Noir c’est noir et se réveillent les vampires. Pour son retour* et son défilé (en marge de la couture), Eymeric François s’inspire de ces créatures noctambules pour leur côté intemporel et leur élégance qui broie du noir. Pas de grandes capes excentriques, mais des robes très féminines pour le soir. En clin d’oeil à ce qui fut son originale signature, une veste griffée de « lignes d’épingles ».
Techniquement un détournement de matière avec l’utilisation du ruban Satab qui vient souligner le corps. Des détails de noeuds en volumes, aériens, graphiques ; farandole de rubans de velours, de satin. Pour le maquillage, pas de teint blafard frotté d’ail ni de dents aiguisées, mis des ajouts d’arabesques posés en dentelles sur le visage des jolies vampirettes. Une collection tirée à quatre épingles.
Pendant trois ans, le créateur a créé des costumes pour le théâtre et des spectacles comme French Cancan (100 costumes).
lire le billet
Nouvelle directrice du prêt-à-porter féminin d’Hermès, Nadège Vanhee-Cybulski est une ancienne diplômée de l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers. Le cursus de la jeune créatrice est passé notamment par Maison Martin Margiela, Céline et The Row (la marque des soeurs Olsen). Les réseaux sociaux bruissaient de son nom et la maison Hermès vient d’officialiser sa nomination. Nadège Vanhee-Cybulski signera sa première collection en mars prochain, pour l’hiver 2015. Le printemps-été (présentation en octobre) sera encore créé par Christophe Lemaire qui se consacrera ensuite à sa marque éponyme.
Encore une belle nomination à mettre à l’actif d’une des plus grandes écoles de mode européennes. D’Anvers sont issus les Belges du groupe des six avec notamment Ann Demeulemeester, Dries Van Noten, Walter Van Beirendonck… et Martin Margiela. Du côté des grandes maisons, Anvers est aussi très présent : Kris Van Assche crée l’homme pour Dior et l’orientation mode de Raf Simons (directeur artistique pour la femme chez Dior) est en partie due à l’ancienne directrice de l’Académie, Linda Loppa.
Un nom à suivre et une nouvelle aventure pour Hermès au féminin.
lire le billet
Créatrice d’origine turque, Ece Ege a fondé sa marque Dice Kayek avec sa soeur en 1992. Si elle crée des collections de mode, elle a aussi présenté son travail dans une remarquable exposition : Istanbul Contrast. De retour dans le calendrier de la mode à Paris, elle est membre invité de la couture. Intitulée Jardin d’hiver, sa collection est une parfaite réussite.
Dans un jeu de miroir sur scène, ses jeunes filles en fleurs déambulent en bleu pensée, nénuphar, coquelicot ou rose. Juxtaposition de couleurs en camaïeux précieux. Très travaillées, très construites, les formes s’architecturent en volumes, en superpositions. Effets « boules », drapés enveloppants. strates de tissus, broderies en gouttes de cristal, subtils jeux de plissés.
Délicieuse promenade et superbe collection.
lire le billet
Membre invité de la couture, Zuhair Murad est un créateur venu du Liban où est installé le siège de sa maison. Sa collection pour l’automne hiver 2014-15 s’intitule Glam’ Futurisme. Une féminité revendiquée et audacieuse (jupes fendues).
Architecture (découpes géométriques), plissés, broderies,… Fourreaux près du corps.
Imprimés géométriques, fantaisie colorée. Rouge flamboyant, grand bleu ondoyant. Robes de bal en volume.
lire le billet
Intitulée Les déesses du Nil, la collection de Serkan Cura (membre invité) s’envole avec son exquis travail de plumassier. Plumes en semis et légèreté proche de l’envol. Femmes sirènes (à l’origine ces créatures hybrides avaient un corps couvert de plumes avant de finir en queue de poisson). Silhouettes corsetées, ajouts de perles, brillances d’ailes d’insectes, éclat de couleurs fluo : rouge, vert,…
Final blanc mariée avec bustier de plumes en éventail.
Un travail remarquable.
lire le billet
Membre permanent de la haute couture, Adeline André défilait à nouveau, de façon intimiste et poétique, le 9 juillet. Dix modèles minimalistes (de I à X) ont repris ses « inventions », comme l‘idée du trois emmanchures transposée en robe. Jeu de construction sur une robe sari à cinq emmanchures, hommage à Shiva ou Kali ? Délicate, la palette de couleurs est toujours raffinée, très travaillée. Du long, du court, des effets de manches, des envolées de superpositions…
Poétique et minimaliste, intemporelle Adeline André.
lire le billet
« Red Carpet » ! Le thème est pris au pied de la carpette par les Viktor & Rolf. Synonyme de « beautiful » people posant sur tapis rouge (avec souvent une accroche publicitaire en fond), le mot tourne aujourd’hui à l’obsession. Avec humour, dérision, mais aussi réflexion, le duo a composé une collection réalisée dans une moquette rouge métamorphosée en silhouettes couture. Le tapis peut être raide et lourd, mais aussi dévoré, assoupli… Des poils rasés et surgissent des fauves, motifs léopard, zèbre ou girafe, incontournables des imprimés jungle.
Des formes asymétriques, drapées, enveloppantes pour une collection jubilatoire dans le « statement », mais aussi dans la forme avec des modèles que l’on (je) voudrait bien adopter. Sans oublier la fête à “noeud noeud”.
Indissociable d’un esprit couture, la touche des bijoux est réalisée en collaboration avec Swarovski. Originale et autre clin d’oeil, la musique n’était que battements de main (applaudissements) avec la Steve Reich’s Clapping Music.
lire le billetEn rouge et noir, la collection de Jean Paul Gaultier réveille les vampires. Les sulfureux noms des modèles plongent l’ambiance dans de sombres ténèbres : Dahlia noir, Morticcia, Noces Feratu, Carrie, Sang pour sang.
Noir c’est noir pour les premières silhouettes et ensuite le rouge s’invite, rouge sang, vif et tonitruant. Blafards mais exquis, les maquillages ajoutent au climat avec le sens de l’humour du créateur, rouge et blanc sauce Marylin Manson.
Le masculin féminin se dessine avec les silhouettes en pantalon. Un amusant et gigantesque jupon en volume entouré de chaînes dorées tout en légèreté.
Une sublime robe en mille feuille de mousselines, dégradé “Rothko » de blanc, rouge et noir.
Veste rouge, métal hurlant et noir.
Pour le final, Conchita Wurst défile dans une ample robe noire réveillée de touches de rouge et de doré, graphiques, silhouette “kabuki”.
Un travail d’exception des ateliers pour les coupes parfaites. Jean Paul Gaultier est sans conteste un couturier.
Esprit gothique es-tu là ? Une très belle collection, very couture… à faire se damner les vampires.
Photos Patrice Stable
lire le billet
« Palais des lumières » pour Elie Saab dans un décor semé de lustres et candélabres. Cristal Palace pour haute couture scintillante. Florilège de robes brodées pour silhouettes gracieuses. Paillettes, sequins en semis sur tissus précieux, mousselines légères. Noms de couleurs choisis : bleu nuit, bleu glacier, eau du Nil, pivoine, rouge carmin pour palette délicate.
Imprimé couvert de pétales, tulle rebrodé, satin duchesse. Broderies de perles. Quelques robes courtes, mais essentiellement du long, collection d’apparat pour élégance sur tapis rouge.
lire le billet
Pour ses 15 ans de couture Frank Sorbier a choisi d’intituler sa collection Poèmes, inspiré par un texte de la marraine de sa dernière collection : Émilie Simon. Souvenirs du pays basque pour le couturier en guise d’introduction avec les couleurs des piments d’Espelette, les dames en noir de Bayonne,…
Émilie Simon chante « Paris, j’ai pris Perpète » et Frank Sorbier traduit les poèmes en robes. Ma Bohême de Rimbaud : cape en filet de coton noir. Croquis parisien de Verlaine, bustier en dentelle rebrodée de raphia. La Grande Ivresse de Paul Fort, longue robe en crazy patch de tissus d’archive cloisonnés de galons, cernes noirs façon vitrail. Le Temple de Lamartine, robe bustier en organza bordeaux, bleu et beige doré…. Tout un travail minutieux selon la technique du couturier de surpiqures. Une collection dans une ambiance de nocturne éclairée de chandeliers sur la scène de la salle Wagram.
lire le billet