C’est une des grandes questions que tout créateur de série à succès doit se poser un jour : comment s’arrêter, comment mettre un terme à son œuvre, si l’audience est toujours au rendez-vous mais que l’inspiration et l’envie s’éteignent ? Comment se saborder, se priver d’un salaire, d’une situation confortable, du soutien d’une chaîne, pour le bien de sa création ? Il faut savoir s’arrêter. Il faut savoir résister à la tentation, aux chèques de plus en plus gros, à l’envie de continuer à tout jamais… mais le problème est rarement aussi simple. On apprenait en fin de semaine dernière que Smallville, ou les aventures du jeune Superman, aurait droit à une dixième saison. Une de trop. Encore. Car la série aurait du raccrocher il y a déjà plusieurs années (au pire, à la fin de la saison 7).
C’est bien entendu adopter un point de vue de critique, de journaliste le plus objectif possible que de défendre cette durée de vie limitée des séries, au grand mépris des fans, qui s’accrochent aux barques les plus moisies jusqu’à leurs naufrages complets. Le fait est que, hormis peut-être les séries à épisodes uniques (Law & Order, Les Experts, Les Simpson, etc.), qui peuvent durer une éternité sur le même concept (et encore…), les séries, par définition plus ou moins feuilletonnantes, ne peuvent s’étirer à l’infini. Pertinente quand elle surfait sur le “teen movie” à la sauce superhéros, pleine d’histoires de cœur pas possibles et de secrets, Smallville a perdue sa raison d’être en prenant de l’âge, et en se défaisant un à un de ses personnages d’origines. Sans Lex Luthor, sans Lana Lang… et sans ses créateurs, qui ont eux aussi mis la clef sous la porte, la série n’est plus que l’ombre d’elle-même. Quand ceux qui ont fait l’identité d’une œuvre désertent, il faut craindre le pire.
Autre cas de trop longue survie, Nip/Tuck, qui vient de prendre fin (enfin) aux États-Unis. Intense, prenante, parfois bouleversante, voire traumatisante, la série de Ryan Murphy s’est consommée aussi rapidement qu’elle nous prenait aux tripes. Il aurait fallu qu’elle s’en aille au sommet de son art, nous laissant vidés, essoufflés… mais elle est resté. Le déménagement de ses héros de Miami à Los Angeles a été la preuve ultime de sa fatigue : ça n’a pas changé grand-chose. Un coup marketing, tout au plus (qui n’a pas fonctionné, puisque Nip/Tuck n’a cessé de chuter dans les audiences). Des séries “chorales” comme Urgences ont survécues à la disparition de la majeure partie de leurs casting, en se renouvelant régulièrement, mais la sagesse voudrait qu’une série raccroche quand elle perd ses atours et ses atouts.
Parfait exemple de décision raisonnée et juste : Lost. S’il n’avait pas été décidé que la série s’arrêterait au terme de six saisons, plus personne n’y aurait fait attention, les scénarios auraient continués de perdre en qualité (voire la saison 2 et partie de la saison 3), et Lost serait devenu un pestiféré du petit écran. A la place, elle s’impose comme une œuvre majeure, dont la fin, annoncée de longue date, sera un événement. La preuve ultime qu’il faut savoir s’arrêter.
Image de Une : Smallville, CW.
Et pourtant, je trouve que le début de cette saison 9 est le meilleur de toute la série (que j’ai suivi de loin je dois bien avouer) : on arrive enfin aux débuts de Lois et Clark. Pour moi le problème est Tom Welling qui ne sait pas sortir de ses trois froncements de sourcils et qui malgré sa plastique à le charisme d’un fer à repasser
Bonjour,
Je vous lis depuis quelques temps.. bravo continuez !
Pour rebondir sur cet article.. n’oublions pas non plus le gâchis Prison Break…
Absolument, une série qui aurait du s’arrêter, aller, soyons gentil, après deux saisons. Et une des gamelles les plus impressionnantes de l’histoire récente des séries. Bien vu. A force d’en dire du mal, on n’y pense plus 😀
Tu oublis Scrubs qui même s’ils ont essayé de renouveler la série c’est pas gagné…
Et tu oublies LA série qui aurais dû s’arrêter à la fin de la saison 1 ! Heroes… Gros potentiel, saison 1 génial (‘fin déjà les derniers épisodes de la saison 1 commence à être moisi…) mais tout sa est gâché dans la saison 2 et début de saison 3 (après je me suis arrêter mais apparemment c’est toujours pas mieux…)
En fait, je n’avais pas pour ambition de donner une liste 🙂
D’ailleurs, je viens de voir le dernier épisode d’How I Met Your Mother, et je sens que, même si j’aime beaucoup cette série, ça commence (depuis d’ailleurs un bon moment) à faiblir très sérieusement… Quant à Heroes, c’est le problème des séries avec un bon concept, une fois le concept usé, il ne reste pas grand-chose (même 24, c’est plus ce que c’était, aussi amusante soit la saison 8…)
La question que je me pose après ton article fort instructif est la suivante: as tu vu ne serait ce qu’un épisode des saisons 8 et 9? car moi qui était un grand déçu de la sére j’ai été agréablement surpris de las olidité scénaristique qu’on apporté la nouvelle équipe.
De plus il y a un très grand progrès dans le jeu d’acteur de Welling qui sait maintenant être convaincant.
Ma foi les goûts et les couleurs!
Tout à fait, les goûts et les couleurs, ça compte ! Je ne donne que mon avis, encore une fois. Et oui, j’ai vu quelques épisodes, pas l’intégralité, certes. Au-delà, la désertion de la série par ses créateurs est une rarement une bonne chose. Je n’ai pas honte de le dire, et c’est ce que j’ai écris, j’aimais bien l’époque où Smallville avait un côté soap pour teens (en même temps, j’étais plus jeune 😀 ). Enfin, donc, chacun ses goûts.
franchement il faut arreter de dire une nouvelle saison de smallville encore une de trop ca m’enerve d’entendre ca
moi etant fan depui le debut la season 9 est pour moi la meilleure
c’est vrai ke la serie a evolué on est plus proche de son destin superman mais bon si ceux qui critiquent n’aiment pas la serie et bah tout ce que je peux dire cest pas ne la regardais pas et fouter la paix au vrai fan comme moi.
et cette serie nous permet de nous evader un peu de notre vie qui nest pas toujours joyeuse
bonne journée
kalel21
Mais Kalel21, je vous fous la paix, c’est vous qui venez me lire non ?
Sans rancunes 🙂
lol mais tkt pierrelanglais je ne parle pas que pour toi pour tout le monde qui viennent lire ces commentaires et qui critiquent lol
C’est la marque des grands créateurs de savoir s’arrêter à temps. Shawn Ryan l’a su avec The Shield par exemple, mais beaucoup d’autres ont répondu aux sirène du succès. Un des exemple les plus parlant reste celui de Chris Carter, incapable d’arreter X-Files, de stopper l’hémorragie d’une série en manque d’inspirations. Malheureusement, la série perd beaucoup de son intérêt, de sa force, de sa pérennité à tenter ainsi une survie en mode artificiel.
Le contre exemple serait Dexter. Depuis la fin de la première saison, on se demande si la prochaine ne sera pas celle de trop, et chaque année, les scénaristes parviennent à contredire nos sinistres prévisions. Et la quatrième saison peut même prétendre à être une des plus belles réussites de la série.
Je me permet de citer également Battlestar Galactica qui s’est achevé au sommet (quel Final!) ou Friday Night Lights qui s’achèvera l’année prochaine et me laissera un souvenir incroyable.
Je n’ai pas encore vu l’intégralité de Six Feet Under (en plein dans la saison 5) mais je pense également que cette série est désormais légendaire car elle s’est arrête à temps en fournissant des épisodes de qualité exceptionnelles. (mais j’imagine que les créateurs se sont dit que tout avait été dit et qu’une saison de plus aurait amorcer une chute de qualité pour le show).
Enfin bref, les exemples ne manquent pas et il est vrai que Heroes et Prison Break sont pour moi deux séries qui ont réellement gâcher un véritable potentiel en faisant du “Shark Jumping” a l’excès !