Le rapport Lehman Brothers d’Anton R. Vulkas.
Vol 1 Sections I & II: Introduction, Executive Summary & Procedural Background; Section III.A.1: Risk
Vol 2 Section III.A.2: Valuation; Section III.A.3: Survival
Vol 3 Section III.A.4: Repo 105
Vol 4 Section III.A.5: Secured Lenders; Section III.A.6: Government
Vol 5 Section III.B: Avoidance Actions; Section III.C: Barclays Transaction
Vol 6 Appendix 1
Vol 7 Appendices 2 – 7
Vol 8 Appendices 8 – 22
Vol 9 Appendices 23 – 34
Le rapport Vulkas (11 Mega, clic + droit enregistrer sous…) sans les appendices.
Et aussi : Les Echos, Le Figaro, Le Nouvel Obs, Le Monde, The New York Times
Le nouveau patron de France Télécom a acheté, le 10 mars dernier, 50.000 actions France Télécom, à 17,69 € pièce, pour un montant total de 884.645€. Par les temps qui courent il est rare de voir un patron d’entreprise du CAC-40 acheter des actions de l’entreprise qu’il dirige. Cela montre que Stéphane Richard a suffisamment confiance dans l’avenir de France Télécom pour investir une partie de son patrimoine.
PhDx
lire le billetIl faut savoir rendre hommage à l’Autorité des Marchés Financiers. L’AMF, que nous avons parfois envie de rebaptiser l’Autiste des Marchés Financiers, vient en effet de publier une sanction claire et transparente à propos d’un manquement (délit est réservé à la justice pénale) d’initié dans l’affaire Du Pareil au Même. En général, quand on entre chez DPAM, c’est pour acheter des robes à fleurs, des pantalons pour des monstres de 12 ans max, ou des écharpes dont la durée de vie de deux à trois récrées.
Une fortune à investir
Quand Olivier Halley s’intéresse à DPAM, c’est pour de toutes autres raisons que la taille ou les couleurs des duffle coats pour petits et moyens. La famille Halley de Caen a fait fortune dans la grande distribution avec, entre autre, Continent. Le groupe cédé à Carrefour, en 1999, Olivier Halley a pris le chemin d’une Belgique fiscalement plus accueillante que la France. Il reconstitue là-bas un mini groupe familial avec la société holding Halley Family Office et plusieurs sociétés d’investissement, dont H Partners Distribution.
A l’automne 2007, la Société Générale Corporate & Investments Banking, la banque d’affaire de l’enseigne rouge et noire, lui apporte un dossier parfait: Du Pareil au Même. L’enseigne de vêtements pour enfants, créée en 1986, tourne bien: 6 millions de bénéfices pour 130 millions de chiffre d’affaires à l’époque des faits. La situation financière n’est pas mirobolante, mais la clientèle est jeune et se renouvelle puisque DPAM promet d’habiller les enfants de 0 à 14 ans. Enfin, n’essayez pas de traîner un garçon ou une fille de 14 ans dans un magasins DPAM. «Maiiiis çaaaaaaaa vaaaaaa paaaaaaas noooooon», sera à peu prêt la réponse de l’ado en formation.
La cible
Le 17 janvier 2008, la Société Générale CIB présente la cible idéale à Olivier Halley: DPAM. Le lendemain, celui-ci demande à un collaborateur de monter le dossier. Frédéric Gaspoz, conseiller et administrateur de Halley Family Office, a sa confiance et connaît la distribution. L’homme ne chôme pas, puisque le 31 janvier une réunion met en place l’intendance de l’OPA, le 1er février l’analyse de l’opération est approfondie, le 4 février on dessine le financement, le 12 février le rôle de la Société Générale CIB est défini, un contrat est signé le 21 février et le 10 mars, H Partners Distribution dépose un projet d’OPA amicale sur les titres DPAM.
En passant par le Liechtenstein
Le problème, c’est que pendant ce temps, Frédéric Gaspoz ne fait pas que de travailler sur le dossier. Il achète des actions DPAM. Entre le 24 janvier et 6 mars 2008, il ramasse sur le marché 18.286 actions pour lui-même qui lui permettront de faire une plus value de 284.313 euros. Il n’oublie pas sa famille pour laquelle il acquiert entre le 8 février et le 5 mars 24.598 actions pour une plus value de 373.480 euros. En opérant notamment à partir de comptes numérotés localisés au Liechtenstein, l’homme pense échapper aux enquêteurs de l’AFM. Raté, le 10 juin le gendarme de la Bourse ouvre une enquête qui vient d’aboutir à la publication sur le site de l’AMF d’une décision de la Commission des sanctions à l’encontre de Frédéric Gaspoz. L’homme de confiance, qui a reconnu les faits ayant «conscience d’avoir commis une erreur déontologique en opérant sur l’action DPAM à titre personnel» a été condamné à une sanction de 300.000€ et à une publication des faits.
PhDx
lire le billetThe Economist
Si le Real de Madrid est le premier club de football en Europe pour le chiffre d’affaires (401 M€), Chelsea FC, Arsenal FC et Liverpool FC passent devant si l’on considére ce que rapporte leur supporters. Source : Deloitte via The Economist.
lire le billetIl faut parfois lire des textes vides. Vides d’information et de sens. La décision de la Commission des sanctions publiée hier, jeudi 25 février 2010, par l’Autorité des marchés financiers (AMF) est de ce point de vue un exemple du vide sidéral qu’il est possible d’atteindre. Le titre du document donne le ton: «Décision de la commission des sanctions à l’égard de la société X, et de MM. A, B, C et D». Suivent 9 pages où la société X et/ou messieurs A, B, C et D sont épinglés sans aucun élément pour les identifier. Le secteur de l’entreprise? On peut lire: “[la société] (ci-après «X») est spécialisée dans […]. Elle produit notamment […]. Ses actions sont cotées au compartiment […] de l’Eurolist.
Que leur reproche-ton à A, B, C et D?
– en ce qui concerne la société X et M. A, avoir comptabilisé dans les comptes de la société X aux 30 septembre 2006 et 31 mars 2007, publiés les […] décembre 2006, […] juin et […] 2007, des subventions de recherche et de développement (ci-après «R&D») pour l’exercice 2006/2007, «qui n’étaient pas encore acquises en ce qu’elles n’avaient pas été autorisées par la Commission européenne», ce qui aurait permis de «majorer de 33,1% le poste comptable relatif aux subventions de recherche et de développement» ; – en ce qui concerne MM. D et C, avoir «permis la communication d’informations inexactes, imprécises ou trompeuses sur la situation financière de la société X» en «attestant et certifiant sans réserve la régularité des comptes de la société X aux 30 septembre 2006 et 30 mars 2007, tels que publiés respectivement au BALO du […] décembre 2006, au BALO du […] juin 2007 et dans son document de référence relatif à l’exercice 2006/2007, alors qu’en [leur] qualité de commissaire[s] aux comptes, [ils avaient] connaissance des anomalies comptables significatives».
Tout est fait pour que le lecteur n’y comprenne rien. Les noms sont gommés, les dates rayées et les fait trop précis effacés.
Puis vient la sanction:
[la commission des sacntion] décide de:
– mettre hors de cause MM. D et C;
– prononcer à l’encontre de la société X une sanction pécuniaire de 50.000 € (cinquante mille euros) au titre du manquement à la bonne information du public et du manquement tiré de l’absence de diffusion simultanée au public d’une information privilégiée;
– prononcer à l’encontre de M. A une sanction pécuniaire de 30.000 € (trente mille euros) au titre du manquement à la bonne information du public et du manquement tiré de l’absence de diffusion simultanée au public d’une information privilégiée;
– prononcer à l’encontre de M. B une sanction pécuniaire de 5.000 € (cinq mille euros) au titre du manquement tiré de l’absence de diffusion simultanée au public d’une information privilégiée;
– publier, dans des conditions propres à assurer l’anonymat des personnes physiques, la présente décision sur le site Internet de l’AMF et dans le recueil annuel des décisions de la Commission des sanctions.
Rapellons que la Commission des sanctions n’est pas une émanation de l’AMF. Elle est constituée pour l’essentiel de hauts fonctionnaires nommés par le ministère de l’Economie et des Finances et prononce des sanctions, pas des condamnations. En effet, si après avoir réalisé son enquête et prononcé des sanctions, la Commission estime qu’elle a des éléments délictueux ou criminels, elle se tourne vers le procureur de la République. En l’occurrence, si des épargnants ont été floué par les agissements de A ou B, D et C, ayant été innocentés si vous avez bien suivi, ils ne pourront par porter plainte, sinon contre X.
C’est une curieuse façon de faire que de sanctionner en catimini, entre quatre murs, entre soi.
PhDx
lire le billetCent jours de travail par an, mais 11h00 de travail par jour.
Les aiguilleurs du ciel en grève n’ont peut-être pas apprécié le Rapport 2010 de la Cour des Comptes.Les conclusions du chapitre les concernant, intitulé “La gestion du personnel de la navigation aérienne”.
“Plusieurs points peuvent être soulignés :
– les contrôleurs de la navigation aérienne ne travailleraient effectivement qu’une centaine de jours par an, pour autant qu’on puisse bien estimer ce chiffre;
– la durée de leurs journées excède sensiblement celle de leurs collègues européens, au risque d’un affaiblissement de l’attention, et la DGAC [Direction générale de l’aviation civile] refuse de remettre en cause cet « acquis social »;
– l’opacité persiste sur le suivi des présences, contrairement à ce qui est constaté dans les pays étrangers.
Au-delà des questions soulevées par un niveau de productivité extrêmement faible et qui progresse peu, ces pratiques sont surprenantes dans une activité vouée à la sécurité pour laquelle la transparence et le contrôle devraient être la norme.
La pratique des clairances est inacceptable. La volonté des syndicats de les conserver a conduit à des dispositifs qui ne sont pas à la hauteur des exigences de sécurité qui doivent prévaloir dans le contrôle aérien. La DGAC doit désormais se mettre au niveau des standards européens et renoncer, sans tarder, à ses pratiques opaques. Un contrôle effectif de la présence permettrait de gérer les pointes de trafic, en ayant recours aux heures supplémentaires, ce qui permettrait par ailleurs un pilotage plus fin et partant une réduction des effectifs.
Par ailleurs, la DGAC doit rapidement renoncer à la règle du travail « un jour sur deux » pour adopter des cycles de travail, semblables à ceux qui prévalent à Eurocontrol et qui voient alterner quatre jours de travail et deux jours de repos. De tels cycles permettent de limiter la durée des vacations qui est aujourd’hui excessive, compte tenu du stress induit par ce métier que la DGAC met, par ailleurs, en avant.
Quant à la démarche protocolaire, elle ne correspond que très partiellement, du fait notamment de son caractère asymétrique, à l’esprit
de la contractualisation que défend la DGAC. Le contre-exemple de la réorganisation du contrôle aérien en région parisienne montre qu’elle
échoue à l’utiliser pour des enjeux clés.
En tout état de cause, la Cour recommande qu’un lien plus fort soit fait entre les mesures indemnitaires et leurs contreparties, la mise en œuvre de ces dernières devant faire l’objet d’un suivi adéquat. Enfin, les protocoles devraient être conclus pour une durée plus importante quitte à les accompagner de mécanismes de sauvegarde, adaptant la mise en œuvre des mesures indemnitaires en cas de retournement du trafic aérien et de diminution des ressources qu’il apporte pour financer ces mesures.
La Cour considère donc qu’au-delà des pistes envisagées pour pallier ses principaux défauts, la question de la pérennité de la méthode
protocolaire doit continuer d’être posée.”
En clair, les magistrats se demandent comment justifier à la fois une centaine de jours de présence au nom de la concentration nécessaire et de la sécurité qui en découle et des vacations qui penvent dépasser 11h00 en une journée?
Le poète et le pognon.
Lu dans “Libération”, dit ou écrit par Jacques Higelin, poète et chanteur : L’humain avant le pognon.
«Ce que je vois, c’est que les richesses ne sont pas réparties comme il faut sur la planète. Je suis sûr que ça ne coûterait pas tant que ça de faire passer l’humain avant le pognon. De faire en sorte que les gens aient au moins le minimum décent pour vivre.
«Ce qui me fait mal, c’est qu’on fait d’abord payer cette crise aux gens qui en souffrent le plus. Moi, je crois qu’il y a une volonté du pouvoir politique (lui-même dépendant du pouvoir économique) que cela ne s’arrange pas, que les gens restent dépendants, qu’ils descendent le plus bas possible. J’y vois un mépris profond de sa part.
Je me souviens de Sarkozy disant : “Qu’est-ce que vous voulez que je vous donne ? Mes caisses sont vides !“ La suite a montré que c’était faux. La crise, pour les grands de l’économie mondiale, ça me fait bien rire. Ils n’ont pas changé leurs habitudes. Ils ont été les premiers à être soutenus par les Etats et ils recommencent à jouer avec du fric virtuel. Ce n’est pas leur problème qu’il y ait une partie de l’humanité qui souffre.»
Nous aussi nous sommes pour la paix et les gentils. Nous détestons les méchants.
PhDx
Image de une: alain.caperan via FlickrCC
1/ “Nous sommes très méfiants sur la sortie de crise : nous allons voir des entreprises qui vont mieux avec des reprises de bénéfices et le retour de stock-option tandis que l’emploi va peu progresser.”
2/ « Il ne peut y avoir d’issue durable à la crise sans une véritable politique industrielle. Depuis des décennies, l’industrie a été, dans les faits, rayée des priorités de l’action publique, au profit, notamment, de la finance.”
3/ “La France doit redevenir une grande puissance industrielle, relocaliser et non pas délocaliser”. Lorsque je pense qu’il n’y a plus que 25 % de production de Renault en France. Qui c’est qui en est arrivé là ? C’est bien la stratégie des socialistes et d’un président de Renault qui s’appelait monsieur Schweitzer.”
4 / “Soit, Total est en mesure d’apporter un projet précis et daté d’implantation de nouvelles activités, soit Total doit très rapidement redémarrer sa raffinerie de Dunkerque”.
5/ “Il s’agit de dénoncer les stratégies financières des multinationales et leur volonté unique d’augmenter les marges et les profits avec pour seule variable d’ajustement l’emploi et les droits sociaux. Nous voulons exprimer le fait que d’autres choix sont possibles en matière de politique industrielle.”
6/ “La raffinerie [Total] des Flandres c’est tout l’avenir économique du port de Dunkerque, de sa plate-forme logistique, de ses sous-traitants. Je veux m’entretenir avec le président de Margerie pour m’assurer qu’à aucun moment nous ne mettrons en péril l’activité économique et sociale du bassin de Dunkerque, que nous garantirons l’emploi des salariés de Total dont la non fermeture de la raffinerie et qu'(…) ils pérenniseront nos relations aussi avec les sous-traitants et avec l’activité du port de Dunkerque”.
7/ “Il a été dit dans le bureau de Christian Estrosi [le ministre de l’Industrie] qu’il y aurait une nouvelle activité, qu’il n’y aurait pas de perte d’emplois, pas de licenciements et que le site rouvrirait d’une manière ou d’une autre. Il faut que maintenant ça se fasse rapidement. (…) En tous cas je suis du côté de l’emploi, en l’occurence la CGT se bat pour l’emploi aujourd’hui.”
8/ “Il faut qu’il y ait une activité industrielle qui soit garantie à chaque salarié. Si ces garanties ne sont pas apportées, Philips ne peut pas fermer son activité”.
9/ “Il y a en permanence des délocalisations, ce ne sont pas des délocalisations brutales mais insidieuses, sur la durée (…). Les plans sociaux d’aujourd’hui sont le résultat des délocalisations d’hier. Les salariés ont transféré leurs compétences vers d’autres pays et plus tard on supprime leurs emplois en France.”
10/ “Si un véhicule est assemblé en France, mais que 2/3 des pièces sont fabriquées à l’étranger, j’appelle cela de la délocalisation masquée !”
11/ “La crise est peut-être un prétexte pour les dirigeants américains de Molex, que je vais rencontrer le 25 août. Ils ne peuvent pas brader cette entreprise.”
12 / “Cela fait trente ans que l’on veut nous faire croire que l’avenir, ce sont les services, la finance, l’économie virtuelle. Ce qui a fait la fierté de notre pays(…)”
13 / “(…) nous garantirons l’emploi des salariés de Total et la non-fermeture de la raffinerie.”
1/ A: Xavier Darcos, ministre du Travail. Le Monde (22/02/10). 2/ B: Mohamed Oussedik, en charge du dossier de la politique industrielle à la CGT, L’Humanité. 3/ A: Christian Estrosi, ministre de l’Industrie, lepoint.fr 02/02/2010. 4/ A: Christian Estrosi dans un communiqué le 22/02/2010. 5/ B: Carlos Moreira, de la Fédération CGT Métallurgie, nouvelobs.com (17.09.2009). 6/ A: Christian Estrosi, L’Alsace (22/02/2010). 7/ A: Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP. Boursorama (22/02/2010). 8/ Christian Estrosi La Tribune.fr ( 22/02/2010). 9/ B: Hervé Lasalle, porte-parole de l’Intersyndicale d’Alcatel-Lucent Le Monde.fr (28/07/09). 10/ A: Christian Estrosi. lerevenu.com (12/01/2010). 11/ Christian Estrosi JDD (02/08/2009). 12/ A: Christian Estrosi, Le Monde (22/02/2010). 13/ Christian Estrosi, dimanche matin, sur France Inter (21/02/2010).
PhDx
Le ministère du Travail a inventé le pilori numérique le jeudi 18 février, avant de le retirer le lendemain. Cela ressemblait à un immense mur de dénonciation des méchantes entreprises. Jeudi, 650 sociétés étaient inscrites sur une “liste Rouge” des entreprises pour n’avoir rien fait contre le stress au travail. L’avertissement était, si l’on ose dire, explicite :
«Figurent sur cette liste les entreprises qui ont répondu négativement au questionnaire du ministère et n’ont apporté aucun élément permettant de constater un engagement de négociation ou d’action sur le stress ainsi que toutes les entreprises qui n’ont pas demandé de mot de passe pour répondre au questionnaire ou n’ont pas validé ce dernier.»
Pas de réponse reçue, pas mot de passe demandé et la liste Rouge s’allongeait. Un peu expéditif, mais Xavier Darcos, avait prévenu: les entreprises de plus de 1.000 salariés avait trois mois pour signer un accord avec les organisations syndicales contre le stress au travail. Une date butoir avait été fixée par le ministère du Travail au 1er février. Passé ce délai, trois listes devaient être dressées: la Verte avec les entreprises qui avaient mis en place un dispositif anti-stress et signé un accord, la Orange avec celles qui avaient mis en route le processus et la liste Rouge avec celles qui n’avaient rien fait, rien discuté, rien rédigé.
Jeudi dernier, 650 sociétés, dont 18 en Alsace et 397 en Ile-de-France, étaient montrées du doigt. Parmi elles, SFR, Picard Surgelés, Ikea France, Veolia Transport, Orange, Nestlé Waters ou l’Agence France presse. En Orange, on pouvait trouver France Télécom, Décathlon ou Sony.
Et le lendemain? Plus une entreprise ni en Rouge ni en Orange. Que des vertueuses. Pourquoi un pareil revirement? «La liste avait vocation à évoluer. Il semble que beaucoup d’entreprises avaient été un peu négligentes et, de fait, nous avons reçu beaucoup de questionnaires ce matin, nous allons les examiner et nous mettrons à jour les listes, explique un porte-parole du cabinet de Xavier Darcos, un brin embarrassé. Nous avions dit que les listes allaient évoluer.» Evoluer, sans doute, mais peut-être pas à cette vitesse?
Plus de liste Rouge, plus de liste Orange, il reste encore une liste Verte concentrée sur Paris et alentours. L’Ile-de-France a en effet recensé 166 entreprises “Vertes”, mais pour le reste du territoire, cela semble maigrichon. Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Nord-Pas-de-Calais n’ont recensé qu’une vingtaine de sociétés, la Région Centre 2 seulement, le Limousin, la Franche-Comté, la Picardie, Champagne-Ardennes n’en comptent qu’une seule. La Corse et l’Auvergne affichent le score imbattable de 0.
La question est maintenant de savoir si des entreprises seront à nouveau inscrites sur la liste Rouge. C’est peu probable, tant la méthode paraît expéditive. Mais qui sait? A surveiller.
PhDx
lire le billetCompliqué de savoir ce que vaut un salarié en France, au Brésil, en Chine ou en Allemagne. Deux solutions: 1/ observer la planète de très haut avec la Banque Mondiale, l’OCDE ou le FMI, 2/ regarder par un trou plus petit. Vallourec, par exemple, a la bonne idée de décortiquer, dans son Document de référence 2008, le coût d’un salarié du groupe dans les différents pays où il est implanté. Le spécialiste des tubes, entre autre destinés à l’industrie pétrolière ou gazière, donne ainsi une image assez nette du prix de l’heure travaillée à travers la planète.
Salaire moyen (y compris intéressement, participation et charges sociales) (2008)
Etats-Unis 64.350€ -9%
Royaume-Uni 61.310€ -19%
Allemagne 58.060€ +7%
France 56.600€ +10%
Mexique 30.070€ +27%
Brésil 25.180€ +32%
Chine 8.860€ +32%
Temps de travail et heures supplémentaires (2008)
France 1.578heures (1527h + 51h)
Allemagne 1.759 heures (1564h + 195h)
Royaume-Uni 1.735 heures (1687h + 48h)
Etats-Unis 2.21O heures (1856h + 354h)
Brésil 2.067 heures (2019h + 48h)
Mexique 2.488 heures (2264h + 224h)
Chine 2.522 heures (2016h + 506h)
Coût de l’heure travaillée (2008)
Chine 4€
Mexique 12€
Brésil 12€
Etats-Unis 29€
Allemagne 33€
Royaume-Uni 35€
France 36€
Source: Vallourec, Document de référence 2008. Page 174 et suivantes.
Ces chiffres ne donnent pas d’indication sur les niveau de vie des salariés brésiliens ou chinois. Ils donnent en revanche une idée de l’avantage compétitif de ces pays quand il s’agit de produire des biens qui seront importés en Europe. Le consommateur pesant sur les prix de vente et in fine sur les coûts de fabrication. Si la Chine est devenue l’usine du monde, c’est évidemment parce qu’elle affiche un coût horaire inférieur ou proche de 4€ de l’heure.
PhDx
lire le billetDans la série l’automobile marche sur la tête Le Figaro souligne que l’industrie automobile a détruit 54.000 emplois en 2009, que Renault a perdu 3,1 Mds€, que PSA Peugeot Citroën a affiché une perte de 1,2 Md€, que leur production (1,5 million d’exemplaires) en France a baissé de 15,3 % et qu’elle est deux fois moindre que celle de 1999. Ajoutons que la balance commerciale de voitures assemblées est négative de 7,4 Mds€ et que, dans le même les ventes ont atteint un record en 2009 : 2,268 d’immatriculations.
Vendre plus de voitures, se traduit donc par des pertes financières, une production Made in France en baisse, une balance commerciale déficitaire et des suppressions d’emplois.
Dans une interview accordées aux Les Echos, Christian Estrosi annonce qu’il veut se battre contre cette logique: “Désormais, place au volontarisme politique.” Opposant le discours politique au “réalisme économique” il assure: “Il n’est pas normal que BMW produise 65 % de ses voitures en Allemagne et que Renault n’en produise que 25 % en France.” Il y a précisément des raisons qui expliquent ce décalage. La “petite” BMW, la 116i, coûte 23.900€, quand la Twingo de base est à 7.990€. Dans le haut de gamme l’écart laisse rêveur 51.450€ pour une Espace super équipée, 148.811€ pour un cabriolet M6. Il n’est pas sûr que la comparaison soit bien choisie.
Le ministre de l’Industrie va avoir fort à faire dans les mois à venir puisque, selon un rapport cité par Le Figaro et qu’il aurait sur son bureau, la filière automobile s’apprêterait à supprimer entre 40.000 et 50.000 emplois en 2010 et 2011.
PhDx
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