Contre la crise, prostituons-nous !

hung

Avec un titre pareil, si je n’ai pas votre attention ce jour, je ne l’aurai jamais. C’est à peu près ce que doivent se dire les chaînes de télé britanniques, américaines et australiennes qui se sont lancé ces dernières années dans des projets de séries sur le « plus vieux métier du monde », chacune à leur façon. Il y a d’abord eu la britannique Journal Intime d’une Call Girl (voir mon article sur le débat que la série a provoqué outre-Manche), puis l’australienne Satisfaction, plus confidentielle (sur Paris Première chez nous), et enfin, cette année, l’américaine Hung, la seule à véritablement répondre à la provocation du titre de ce post… et la meilleure des trois.

Hung, c’est l’histoire de Ray Drecker, prof de sport de Detroit – ville symbole de la crise s’il en est une – qui, criblé de dettes, décide de faire usage de son énorme sexe (Hung se traduisant « bien monté ») pour s’en sortir. Sur le papier, rien de plus racoleur et vulgaire, mais Hung est, au contraire, un portrait touchant, drôle, plein d’humanité, d’un homme autant en crise que son pays. Jamais graveleuse, portant un regard surprenant de justesse sur les rapports charnels, elle s’inscrit aussi au total opposé du monde rose bonbon et glamour du Journal Intime d’une Call Girl.

Le fait que la prostituée soit ici un homme, qui plus est gauche malgré son statut d’étalon, est pour beaucoup dans l’originalité de la série. Ce que dit Hung, ce n’est évidemment pas « contre la crise, prostituons-nous » mais, le plus simplement du monde : face au marasme ambiant, certain se retrouvent littéralement à poil, et n’ont plus que leur corps pour faire face… Ce qui n’est pas tant une solution financière qu’un moyen de réfléchir sur sa solitude et sur celle des autres, perdus dans un monde de plus en plus impitoyable.

Retrouvez Hung dans ma chronique du Mouv, ce samedi à 18h45, et sur Orange Cinémax tous les mardi soir.

Un commentaire pour “Contre la crise, prostituons-nous !”

  1. J’ai vu la première saison et j’ai trouvé ça intéressant, même si je ne suis pas fan. J’attends une seconde saison pour être fixée. Mais je dois reconnaître que le héros est loin d’être une caricature (contrairement à d’autres personnages de la série…), ce qui est appréciable.

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