La justice selon Steven Seagal

True Justice, la première série produite et interprété par Steven Seagal, débute ce soir sur 13e Rue. Autant le dire, ça n’a pas grand intérêt. On se marre de temps en temps, comme toujours face à une performance du grand Steven, mais c’est un polar musclé sans originalité. Reste que Seagal est un sacré bonhomme, un “action hero” de la vieille école, sans doute un des pires, donc un des meilleurs. Comme il était de passage à Paris il y a quelques semaines, je me suis permis de lui poser quelques questions. Quitte à se marrer, j’ai choisi une interview “philosophie et droit” autour de la notion de justice — un truc que Steven maîtrise bien, puisqu’il est flic réserviste dans la vraie vie, et à la télé dans une téléréalité. Voici ses réponses, pas si c… qu’attendues, et saupoudrées de quelques jolies perles.

Qu’est-ce que la « vraie justice » ?
Quand je suis devenu flic, j’ai appris une chose : il faut trouver le bon équilibre entre les textes de loi et l’esprit de la loi. Un vrai bon flic respecte plus l’esprit de la loi. Donc, pour moi, la « vraie justice », c’est celle que rend quelqu’un qui sait que nous vivons dans un monde imparfait, qu’il faut s’adapter à chaque situation, avoir la sagesse de changer son regard. Il n’existe pas de réponse simple à votre question.

Que faut-il suivre ? Son cœur, son esprit, sa philosophie ?
Je dirais son intuition de ce qui est « juste. »

En quoi cette vision transparait dans True Justice ?
Les héros de la série sont des types qui jouent avec les limites du droit, qui doivent sortir des conventions pour faire régner la justice. Vous y verrez des gens qui sont authentiques, éthiques ou pas… c’est la nature de la vie.

Rendre justice, est-ce un acte ou une philosophie ?
Les deux. Il faut comprendre la théorie, saisir la philosophie, pour l’appliquer sur le terrain.

La justice justifie-t-elle la violence ?
Oui. Bien sûr. On dit souvent « la violence est le dernier recours des incompétents », mais je ne suis pas d’accord. En fait, la violence est le dernier recours des compétents. Autrement dit, c’est un dernier recours, mais qui est parfois nécessaire…

Faut-il se comporter comme un criminel pour stopper un criminel ?
Souvent. Dans ma carrière de flic, j’ai du faire face à quelques uns des pires criminels de cette planète (sic.). La dernière fois que j’ai servi avec mon équipe, on a arrêté 81 personnes en peu de temps, pour meurtre, viol, pédophilie, fraude, vol (sic encore), tout un tas de crimes affreux. Quand vous devez affronter des gens qui n’ont aucun respect pour la vie, l’éthique, la morale, bref, les choses sacrées de la vie, il faut parfois… parler leur langue. Comme ça, vous êtes sûr qu’ils vous comprennent…

Vous êtes bouddhiste. Votre vision de la justice a-t-elle changée avec votre croyance ?
Je ne suis pas un surhomme, je ne peux juger personne. Ma croyance m’a juste appris à compatir avec la souffrance de ceux qui sont victimes de crimes. Je suis devenu flic pour protéger les faibles et les innocents, et arrêter ceux qui leur font du mal.

La justice peut-elle est politique (Steven s’occupe aussi des immigrés clandestins, un sujet nettement moins héroïque que la traque des violeurs, ndlr) ?
Non, pas du tout. Les textes de loi qui importent à mes yeux ont été écrits il y a plusieurs siècles, et sont plutôt un code de vie… Du coup, s’ils sont politiques, je ne les voit pas comme ça.

Qu’est-ce que la « fausse justice », par opposition à la « vraie justice » ?
Les flics pourris, ceux qui se servent de la loi pour tromper les gens et servir leurs intérêts personnels.

 

Retrouvez Steven Seagal dans l’Hebdo Séries :

Untitled from Pierre Langlais on Vimeo.

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