Liens du jour #7

Qui va faire de la pub pendant le Superbowl, diffusé dans la nuit dimanche à lundi? Pepsi a dit non. Et si Google prenait la place? (Cnet)

Rebecca Flint, 14 ans, est le nouveau phénomène du Net, avec pas moins de 8 millions de vues sur l’une de ses vidéos (Guardian)

Paul Buchheit, le créateur de Gmail, qui bosse maintenant pour Facebook, dit que “ce sur quoi il travaille n’a rien à voir avec l’email“. Signe des temps? (Mediafile, un blog Reuters)

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Les applications du Monde et de Libé sur l’iPhone

L’application du Monde

Date de création: novembre 2008
Coût: gratuit
Nombre de téléchargements: 1,3 million de fois
Taux d’ouverture: entre 200.000 et 250.000 consultations quotidiennes.

L’application de Libération

Date de création: novembre 2009
Coût: gratuit pour l’application mais payant pour avoir le journal en PDF sur mobile (0,79 euro pour 24h, et 3,99 euros pour une semaine)
Nombre de téléchargements: 400.000 fois
Taux d’ouverture: 30.000 consultations quotidiennes.

>> Lu dans Les Echos, le 5 février 2010, sous le titre «Les Français commencent à lire leurs journaux sur l’iPhone»

AA

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Huis trop clos?

Une «Ile de la Tentation Web», peut-on lire ici. Pire, une «farce», lit-on là. L’expérience Huis clos sur le Net, lancée par les Radios francophones publiques (RFP) lundi 1er février, suscite l’incompréhension des internautes et… des journalistes Web. Qui ne les ont pas pour savoir et montrer qu’on pouvait s’informer — aussi — avec les réseaux sociaux.

abikerhuisclos

Le principe? Cinq journalistes radio, «enfermés volontaires» dans une ferme du Périgord – moins enneigée qu’un chalet en Suisse et moins cher qu’une cabane au Canada – pendant cinq jours, allaient tester ce veut dire dire s’informer uniquement sur Twitter et Facebook (1). Sans autre source d’informations. Ni journaux, ni télé, ni radio, ni accès aux dépêches d’agences.

«L’idée est née collectivement lors d’une commission des Radios Francophones Publiques (RFP), en avril 2009, où il y avait notamment les directeurs de France Inter et de France Info», me raconte Françoise Dost, secrétaire générale des RFP. «On se posait plein de questions sur l’importance grandissante de ces réseaux. Y trouve-t-on la même information que dans les médias traditionnels? Quelles informations émergent plus que d’autres? Comment se construit la perception de l’actualité par les utilisateurs de Twitter et de Facebook? Alors on s’est dit que, pour avoir des réponses, il fallait organiser une vraie expérience, grandeur nature, où les participants seraient à la fois coupés de leur monde professionnel et familial.»

Le tollé

Aussitôt Huis clos sur le Net inauguré, les membres du réseau Twitter — toujours prompts à se défouler comme dans une cour de récréation — se sont amusés à écrire que Michel Sardou était mort, pour voir si la fausse information parviendrait à être crédible auprès des cobayes. Lesquels ont repéré sans mal le piège, puisque les messages parlant du soi-disant décès du chanteur était accompagné du mot-clé #huisclosnet.

Ensuite, cela a été une succession d’incompréhensions. «Est-ce que les journalistes embrigadés dans l’expérience ont le droit de cliquer sur les liens postés sur Twitter et Facebook?» A cette question, la réponse a tardé à venir. «On peut par exemple cliquer sur un article du Monde.fr si le lien est posté sur Twitter, mais une fois sur l’article, on n’a pas le droit de naviguer sur le site du Monde.fr (ni aucun autre site d’info, le temps que dure l’expérience, ndlr)», m’a expliqué l’un des participants. Une règle qui en a surpris plus d’un. S’empêcher de cliquer sur les liens est une aberration: la toile constitue avant tout une formidable machine à «contextualiser», via des liens entre des pages, entre des sites, dans un espace connecté et interconnecté en permanence. Françoise Dost reconnaît que le projet est un «labo dont les conditions ne sont pas celles de la vie». Etrange laboratoire…

Tout dépend de qui l’on suit

L’autre limite de l’exercice, c’est que la qualité des informations recueillies sur Twitter et Facebook dépend de la communauté des cinq participants sur ces deux réseaux. Autrement dit, dépend de qui sont leurs amis sur Facebook, et leurs «followings» sur Twitter. S’ils ont par exemple des amis ou des émetteurs d’infos soucieux de donner sur ces réseaux des infos utiles et variées, qui datent de moins de 24h, ils auront un aperçu de l’actualité du jour. Anticipant cet aspect, les candidats ont «défollowé» (retiré) de leur Twitter les comptes de médias avant de débuter le programme, arguant qu’il «faut bien se donner une limite». «Sur Twitter, la perception et le décodage du monde dépendent beaucoup des membres du réseau, dit Janic Tremblay, l’un des cinq journalistes. Ceux que vous suivez influencent votre compréhension du monde. C’est comme la télé. On n’est pas informé de la même façon en regardant CNN que Fox News. C’est l’avantage et l’inconvénient de Twitter. Le choix. Infini.»

Un constat qui a dérouté les utilisateurs de longue date des réseaux, habitués à utiliser les réseaux pour deux raisons au moins: 1. pour avoir des informations avant les médias traditionnels, comme lors de la mort de Michael Jackson, en juin 2009, ou plus loin, pendant les attentats de Mumbai, en Inde, en octobre 2008. 2. Pour interagir avec les autres, en fonction de centres d’intérêts communs.

«Le but de l’expérience n’est pas de prouver que l’information que l’on trouve sur les réseaux est juste ou pas, reprend l’un des participants. Mais de juger de l’importance qui est donnée à telle ou telle info sur les réseaux sociaux. Maintenant, je sais ce que les internautes plébiscitent, quand avant, je savais seulement ce que les auditeurs plébiscitaient…»

Quant à Françoise Dost, elle assure vouloir tirer «sérieusement» les leçons – sociétales, journalistiques, etc. de cette expérience ultra médiatisée. On ne sait pas si, après cela, les journalistes des Radios Francophones Publiques seront incités à détenir des comptes Twitter et Facebook pour y faire de l’information autrement, comme c’est déjà le cas dans certaines rédactions, et bientôt à l’AFP. Mais Françoise Dost le promet: «Ce n’est qu’un début». Préparez-vous à Huis clos sur le Net 2. Avec le droit d’utiliser vraiment Internet, cette fois?

Alice Antheaume

(1) Selon une récente étude de Nielsen, le temps passé sur les réseaux sociaux a augmenté de 82% entre décembre 2008 et 2009. Rien qu’en France, les internautes consacrent en moyenne 4h04 chaque mois à surfer sur ces réseaux.

Image du studio du huis clos par David Abiker

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Depuis Oxford…

“Moins de journalistes couvrent moins de sujets sur moins de pages”. Tel est le constat qui inaugure le rapport intitulé La Reconstruction du journalisme américain. Ce sera l’un des thèmes débattus lors de la conférence “The changing business of journalism and its impact on democracy”, organisée par Reuters Institute for the study of journalism et qui se tient les 4 et 5 février 2010.

Parmi les intervenants de cette journée, figurent Nicholas Lemann, directeur de l’école de journalisme de la Columbia, à New York, Paul Starr, professeur de sociologie et des affaires publiques a l’université de Princeton, David Lévy et John Lloyd, de Reuters Institute, ainsi que Robert Picard, de l’Université de Jönköping, en Suède, et Bruno Patino, directeur de l’école de journalisme de Sciences Po.

Le tout sera live-tweeté sur @alicanth et @brunopatino

MISE A JOUR: Du fait de  l’absence de Wifi et même de réseau téléphonique sur les lieux de la conférence, le live-tweet est tombé à l’eau. Compte-rendu à venir…

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L’état d’esprit du papier

W.I.P. demande à des invités de donner leur point de vue. Ici, Jean-François Fogel, consultant et Professeur associé à Sciences Po, en charge de l’enseignement du numérique à l’école de journalisme.

Sept questions, posées au terme d’une présentation d’Eric Scherer, en disent plus long qu’un discours sur les attentes des journalistes dans les groupes de presse produisant pour l’essentiel sur papier.

On connaît Eric Scherer, chargé de la stratégie à l’Agence France-Presse. Son blog, Mediawatch, scande les tourments de la presse au tournant du numérique. Son ton, lucide et donc préoccupé, est le même quand il parle, comme c’était le cas mercredi 3 février 2010, dans la réunion interne d’une trentaine de collaborateurs d’un groupe de journaux du sud de la France. “Context is king” explique Scherer et son auditoire lui répond avec sept questions, pas une de plus, qui résument les attentes actuelles des troupes de l’imprimé.

1. Résignation: “D’où est-ce qu’on saute?” (La réunion se déroule au troisième étage d’un bâtiment) – on est au creux de la vague et c’est forcément le moment le plus dur, répond l’orateur.

2. Résistance: “Pouvez-vous imaginer qu’il existe un socle dur où le journalisme imprimé pourra résister sans que le numérique emporte tout?” – réponse positive sous condition que le papier offre de la rareté.

3. Défense du statut: “Qu’est-ce qui définit l’identité du journaliste à l’ère de la participation de l’audience: son titre, son comportement, son activité, sa position professionnelle?” – on peut défendre le statut du journaliste, dit Scherer, si on combine l’humilité et la transparence dans la façon de se présenter à l’audience.

4. Quête du modèle économique: “Avez-vous des modèles de sites payants qui ont réussi?” – les niches, notamment économiques (Financial Times, Wall Street Journal), nourrissent une réponse où revient le mot “rareté”.

5. Messianisme technologique: “Dans combien de temps arriveront les tablettes couleur d’encre électronique, à la fois bon marché et peu coûteuses en énergie?” – deux ans, peut-être moins.

6. Foi dans le métier: “Pourra-t-on continuer à financer des enquêtes d’investigation qui sont le savoir-faire de notre métier?” – aux Etats-Unis, ce sont les ONG et les fondations qui fournissent de plus en plus les ressources de ce travail, même le New York Times est devenu leur client.

7. Doute: “Ce que l’on produit est-il toujours nécessaire, pour l’audience jeune notamment?” – oui, à condition de répondre à sa demande et non de lui imposer une offre dont, peut-être, elle ne veut pas.

J.-F.F.

Docent School voor de Journalistiek
Faculteit Communicatie en Journalistiek
Hogeschool Utrecht
gsm 06 21 833 785
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Liens du jour #6

Le journalisme des grands sujets internationaux peut-il survivre? (Charlie Beckett’s blog)

Les rédactions Web cherchent des journalistes avec une “expertise qui évolue” quand les rédactions traditionnelles recrutent des personnes aux “compétences techniques solides” (Hot topics in journalism and mass communication)

Le parcours d’un tweet en images (Next generation online)

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Vis ma vie de «suggested user» sur Twitter

Sur Twitter, je m’appelle @alicanth. Je ne suis pas connue, mais je fais partie des «suggested users» français de Twitter. Comme le footballeur Nicolas Anelka, le groupe Depeche Mode ou encore… la société La Redoute.

twitter suggested user

«Suggested users», c’est le nom des utilisateurs recommandés sur Twitter. Une façon d’«aider» les nouveaux venus à «démarrer» sur le réseau, explique Evan Williams, co-fondateur du réseau. «Beaucoup de personnes s’inscrivent sur Twitter mais ne suivent personne, alors nous essayons de les mettre sur les rails». Concrètement, quand un néophyte arrive sur Twitter, il se voit proposer une liste de comptes à suivre. Pour les utilisateurs anglo-saxons, cette liste vient d’être subdivisée en 17 thèmes (infos, entreprises, humour, musique, etc.); pour les utilisateurs français, la liste n’est pas encore thématisée. Une «fonctionnalité en cours de développement», peut-on lire sur le blog Twitter France. Enquête à lire ci-dessous…

Une élection sans candidature

On ne candidate pas pour faire partie de cette liste, on est choisi par Twitter. «Twitter n’est pas payé pour inclure des comptes dans cette liste», tempère Biz Stone, l’un des patrons du site. «Les suggested users remplissent une fonction: faire de Twitter un outil plus pertinent pour les utilisateurs.» On n’en saura pas beaucoup plus, sinon qu’un programme informatique a été conçu pour repérer des comptes «potentiellement intéressants».

Les critères de cet algorithme? «Il y en a beaucoup, m’annonce Marc Maniez, salarié de Twitter et responsable de la version française. La popularité en terme d’abonnés mais aussi de ce qu’on appelle l'”engagement”. A savoir: est-ce que la personne tweete régulièrement? Est-ce que la personne interagit avec ses abonnés ou bien se contente-t-elle de poster des messages de manière unilatérale?». Outre les algorithmes, il y a le poids de la main humaine que Marc Maniez assume. «J’ai mon mot à dire sur la liste des Français recommandés (…) En France, Twitter est essentiellement peuplé, en caricaturant, de blogueurs et de journalistes. Ceux-ci étant plutôt bien représentés dans la SUL, il faut tâcher d’avoir un panel de suggestions variées, d’où l’ajout de comptes liés aux sports, la musique, des télés, des radios, etc. L’algorithme n’opère pas forcément ce type de distinction à lui tout seul.»

Face à ce flou, chacun y va de son hypothèse. Le compte de Monsieurdream, auteur et éditeur vidéo dans la vraie vie, fait partie des suggested users français. «Pas étonnant, me confie-t-il, je tweete souvent, je suis un gros utilisateur d’Internet, mais je ne fais pas de spam. Twitter prenait donc zéro risque en m’intégrant à sa liste». De fait, son compte figurait déjà, dès juin 2009, dans le top 10, selon le Telegraph, des meilleurs comptes Twitter internationaux.

Courbe d’abonnés en hausse

Ce que être sur la liste change? Avant tout un nombre de «followers» (les «abonnés» à ce que vous publiez) qui augmente à la vitesse de la lumière, comme en témoigne cette courbe. Selon les calculs de Twitter counter, mon compte gagne en moyenne 279 nouveaux abonnés par jour. Ce 1er février, il en est à 27.850 followers. Si je ne figurais pas sur cette liste, mon compte plafonnerait aujourd’hui à 2.000 abonnés. Peu ou prou ce que j’avais avant d’être «suggérée».

Sauf que, sur Twitter, le nombre d’abonnés compte autant que le nombre de mètres carrés dans lesquels logent les Parisiens. Ou le nombre de cartes de fidélité que possède George Clooney dans le film In the Air. C’est un boosteur d’ego, et un signe (supposé), sinon de puissance, d’influence. Cela génère de l’amour, de la haine, de la jalousie, de l’intérêt, du narcissisme, et du mépris. Sociologiquement, c’est fascinant. Aux Etats-Unis, les récriminations contre les «suggested users» ont pris de l’ampleur sur le Web: deux membres de Twitter, Allen Stern et Louis Gray, ont demandé à ce que le compteur des utilisateurs recommandés soit remis à zéro.

Un média?

Mais que faire d’autant de followers? Pour un site Web d’info, comme 20minutes.fr, Slate.fr, ou LeMonde.fr, dont les comptes sont tous répertoriés dans la liste, cela représente de la visibilité supplémentaire. Mais qui n’apporte pas autant – pour l’instant? – de trafic que celui généré depuis Facebook, un réseau qui, en France, recense un internaute sur deux.

Mais pour un journaliste, ou un producteur / diffuseur de contenus? Toute la problématique est de réussir à produire et diffuser de l’information, en 140 signes, sur cette plate-forme. En fait, Twitter se révèle être le support rêvé pour y délivrer des infos de dernière minute. Ce que l’on appelle, dans le jargon journalistique, des «urgents», des alertes. On poste sur Twitter la nouvelle avant même de l’écrire pour son site, dont la mécanique de publication est généralement plus lente – même si infiniment plus rapide que celle d’un quotidien imprimé – que sur le site de micro-bloging. Ce qui fait d’un compte Twitter une potentielle agence de presse, capable de fournir des informations sous la forme d’alertes à une audience différente de celle du seul média pour lequel il travaille.

En outre, un compte Twitter, c’est, pour un journaliste, un espace de liberté éditoriale. Les tweets n’étant pas validés au préalable par les rédacteurs en chef des médias, contrairement aux articles, ils sont écrits de façon plus lapidaire – à cause des 140 signes, qui ne laissent pas de place à la réserve – et donc, plus «éditorialisants», plus personnels.

Perplexe

Quand j’ai découvert que j’étais listée par Twitter, j’ai traversé plusieurs phases. Dont une phase parano, où je me suis refusée à écrire quoique ce soit de personnel sur ce compte, et une phase ego-trip, où j’ai espéré pouvoir monétiser mon Twitter, en y programmant – pourquoi pas? — de la pub en fond d’écran, me convaincant qu’elle serait visible par une audience de la taille de la moitié du lectorat de certains magazines.

En pratique, je reçois surtout un nombre – relatif, n’exagérons rien – de messages de drague, comme aux débuts de Facebook, la dentelle en moins («Salut bella», «please contact me») et le versant qui va avec («dégage s…»). Autres spécificités de ces nouveaux venus: ils n’ont pas de photo de profil et, quand ils postent, écrivent souvent «@alicanth», sans autre mot.

Le paradoxe

C’est tout le paradoxe: avoir plus d’abonnés ne veut pas dire avoir plus de contacts avec sa communauté. Du moins, pour l’instant. Je ne suis pas plus souvent retweetée, ni plus souvent interpellée qu’avant. Comment l’expliquer? Il doit y avoir une phase d’adaptation à l’outil — souvenez-vous quand vous avez découvert Twitter, vous ne voyiez pas à quoi cela allait vous servir  — et le classique fossé lecteurs / producteurs. Par exemple, sur une plate-forme communautaire comme Dailymotion, 60 millions de visiteurs uniques mensuels (chiffre Dailymotion) regardent les vidéos disponibles, quand seulement 25 millions de personnes se sont inscrites pour écrire des commentaires et/ou produire elles-mêmes des vidéos.

«J’ai la même fréquence et le même volume d’interactions qu’avant», estime aussi Anil Dash, un blogueur qui vit à New York et compte parmi les «suggested users» américains de Twitter. «Je suis certain que les stars, qu’elles soient dans la liste ou pas, voient un nombre disproportionné de personnes essayer d’attirer leur attention, mais pour une personne normale, être recommandée lui apporte juste des abonnés, par de vraies connections.»

Reste que, pour Twitter, la liste de suggested users n’est pas optimale. «Nous pouvons très bien changer la façon dont nous faisons cette liste, ou arrêter de l’utiliser», avertit Biz Stone. «En n’étant pas dans cette liste, au moins, je m’évite le spleen du “suggested user” qui ne connaît plus sa vraie valeur», sourit Vincent Glad, journaliste à Slate.fr, dont le compte Twitter atteint plus de 4.650 abonnés… sans être listé.

Alice Antheaume

Image de une: CC Flick katmere

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Marc Maniez: «En France, Twitter est peuplé de blogueurs et de journalistes»

@ded

Crédit: @ded

Il est le seul salarié français de Twitter. Marc Maniez, 25 ans, travaille à San Francisco, 795 Folsom Street, dans le QG du réseau social aux 40 millions d’inscrits. Il coordonne la traduction du réseau en version française du réseau, et sait comment a été fabriquée la liste des utilisateurs recommandés. Entretien à lire ci-dessous…

Qui fait la liste des «suggested users» français? Un algorithme? Une main humaine?

Il s’agit d’un algorithme. Il classifie les comptes en fonction de nombreux critères. Parmi ces critères figurent bien sûr la popularité en terme d’abonnés mais aussi de ce qu’on appelle l’«engagement». A savoir: est-ce que la personne tweete régulièrement? Est-ce que la personne interagit avec ses abonnés ou bien se contente-t-elle de poster des messages de manière unilatérale?

Etes-vous intervenu pour la liste française?

La SUL (suggested user list, ndlr) est en partie basée sur des algorithmes mais j’ai quand même mon mot à dire. Par exemple, Twitter en France est essentiellement peuplé, en caricaturant, de blogueurs et de journalistes. Ceux-ci étant plutôt bien représentés dans la SUL, c’est aussi intéressant pour les nouveaux utilisateurs d’avoir un panel de suggestions variées, d’où l’ajout de comptes liés aux sports, la musique, des télés, des radios, etc. L’algorithme n’opère pas forcément ce type de distinction à lui tout seul.

Quand la liste française va-t-elle être thématisée, comme elle l’est déjà pour les anglo-saxons?

Bonne question. Nous sommes conscients de la demande pour cette fonctionnalité et nous y travaillons en ce moment. Je ne peux toutefois pas donner de date exacte pour l’instant.

Recueilli par Alice Antheaume

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