Voila, c’est fini (ou presque, il reste I Hate My Teenage Daughter à la fin du mois, mais bon…). La rentrée américaine a livré son verdict. Il y a quelques bonnes surprises, quelques vraies bonnes séries et pas mal de daubes, comme tous les ans. C’est peut-être moins pire que l’an passé… ou pas. Pas encore la révolution, en tout cas. Bref, il est temps de faire le bilan, série par série. Pour certaines d’entre-elles, je n’ai vu que le pilote. Je ne mets donc que mon avis sur les pilotes des 29 séries concernées, avec un petit mot en plus quand cela me semble nécessaire. Elles sont classées par date de diffusion, de la première à la dernière.
RINGER (The CW)
Comment je la sentais : Je ne la sens pas terrible. J’ai beau avoir de l’affection pour Sarah Michelle Gellar et pour Nestor “Ricardo” Carbonell, cette histoire a l’air artificielle et tirée par les cheveux. Pire, dans les extraits disponibles en ligne, Gellar n’est pas franchement convaincante.
Ce que je pense du pilote : Ouch. Je vais me faire des ennemis chez les fans de SMG, mais je n’ai pas aimé ce pilote. Ringer a tout du gros soap tiré par les cheveux, bourré d’invraisemblances et caricatural au possible. Sans doute ses auteurs ont-ils voulu faire une série B assumée, mais j’ai plus rit que frissonné au visionnage de ces 45 premières minutes, où des comédiens pourtant sympathiques (Nestor Carbonell, Kristoffer Polaha) pédale dans la semoule, pas plus convaincus que nous. Pire, au risque de blasphémer, SMG elle-même n’est pas bonne. J’avais un mauvais pressentiment. Il est confirmé. Maintenant, si tout le monde me dit que les choses s’arrangent par la suite, j’y jetterai un second coup d’oeil. Il faudrait un miracle…
Ma note : 3/10 pour la prétention des scénaristes, qui en font des paquets sans talents, ce qui est un vice condamnable.
UP ALL NIGHT (NBC)
Comment je la sentais : Étant célibataire et sans enfants, je ne suis pas dans la cible. Reste que Arnett et Applegate, on a fait pire. Les deux sont assez sympathiques pour tenir la baraque. Je demanderai son avis à mon frère, pile dans le public visé…
Ce que je pense du pilote : En effet, on a fait pire que Applegate et Arnett. On croit d’entrée de jeu à leur couple, et on s’y attache. Il y a quelques bonnes blagues, que même les célibataires sans enfants apprécieront. Pour autant, le résultat est bancal, et toute la partie pseudo 30 Rock dans les coulisses d’une émission de télé est inutile, avec un petit côté narcissique du Saturday Night Live un peu agaçant. Avec un peu plus de risques, Up All Night pourrait être pas mal.
Ma note : 5/10 pour le casting et les promesses. Attention à ne pas devenir patachon.
FREE AGENTS (NBC) ANNULÉE
Comment je la sentais : Au départ, je me disais que ça avait l’air super. J’aime bien Hank Azaria, et le sexe au boulot avait quelque chose d’excitant. Et puis j’ai regardé les trailers, et je n’ai pas rit…
Ce que je pense du pilote : En fait, j’ai ri. Plus souvent que d’habitude, même, pendant les cinq premières minutes. Et puis je me suis un peu calmé, mais j’ai passé un excellent moment. Azaria est parfait en quadra déprimé qui essaye de se refaire une vie sentimentale. Les seconds rôles sont à affiner d’urgence – seul Anthony Head tire son épingle du jeu – et toutes les blagues ne sont pas hilarantes, mais j’aime le ton général à la fois déprimant et souriant de cette petite comédie.
Ma note : 6/10 pour Azaria, Head et l’ambiance générale, plus cinq premières minutes formidables, dont une liste de position du Kâma-Sûtra particulièrement réussie.
THE SECRET CIRCLE (The CW)
Comment je la sentais : Kevin Williamson, en signant Dawson et Scream, a dessiné les contours fictionnels de mon adolescence. Je l’en remercie, mais j’ai tourné la page. Je ne suis pas Vampire Diaries (pourtant, il parait que c’est de mieux en mieux), et je pense que je me lassera vite de cette histoire de sorcières qui semble formatée à 99% pour un public ado.
Ce que je pense du pilote : Dans le genre, c’est réussi. Il ne faut pas demander à une SF romantique pour ados made in CW de ressembler à un drame noir d’AMC. Britt Robertson est charmante, il y a de jolies scènes, je belles musiques et un chouette décors. Si j’étais encore ado, j’aimerais – j’étais fan de Dawson. Manque une dose de références pop et un peu de subtilité dans les seconds rôles, mais sur le fond, tout ça est parfaitement formaté – et je dis ça au bon sens du terme.
Ma note : 5,5/10 parce qu’un produit, même de qualité, reste un produit. Le 0,5 au-dessus de la barre va à Britt Robertson, craquante (elle a 21 ans en vrai, donc je peux l’écrire).
2 BROKE GIRLS (CBS)
Comment je la sentais : Les bandes-annonces suffisent. Vulgaire, laid, con, criard. Il est dit “par des producteurs de Sex & the City.” On a mal pour eux.
Ce que je pense du pilote : Ça aurait pu être pire, mais c’est mauvais. Et vulgos, comme prévu. Qu’une sitcom de l’ère moderne puisse encore se rouler à ce point dans les stéréotypes — la pauvre est touchante et humaine, la riche conne et maniérée, le Black super cool, l’Asiatique s’appelle Bryce Lee, et en j’en passe — c’ est consternant. Les choses pourraient évoluer, le petit jeu qui se met en place (les “deux filles fauchées” vont faire équipe pour réussir dans le business de la pâtisserie) pourrait devenir captivant ? Peu importe, ce sera sans doute sans moi.
Ma note : 2/10, parce qu’une blague sur la sécheresse vaginale balancée par une fille qui mâche un chewing-gum, on fait difficilement pire comme “deal breaker.”
THE PLAYBOY CLUB (NBC) ANNULÉE
Comment je la sentais : Visuellement, ça a l’air au point. Il y a une intrigue, des jolies filles, j’aime bien David Krumholtz, qui est un garçon sympathique, mais je doute du talent de Eddie Cibrian. Surtout, j’ai peur de chercher Don Draper dans chaque plan de ce mini-Mad Men. Mais j’ai quand même hâte de voir ça.
Ce que je pense du pilote : Si vous voulez condamner The Playboy Club, comparez-la à Mad Men. C’est ce que 99% de la presse a fait cette semaine. Évidemment, l’exercice est tentant, et joue forcément en défaveur de la série d’NBC. Trop de frou-frou, pas assez de fond, un Don Draper light, des bunnies aux personnalités sans épaisseur… faire la liste des faiblesses de la série ne mène qu’à la déception. The Playboy Club n’est pas un chef d’œuvre, mais c’est un très honnête divertissement. Si on réussit à réfréner ses envies de comparaisons, il devient même plaisant. Un suspens correct, une belle réal, de très belles femmes, de la bonne musique, c’est déjà pas si mal vu le niveau de ce que proposent les networks ces temps-ci. Halte au snobisme.
Ma note : 5/10, parce que c’est vilain de copier, mais qu’une série qui divertie fait déjà une part de son boulot.
NEW GIRL (FOX)
Comment je la sentais : Zooey Deschanel est irrésistible. Pour le reste, pas sûr que ça me fasse marrer.
Ce que je pense du pilote : C’est donc le Zooey Deschanel Show. Zooey qui chante, Zooey qui fait les gros yeux, Zooey qui regarde Dirty Dancing, Zooey qui fait semblant de ne pas être irrésistible… Pourtant, c’est assez amusant. Si on est capable de supporter les clowneries pop de Deschanel, on passe un bon moment, et il est fort possible que les épisodes suivants soient moins chargés en Zooeyries. Les trois colocataires de la demoiselle sont aussi très bien, et on regrette déjà le départ annoncé de Damon Wayans Jr (même pas sur la photo ci-dessus), très bien en coach sportif assez peu doué dans sa relation avec les femmes. A suivre, donc.
Ma note : 6/10, parce que je tombe facilement amoureux des filles qui sont un peu folles.
UNFORGETTABLE (CBS)
Comment je la sentais : C’est l’histoire d’une flic qui n’oublie jamais rien. Mince, c’est l’histoire de quoi déjà ? On s’en fout, on va vite l’oublier (ouais, je sais, facile).
Ce que je pense du pilote : Qu’on va vite l’oublier. Poppy Montgomery est sympathique — pas Dylan Walsh, fatigué — mais ça ne suffit pas à racheter ce polar vieillot, complètement à la traine d’un genre qui essaye de se réinventer. Sentimentalisant, osant de vilains tics de réal — des arrêts sur image avec actrice les yeux écarquillés — Unforgettable nous fait aussi le coup de la tension sexuelle entre ses deux héros — seule petite originalité, ce sont des ex. Si CBS voulait conforter son image de chaîne des vieux, c’est réussi. D’ailleurs, son sujet central, la mémoire, qu’elle soit surdéveloppée ou malade, est un sujet qui les touche de près.
Ma Note : 3/10, je ne sais plus pour quoi.
REVENGE (ABC)
Comment je la sentais : Le Comte de Monte-Cristo version village de riches en bord de mer, et avec une jeune femme ? Pourquoi pas. Emily VanCamp ne manque pas de charme, mais les premières images promettent un bon gros soap de prime time. Au mieux, ce sera un plaisir coupable, mais je sens qu’il ne va pas durer…
Ce que je pense du pilote : On pourrait appeler ça Les Gossips de la Girl de Monte-Cristo. J’aime beaucoup Emily VanCamp et son charme vaguement adolescent, mais j’ai plus de mal avec les gros soaps bien lourdauds. Or, c’est ce que ABC nous sert ici, un soap avec coucheries, mensonges, méchants très très riches et gentille juste riche (la pauvre !), le tout sur fond de soirées bling-bling et de plages sublimes — le tout parasité par des flashbacks agaçants et une musique envahissante (et pourtant j’adore Angus & Julia Stone). Pour arranger les choses, je ne trouve pas le personnage principal particulièrement attachant. Elle est sans doute moins pire que ceux qu’elle veut mettre à terre, mais pas assez touchante pour qu’on s’amuse de sa méchanceté vengeresse…
Ma note : 4/10 pour Emily VanCamp et les Hamptons, superbe décor. Insuffisant pour porter une série cependant.
CHARLIE’S ANGELS (ABC) ANNULÉE
Comment je la sentais : A quoi bon ? Pour faire des millions ? Pour mettre des filles en bikini sur des yachts qui explosent ? Il faudra un miracle pour que je ne me défoule pas sur ce remake opportuniste. Ce sera sans doute divertissant, mais débile.
Ce que je pense du pilote : Le miracle n’a pas eu lieu. Assurément LA grosse bouse de la rentrée. Difficile de faire pire. Pas de scénario, pas d’actrices — Minka Kelly fait ce qu’elle peut, mais on souffre pour elle tant ses partenaires sont mauvaises — pas de fond, pas de formes — passées celles de ses héroïnes. Rien, le vide absolu servi sur une tranche indigeste de bling-bling et d’action sans imagination. Même pas sexy, malgré les millions, les grosses bagnoles et les robes de luxe. Bonne nuit Charlie — et inutile de nous rappeler demain.
Ma note : 0,5/20 parce qu’on a de la peine pour Kelly.
WHITNEY (NBC)
Comment je la sentais : Casting discret, titre pas vendeur… et pourtant les premières images m’ont bien fait rire (“Dr Quinn“, ehehehe). Alors j’attends de voir ça.
Ce que je pense du pilote : Toutes les bonnes blagues étaient dans le trailer — comme souvent. Whitney n’est pas mal, mais elle n’est pas complètement convaincante. La scène de l’infirmière est en effet hilarante, et deux ou trois autres bonnes répliques assurent le minimum. Whitney elle-même est un peu dingue — avec la New Girl, ça fait une belle compète de cinglées — et plutôt séduisante. Son petit copain n’est pas mal n’ont plus, attachant. En revanche, les situations sont très convenues — un mariage, un hôpital — et la plupart des blagues manquent d’originalité. Laissons un peu de temps à cette nouvelle venue… même si on craint qu’elle ne fasse pas le poids face à Zooey Deschanel.
Ma note : 5/10, parce que “Dr Quinn”, ça me fait toujours autant rire…
PRIME SUSPECT (NBC)
Comment je la sentais : L’original britannique est une référence en matière de polars, et Maria Bello est une chouette actrice. Ça reste un remake, mais il devrait être bon.
Ce que je pense du pilote : Je confirme. C’est un remake, mais il est bon. Un bon polar sans “twist”, ces jours-ci, c’est une denrée rare. Dès ce premier épisode, les personnages sont solidement dessinés, de Jane Timoney (Maria Bello) à plusieurs de ses collègues, tous excellemment interprétés. L’enquête policière elle-même n’est pas ébouriffante, mais Timoney (et Bello) trouve un remarquable équilibre entre agressivité et sensibilité, confiance et fragilité, humour et maladresse. On s’attache même à ses collègues, pourtant peu sympathiques et hostiles envers elle. Dialogues soignés, mise en scène sobre mais convaincante, ce remake signé par le créateur de Profit est une réussite. Pas une révolution, mais une réussite, ce qui est déjà beaucoup.
Ma note : 7/10, pour le casting et la compréhension par les scénaristes d’une chose essentielle trop souvent oubliée dans les séries de network : ce sont les personnages qui font une série, pas les gigotements d’un scénario artificiel.
PERSON OF INTEREST (CBS)
Comment je la sentais : Le J.J. Abrams de la rentrée (avant Alcatraz début 2012) a les moyens de se faire aimer. Il faudra pour cela passer outre son petit côté facho, dans le genre “Big Brother is watching you, et c’est pas plus mal…”
Ce que je pense du pilote : Qu’il n’est pas suffisant pour se faire une idée définitive. Il y a un personnage principal intéressant, sorte de Jack Bauer mutique et mystérieux (Jim Caviezel, pas si mal), et un allié intéressant, milliardaire post-11 septembre (Michael Emerson, encore Ben Linus pour l’instant…). Le concept réac de la série, arrêter un crime avant qu’il ne soit commis, est dans ce pilote plus modéré qu’il n’y paraissait dans les bandes-annonces, puisqu’il s’agit de s’immiscer dans un engrenages déjà en marche, et non de mettre à terre des gens pour l’instant innocents. Reste qu’on est un peu perplexe devant l’envie de cette série de nous foutre une trouille bleue avec la vidéo-surveillance, et de nous faire douter : est-ce réel, ou est-ce de la science-fiction ? En tout cas, c’est parano à souhait.
Ma note après le pilote : 5,5/10, en espérant monter en grade avec l’épaississement des personnages et une mythologie développée autour d’un ou plusieurs arcs pour le moment discrets.
Ajout : Les épisodes suivants sont de bonne facture, mais orientent la série vers un presque “procedural”, avec une enquête par semaine et quelques arcs secondaires, notamment autour de la personnalité mystérieuse des héros. Pas désagréable, mais pas indispensable. Ma note définitive : 6/10
A GIFTED MAN (CBS)
Comment je la sentais : La bande annonce de ce truc larmoyant provoque chez moi un mélange d’ennui et d’hilarité. Et si j’avais trouvé mon nouveau souffre-douleur, après Ghost Whisperer — j’ai un truc contre les fantômes…
Ce que je pense du pilote : C’est moins pire qu’attendu… sur les 30 premières minutes. Patrick Wilson se démerde pas mal en super chirurgien riche et perfectionniste, clairement malheureux et seul. Les seconds rôles sont de qualité, à commencer par Margo Martindale (Justified), qui mérite mieux qu’une place de secrétaire chez CBS. On suit une série médicale assez classique, objet rare en ce moment, jusqu’au moment où le mélo se met en place. L’ex-épouse de Wilson se pointe… mais c’est un fantôme. Et tout bascule dans les bons sentiments et la morale à deux sous. Dommage, on aurait presque été sympa avec la série…
Ma note : 4/10, parce que si vous aimez les mélos, ce n’est pas si mauvais.
PAN AM (ABC)
Comment je la sentais : L’autre petit de Mad Men semble devoir succéder à Desperate Housewives dans la catégorie “prime time soap” de qualité. La bande annonce est un peu cul-cul, mais Ricci et les autres ont toute mon attention…
Ce que je pense du pilote : contrairement au Playbloy Club, il faudrait être d’hyper mauvaise fois pour faire payer à Pan Am son cousinage avec Mad Men. Le soap d’ABC est classieux, rondement mené et réhaussé avec une intrigue totalement improbable — une hôtesse joue les espionne en mode Guerre Froide. C’est un peu lisse, un peu prévisible, mais convaincant dans son genre.
Ma note : 7/10, pour la qualité de production, le plaisir nostalgique et le casting, plutôt juste.
HART OF DIXIE (CW)
Comment je la sentais : Les ploucs sont tendance, et même la CW s’y met. Cette série sentimentalo-médicale a l’air bourrée de bons… sentiments, mais ça nous changera des vampires et des gosses de riches.
Ce que je pense du pilote : C’est joli, l’Alabama. Elle est jolie, Rachel Bilson. Tout le reste, à la poubelle. Ploucs caricaturaux, sentiments baveux, grosses ficelles narratives, “rebondissements” téléphonés, voix off lourdingue, personnages secondaires grotesques, ralentis, etc. Josh Schwartz nous avait habitué à bien mieux.
Ma note : 2/10, pour les décors, où on passerait bien quelques vacances.
TERRA NOVA (FOX)
Comment je la sentais : La machine de guerre de la rentrée sent le roussi. On devrait en prendre plein la vue — y’a intérêt ! — mais côté scénario, ça n’a pas l’air bien lourd. Navet millionnaire ou super plaisir coupable, on l’attend de pied ferme.
Ce que je pense du pilote : Les millions sont bien là. Les 90 minutes de ce pilote sont un peu longues, mais l’univers de Terra Nova est solide, clairement inspiré par Jurrasic Park (n’en déplaise aux créateurs, qui prétendent que non), avec un petit côté Lost. Ne vous attendez pas à une révolution. C’est un gros blockbuster, à voir sur écran large, avec de l’action et pleins de bons sentiments. On appelle ça une grosse production familiale. Bien foutu pour ce que c’est.
Ma note : 6/10, pour l’abattage de la production et le monde futuriste du début, finalement mieux foutu que Terra Nova elle-même.
SUBURGATORY (ABC)
Comment je la sentais : Une des bandes annonces les plus convaincantes de la rentrée, l’excellent Jeremy Sisto, qui a l’air très bien dans le registre comique, et un sujet à peu près neuf — “l’enfer” de la banlieue américaine. Je ne demande qu’à voir ça de plus près.
Ce que je pense du pilote : Bon, en fait, le sujet n’est pas si neuf. Weeds et Desperate Housewives sont passées par là. Le ton de cette comédie gentiment barrée, en revanche, est assez loin de ses modèles. On penserait plutôt à la ratée Running Wilde, sauf qu’ici, le résultat n’est pas si mal. C’est un peu lourdingue, pas toujours hilarant, mais dans l’ensemble on s’amuse. Il faudrait que les scénaristes se lâchent un peu, et soient plus méchants encore avec les beaufs bling-bling qui encerclent la pauvre héroïne et son père (Sisto, qui se retient lui aussi).
Ma note : 5/10, mais elle pourrait monter si le délire s’accentue.
HOW TO BE A GENTLEMAN (CBS) ANNULÉE
Comment je la sentais : Niveau casting, on tape très haut : Rhys Darby, Kevin Dillon, Mary-Lynn Rajskub… que du second rôle culte. Pour le reste, ça sent la bonne grosse sitcom de potes. Personnellement, j’en suis resté à How I Met et le BBT dans le genre pur et dur, avec rires etc. Alors, une nouvelle sitcom réussie, pourquoi pas ?
Ce que je pense du pilote : LE gros plantage de la semaine. Il y a eu méprise sur le titre — en fait, c’est “comment faire d’un gentleman un beauf” — et sur le casting — Dillon fait du Drama, Darby fait du Murray, il n’y a que Rajskub qui ne fasse pas du Chloé. J’ai du sourire une ou deux fois, et rire nerveusement je ne sais même plus à quelle blague. Il suffit de regarder un épisode de HIMYM pour se rendre compte de l’indigence de HTBAG. On se comprend.
Ma note : 3/10, parce que Rhys Darby, même dans un truc pas drôle, est drôle.
HOMELAND (Showtime)
Comment je la sentais : Du câble, enfin. Et avec un casting 5 étoiles, le génial Damian Lewis, la très douée Claire Danes (Aaah, Angela) et le très… barbu Mandy Patinkin. Dans mes rêves ? Un truc entre Rubicon et 24. Dans mes cauchemars ? Un truc bien réac et bien gonflant sur l’Amérique menacée.
Ce que je pense du pilote : On est entre mes rêves et mes cauchemars. Il y a bien un retour de la paranoïa, une grosse histoire de terrorisme et des figures de styles très jackbaueriennes au début de l’épisode, mais la fin laisse espérer un glissement vers un Rubicon grand public. Le suspens est encore fragile, mais l’essentiel est là : quelques belles scènes, des personnages solides, une violence psychologique un peu gratuite mais bien présente, et surtout un casting comme prévu impeccable, avec un Lewis ambigu au possible, flippant comme il faut. Personnellement, je reviendrai en deuxième semaine, en espérant que mes rêves prennent le pas sur mes cauchemars.
Ma note après le pilote : 7/10 pour Lewis et Danes (et Patinkin, aussi très bien) et parce que je suis en manque de suspens solides en ce moment.
Ajout : La suite est meilleure que le pilote. Suspens solide, personnages complexes, belle tension et bons dialogues. Une vraie belle série d’espionnage parano, détraquée, pas aussi complexe et retords que Rubicon, mais de très belle facture. Ma note définitive : 8/10
AMERICAN HORROR STORY (FX)
Comment je la sentais : Ryan Murphy, qui en a sans doute marre des gamins de Glee (il n’est pas le seul) se remet au drame psycho. Le malade mental qui dort en moi est aux anges. En plus, le casting est à tomber (même si j’ai du mal avec Dylan McDermott).
Ce que je pense du pilote : Le malade mental qui dort en moi est ravi. Le critique, un peu moins. Murphy en fait des tonnes, comme d’hab, mais manque franchement de finesse. American Horror Story a le mérite de ne pas faire les choses à moitié, de sa réalisation stylisée à sa multiplication de provoc’ plus ou moins gratuites. Problèmes : au milieu de cette collections d’horreurs, Murphy ne ménage pas ses effets, n’entretient pas son atmosphère, et nous étouffe. S’il ralenti, s’il créé plus de temps morts et nous sort un peu de son délire, il pourra nous plaire. D’autant que son casting, comme prévu, est de toute beauté (même McDermott n’est pas si mal).
Ma note après le pilote : 6/10, par espoir d’une suite moins gratuite et plus riche en véritable auscultation des angoisses, des fantasmes et des peurs de ses personnages.
Ajout : J’ai poursuivit sur trois épisodes, et j’ai laissé tombé. Poussif, caricatural, crispant. Je n’aime pas, et pourtant je voulais aimer. Ma note définitive : 4/10
ENLIGHTENED (HBO)
Comment je la sentais : Ça ressemble à une comédie dramatique de Showtime, avec une actrice de talent qui vient chercher son Emmy (Laura Dern. Tiens donc, une Laura…) et son héroïne en pleine midlife crises. Mais c’est sur HBO, et HBO n’a pas l’habitude de me décevoir…
Ce que je pense du pilote : Enlightened n’a pas fait un bon score d’audience, et ça ne m’étonne pas. Pourtant, j’ai aimé. C’est sans doute l’oeuvre la plus honnête, la plus directe, la plus sincère, jusque dans ses erreurs, qui ait été lancée sur HBO depuis… Treme. Beaucoup moins clinquante, beaucoup moins “énaurme”, beaucoup moins… frime que ses copines de la chaîne câblée. Certes, elle est pleine de plans cul-cul sur son héroïne qui nage avec une tortue ou sourit béatement, mais il s’en dégage une véritable impression de quête de bonheur, de sens, de vie, justement naïve. Les cyniques y verront peut-être une pub pour les clubs de vacances. Les modérés critiqueront ses monologues un poil facile. Les mélancoliques, dont je me revendique ici, en sortiront avec le sourire, persuadé qu’eux aussi, ils peuvent “s’illuminer.” Enlightened est une série “feel good” qui n’évite pas la réelle noirceur de l’existence. Et Dern est remarquable.
Ma note : 7/10, pour Dern, et pour la douce mélancolie qui baigne la série.
Ajout : J’ai poursuivis, et je confirme mes impressions.
LAST MAN STANDING (ABC)
Comment je la sentais : Je croyais ce genre de sitcom old-school réservée à TV Land. En plus, c’est Tim Allen qui tient la baraque. Si mon grand-père était encore en vie, il se marrerait peut-être.
Ce que je pense du pilote : Je confirme. C’est TV Land qui aurait du diffuser ce truc là. Autrement dit, c’est passé, c’est laid, c’est niais, c’est nul. Tout le monde rame, personne ne rigole. Même en bruit de fond, ça ne fait aucun effet. Pire, qu’on me traite de fillette, mais autant je suis ému par Enlightened, autant je m’agace de l’approche frontale et simpliste que cette sitcom, comme How to be a Gentleman, fait de la “crise du mâle.” Plutôt que d’essayer de vraiment questionner la place des hommes dans une société où, semble-t-il (et ce n’est que justice au vu de l’Histoire) les femmes prennent de plus en plus de pouvoir, ces sitcoms retournent à l’âge de pierre et prône la virilité débile, genre chasse, télé et barbecue. Abattez-moi ce “dernier homme debout” !
Ma note : 1/10, comme prévu.
MAN UP ! (ABC)
Comment je la sentais : Ça ressemble étrangement à Traffic Light, annulée l’an passé sur la Fox. En gros, une comédie de potes, une de plus, sur la virilité menacée de l’homme moderne. Les trailers sont amusants, sans plus.
Ce que je pense du pilote : Honnêtement : je n’ai pas ri une fois. Les personnages pourraient être attachants, grands gosses dépassés par le monde impitoyable qui les entoure, perdus, incapables de savoir où s’en est allé leur virilité. Malheureusement, ils s’agitent inutilement entre une réplique convenue et une scène caricaturale. Man Up ! n’est pas une comédie désagréable, loin de là, mais on sent à des kilomètres qu’elle patauge dans ses ambitions, incapable de dresser un portrait générationnel et de dire quelque chose de neuf sur la “crise du mâle.” Try too hard, comme diraient les ricains. Tout ça pour en revenir à mon constat de départ : je n’ai pas ri.
Ma note : 3/10, pour l’effort, même s’il est vain.
BOSS (Starz)
Comment je la sentais : Au départ, j’aimais bien Starz (Party Down, Crash). Puis, je n’ai pas aimé Starz (Spartacus, Camelot). Je sens que je vais bien aimer Starz, à nouveau. Surtout avec Gus Van Sant à la réal du pilot. Attention toutefois au sensationnalisme, marque de fabrique de la chaîne, qui pourrait ruiner ce drame a priori sombre et prenant.
Ce que je pense du pilote : Le meilleur pilote de la rentrée, tout simplement. Sur la longueur, Homeland est une réussite, mais son pilote n’était pas parfait. D’entrée de jeu, et grâce à la réalisation impeccable, à la fois personnelle et discrète, de Gus Van Sant, Boss frappe un grand coup. Certes, on peu redouter un côté systématique de ce drame mafieux, où la politique est — pour l’instant — franchement horrible, mais l’histoire de Tom Kane (formidable Kelsey Grammer), puissante, complexe, aidée par des personnages secondaires qu’on espère voir gagner en épaisseur, est très prometteuse. Assurément, à suivre de près.
Ma note : 8/10, pour Grammer, Van Sant, et tout le reste.
Ajout : Impressions confirmées pour le moment.
ONCE UPON A TIME (ABC)
Comment je la sentais : La bande annonce est assez ridicule, mais : j’aime bien Jennifer Morrison, et j’aime beaucoup Ginnifer Goodwin. En plus, le buzz au Comic Con était positif, et Damon Lindelof aime. Alors soyons tolérant…
Ce que je pense du pilote : Difficile de savoir sur quel pied danser. Tout ce qui se passe dans le monde féérique est certainement laid et tellement grotesque (et piètrement joué) qu’on se demande s’il ne faut pas le prendre au second degré. Si tout se passe bien, le gros de la série se passera à Storybrooke, le village “réel” où sont coincés Blanche Neige est ses copains. A voir comment les scénaristes vont se dépatouiller de cette idée, pour l’instant trop systématique (Blanche Neige est institutrice, la Reine Noire est dans la politique…). Jennifer Morrison doit desserrer la mâchoire et l’intrigue se complexifier. Bref, il y a encore un concept sympa et un chouette casting, mais on sort du pilote sur notre faim. Lindelof aime — tu m’étonnes, il est à la production — mais on est encore loin d’un effet Lost…
Ma note : 5,5/10, pour les encouragements et pour Goodwin.
GRIMM (NBC)
Comment je la sentais : Les types qui ont eu l’idée du pitch de la série ont cru faire une bonne blague à NBC… qui a marché. Le casting est faible — le héros est fade au possible — et on sent la bonne grosse morale en fin d’épisode, mais passé Le Petit Chaperon Rouge (le pilote) et deux ou trois autres contes, on connait mal les contes des frères Grimm. Alors pourquoi pas… même si je sens une annulation rapide.
Ce que je pense du pilote : Ça pourrait être bien pire. Grâce à quelques seconds rôles sympas (notamment Silas Weir Mitchell, toujours aussi flippant) et de belles ambiances, Grimm sauve les meubles. Côté polar, ça ne vaut pas une cahuette. En revanche, les amateurs de fantastique tolérants pourraient y trouver leur conte — et leur compte.
Ma note : 5/10, parce qu’au final ce n’est pas désagréable.
ALLEN GREGORY (FOX)
Comment je la sentais : La Fox se trompe rarement sur ses séries animées. Signée Jonah Hill, celle-ci a l’air très réussie, irrévérencieuse et drôlement méchante.
Ce que je pense du pilote : Allen Gregory est un petit monstre, un c… prétentieux qui provoquerait des envies de meurtres chez les disciples de l’Abée Pierre. C’est amusant. Un temps. Et puis ça gonfle. Graphiquement, la série de Jonah Hill est réussie. En revanche, on rigole assez peu, et les personnages secondaires sont désespérants. Au final, tout ça est trop antipathique pour qu’on revienne en deuxième semaine. On préférera un nouvel épisode de Family Guy ou des Simpson.
Ma note : 4/10 pour l’esthétique de la série et quelques bonnes blagues.
HELL ON WHEELS (AMC)
Comment je la sentais : AMC n’a peur de rien, pas même de faire “son Deadwood.” Les premières images sont chiadées, mais attention de ne pas nous endormir avec trop de bavardages. Si c’est réussi, ça peut-être de toute beauté.
Ce que je pense du pilote : En effet, c’est beau. Hyper soigné, hyper stylisé, façon comic book. On est loin de la crasse de Deadwood, même si les types sont crasseux et qu’ils jurent en crachant au sol. Hell on Wheels est, à en croire ce pilote, tout autre chose que sa grande sœur d’HBO. C’est un divertissement épique, un poil boursouflé, comme l’était les western de la grande époque. A une différence de taille, qui n’est pas pour me déplaire : son héros est un type violent, rongé par ses démons, en mission pour déssouder les responsables de la mort de sa femme. Dans une fiction contemporaine, j’aurais trouvé ça puant. Dans un western, c’est un peu caricatural, mais réjouissant.
Ma note : 6/10, parce qu’on est loin de Breaking Bad ou Mad Men mais que c’est joliment fait et pas désagréable malgré le côté poussif — et aussi parce que je ne suis pas un fan du genre.
Mon vainqueur de la rentrée : Homeland.
Sur la durée, c’est une réussite. A voir combien de temps les scénaristes tiendront leur suspens mais, en attendant, les personnages sont complexes, l’interprétation irréprochable, les dialogues solides et la mise en scène impeccable. Boss suit, de près.
Images : Free Agents (NBC), Ringer (The CW), Up All Night (NBC), The Secret Circle (The CW), Prime Suspect (NBC), The Playboy Club (NBC), New Girl (Fox), Unforgettable (CBS), Person of Interest (CBS), Whitney (NBC), Revenge (ABC), 2 Broke Girls (CBS), Charlie’s Angels (ABC), A Gifted Man (CBS), Prime Suspect (NBC), Pan Am (ABC), Hart of Dixie (CW), Terra Nova (Fox), Suburgatory (ABC), How to be a gentleman (CBS), Homeland (Showtime), American Horror Story (FX), Enlightened (HBO), Last Man Standing (ABC), Boss (Starz), Man Up ! (ABC), Once Upon a Time (ABC), Grimm (NBC), Hell on Wheels (AMC).
D’accord avec votre classement pour les 3 séries que je regarde : Homeland et Boss et Pan Am. Boss et Homeland sont franchement bien même si on n’est qu’au début de Boss. Quant à Pan Am, ça commence à m’énerver : ces gens tous plus gentils et plus souriants les uns que les autres, tout ce beau monde plein de bonnes intentions et ces filles enthousiastes en goguette, limite hystériques parfois …
Je vais essayer Enlightened.
Est-ce que Prime suspect est une série feuilletonnante ?
Comme pour Person of interest c’est limite un procedural… rien n’empêche une intrigue de se développer plus tard mais jusque là c’est clairement pas feuilletonnant même si c’est une très bonne série.
Pour moi, il y a deux grandes découvertes pour cette rentrée 2011 : “Boss” et “Homeland”, ayant par ailleurs toutes deux des convergences thématiques telles que la maladie de leur personnage principal, ou les grands enjeux politiques qui influent et s’impliquent dans chacune de leurs décisions…
Pour moi ce sera Homeland très au dessus du panier. Tout simplement parce que l’écriture et l’interprétation sont fascinantes.
Et puis aussi Once Upon a Time, une vraie belle surprise qui malgré un côté kitsch s’en sort très dans la réinterprétation de contes de fées archi-connus.
Enlightened qui ne me transporte pas à chaque épisode mais qui me questionne sur la possibilité de changement et la place de la gentillesse (et ça fait du bien de se questionner !)
Je regrette déjà l’annulation de Prime Suspect et de Free Agents.
Pour Boss, le pilote est magnifique et je m’intéresse particulièrement au côté “maladie neurodégénérative”. Mais j’avoue que, contrairement à AHS, ça me fait un peu peur et du coup je ne sais pas si je vais trouver la motivation de continuer.
Hep, juste pour dire, au cas ou, que 2 broke girl c’est très bien en fait, si si, j’insiste, c’est très très bon. Tu passes vraiment à côté de quelque chose. Réessaye un peu plus tard.
Ciao bises
[…] Noter 2 broke girls pareil que hart of dixie, c’est pas possible! franchement on dirait qu’on a pas vu la même série, tu dis que les personnages de 2 broke girls sont clichés et convenus alors que les 2 héroïnes sont à l’opposé de la description que t’en fait, max est pas du tout gentille, au contraire c’est la cynique froide et désabusée par excellence alors que Caroline est sensible et très optimiste. et de mettre une série aussi drôle et sarcastique au même niveau que hart of dixie ( qui est sans doute le truc le plus niais et ennuyeux que j’ai vu de ma vie ) c’est pas normal!
@Lamia : il est possible de ne pas être d’accord, chère Lamia 🙂 Par ailleurs, je n’ai vu que le pilote de 2 Broke Girls, qui ne m’a pas donné envie d’en voir plus (il y a tellement mieux à voir, et si peu de temps…). Néanmoins, votre enthousiasme m’incite à aller jeter un coup d’œil aux épisodes suivants…
ah ben tant mieux : ) il faut s’accrocher, ça vaut le coup, j’admets que le 1er épisode était pas le plus drôle de tous mais ceux qui suivent sont beaucoup mieux et il y a vraiment des vannes pas mal