La saison 3 de Skins débute ce soir sur Canal+. Gras, poussif malgré quelques beaux moments, ce nouveau chapitre est une déception. La faute à un scénario trop tourné vers la grosse comédie, et à une nouvelle génération d’acteurs qui se cherche un peu. Les créateurs de la série ont en effet décidé de virer tout le monde (ou presque), pour la simple et vraiment bonne raison qu’on ne passe pas dix ans au lycée. Tous les deux ans, Skins changera donc de héros. Un de ces nouveaux venus (pas le plus mauvais, d’ailleurs), Luke Pasqualino, qui incarne le beau gosse de la bande, Freddie (quatrième en partant de la gauche sur la photo ci-dessus), était de passage au Festival de Télévision de Monte Carlo, en juin dernier. J’ai pu échanger quelques mots avec ce garçon enthousiaste mais concis…
Qu’est-ce qui différencie cette nouvelle génération de celle des deux premières saisons ?
Au fond, elles sont assez proches, mais forcément, avec de nouveaux personnages, ce sont des histoires totalement différentes qui vont être développées. Aucun de ces nouveaux héros n’a le même passé, la même vie, les mêmes problèmes que ceux des saisons 1 et 2.
Le ton de la série a évolué. On est beaucoup plus proche de la comédie…
Les premiers épisodes sont en effet très légers. Après tout, Skins est une comédie dramatique, il faut donc de la comédie. Au fur et à mesure de la saison, cependant, on voit de plus en plus de drame.
Aviez-vous regardé les deux premières saisons ?
J’avais vu les premières saisons et, comme tout le monde sur le tournage de ce troisième chapitre, je savais qu’il serait difficile de faire aussi bien. Alors nous avons juste fait de notre mieux, nous nous sommes investi à fond dans nos rôles.
Comment s’est déroulé ce tournage, quelle a été l’évolution de vos relations avec l’équipe deux ans durant (la saison 4 de Skins a déjà été diffusée outre-Manche) ?
L’évolution de la série, qui devient encore plus dramatique dans sa quatrième saison, a profité de nos relations personnelles, puisque nous nous sommes forcément rapproché les uns des autres avec le temps…
Que pensez-vous du choix des créateurs de Skins de renouveler le casting tous les deux ans ?
C’est une décision fantastique pour deux raisons : 1. Ça m’a donné du boulot ! 2. Quand un groupe d’amis du lycée part pour la fac… il n’est plus un groupe, puisque chacun part dans sa propre direction. C’est sans doute risqué de tout reprendre à zéro, mais ça permet à la série de rester fraîche, de se renouveler, d’avoir de nouvelles idées, aussi d’attirer une nouvelle audience, puisqu’on reprend presque tout à zéro.
Si Skins évolue avec la société, elle pourrait devenir une sorte de document sociologique, en un sens, non ?
Carrément ! Comme je le disais, l’audience se renouvelle à chaque génération. Certains ont vu les saisons 3 et 4, mais pas les deux premières. La société va évoluer, les personnages aussi, ça risque d’être intéressant à suivre…
Skins est très active sur la toile. Avez-vous participé à cette communauté ?
Oui, j’étais sur Twitter. J’ai fait de mon mieux pour répondre à toutes les questions que les fans me posaient, et j’en ai même posé quelques unes moi-même. Sans fans, il n’y a pas d’audience, et sans audience, il n’y a pas de série.
Un film, un remake américain, deux nouvelles saisons, Skins fait un tabac. Pourquoi ?
Le mérite revient à Bryan Elsley et Jamie Brittain, les créateurs de la série. Ils savent précisément ce qu’ils veulent faire de la “marque” Skins. Des romans adaptés de la série existent aussi — le premier est sorti entre les saisons 3 et 4 en Grande-Bretagne, pour expliquer ce qui s’est passé entre ces deux chapitres. Au-delà de ce côté marketing, je pense que Skins ne laisse personne indifférent. Soit vous détestez, soit vous adorez. Et puis, si vous détestez, insistez un peu, vous finirez par adorer !
Image de Une : Skins, E4/Canal+