Sur la route de Memphis, Hilton Mc Connico

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Sans le connaître, déjà j’aimais Hilton Mc Connico. Designer inclassable, il ajoute une fantaisiste dimension d’humour et de poésie à ses créations. S’il a débuté par la mode, il a fait un crochet par le cinéma, la publicité avant de devenir designer, décorateur, scénographe, photographe,… un créateur protéiforme. Lutin sautillant, troll d’outre- Atlantique, Hilton Mc Connico a conservé du Tennessee un délicieux accent américain presque à couper au couteau, à l’image des modèles qu’il vient de créer avec la Forge Laguiole. Paradoxalement très poétiques, ces couteaux inspirent le paradoxe au créateur qui précise en riant : « c’est un objet qui peut faire le bien et le mal ».

-Virgule. « Entre le mouvement du vent et l’équilibre de la girouette, Il existe une pause … Virgule ». La lame en inox se joue d’ondulation, fichée sur un manche courbe en érable. Canard colvert glissant sur l’eau ou aile d’ange prête à l’envol, l’objet emporte sur les ailes du jars de Nils Holgersson.

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-Rouge d’Aubrac. Une région rude, une viande de renom incarnent l’Aubrac. Pour ce rouge puissant, le piment a inspiré le designer : « Aiguisé comme un caractère bien trempé, Puissant comme la chair d’un piment, Piquant comme la pointe d’un couteau, Rouge d’Aubrac. ». Un précieux travail de corail plonge le manche dans le rouge, tandis que la lame se décore d’un motif végétal, volutes vertes semées de rouges piments.

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-Rythm. « Cet hiver-là, les arbres droits et nus de l’Aubrac ont tracé sur la neige des ombres cinétiques qui m’ont mené à Rythm ». L’opposition du blanc et du noir signe le mouvement et surgit l’étoffe du diable tandis que le couteau se zèbre et hennit dans la savane. Un bloc de laque imprimé noir et blanc se prolonge dans la lame avec les mêmes ondulations zébrées.

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Personnels jalons hiltoniens

-A la sortie de Diva (Jean-Jacques Beinex, 1981), l’esthétique des décors m’avait intrigué, intéressé ; Hilton Mc Connico en était l’auteur. Pour La lune dans le caniveau, il reçut le césar des meilleurs décors en 1983. Plus classiquement, il travailla aussi pour le Vivement dimanche de Truffaut ou Tout feu tout flamme de Rappeneau.

-Chez Hermès, un parcours ludique au 24 Faubourg mettait le visiteur dans les pas d’une Alice grisée des changements d’échelle. Il s’est aussi amusé à la scénographie du lancement des thèmes annuels, ainsi Happy Hand en 2002, Fantaisie en 2004 et une exposition autour de la soie (Berlin à l’automne prochain).

-Si la cristallerie a des codes souvent tournés vers le passé, Hilton Mac Connico sut souffler la fantaisie chez Daum avec notamment une série de carafes aux bouchons en forme de cactus, letimotiv hiltonien importé du Nevada ?

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-Un jour, un œuf. L’esprit de Christophe Colomb a inspiré le créateur pour le parfum My Torrente en forme d’œuf et spirale, très original.

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-Multi-facettes, le talent d’Hilton Mc Connico s’est aussi exprimé par la photographie et la … radiographie ainsi ses délicieux mutants passés aux rayons X présentés à la Villette. Le créateur explique la genèse des mutants : « Avec l’invention de la radiographie et du scanner, nous sommes soudain passés au travers de la carapace pour aller jusqu’au fond des entrailles du corps humain. … Lors de périples nocturnes… j’ai rencontré des mutants, cachés dans le corps humain… Au réveil, avant que ces images ne disparaissent, je dresse des portraits-robots pour témoigner de mes rencontres. » Pour un numéro de Faux Q (ndlr « mon » magazine »), nous voulions absolument ces êtres étranges et drôles. Rendez-vous pris dans l’atelier maison d’Hilton Mc Connico. Portes et archives ouvertes pour choisir avec bonheur (en compagnie de Michel Maidenberg) nos mutants préférés. « Ils sont contents » a conclu Hilton.

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-Piano Pleyel. Après avoir il y a dix ans imaginé un canapé Pleyel en hommage aux courbes du piano, le créateur a customisé un piano du modèle Parallèle de la célèbre maison. Haut en couleur, l’intérieur s’habille d’un bleu turquoise aux reflets changeants et brillants qui se reflète dans le couvercle. Le pourtour (ceinture) dévoile des rayures ton sur ton (marron brillant et mat). Des matériaux contemporains ont été privilégiés : l’altuglas (pour les pieds), le chrome poli-miroir. Le pupitre coulissant en innovation ajoute praticité et esthétique.

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Second life

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Ko and Co   J-CC de Castelbajac

Une deuxième vie pour les vêtements existe, je l’ai croisée à Drouot. Véritable cour des miracles où chantent les rossignols de garde-robes. Successions, liquidations, rangements se transforment en nettoyages d’hiver ou de printemps. Une auberge espagnole de la création affiche un menu étrange passant de la haute couture (certains modèles avec leur numéro) au tout venant. Ce dont les uns souhaitent se débarrasser peut faire le bonheur absolu des autres. Collectionneurs mordus et musées de la mode à l’affût de chaînons manquants dans l’histoire de leurs collections suivent ces ventes où, dans un délicieux méli-mélo de pièces, peut se découvrir LE vêtement convoité, LA pièce rare. Sont aussi assidus de simples particuliers qui viennent étoffer leur garde-robe à bon compte. Entre les deux s’agite une foule bigarrée, allant du touriste en goguette à la bourgeoise en fourrure.

Une éclectique typologie de clients se décrypte au fil des ventes.

-Les concombres masqués ont donné des ordres à ne pas dépasser ou alors sont joignables par téléphone pour participer en direct aux enchères. Une robe de Vivienne Westwood période punk comme la boutique ouverte avec Malcolm Mac Laren dans King’s Road s’est vendue 1600 euros.

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Une robe de Paquin (circa 1940-50) eut aussi ses amateurs et atteint la somme de 2900 euros.

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Une ceinture corselet en cuir d’Alaïa déchaîna les passions à 3.000 euros.

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Si les pièces les plus belles atteignent parfois des sommets, il y a aussi dans chaque vente des merveilles qui quittent modestement la salle.

-Les professionnels. En Zorro, incognito ou en personne. Collectionneurs ou propriétaires de boutiques vintage de France ou de Navarre, mais aussi de Grande-Bretagne ou d’Asie. L’oeil aguerri, la main vite levée, ils sont prêts pour la bataille.

-Les bourgeoises en goguette. Pour occuper une après-midi à bon prix, il suffit d’arriver tôt dans la salle. Squatter des chaises et n’en pas bouger. Se donner des frayeurs avec un budget maximal de 50 euros et enchérir férocement par palier de 5 euros alors que le commissaire priseur s’évertue à demander des tranches de 10 euros…

Dame Renard, dame Vison et dame Astrakan sont venues de conserve et étaient particulièrement en verve. Les habits neufs de l’empereur, on ne leur fait pas. Petites tranches de vie, napolitaines et spontanées de ces dames en quête du mouton à cinq pattes : pratique, très peu cher et d’une griffe (re)connue.

A propos de la robe Westwood. « C’est un Galliano peut-être ? Il y a plein de trous. Cela fait cher le trou… »

A propos d’une paire de chaussures en raphia et daim (circa 1942) : « Elles ont fait la guerre ».

A propos d’une robe couture Nina Ricci des années 70. « On dirait du Kenzo ». « Les plumes de paon, c’est très chic ».

A propos d’un sac Chanel : « Les Chinois font les mêmes pour 10 euros, j’en ai acheté dix » (ndlr : voir les mesures anti-contrefaçons et les peines encourues pour recel !).

A propos d’une vente « mixte » : « Il y a trop de trucs pour hommes. Ils mettent des polos avec des foulards  maintenant ! ».

En général : «Je ne fais pas le trottoir avenue Montaigne ».

A propos de petites pochettes Hermès ou Charvet : « On ne peut même pas se moucher dedans ».

A propos d’une robe en jersey LV : « Ca fait vieux et triste, c’est déprimant ».

A propos d’un petit sac en croco « C’est trop petit, c’est moche, c’est QQ, c’est pour VIP. On ne peut rien mettre dedans. »

-Les petits futés. Hommes ou femmes, ils viennent faire des affaires, acheter les pièces qui n’intéressent pas les fashion victims et qui permettent de s’habiller correctement à bon prix.

-Les fashion victims aiment les vêtements griffés, les belles pièces souvent inaccessibles à prix plein, encore chères pendant les soldes, fréquentables en braderies et parfois très intéressantes en ventes publiques quand il n’y a pas de prix de réserve.

Le personnel de la salle de vente est aussi en verve.  « Touchez, c’est mieux que les Galeries La Fayette. Vous voulez toucher une deuxième fois ? »

Et quand passe suavagement une peau d’ocelot bien fauve : « Brigitte Bardot ne serait pas contente ».

Le commissaire–priseur participe aussi à l’animation et personnalise les échanges. « Le jaune est à la mode cet été ». Quand un monsieur enchérit pour un vison : « Vous êtes contre une femme, aucune chance ». Et quand le téléphone sonne. « C’est New-York ! Ils se réveillent ».  A propos d’une besace Vuitton : « Pratique en plus ». Quand la salle semble amorphe. « Vous dormez ! ». Admirative : « Quand on dit que Saint Laurent se reconnaît à des kilomètres, c’est comme une belle Rolls ».

Ventes d’emploi

-Après avoir écumé quelques ventes dans le secteur de la mode, je les guette désormais avec bonheur.

-Spectaculaires, certaines ventes permettent d’admirer des pièces d’exception. La vente Soraya en 2002 adjugea des trésors de valeur (bijoux, tapis, mobilier), mais aussi une garde-robe et des bijoux fantaisie. Loris Azzaro y assista pour revoir ses robes acquises par la princesse. (Modestement, j’acquis le Cadillac de Soraya, un petit sac Dior avec plaque minéralogique). Pophipop (2003) avec des objets d’art des collections Jean-Charles de Castabajac vit défiler des merveilles de robes peintes, ainsi les hommages à Warhol et à la soupe Campbell’s. La vente Poiret en 2005 permit de découvrir une précieuse collection en provenance de la famille. 6.000 visiteurs parcoururent l’exposition et la vente atteint des records. D’apparence très simple (mais magnifique), un manteau en toile de lin épaisse, dit manteau d’automobile, atteignit la coquette somme de 131.648€.

-A côté de ces ventes prestigieuses, des thématiques ou par maison (les chéris de ces dames : Chanel, Hermès, Vuitton…) où se recrutent monomaniaques et femmes du monde. A la vente Roger Vivier se découvrirent ses collages et de précieux prototypes du maître du soulier (il a inventé le talon aiguille, la cuissarde…) que l’on pouvait acquérir à l’unité, point de paires.

-Les ventes les plus amusantes sont les éclectiques, celles où il y a des surprises et des creux favorables aux bons achats. Un trench Burberry côtoie un Pierre Cardin en passant par un Lanvin d’aujourd’hui ou un Diamant noir d’hier sans oublier de charmants anonymes.

En mode, quelques experts occupent le terrain.

-Françoise Auguet a notamment orchestré la grande vente Poiret et a pignon sur rue à Saint Germain des Prés.

-Le duo d’experts Chombert & Sternbach organise très régulièrement des ventes dont une prochaine Chanel en deux jours fin février.

-Nouvelle venue, mais particulièrement charmante, Penelope Blanckaert est diplômée de l’IFM et organise des ventes parfois thématiques (mode japonaise…), parfois mixtes  (masculin-féminin) et généralistes (mode du XXè siècle…).

-Parmi les commissaires-priseurs qui orchestrent les ventes, mention particulière à Artcurial où l’ambiance est souvent beaucoup plus amicale et pas intimidante pour les nouveaux acheteurs.

-Sans être expert, il est possible de progresser dans la connaissance de magnifiques pages de mode. -Apprendre à distinguer une ligne bis d’une ligne majeure. -Voir si l’objet possède sa griffe. -Savoir que le « attribué à » est sans garantie. Mais peut-être surtout acheter des coups de coeur.

-Ne pas oublier qu’il y a des frais à ajouter, ils varient en fonction des ventes, mais au final aux alentours de +20%.

Au bonheur des dames et parfois des messieurs.

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Maison Rabih Kayrouz

Maison Rabih Kayrouz

Depuis plusieurs saisons Rabiz Kayrouz défile à Paris où il est membre invité. S’il est Libanais, sa mode ne sacrifie pas au décorum oriental, mais privilégie une élégante sobriété dans les codes d’une fabrication couture. Son style graphique et épuré serait presque japonisant. Pour sa dernière présentation, le créateur s’est retiré dans le couvent des cordeliers. Le lieu ajoute mystère et esprit contemplatif à une collection sobre et quasi monacale dans une palette de couleurs chics : vert bouteille, rouge écarlate, ardoise, bleu nuit, …

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Des formes droites et amples, une jolie construction géométrique et surtout des effets de coupe qui modulent formes et volumes dans le dos. Jeux de godets. Le créateur parle de la noblesse du vêtement de travail et choisit de marier les contrastes. La légèreté de la mousseline, du gazar, de l’organza s’oppose au cuir, au cachemire. Une douceur enveloppante, une simplicité très construite, une élégance chic.

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Jean Paul Gaultier

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Très belle collection Jean Paul Gaultier pour la couture, à la fois chic et élégante et surtout d’une perfection dans les coupes. S’ajoute une petite touche de fantaisie parfaitement maîtrisée et accentuée par le choix de crêtes punks en guise de coiffures.

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Citadine, la collection parcourt les rues de Paris et de Londres, alternant les références populaires d’une capitale canaille et la fantaisie rebelle du swinging London. Trench cancan lance le bal musette avec le grand classique Gaultier revisité en soie laquée. Le fantôme de Toulouse Lautrec et de ses modèles s’affiche : Valentin le désossé, Le Chat noir, la Goulue… De l’autre côté de la Manche Londres est moins Pop que Punk ; plus Sex Pistols que Carnaby Street. Punk canaille, Punk is not dead, et même un peu Vicious sont les modèles de noir corbeau vêtus. Le masculin épouse le féminin dans des silhouettes où l’un est l’autre. Vestes parfaites aux allures de dandy, queues de pie, robes près du corps, sans oublier un clin d’oeil à l’emblématique rayure marine dans un élégant fourreau.

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Nini patte en l’air lève la jambe et se dévoile une doublure constellation d’un amusant kaléidoscope de jambes.

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Elie Saab

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Membre correspondant de la haute couture, Elie Saab a aussi sa maison installée à Paris. Cette saison (printemps été) sa collection est dédiée à une femme entre force de caractère et fragilité. Le travail sur la dentelle est précieux, minutieux dans une palette de tons raffinée et sobre avec un goût prononcé pour le rose thé, le beige rosé, des teintes chair, proches d’une peau aux couleurs de lingerie.

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Organza, mousselines de soie, tulles, dentelles incarnent la tradition haute couture des belles matières. Les tailles, fines, se ceinturent de rubans qui s’attachent d’un noeud dans le dos. Jeux de transparences, découpes. Du court et du long, modèles privilégiés des red carpet.

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On aura tout vu

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Livia Stoianova et Yassen Samouilov, le pétillant duo d’On aura tout vu ajoute toujours une joyeuse note de fantaisie aux présentations de la haute couture où ils occupent une place à part. Chaque saison, ils élisent un thème qui les emportent vers des rivages de fantaisie, de délires improbables, d’humour surréaliste. Un oiseau imaginaire semble les avoir piqués d’une belle plume.  En veux-tu en voila, chaque modèle a son truc en plumes digne d’une descente aux Folies-Bergère ou au Moulin Rouge (le duo signe des accessoires). Des coiffes délirantes, des capes en fourrures, des patchworks de matières, un éléphant ailé, de joyeux monstres, armure de plumes… Les inspirations aviaires se traduisent en dentelles, strass… et se portent avec des chaussures ailées pour Hermès chevauchant Pégase.

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Le trompe-l’oeil imprime en paillettes un motif de plumes sur une veste.

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En guest stars, quelques vrais oiseaux passent. Le plus spectaculaire ? Un rêve pour folle de mode : un majestueux nid d’oiseau habillé d’oeufs strassé so Fabergé. Lady en sera sûrement Gaga.

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Frank Sorbier

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Chaque saison Frank Sorbier est au rendez-vous de la couture, chaque saison vagabonde son imagination tandis que les petites mains cousent avec adresse et précision. Ses nouvelles Short Stories pour l’été sont éclectiques. Broken couture ouvre le bal de la collection avec un bustier en papier mâché  customisé d’écrits à l’encre noire, street style chic. Thème coloré, Manhattan enchante de modèles magnifiquement peints à la main (Isabelle Tartière). Revisité, le fantôme de l’esprit de Basquiat plane, porté sur des académiques noirs rehaussés de motifs quasi ethniques. Sur les rives de l’Hudson, les graffitis habillent la rue.

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The French Touch porte la signature du couturier avec ses modèles en soie compressée. Shamanic Songs, en transe, emporte sur la route de nouvelles indiennes aux costumes de peaux frangés.

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Avec Fayoum et le souvenir des étonnants portraits des Chrétiens d’Egypte, la mode se dessine dans des peintures délavées, soies surteintes et repeintes à la main.

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Blanc, le final renoue avec la mariée avec cape et fourreau en guipure de Solstiss.

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Maurizio Galante

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Inconditionnelle de Maurizio Galante suis et resterai (une note a été récemment consacrée à sa biographie dans ce blog) ; ses défilés toujours j’admire. Particulièrement réussie, la dernière présentation couture combinait un maquillage corporel haut en couleurs couvrant jambes et visages de façon quasi tribale tandis que les improbables coiffures se terminaient en imposants bijoux d’oreilles.

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Minutieusement travaillées, ses vestes construisent des plis, des volutes dans des gammes de couleurs chatoyantes. Superpositions de carrés de tissus, pliages, plissages, assemblages, le travail est incroyable. Une vraie couture hors des codes traditionnels, hors normes, hors des sentiers battus de la paillette bon teint. Vestes enveloppes, cocons précieux, Papagena d’Amazonie, chaussures scoubidous, mille-feuilles d’organza, coquillages de soie, virtuosité baroque.

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Pour se consoler de ne pas s‘envelopper dans ses sublimes modèles, Maurizio Galante vient d’imaginer pour la poste un timbre, petit coeur à customiser en couleurs.

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Adeline André

Poétesse du minimalisme de la sobriété élégante, Adeline André continue son histoire très personnelle où s’imposent notamment la robe jambe libre qui s’échappe du tissu avec audace. Emblématique, la veste 3E aux trois  emmanchures se construit autour de trois espaces pour les bras et enveloppe ensuite le buste; elle se porte aussi bien au masculin qu’au féminin. Le dernier défilé mixe les genres. Un premier modèle au féminin (robes simples, souvent dans le biais, fluides, près du corps) est suivi d’un passage masculin avec une veste 3E ; la veste se retourne et se pose au féminin. Masculin–féminin, Adeline André revisite ses classiques.

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Atelier GustavoLins

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Créateur d’origine brésilienne, Gustavo Lins est depuis cette saison membre de la haute couture à Paris. Après des études d’architecture, il a choisi la mode. Construit, poétique, son travail est souvent inspiré du Japon et de la distance qui s’écrit entre le corps et son enveloppe. Une rigueur dans la construction, un minutieux travail de coupe, des effets d’asymétrie dessinent un style personnel. Cette saison une palette sobre de gris souris, taupe, ardoise, bleu sombre, noir … dessine les nuages d’orage qu’observe une Indienne nue (l’inspiration fil rouge du défilé !). Une collection écho à sa très belle présentation pour hommes (pour beaucoup de journalistes une des meilleures) avec ses grands manteaux amples et réversibles dans lesquels on (je) rêve de s(m)’envelopper l’hiver prochain. Une couture où pinces et coutures s’estompent au profit d’un travail sur le plan (2D) et la masse de tissu. Carré et rectangle sont les maîtres du jeu de coupe. Basculés, les volumes donnent de l’ampleur et une impression de confort, doux cocon ouaté aux cols en écharpes et manches démesurément longues. Une très belle collection.

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