Pour / contre, round 3 ! Après Spartacus et Signature, c’est au tour d’Esprits Criminels, un de mes souffre-douleur, d’être défendu et attaqué. Je joue encore le méchant (promis, la prochaine fois, je serai “pour” une série), et c’est Émilie Semiramoth, qui travaille avec moi sur l’Hebdo Séries, qui se livre à un bel exercice de mauvaise foi pour défendre le polar de CBS…
Émilie Semiramoth, de l’Hebdo Séries, est pour !
En général, ça ne fait pas bon genre de regarder les cop shows. Ils égrainent d’épisode en épisode leur petite histoire criminelle de la semaine qui appelle à une certaine forme de voyeurisme à la fois vulgaire et compulsif. Alors dans le genre, Esprits Criminels, c’est l’apothéose. Car de tous, c’est certainement l’un des plus violents, l’un des plus choquants aussi mais surtout – et c’est là que le bât blesse – l’un des plus excitants.
Excitant car la série détaille les mécanismes de la traque du tueur mais s’attache surtout à comprendre les racines du mal en se plaçant systématiquement du point de vue du criminel. Sans empathie et sans partialité aucune. Ce système a le bénéfice de provoquer un effet cathartique, presque salvateur à mon sens, dans une actualité où surabondent les faits divers et le sordide sans que l’on puisse jamais voir de l’autre côté. On se rassure comme on peut en affrontant ses peurs les plus profondes, comme le face à face avec un tueur psychopathe. C’est une manière de regarder l’abomination droit dans les yeux, tout en restant sain et sauf.
Dans Esprits criminels, il n’y a pas de place pour la rigolade. Hotch, avec ses faux airs de François Fillon, exprime la même joie de vivre que le chef du gouvernement et pour le coup, c’est tant mieux. On plonge avec son équipe en apnée dans des abîmes de noirceur. C’est lourd. Froid et impersonnel. Et c’est précisément ça qui me plaît. Car on pénètre les esprits extraordinaires, extra-ordinaires au sens littéral du terme, de personnes malades qui montrent ce qu’il y a de pire chez l’Homme. Aucune place pour le folklore. La série se livre ainsi à une forme de chirurgie de l’esprit criminel. Il s’agit d’essayer de comprendre l’incompréhensible. Le pire dans tout ça, c’est qu’après six saisons et une flopée d’épisodes, on ne parvient toujours pas à s’en lasser. Tout simplement peut-être parce que le mal ne meurt jamais.
Je suis contre !
De tous les polars grand public qui défilent sur TF1 et M6, Esprits Criminels est celui que je condamne le plus objectivement. Les Experts Miami, nullissimes, ont en leur faveur le ridicule de leur héros, capable de provoquer l’hilarité en une réplique avec enfilage de lunettes. Les psychologues de pacotille de Quantico n’ont pas cette qualité. Certes, leurs enquêtes peuvent être, à l’occasion, « efficaces », comme on dit, et par un soir d’ennui profond on peut s’y laisser prendre. Mais tout ce que la série utilise d’artifices pour nous séduire me rebute.
A commencer par son sujet : les tueurs en séries. En faire un film, limité à 90 minutes, soit. En faire une série comme Dexter, qui nous fera réfléchir, en nous distrayant, sur la nature humaine, soit. Mais en faire un système, hebdomadaire, de fascination morbide, peu pour moi. Les Américains regardent ces « monstres » comme des vedettes du crime, sont captivés par leurs crimes abjects, en font carrément des figurines. Peinards sur leur canapé, ils se repaissent de cette violence, celle des « autres », qui finiront cramés sur une chaise électrique, et ce sera bien fait pour leur salle tronche de psychopathes.
A un tel fond, Esprits Criminels ajoute la forme, les flashs ridicules sur les criminels et leurs victimes, truffés d’effets agaçants, et surtout le vocabulaire psychiatrique, blabla incessant sur l’œdipe mal digéré d’untel et sur les traumatismes sentimentaux de tel autre. Dans nos sociétés névrosées, on peut tout expliquer par la psychologie, surtout les déviances de son voisin. Devant sa télé, le consommateur d’Esprits Criminels se rassure, il est moins taré que la moyenne. Puis, il angoisse. Lui aussi, il écrasait les fourmis quand il était gosse. Il pourrait être serial killer ! Merde. Chouette. Merde. Chouette. Beurk.
On peut taper sur le spin-off pour le niveau de la psychologie (enfin… faudrait-il encore qu’il y en ait), l’original reste d’une qualité correcte de ce point de vue (le profilage étant vraiment un élément de narration, contrairement au spin-off où ils foutent rien).
J’ai aimé Esprits Criminels saison 1 et 2.
Mais après le départ du boss, c’est devenu moins captivant. De plus, je crois qu’il avait quitté car il trouvait que il y avait trop d’images violentes, et il a complètement raison. Pour une fois, je dis bravo à TF1 pour censurer ces images en prime time, même si ils sauraient mieux à 22h 30. Mais non, les téléspectateurs adorent le serial killer du week américain.
Et surtout, c’est tellement répétitif. J’aurai aimé des saisons de 13 épisodes voire 6 épisodes comme Wire in the Blood où on se concentre sur 2, 3 épisodes sur un criminel.
Ce que je retiens est que la plupart du temps, le season premiere et finale puis 2 épisodes au milieu de la saison sont les seuls épisodes à retenir, sinon le reste c’est du cop show violent et gratuite.
A 100% pour Esprits Criminels et je suis pas la seul
Vraiment contre, c’est typiquement le genre de mauvaise série policière. Regarder un épisode quand on a rien d’autre à faire OK, mais regarder une saison complète n’a aucun intérêt!
A ranger dans la liste, déjà trop longue, des cop shows merdiques!
pour esprits criminels cet série et génial et les acteurs super bien choisi.
je n’ai jamais eu le courage de regarder plus de 5 minutes de cette série… de prime abord, ça me parait toujours très froid et clinique… et les personnages n’ont l’air guère attachants…
par ailleurs, il faudrait qu’ils arrêtent de diffuser à outrance des séries glauques…
PS : “peinards” et non “pénards” 😉
Je suis fan. La saison 6 est certainement l’une des meilleures. par contre je n’ai pas accroché à son spin-off.
L’ensemble est bien ficelé et finalement je suis assez proche du raisonnement de M’me Semiramoth.