En ce moment, je rattrape mon retard sur la saison 6 de How I Met Your Mother. Je vous avouerais que les deux dernières saisons m’avaient laissé sur ma faim, moi le fan de la première heure, moi qui possède dans ma bibliothèque le Bro Code (en V.O, par pitié) et un t-shirt “It’s going to be legen- wait for it – dary” dans mon placard. J’avais donc laissé filer près d’une dizaine d’épisodes quand, la semaine dernière, en manque de bonne humeur (je suis aussi à fond dans Dexter et The Walking Dead, tu parles d’une joie), je me suis forcé à attaquer la saison 6 des aventures de Ted, Robin, Barney et consort. Et j’ai été agréablement surpris. Pourquoi ? Sans doute parce que ses scénaristes ne perdent plus trop de temps avec les intrigues sentimentales — notamment la quête de la mère, dont on se fout un peu désormais — pour se concentrer sur ce qui fait le sel de la sitcom : les anecdotes, les intrigues inutiles mais terriblement amusantes et les private jokes.
Pour la première fois depuis longtemps, cette saison semble avoir trouvé un bon équilibre, à la fois dans sa narration et dans l’évolution de ses personnages. Tous ont un temps d’antenne comparable, tous évoluent de manière sensiblement équitable, et dans la direction qu’on aime leur voir prendre — la sitcom étant selon moi un genre rassurant, pas une machine à surprises. Ted est toujours aussi pataud mais sympatoche, Marshall et Lily sont toujours aussi joyeusement agaçants, Robin n’est jamais meilleure que quand elle est au fond du gouffre, et Barney… et bien Barney est à nouveau légendaire, enchaînant les conquêtes et multipliant les défis subtilement machistes, loin de son histoire d’amour foireuse avec Robin. Du coup, les bases de la série étant à nouveau solide, les intrigues amoureuses s’insèrent mieux dans le récit, comme cette romance patiemment installée entre Ted et Zoey (Jennifer Morrison), une activiste qui s’oppose à la construction du QG de la legend- wait for it- daire banque GNB, banque pour laquelle travaillent Barney et Marshall, et dont Ted doit assurer le design.
Surtout, cette sixième saison travaille à nouveau le sens de la private joke et de l’invention narrative propre à la série. Le “where is the poop” de Lily (elle repère à dix kilomètre quand quelqu’un cache quelque chose, comme le maître d’un chien quand il a faite une crotte derrière le canapé…) n’est pas spécialement hilarant, mais on est ravi de l’excellent retour de Robin Sparkle (vidéo ci-dessous) et d’épisodes comme Subway Wars, course à travers Manhattan, pur jeu multipliant les bonnes blagues (même faciles, comme le coup de la “langue” des conducteurs de métro, que tout Parisien connait en version française) et faisant finalement avancer — au sens propre comme au sens figuré — les personnages.
A propos de ce sens du détail, j’ai ressorti de mes dossiers un bout d’une interview fleuve de votre serviteur avec Carter Bays et Craig Thomas, les créateurs de la série, pour Générique(s) en 2009.
How I Met Your Mother regorge de private jokes. Pourquoi ce goût du détail ?
Craig Thomas : Notre but, c’est que les téléspectateurs aient l’impression de partager le quotidien de nos personnages, de les connaître, de faire partie de leur bande. Avec Carter, nous travaillons ensemble depuis que nous avons 19 ans, c’est dire si nous avons eu le temps de créer des private jokes entre nous. Ce sont ces blagues que nous ressortons dans la série, tout simplement. Plus vous regarderez How I Met Your Mother, plus vous comprendrez les plaisanteries et les discussions à double sens, plus vous vous sentirez « intégré » à cette bande de copains.
Vous n’allez pas me faire croire que le « Naked Man », c’est du vécu…
C.T : En fait, si. Un de nos scénaristes l’a essayé. Il prétendait avoir couché avec la fille cinq fois sur six. Personne ne voulait le croire. Du coup, nous nous sommes dit que c’était une histoire si stupide et improbable qu’elle ferait un super épisode. La plupart des bonnes blagues d’How I Met Your Mother sont le résultat d’un souvenir de beuverie d’un des scénaristes !
Cherchez-vous délibérément à faire d’How I Met Your Mother une série culte ?
Carter Bays : En un sens oui, mais pas pour être cool et tendance. Les cinq personnages de la série se connaissent par cœur. Du coup, leur univers est fait de clins d’œil et de souvenirs uniques, qui font sans doute ce côté culte. Notre but, c’est de faire rentrer le plus de téléspectateurs dans cette famille d’amis, en les initiant à ces private jokes que sont le Bro Code, le Slap Bet ou le Naked Man.
Celui qui prendrait la série en cours, à force de private jokes, n’aurait-il pas du mal à s’y retrouver ?
C.T : Nous essayons de trouver un équilibre entre les épisodes bourrés de références et les « stand alone. » Nous faisons le maximum pour prendre du recul et ne pas aller trop loin dans la private joke. Les nouveaux venus ne vont pas tout comprendre du premier coup, mais nous espérons qu’ils en saisissent assez pour poursuivre… ou faire le retard en achetant les DVD !
Les héros de Friends buvaient du café au Central Perk. Ceux de How I Met Your Mother tournent à la bière et au whisky !
C.B : Exactement, ça fait toute la différence ! Franchement, il ne vous arrive pas exactement les mêmes galères quand vous sifflez un café latte ou une bière ! Le McLaren’s est un mélange des différents bars où nous trainions quand nous vivions à New York. Il occupe une place centrale dans la nostalgie que draine la série, qui est en fait notre nostalgie. En plus, comme c’est un décor permanent, nous organisons de vraies soirées dedans, le vendredi, en fin de tournage…
Image de Une : How I Met Your Mother, CBS.
Mouais.
La saison6 est tout simplement un peu plus drôle que les deux précédentes.
Niveau évolution des personnages ou de l’histoire, on reste au niveau zéro de l’intelligence scénaristique.
Je serais curieux de savoir où se trouve réellement le Mac Larens à NYC
Nulle part. C’est une rue en carton, un décors… Désolé 🙁 En revanche, il y a le McGee, qui aurait inspiré les auteurs : http://www.yelp.com/biz/mcgees-pub-and-restaurant-new-york
Bonjour,
La série est sympathique…cependant, je trouve que HIMYM est à peine plus ou moins qu’une redite de de Friends. Quasiment la même configuration, la même ville, presque le même café…Le seul élément nouveau est la narration…
Sinon question subsidiaire: les protagonistes sont tous blancs, dans un pays où dans le cahier des charges est toujours imposée une minorité visible…je voulais savoir, si dans le délire du political correctness qui sévissait là-bas, il y a avait eu des plaintes ou des critiques pointant ce manque de représentativité des minorités visibles.
Réflexeion plus globale: J’avais établi un classement tout à fait subjectif des dix meilleures séries TV…j’avais mis, OZ, The shield, the Wire, Dream ON, Simpson, South Park, Soprano… et d’autres.
J’en étais arrivé à la conclusion que l’âge d’or des séries TV était derrière nous, que l’industrie était devenue trop grosse avec trop d’intérêts pour laisser toute la place aux créateurs et que les seules séries qui survivaient dans mon classement étaient les séries d’animation…Je ne sais pas si le propos est clair…Mais en gros, les séries d’aujourd’hui rentrent dans le giron d’Hollywood avec les moyens, certes, mais aussi les contraintes et donc qu’il y a beaucoup moins de créativité aujourd’hui, qu’hier et que toutes les séries d’aujourd’hui sont de pâles redites de ce qui a été fait il y a 10-15 ans.
Cordialement
Il y a un personnage secondaire Black important, le frère de Barney, qui revient régulièrement. Il n’y en avait encore moins dans Friends. Il n’y en a quasiment pas dans The Big Bang Theory. En fait, aux Etats-Unis, la sitcom est assez ségrégationniste. Il y a les sitcoms “blanches” et les “black sitcoms” comme le Cosby Show ou Le Prince de Bel Air (il y en a énormément, mais on en voit peu chez nous). Comme si le rire avait une couleur de peau…
La grosse erreur a été de mettre Barney en avant les deux saisons précédentes. Contrairement à friends Ted est supposés être le personnage principale (le narrateur et celui qui rapporte les anecdotes de ses amis) mais cette erreur est rectifiée dans la saison 6 en cours. Des indices concernant la mother sont de plus en plus présents et les personnages retrouvent leurs charmes des premières saisons.
A mon avis les deux saisons précédentes avait pour but de laisser passer du temps entres la relation entre ted et robin et la rencontre avec la mother (il ne faut pas oublier que la série débute quand Ted rencontre Robin)
[…] Ce billet était mentionné sur Twitter par MrSeries, Laurence Lyon. Laurence Lyon a dit: How I Met Your anecdotes: http://bit.ly/eEMytf […]
Est-ce que c’est vraiment la peine de consacrer un article entier à une série en chute libre? Qui finit tous ses épisodes sur un flop sentimental monumental?
L’exemple du dernier épisode où ça se finit en morale sur l’amitié représente cela parfaitement.
Barney est le seul acteur digne de ce nom dans la série (Robin arrive à se défendre) et le seul personnage drôle d’ailleurs.
Je conseille un petit article sur Boardwalk Empire, une révoluton dans le monde des séries.
Juste une opinion, bien sûr
Hugo
Moi aussi je trouve cette saison bien meilleure mais pas forcément pour les mêmes raisons ! Par exemple je trouve que le volet sentimental de la série est important car c’est ce qui faisait sa réussite dans les 2 premières saisons (robin/ted…). Là de nouveau on a enfin quelqu’un pour qui ça colle avec Ted : Zoey, et je trouve que ça fait toute la différence. En tout cas content de ce bon retour d’himym..