Interview de Jack O’Connell de Skins

Jack O’Connell, le Cook de la seconde génération de Skins, était de passage au début du mois du côté de Cannes, pour le MIPTV. J’ai pu m’entretenir avec lui de la saison 4 de Skins, pas encore diffusée sur Canal+, de la polémique autour du remake américain, de son expérience sur la série en général… et du film Skins, qui semble en mauvaise voie.

Parlons un peu de la saison 4. Comment avez-vous vécu l’évolution de votre personnage ?
Depuis le début, ce qui comptait pour moi, c’était de faire grandir Cook. Au commencement de la saison 3, il avait 17 ans. Il en a 19 à la fin de la saison 4. Ces deux années là sont bien plus denses que, disons, entre 35 et 37 ans. C’est un âge de la vie où il se passe beaucoup de choses. Je l’ai un peu vécu en même temps que Cook, ça a donc été une expérience très intime.

En général, on fait des erreurs lors d’une première saison, qu’on peut corriger dans la seconde…
C’est sûr, mais je n’ai pas vraiment pensé à ça. Cook est un personnage instinctif, j’ai donc voulu le jouer instinctivement, brutalement, sans penser à la frustration, par exemple, de devoir tourner rapidement, comme toujours à la télé.

Une bonne partie du cast de Skins est amateur (ce n’est pas le cas de O’Connell, ndlr). Est-ce une bonne école ?
J’ai souvent comparé Skins à une université, parce qu’elle appelle l’honnêteté du jeu et repose justement sur ce côté amateur. Quand vous jouez dans Skins, vous avez le droit à l’erreur. Personne ne vous juge, et vous progressez dans une ambiance amicale, avec peu de pression. Ollie Barbieri, qui joue J.J, n’avait jamais mis les pieds sur un plateau avant Skins, et à la fin du tournage, il était quasiment pro.

Skins est maintenant derrière vous. Comment regardez-vous le phénomène maintenant que vous êtes à nouveau un « outsider » ?
C’est triste, très triste. Je recommencerais dès demain si on me le proposait. Ça a été la plus belle période de ma vie. Pas une période simple, parce que mes amis étaient tous partis pour la fac, et qu’il m’a fallu trouver ma place, mais je ressens une immense fierté d’avoir fait partie de Skins.

Où en est le film Skins ?
On nous a dit qu’il y aurait un film, oui… mais il semble impossible de trouver une date qui convienne à tout le monde pour le tournage, et du coup je crois que l’idée a été abandonnée. C’est triste… Mon seul espoir, c’est que les fans fassent assez de bruit pour que la production soit obligée de relancer le projet.

Que pensez-vous de la polémique qui a entouré la version américaine de Skins ?
(Rires). A mon avis, ça en dit plus sur les téléspectateurs américains que sur la série elle-même. Je n’ai jamais trouvé Skins exagérée ou provocante. Je me suis toujours identifié aux personnages et aux événements qu’ils vivent. Si c’est dans la série, c’est que c’est crédible. Ça ne sert à rien de jouer les naïfs…

Vous l’avez vu ?
Non, juste une bande annonce, mais j’ai senti l’esprit de Skins, même avec un océan entre eux et nous… Mince, il faut que je la voie, au moins pour vérifier s’il y a un double de Cook, ça serait cool ça, de voir mon double américain !

Que répondez-vous à ceux qui disent que Skins est nocive pour la jeunesse ?
Vous savez où est la télécommande… Vous regardez trop la télé. Sortez un peu.

Vous ne pensez pas qu’une série comme Skins a une certaine responsabilité ?
Bien sûr, mais si ce n’était pas nous qu’on jugeait « responsables », ce serait par exemple Kesha, dont les paroles sont aussi trash que notre série – d’ailleurs, la moitié des pop stars ont des paroles « irresponsables. » Nous n’avons rien inventé, nous reflétons juste une certaine réalité. Si les jeunes veulent faire des Skins Parties le week-end, c’est leur responsabilité, pas la notre. Personnellement, à 15 ans, j’étais assez malin pour ne pas croire tout ce qui passe à la télé…

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