Il faut amener le pavillon français de l’orgueil national : EDF n’est plus en mesure d’approvisionner la France en électricité en toute indépendance. C’est parce que notre industriel ne fonctionne pas correctement que la Bretagne ou la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, risquent le “black out”. Pas à cause du froid.
La capacité installée est de 96.615 MW. Le nucléaire représente 66% de ce total soit : 63.000 MW. Viennent ensuite l’hydraulique (20.000 MW) et le thermique (13.000 MW). Le reste est négligeable. La difficulté est évidemment qu’une centrale nucléaire n’est pas toujours disponible. Les exigences de sûreté imposent de stopper la centrale au moindre incident. Three Miles Island et Tchernobyl ont permis à tout le monde de mesurer la fragilité d’une centrale nucléaire.
L’exigence de sûreté est telle que les exploitants de centrales nucléaire de la planète s’échangent des informations et en premier lieu le taux de disponibilité de leurs installations en dehors des périodes normale de travaux. Le dernier rapport de la World association of nuclear operators (Wano) montre que la maîtrise de l’outil nucléaire ne cesse de s’améliorer puisque le taux de disponibilité atteignait 77% en 1990 pour s’établir autour de 86% depuis l’an 2000. Et il ne s’agit pas de mesurer les performances de la crème du nucléaire. Non, tous les pays qui exploitent une centrale nucléaire sont là. On trouve la Bulgarie et la très flippante centrale de Kozlodui, l’Arménie ou le Kazakhstan.
A 86% de disponibilité EDF pourrait fournir 54.000 MW et être, avec l’apport des autres sources d’énergie nous serions dans une situation moins inconfortable avec 87.000 MW disponible. Avec 78% nous nous retrouvons loin du compte et très loin des 92.4000 MW du pic de demande enregistré le 7 janvier 2009. La France se retrouve donc à importer de l’électricité pour faire face : 7.300 MW jeudi soir (17/12/09), 5.500 MW mardi (15/12/09) et 4.400 MW la veille. La limite physique du réseau est situé aux alentour de 9000 MW! Les importations deviennent endémiques. Le 19 octobre la France avait ainsi acheté 7.711 MW à l’étranger.
Alors comment font les meilleurs? Constellation Energy par exemple. Ce producteur américain d’énergie dans lequel EDF a pris une participation minoritaire, peut servir de modèle. Ses trois centrales nucléaires situées dans l’Etat de New York et dans le Maryland affichent des taux de disponibilité supérieur à 90%. Une tranche, Ginna nuclear power plant, affiche même un incroyable 100%.
Toute la difficulté pour EDF est d’inverser la pente. Il faudra en effet plusieurs années pour revenir à 80% de disponibilité et espérer atteindre la moyenne mondiale de 83%, sans sacrifier la sûreté nucléaire. Henri Proglio, le nouveau président d’EDF, a récemment déclaré lors d’une audition à l’Assemblée nationale qu’il voulait faire remonter le taux de disponibilité à 85% en trois ans. Un taux proche de la moyenne qui ne réglera pas tout mais permettra d’être plus à l’aise face au froid.
PhDx
C'est bien intéressant tout ça. Mais, où se situe le problème ?
Et que reproche-t-on à EDF ? la disponibilité de l'outil nucléaire (le fameux 78%) ? ou un problème de taux de production trop bas (86 000MW) ?
Dans les 2 cas, si M. Proglio peut inverser cette pente je serai content qu'il gagne bien sa vie !
Marc