Nous voici à la dernière étape de ce bilan 2010, les acteurs. Certains me diront que j’ai oublié pas mal de catégories, les scénaristes, les mises en scène, les séries anglaises, les webséries, les mini-séries… on ne peut pas tout faire. N’hésitez pas à donner votre avis en commentaire, à dire vos coups de cœur, mes oublis, etc. Parlons donc des messieurs. Comme je vous le disais samedi, ils tiennent le devant de la scène. Quoi qu’on en dise, et malgré The Good Wife, Grey’s Anatomy et Showtime, les séries sont un monde d’hommes — en espérant que les choses continuent d’évoluer. Il aura donc fallu faire le tri pour sortir 5 acteurs de la masse des premiers rôles des nouvelles séries de cette année 2010. Sans grande surprises, les 5 qui vont suivre jouent dans 5 de mes séries préférées — et que j’aurais l’impudence de considérer comme parmi les meilleures.
5. Garret Dillahunt pour Raising Hope.
C’est un choix très personnel, et quand vous aurez fini la liste, que vous verrez que personne de Boardwalk Empire ou de Treme (séries aux castings royaux) n’est cité, vous m’en voudrez à mort. Comme souvent sur ce blog, c’est le cœur qui parle avant la raison. Dillahunt est un “média darling”, un de ces acteurs qu’on aime dans leur discrétion, dans la multiplication des rôles, où ils sont toujours excellents. Dillahunt, supporté par une poignée de magazine hexagonaux du meilleur goût, a une longue carrière de salopard derrière lui, récemment dans Les Chroniques de Sarah Connor ou Life. Il fait aussi à merveille l’ado attardé dans Raising Hope. En fait, il sait tout faire : faire flipper ou séduire, rire ou émouvoir. J’aimerais dire “un jour, il sera grand”, mais on l’aime tellement en génial méconnu, Garret, qu’on serait pas mécontent qu’il reste discret, qu’on se le garderait bien juste pour nous…
4. Timothy Olyphant pour Justified.
Timothy Olyphant est un drôle d’acteur. La plupart du temps, il est mauvais. Dans le dernier Die Hard, dans Hitman et même dans Damages, où il était loin d’être génial. En revanche, posez-lui un chapeau de cowboy sur la tête, et il deviendra excellent. Après Deadwood, il est tout simplement parfait dans Justified, mâchoires serrées, yeux plissés, démarche nonchalante, gâchette de Lucky Luke. A la fois super frime et totalement crédible, son interprétation le fait entrer dans la famille des superhéros ordinaires, à l’invincibilité si fragile. On ne voit personne d’autre pour donner vie à Raylan Givens.
3. James Wolk pour Lone Star.
Vous croyiez que j’avais fini de défendre cette excellente série — du moins, ce qu’on en a vu — annulée trop rapidement ? Et bien vous aviez tort ! James Wolk, inconnu avant son rôle d’escroc au cœur un peu trop grand — il est polygame — est la révélation de cette année 2010. Subtil, charmeur, rêveur, il fait penser à un George Clooney en maturation. Faisons un pari : peu d’acteurs ont la classe naturelle de Wolk. Malgré la décapitation de Lone Star, on le reverra rapidement, et il fera de grandes choses. Et la Fox s’en mordra les doigts jusqu’au coude.
2. Louis C.K pour Louie.
Une autre de mes obsessions de l’année. Louis C.K se joue lui-même… ou presque. Ce qui est beaucoup plus facile… et beaucoup plus difficile qu’un rôle de composition. Il incarne littéralement le malaise de son personnage, se livre physiquement, moralement, se met à nu dans chacun des plans de la série. Louie est un one man show, sur scène ou dans la vie, et C.K est d’une force comique remarquable, maîtrisant l’ironie, l’humour noir, la mélancolie, la vulgarité, l’incrédulité… une vraie leçon de comédie à lui tout seul.
1. James Badge Dale pour Rubicon et The Pacific.
Difficile de contester à Badge Dale son titre d’acteur le plus en vue des séries cette année. Lui qu’on avait vu dans 24 il y a quelques années, qu’on croyait disparu, a fait une année de folie. On peut ne pas aimer son jeu tout en silences, presque minimaliste. Les acteurs aériens, champions du naturel et de la rêverie, sur ce blog, on aime. Fragile, poétique, donnant cette impression d’être tout le temps paumé, Badge Dale a l’air intelligent, un air qu’il transmet à ses personnages. Je ne le connais pas personnellement, mais je doute qu’un comédien capable de donner cette richesse à ses rôles soit idiot. Il sera prochainement à l’affiche du deuxième film du Britannique Steve McQueen (Hunger). On attend de voir ça avec impatience.
Image de Une : James Badge Dale dans The Pacific, HBO/Canal+