L’époque où les nouveautés déboulaient par paquet de dix est bel et bien révolue. Comme la semaine dernière, elles n’étaient que deux a s’avancer sous l’oeil fatigué des téléspectateurs et des critiques, tentant leur chance à l’heure où déjà les annulations tombent (How to be a gentleman, The Playboy Club et Free Agents ont pris la porte). Les deux vaillantes n’ont strictement aucun point commun — sauf, à la limite, une vague appellation “comédie.” Il s’agit de Enlightened, sur HBO, et de Last Man Standing, sur ABC. Une m’a plu, l’autre m’a agacé. Devinez…
ENLIGHTENED (HBO)
Comment je la sentais : Ça ressemble à une comédie dramatique de Showtime, avec une actrice de talent qui vient chercher son Emmy (Laura Dern. Tiens donc, une Laura…) et son héroïne en pleine midlife crises. Mais c’est sur HBO, et HBO n’a pas l’habitude de me décevoir…
Ce que je pense du pilote : Enlightened n’a pas fait un bon score d’audience, et ça ne m’étonne pas. Pourtant, j’ai aimé. C’est sans doute l’oeuvre la plus honnête, la plus directe, la plus sincère, jusque dans ses erreurs, qui ait été lancée sur HBO depuis… Treme. Beaucoup moins clinquante, beaucoup moins “énaurme”, beaucoup moins… frime que ses copines de la chaîne câblée. Certes, elle est pleine de plans cul-cul sur son héroïne qui nage avec une tortue ou sourit béatement, mais il s’en dégage une véritable impression de quête de bonheur, de sens, de vie, justement naïve. Les cyniques y verront peut-être une pub pour les clubs de vacances. Les modérés critiqueront ses monologues un poil facile. Les mélancoliques, dont je me revendique ici, en sortiront avec le sourire, persuadé qu’eux aussi, ils peuvent “s’illuminer.” Enlightened est une série “feel good” qui n’évite pas la réelle noirceur de l’existence. Et Dern est remarquable.
Ma note : 7/10, pour Dern, et pour la douce mélancolie qui baigne la série.
LAST MAN STANDING (ABC)
Comment je la sentais : Je croyais ce genre de sitcom old-school réservée à TV Land. En plus, c’est Tim Allen qui tient la baraque. Si mon grand-père était encore en vie, il se marrerait peut-être.
Ce que je pense du pilote : Je confirme. C’est TV Land qui aurait du diffuser ce truc là. Autrement dit, c’est passé, c’est laid, c’est niais, c’est nul. Tout le monde rame, personne ne rigole. Même en bruit de fond, ça ne fait aucun effet. Pire, qu’on me traite de fillette, mais autant je suis ému par Enlightened, autant je m’agace de l’approche frontale et simpliste que cette sitcom, comme How to be a Gentleman, fait de la “crise du mâle.” Plutôt que d’essayer de vraiment questionner la place des hommes dans une société où, semble-t-il (et ce n’est que justice au vu de l’Histoire) les femmes prennent de plus en plus de pouvoir, ces sitcoms retournent à l’âge de pierre et prône la virilité débile, genre chasse, télé et barbecue. Abattez-moi ce “dernier homme debout” !
Ma note : 1/10, comme prévu.
Mon vainqueur de la semaine : Enlightened.
Euh, le choix n’est pas très dur. L’une est subtile sous ses clichés, l’autre est barbante sous ses lourdeurs.
Images : Enlightened (HBO), Last Man Standing (ABC).
C’est marrant que tu trouves Enlightened une série “feel good” parce que moi au contraire ca m’a un peu déprimé. Voir une héroïne habituée aux psychotropes pour fonctionner correctement puis pêter les plombs pour finalement revenir de thérapie un faux sourire plaqué aux lèvres, en se persuadant que tout va bien….triste ! Et puis surtout les dialogues fake des gens qui ne se disent jamais la vérité en face. Toujours un sourire puis une mine de 3km de long dès qu’ils se tournent le dos…Un excellent tableau de l’hypocrise et des relations factices des américains, c’est certain…
@Charles : j’admets que c’est un “feel good” un peu spécial, très intime finalement, donc pas simple à partager. C’est un des soucis de la critique, c’est assez subjectif 🙂
C’est vrai qu’il n’y a rien de bien passionnant cette année. Heureusement qu’il y a les anciennes séries.
Je viens de voir le dernier épisode de Community “Remedial Chaos Theory”. Je n’avais pas autant ris depuis le premier épisode de pain ball. La scène finale: OMG!