l’histoire de Rome en beauté. Si cela se confirme, mon cheval est déjà près. Dans la minute, je suis à Rome !
Image de Une : Rome (HBO/Canal+)
quand on connaît le prix de GoT, tournée elle aussi très loin de LA..
C’est Pullo qui donne son humanité à la série parce que Vorenus, en soldat vertueux voire psychorigide, est assez insupportable.
Par curiosité : je me suis souvent demandé combien ça coûtait Game of Thrones (parce qu’en grand fan des deux séries, je crains une fin à la Rome pour GoT)
La saison 1 de GoT aurait coûté entre 50 et 60 millions de dollars. La moitié de Rome… Mais Rome était une coprod internationale, ce qui a aidé…
J’aimais bien cette série. Dommage qu’elle ait disparue prématurément…