J’ai toujours eu de l’affection pour James Van der Beek. Sa tête à claques a accompagné mon adolescence, saison après saison, Dawson faisant de moi un indécrottable romantique, persuadé qu’un jour j’irai compter fleurette à ma blonde – ou ma brune, selon les scénarios – assis sur un ponton face à la lagune. J’aimais bien Dawson Leery, j’aimais aussi son interprétation un peu poussive mais réjouissante de Sean Bateman dans l’adaptation ciné des Lois de l’attraction. Et puis je n’ai plus eu grand-chose a aimer. Contrairement à ses collègues Joshua Jackson, parfait dans Fringe, Michelle Williams, brillante sur le grand écran ou même Katie Holmes, qui a fait deux ou trois bonnes choses avant de devenir Mme Cruise, James Van der Beek est devenu has been… et c’est paradoxalement ce qui pourrait le sauver.
Dawson bouclée, James s’est pris les pieds dans le tapis rouge. Il a enchaîné les téléfilms et les « direct to video », ces films pas assez bons pour pousser les portes des cinémas. De temps à autres, on apercevait sa tête dans une série, en guest, dans Esprits Criminels ou Ugly Betty. Rien de bien glorieux. Et puis, en 2008, un premier signe de ce qu’allait devenir le Van der Beek nouveau nous est apparu : dans How I Met Your Mother, bedonnant, crade et moche, il incarne un ex de Robin, rockeur raté et beauf réussi. On sourit, on se dit que c’est courageux, et que le pauvre James mérite mieux qu’un passage éclair. Ô rage, ô désespoir, le Beek fait son retour dans Mercy, nanar hospitalier rapidement annulé. Raté.
Alors, quitte à jouer la carte has been sympa, James Van der Beek la joue désormais à fond. Après tout, c’est – en partie – ce qui avait permis à Neil Patrick Harris de se débarrasser de ses habits très collants de Dr Doogie, en s’auto-parodiant dans les films Harold & Kumar. L’opération a donc débuté sur le site de Will Ferrell Funny or Die, avec la « Van der Week », suite de sketches où le comédien s’en met littéralement plein la tronche, avec brio (voir vidéos ci-dessous). Elle se poursuivra avec une apparition dans le pilote de Don’t trust the bitch in apt. 23, une future comédie d’ABC, où il incarnera une version « maléfique » de lui-même – façon Harris chez Harold et Kumar ou, plus récemment, Matt LeBlanc dans Episodes.
Une stratégie qui dans l’immédiat semble fonctionner, mais dont les conséquences à plus long terme sont difficilement prévisibles. Jouer les has been, se moquer de soi peut avoir du charme quand on est en fin de carrière. Van der Beek, à seulement 33 ans, essaye au contraire de redémarrer la sienne. Il lui faudra un rôle, un vrai, loin de son image de « mec qui jouait Dawson », pour s’en sortir. On le lui souhaite de tout cœur.
Images de Une : Van der Beek sur Funny or Die
Il me semble pourtant l’avoir vu jouer dans des films bien plus intéressants que ceux de Katie Holmes. Alors le “pas assez bon” ça dépend des critères c’est sûr, mais Les lois de l’attraction franchement, c’est très bon, bien qu’assez peu politiquement correct.
Je n’ai jamais regardé Dawson (gloire à moi !), mais je dois avouer que la stratégie du has-been est toujours un plaisir à voir venant d’un acteur disparu.
C’est le problèmes des héros trop associés à leur série aussi. Comme James Van Der Beek, Sarah Michelle Gellar a bien du mal à se débarrasser de son image de tueuse de vampires. Bon et puis James Van der Beek n’a pas non plus une palette de jeu exceptionnelle. C’est que les extrêmes : le grand romantique neuneu ou le mec ultra-trash et caricatural. Ces deux rôles il les tient bien cela dit 😉
Il a juste pas eu de chances : Joshua Jackson a réussi à rebondir avec Fringe certes, mais il interprète toujours cet éternel mec sympa, gentiment boderline inventé avec Pacey dans Dawson.