Et si, en 2013, on se sortait la tête du guidon? C’est la tendance prônée par un mouvement américain intitulé “Slow Web”. Son ambition? Etre l’antithèse du temps réel en ligne, des moteurs de recherche et autres services Web qui répondent aux requêtes de façon instantanée. “En fin de compte, la philosophie derrière ce mouvement, c’est que chaque personne devrait avoir une vie” et “ne pas être esclave” du temps réel, résume le manifeste du Slow Web.
Jusqu’à présent, il n’y avait que deux possibilités:
1. je suis déconnecté, et donc en dehors du réseau.
2. je suis connecté et mon attention est mobilisée par le flux d’informations en temps réel.
La troisième voie serait donc:
3. je ne suis pas connecté tout le temps mais suis quand même au courant de ce qu’il se passe sur le réseau.
En ligne, quelques initiatives éditoriales surfent sur cette troisième option et montrent que le “live” n’est pas la seule Bible du journalisme numérique. Se développent ainsi des services qui donnent à voir le meilleur de l’actu, la “curation de la curation”, se développent, et ne référencent que les contenus les plus cités sur les réseaux sociaux. C’est le cas de News.me et de l’application Undrip, qui calme avec humour les ardeurs de ses utilisateurs (“bridez vos élans”, “gardez votre pull”) le temps que la sélection s’opère. Quant à The Atlantic, il a regroupé ses meilleurs articles de l’année 2012 dans un ebook, à lire au calme. Plus radicale, cette application gratuite pour Mac, Self Control, bloque l’accès à une liste de sites Web de son choix (mails, Facebook, Dailymotion, etc.), pendant une période limitée, de 15 minutes à 24h.
Calmez le jeu
En France, Slate (sur lequel ce blog est hébergé) veut réfléchir avant de faire de l’actualité chaude mais à J+1 ou plus. Le Huffington Post a lancé une newsletter appelée “on refait l’actu du week-end” pour ceux qui se seraient déconnecté en fin de semaine et auraient besoin d’un rattrapage. Rue89 proposait la même chose, jusqu’en juillet 2012: il s’agissait d’un long papier publié le samedi qui récapitulait les temps forts de l’actualité survenus dans la semaine, entre le lundi et vendredi. Etait-ce le jour de publication? Le format? Toujours est-il que cela ne marchait pas tant que cela, regrette Pascal Riché, rédacteur en chef de Rue89, qui pointe les chiffres: un peu plus de 6.000 clics par “rattrapage de l’actu” quand les autres contenus du site peuvent obtenir 50.000 clics.
Pourtant, la lecture en différé est une réalité pour les consommateurs d’informations, qui mettent de côté des contenus pour les lire plus tard grâce à des outils comme Pocket. “Il n’y a pas de problème à lire demain les informations d’hier”, tranche le journaliste américain Peter Laufer, cité sur Slow News Movement, un site lancé par la journaliste française Marie-Catherine Beuth, qui réfléchit à l’Université de Stanford sur la question suivante: comment “adapter les informations au temps que l’utilisateur a, ou n’a pas”?
Lecteurs et journalistes branchés sur du 5.000 volts
Mais pour la plupart des sites d’informations généralistes, retirer les doigts de la prise s’avère compliqué. Le tempo de l’information n’a jamais cessé de accélérer, et cela s’est encore amplifié à la naissance des réseaux sociaux, réduisant à un clignement d’oeil le laps de temps entre l’arrivée d’un événement et son écho en ligne. Or ce règne de l’information en temps réel n’est pas une création ex-nihilo des journalistes, c’est une demande de l’audience, habituée à prendre son téléphone en main, en moyenne, entre quarante et quatre vingt fois par jour, pour savoir ce qu’il y a de nouveau.
“Donner l’info quand elle arrive, cela fait partie de notre ADN”, rappelle Aurélien Viers, directeur ajoint de la rédaction du Nouvel Obs. Ce mardi 15 janvier, “les 7.500 postes supprimés de Renault, on ne peut pas en faire l’impasse. La mort du cinéaste Nagisa Oshima non plus.” C’est même un contrat tacite entre l’éditeur et l’audience: offrir les dernières informations disponibles au lecteur, au moment où celui-ci se connecte.
Mosaïque de temporalités
Or s’il y a une prime au premier sur l’info, il y a aussi une prime à l’originalité en ligne. En témoigne le salut unanime du projet du New York Times, Snow Fall, qui raconte l’aventure de seize skieurs pris dans une avalanche. Un contenu à la narration efficace, qui a obtenu en quelques jours 3.5 millions de pages vues, avec des lecteurs scotchés sur cette histoire pendant 12 minutes en moyenne. Une durée considérable.
De plus en plus, les rédactions s’organisent pour que le temps de la réactivité cohabite avec d’autres temps, plus lents. “On a deux jambes, une jambe droite, l’actualité chaude, et une jambe gauche, qui concerne des sujets plus magazines”, reprend Aurélien Viers. “On doit être suffisamment forts pour trouver l’équilibre entre couvrir une information urgente, rebondir sur l’information et l’expliquer. Bref, il y a en fait trois temps: le temps de la réactivité, le temps de l’explication de l’information qui vient de tomber, et enfin, le décalé”.
Piquer un sprint et courir un marathon à la fois
Il ne s’agit donc pas d’arrêter le temps réel mais de naviguer entre l’un et l’autre, et produire des types de contenus adaptés à des habitudes variées – et des connaissances de l’actualité différentes selon qu’on est très connecté, moyennement connecté, ou pas du tout.
En termes d’organisation rédactionnelle, cela signifie bénéficier d’une équipe assez grande pour qu’elle comporte à la fois des sprinteurs, des marathoniens, et des coureurs de relais. “Quand on essaie de décélérer, d’enquêter pendant une semaine sur les pilules de troisième ou quatrième génération, il ne faut pas se laisser déborder par les urgents”, dit encore Aurélien Viers. Or les urgents, et l’actualité en général, on ne la contrôle pas.
Autre problème, paradoxal: les journalistes, habitués à faire de la veille en ligne et à réagir au quart de tour, se sentent parfois démunis lorsqu’ils ont soudain la possibilité de passer deux jours sur un format plus long. “Au final, on reçoit assez peu de propositions de sujets qui nécessiteraient une semaine de travail en dehors du flux alors qu’on essaie d’encourager nos journalistes à le faire”, soupire un responsable.
Avez-vous pris la résolution de tempérer votre addiction au temps réel? Dites-le dans les commentaires ci-dessous, sur Facebook et sur Twitter, merci!
Alice Antheaume
lire le billetUn journaliste a-t-il le droit de publier sur Twitter une photo de sa rédaction presque déserte, en visant ses collègues qui ne sont pas au travail dès potron-minet? Peu de rédactions françaises l’interdisent. Ou disons plutôt: peu de rédactions estiment qu’elles ont besoin de l’interdire tant cela leur semble évident qu’on “ne balance pas sur les horaires d’arrivée des journalistes de sa propre maison devant la terre entière”. Certes, Twitter n’est pas la terre entière, mais c’est quand même plus de 3 millions de personnes, selon une récente étude de Semiocast.
Lorsque le cas se présente, les directions se révèlent perplexes. A la rédaction du Nouvel Observateur, ce cas est survenu. “Je ne vois pas en quoi tweeter la photo du plateau, donnant l’impression que la rédaction est vide, alors qu’il y avait des journalistes qui travaillaient, aurait pu être drôle. Même au troisième degré”, me confie Aurélien Viers, rédacteur en chef du NouvelObs.com. “Cela peut être mal interprété, et a été mal interprété”. De fait, un autre journaliste du Nouvel Observateur a riposté aussitôt, également sur Twitter, en saluant la “pointeuse”. Ambiance.
“Je ne pensais pas que cela arriverait, nous n’avons jamais eu aucun souci”, reprend Aurélien Viers. “Aucun journaliste ne tweete sur son canard ou sa direction en les critiquant, c’est enfoncer des portes ouvertes, mais il fallait que cela soit précisé”. Il a alors envoyé un email à son équipe, rappelant quelques règles simples et de “bon sens” sur l’utilisation de Twitter par les journalistes, dont il s’explique dans cette tribune publiée sur WIP.
Or ce qui est le bon sens pour les uns ne l’est pas toujours pour les autres. Et c’est toute l’ambiguïté de l’appréciation de ce qui est “évident”. Alors faut-il l’expliciter via une charte, ou un “règlement intérieur”, comme l’appelle Eric Mettout, rédacteur en chef de lexpress.fr? “Comme si, parce que nous nous exprimons sur Twitter ou Facebook en notre nom, nous y oubliions notre carte de presse et les comportements qui y sont attachés et dont nous sommes abreuvés depuis l’école”, regrette-t-il. Faut-il aller jusqu’à demander aux journalistes de ne pas dénigrer leur direction en public? Lorsque Anne Lauvergeon a été annoncée à la présidence du conseil de surveillance de Libération, les journalistes de ce titre ne se sont pas privés de marquer leur désapprobation sur Twitter.
Journalisme et réseaux sociaux en ménage
Si les rédactions anglo-saxonnes ont la culture de la charte et documentent les droits et devoirs de leurs journalistes, les rédactions françaises n’ont pas ce réflexe, craignant sans doute d’entraver la liberté de ton de ses journalistes ou de devoir, pire, réactualiser les règles en permanence en fonction des cas rencontrés. Surtout, elles ne veulent pas freiner les enthousiasmes de ceux qui tweetent et participent ainsi à la visibilité de leur titre en dehors des pages et colonnes traditionnelles.
La véritable raison d’une charte sur les réseaux sociaux, c’est d’assurer le prolongement des devoirs journalistes (pas de diffamation, pas d’atteinte à la vie privée, etc.) prévalant sur les publications traditionnelles (sites Web, journaux) aux publications annexes (blogs, Twitter, Facebook, lorsque les comptes sont ouverts). Car un journaliste l’est 24h/24, quel que soit l’endroit d’où il parle.
France Télévisions a, de son côté, écrit une charte des antennes. “La charte de France Télévisions est plus subtile que ce que l’on a bien voulu en dire, détaille Bruno Patino, directeur général délégué au numérique, également directeur de l’Ecole de journalisme de Sciences Po. Twitter n’est pas au centre de la charte. Celle-ci prend seulement en compte un fait avéré: il n’est pas possible d’avoir sur les réseaux sociaux deux identités, une privée et une professionnelle, qui soient imperméables l’une à l’autre. En clair, il ne faut pas dire des choses sur tweeter que l’on n’assumerait pas à l’antenne. Notre crédo, c’est “think before your tweet”, réfléchissez avant de tweeter.”
Le Nouvel Observateur a aussi une charte, créée en 2004, et révisée en 2010, qui concerne l’ensemble des devoirs des journalistes, et non l’utilisation spécifique des réseaux sociaux. Mais Aurélien Viers laisse la porte ouverte: “il faut l’envisager, d’autant que les 130 journalistes du titre vont davantage utiliser leurs comptes Twitter et Facebook” dans les mois à venir.
En ligne ou hors ligne, même combat
Quant à l’AFP, elle est en train d’en élaborer une, dont la première partie concerne la vérification du matériel trouvé sur les réseaux sociaux, la deuxième partie devant s’attaquer à ce que les agenciers peuvent publier, ou non, sur Twitter et Facebook. En préambule, m’explique François Bougon, journaliste à l’AFP, “on va rappeler que les journalistes sont encouragés à être présents sur les réseaux sociaux (veille, recherche d’infos, etc.) et que leur présence n’est pas différente de celle dans le monde réel et elle doit continuer à être guidée par les mêmes droits et devoirs tels qu’ils sont consignés dans des textes fondateurs comme par exemple la déclaration des droits et devoirs des journalistes, adoptée à Munich en 1971”.
De même, le SNJ, le Syndicat National des Journalistes, a également mis à jour, le 5 juillet 2011, son code de conduite et s’attaque à l’instantanéité: “la notion d’urgence dans la diffusion d’une information ou d’exclusivité ne doit pas l’emporter sur le sérieux de l’enquête et la vérification des sources.” Façon de calmer la course au premier tweet.
Enfin, à l’Ecole de journalisme de Sciences Po, où je travaille, nous avons écrit une charte, en vigueur depuis la rentrée scolaire 2010, pour que les étudiants suivent les mêmes règles journalistiques, qu’ils produisent des contenus pour un site Web d’infos, sur une page Facebook, sur un compte Twitter, dans un journal télévisé ou un flash radio.
Les règles des rédactions anglo-saxonnes
Pour finir sur ce sujet intarissable, voici quelques uns des mots d’ordre observés dans différentes rédactions à l’étranger.
“Le message est simple: ne soyez pas stupide”, demande Alan Murray, l’éditeur du Wall Street Journal. Si vous couvrez la politique, vous n’allez pas tweeter que vous venez de voter pour John McCain. Si vous êtes Bob Woodward et que vous allez rencontrer Gorge Profonde dans un garage, vous n’allez pas le fanfaronner sur Twitter. Le problème, dans les grosses organisations comme le Wall Street Journal, c’est qu’il y a inévitablement des gens qui font des choses stupides, et d’autres gens du titre qui estiment que, s’il y a des gens qui font des choses stupides, il faut tenter de codifier la stupidité.”
“Les journalistes du Washington Post doivent savoir que, quel que soit le contenu qui leur est associé sur les réseaux sociaux, celui-ci est considéré comme l’équivalent de ce qui peut apparaître à côté de leur signature, sur le site Web ou dans le journal.”
Dans ses règles à tenir sur les réseaux sociaux, la radio américaine NPR énumère plusieurs points, donc celui-ci: “tout ce que vous écrivez ou recevez sur un réseau social est public. Toute personne ayant accès au Web peut accéder à votre activité sur les médias sociaux. Et même si vous êtes attentif à essayer de séparer professionnel et personnel, en ligne, les deux s’imbriquent”. Et plus loin: “vous devez vous conduire en ligne en pensant à ce que votre comportement et vos commentaires (…). Autrement dit, conduisez vous en ligne comme vous le feriez en public.”
A la question “quand puis-je tweeter?”, répertoriée dans sa charte, Reuters répond: interdit aux journalistes de l’agence de poster un scoop sur Twitter. Toute information exclusive doit d’abord être publiée dans le fil de dépêches. Logique, puisque Reuters a un modèle économique qui repose notamment sur l’achat d’informations par des clients, lesquels verraient d’un mauvais oeil le scoop publié sur une plate-forme accessible à tous, sans abonnement. En revanche, il est possible de retweeter un scoop quand c’est celui de quelqu’un d’autre, reprend Reuters, dans son manuel.
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Alice Antheaume
lire le billetW.I.P. demande à des invités de donner leur point de vue. Ici, Aurélien Viers, rédacteur en chef au NouvelObs.com, explique pourquoi il a envoyé, à ses équipes, un email sur l’utilisation journalistique de Twitter.
Twitter et les journalistes? Une belle histoire. A croire que les fondateurs ont forgé un service de micro-blogging sur mesure pour la profession.
En mode passif, le réseau social sert d’outil de veille, d’alertes, et comme agrégateur de flux d’informations. On suit en temps réel des médias, des hommes politiques, des sites d’infos, des blogs, etc.
En mode actif, ce couteau suisse peut aussi être utilisé comme moyen de diffusion par le reporter, qui délivre des infos, souvent depuis son smartphone, par tranche de 140 caractères.
Enfin, le réseau permet de rechercher des contacts (interlocuteurs, spécialistes, etc.), d’entrer en relation avec eux – comme avec le reste du monde – et d’établir un dialogue en direct entre le journaliste et le public.
En bref, Twitter = veille + information + communication + discussion.
Là où les rédactions permettaient aux journalistes de s’exprimer dans un format défini et limité (une page dans le journal, un reportage dans une émission de radio), Twitter permet aux journalistes de s’exprimer avant, pendant, après le bouclage. Jour et nuit.
Comme ils le veulent? Oui. Les journalistes se sont appropriés le réseau. Chacun à leur manière. Certains ne diffusent que des infos sur leur secteur d’’activité, par exemple, et partagent leur veille. D’autres recherchent des témoins. D’autres encore débattent sans fin de l’actu. Beaucoup en rigolent. Et puis, certains font tout cela à la fois: veille, information, discussion, débat, humour.
Tout dépend de la couleur que vous annoncez dans votre biographie, ces quelques lignes que l’on écrit à côté de la photo de son profil. Et si c’était le contrat de lecture que vous passez avec ceux qui vous suivent – vos followers?
On peut être journaliste Web et ne pas s’empêcher de plaisanter de temps en temps. Ce que fait très bien Alexandre Hervaud, qui se présente sur son profil comme “journaliste en quasi-vacances. CECI N’EST PAS UN COMPTE (trop) SERIEUX”.
Moins abruptement, certains glissent aussi à leur audience qu’ils manient le second degré. Nicolas Filio, par exemple, rédacteur en chef adjoint de Citizenside, affiche son “amour pour la langue française” quand la moitié de ses messages sont écrits en anglais.
L’ironie, le second degré, l’humour transpirent dans les articles à la française. Alors, les bâillonner sur Twitter?
Un journaliste ne peut oublier qu’un tweet, même écrit en une seconde, ne peut colporter des éléments non vérifiés. D’autant que, hormis ceux qui perdent toute retenue, le journaliste sait que cet espace, Twitter, est public, voire grand public, avec plus de 3 millions d’inscrits en France.
Au sein de son média, dans son service, lors des conférences de rédaction, le journaliste discute avec ses collègues. Ceux-ci s’interpellent et s’opposent parfois. C’est plus que normal. C’est nécessaire. Mais s’en prendre à son propre média, ou critiquer sa direction? Cela peut bien sûr arriver, mais ces séquences n’ont pas vocation à se retrouver déballées à l’extérieur de la rédaction. Il en va de même sur Twitter.
C’est pour rappeler ces quelques règles élémentaires et de bon sens (voir à ce sujet le très intéressant billet d’Eric Mettout, le rédacteur en chef de lexpress.fr) que j’ai adressé un email au service Web du Nouvel Observateur. Un message repris in extenso (sans m’avoir contacté) par Télérama.fr, puis évoqué dans un article du Monde.
Avec ou sans charte d’utilisation des réseaux sociaux (le Nouvel Observateur a une charte de déontologie, mais pas de charte relative à ce que les journalistes ont le droit ou pas d’écrire sur Twitter ou Facebook, ndlr), les journalistes laissent transparaître leur personnalité sur les réseaux sociaux – continuons ainsi.
Les surréalistes ont beaucoup cité le vers d’Arthur Rimbaud – il faut absolument être moderne. Sur Twitter, nouvel espace d’expression, où tout reste à expérimenter, journalistes, restez vous-mêmes. Il faut absolument être non terne.
Aurélien Viers