Créateur mythique des années 80, Thierry Mugler a débuté à la fin des années 70 (première boutique en 1978) avec une mode structurée dessinant une femme conquérante et séduisante. Épaules exacerbées, taille marquée seront des éléments signatures de son style. En 1992 est lancé un parfum qui va révolutionner la parfumerie contemporaine : Angel et dont la postérité (la vague gourmande) est encore très présente aujourd’hui.
Pour ses vingt ans de création en 1992, un défilé fleuve revisite ses créations avec les plus grands top models mais aussi Cyd Charisse, Tom Jones… Un grand moment de mode.
Après l’ajout de quelques saisons de haute couture dont un sublime défilé avec une thématique autour des insectes, le créateur quitte sa maison, mais garde un oeil sur les parfums.
Plusieurs créateurs et stylistes lui succéderont, mais sans véritable magie. Il y a deux ans fut nommé un styliste dont l’un des titres de gloire était d’habiller Lady Gaga : Nicola Formichetti, désormais engagé chez Diesel. Mais, un (bon) styliste n’est pas forcément un (bon) créateur.
Aujourd’hui Thierry Mugler revient sur le devant de la scène et dans la maison qui porte encore son nom pour y devenir consultant créatif auprès du président Joël Palix.
Une bonne nouvelle pour la mode.
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Bonne nouvelle pour la mode avec l’annonce d’une collection Schiaparelli signée Christian Lacroix. Racheté en 2006 par Diego Della Valle (Tod’s, Roger Vivier…), le nom de l’incroyable et fantasque Italienne va être à nouveau sur le devant de la scène. Célèbre dans les années 30, Elsa Schiaparelli, avec ses chapeaux côtelette, chaussure ou cerveau, sa robe à tiroirs, ses colliers à insectes…, avait esquissé une esthétique proche des surréalistes qu’elle côtoyait. Les salons de la nouvelle maison Schiaparelli sont déjà installés Place Vendôme et ont pour ambassadrice Farida Khelfa.
En juillet prochain, au moment de la couture, sera présentée une collection unique de quinze modèles signés par Christian Lacroix. Le goût pour le baroque et les couleurs vives du couturier se marieront sans doute parfaitement à l’esprit de Schiap qui a « inventé » en signature un rose vif, le rose shocking.
La maison annonce aussi, à venir, d’autres collaborations avec des artistes.
Un directeur artistique devrait aussi sans doute être nommé chez Schiaparelli. Après l’évocation de différents noms, le Women’s Wear Daily cite Marco Zanini aujourd’hui chez Rochas, mais rien n’est confirmé à ce sujet.
Histoire à suivre.
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Autour du Saint Laurent Music Project étaient d’abord apparues des photos de Courtney Love et Marilyn Manson (mais pas sur le site officiel). Si une pléthore de « fakes » fait, avec humour, le buzz sur internet ; aujourd’hui, c’est le tour de Daftpunk. Guitares dans les bras, tenues à paillettes et casques masque intégral pour conserver l’incognito, les musiciens français, fidèles à leur image, ont été photographiés par Hedi Slimane. Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo avaient déjà collaboré avec Saint Laurent Paris pour la bande son du défilé d’octobre. En termes de communication, le timing est parfait, les visuels s’ajoutent au teasing des éléments musicaux du nouvel album dont la sortie est prévue le 20 mai.
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L’humour est à l’honneur dans la communication, même si parfois les parodies ne sont pas toujours voulues (la multiplication des « fakes » autour des campagnes YSL en mode).
Chez Helena Rubinstein (giron L’Oréal), marque de cosmétiques créée en 1902 et (re)connue pour son maquillage (premier mascara waterproof en 1939) et ses recherches pointues en soin, le message est arrivé sur un terrain où il n’était pas attendu. Humour, dérision et parodie se retrouvent autour de la gamme de soins Re-Plasty versus le délicat sujet de la chirurgie esthétique en beauté. Un petit film dans l’esprit de la campagne de Fred & Farid pour Schweppes met en scène l’envers du décor d’une interview. Le journaliste n’a que quelques minutes en présence de la diva. Bouche voluptueuse, héroïne glamour, elle se moque gentiment de lui, transpirant. Quand il ose le mot « surgery », l’assistante assène le « cut » de fin. Le « Hey. What did you expect » opère le glissement de langage entre un « surgery » honni vers le soin Re-Plasty, « alternative à la médecine esthétique ».
Drôle et efficace.
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Éditeur de parfums, Frédéric Malle publie les plus grands compositeurs. Dans son catalogue figurent Dominique Ropion, Jean-Claude Ellena, Pierre Bourdon, Sophia Grojsman, Maurice Roucel, Carlos Bénaïm, Edouard Fléchier… Aujourd’hui, l’éditeur lance une nouvelle collection avec un premier opus dédié à un créateur de mode : Dries van Noten. Si le créateur belge n’a pas choisi l’option de lancer une marque de parfums à son nom, il s’est livré au jeu du portrait olfactif chez Frédéric Malle.
Créateur belge du groupe des six (d’Anvers), Dries van Noten s’est imposé sur la scène de la mode internationale avec, au départ, un style souvent inspiré par l’ethnicité. Son choix de couleurs juxtapose audacieusement les matières, les imprimés… Mais, dans sa mode, se note aussi un goût de la simplicité, du confort.
Si Dries van Noten a donné des indications, des pistes, il a laissé la liberté à la création pour finaliser son « portrait ». Parmi les évocations, des inspirations de Dries van Noten ou son « patrimoine » : des broderies indiennes, des gravures du XVIIIe s., les mélanges d’imprimés confrontés à des aplats de couleurs. Sans oublier la cuisine du plat pays et ses gourmandises : gaufres, spéculoos… Frédéric Malle a travaillé à imaginer un écho à la personnalité de Dries van Noten et Bruno Jovanovic en signe la remarquable composition. Pour Dries van Noten : « C’est une odeur insolite ». Pour Frédéric Malle : « c’est une boule de confort, un santal (vrai) et la vanille ».
Des choix d’odeurs répondent aux couleurs chatoyantes de la mode de Dries van Noten. Originaire d’Inde et ce n’est sans doute pas un hasard, le santal (Mysore) est l’ingrédient phare, il s’incarne à la fois exotique (provenance) et classique de la parfumerie. Un zeste d’agrumes (citron et bergamote) rafraîchit et fleurit le jasmin sur fond patchouli et musc. En écho à la douceur des pâtisseries, une touche de gourmandise avec vanille, éthyle maltol (heureusement pas envahissant !) et baume du Pérou. Le sacrasol ou sulfurol (un peu gourmand) crée un lien entre vanille et santal.
Un parfum à la douceur délicate et enveloppante d’un cocon chaleureux, opulent, exquis.
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Après des débuts (2009) avec des sacs en forme de livres, Olympia Le Tan, depuis quelques saisons, ajoute à sa création des collections de mode. Dans des défilés joyeux et décalés, un côté pin-up s’amuse de son contraire, la jeune fille sage, sans oublier un style rétro. Les minaudières de la créatrice ont séduit Lancôme qui lui a demandé d’imaginer une version pour rendre hommage à la collection Rouge in love et Vernis in Love. Le travail autour des sacs d’Olympia Le Tan nécessite des dizaines d’heures de confection, à la main, par des spécialistes de la broderie. Écrin pour une collection de maquillage (deux fois six teintes), la pochette se transforme au final en minaudière. Roman imaginaire, livre dans le livre retenu par deux mains aux ongles peints et bouches papillons. Fermoir et tranche argentée pour jouer le rôle de miroir. Un beau mariage.
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Une sixième édition de la manifestation Designs of the year célèbre la création avec 90 nominations dans différents secteurs : architecture, numérique, mode, graphisme, mobilier, produit et transport. Le Design Museum de Londres regroupe tous les projets sélectionnés en une exposition qui permet de constater la vivacité et l’originalité de la création aujourd’hui. Ce panorama éclectique permet de surfer sur tout ce qu’il y a eu de plus remarquable en 2012, entre utopie et réalisations concrètes.
Architecture
-The Shard de Renzo Piano élève sa tour à 310mètres de haut, plus haut building d’Europe occidentale.
-Le Galaxy Soho Building à Pékin, tout en courbes ondulantes, est la construction de Zaha Hadid retenue.
-À Paris, La Tour Bois-Le-Pretre (Drouot Lacaton et Vassal) revisite une tour d’habitations.
-Home for All, un généreux projet japonais imaginé par de grands architectes (Toyo Ito, Naoya Hatakeyama, Akihisa Hirata, Sou Fujimoto, Kumiko Inui) pour offrir une solution de logements aux personnes qui ont perdu leurs domiciles après la catastrophe de 2011 (tsunami et Fukushima).
-Une nomination post mortem pour Louis Kahn dont le magnifique projet newyorkais de Four Freedoms Park sur l’île Roosevelt (à l’époque Welfare Island) a finalement été achevé, architecture et paysage.
-L’incroyable Book Mountain, Spijkenisse, (MVRDV), sorte de tour de Babel de livres se dresse en pyramide fabuleuse avec 480m de circulations remplis d’ouvrages, bibliothèque idéale.
Produits
Quelques prototypes proposent une vision d’objets du futur.
-Une bouteille de ketchup « non-stick » (Varanasi Research Group). Une solution projetée à l’intérieur de la bouteille permet au contenu de se détacher des parois sans perte du produit !
-Des lunettes auto ajustables pour enfants s’adaptent aux différents problèmes de vue.
-À noter dans la sélection les flacons nomades des parfums de Frédéric Malle, conçus par Pierre Hardy dans des dégradés de couleurs.
Digital
-Rain room, une pièce de 100m2 dans le Barbican permet d’expérimenter le bruit de la pluie avec des chutes d’eau, mais le visiteur en mouvement reste au sec, un travail sur la perception.
-Le futur site web du Royaume Uni conçu pour réunir en un seul site tous les services ; il permettrait de réaliser une économie de 50 millions £.
Mode
Éclectique, la sélection a choisi aussi bien des costumes de films que des collections de mode ou encore un documentaire ou une culturiste…
-Pour le film Anna Karenine de Joe Wright, les costumes de Keira Knightley ont été dessinés par Jacqueline Durran, avec une inspiration de modèles vintage de Balenciaga et des diamants Chanel.
-La collection hiver de Giles Deacon combine l’idée de la mort avec une forme de décadence, multiplication de couches de tissus, raffinement des détails, une collection spectaculaire.
-La collection de Louis Vuitton imaginée par Kusama Yayoi. La grande artiste japonaise a oblitéré de pois (un des leitmotiv de son oeuvre) les modèles tandis que les décors des boutiques étaient envahis de son univers étrange et fascinant.
-Un film documentaire sur Diana Vreeland, « The Empress of fashion » remet en perspective tout ce que la mode doit à cette femme originale qui, au Vogue US notamment, a beaucoup oeuvré pour la création.
-« I want muscle », une sélection atypique, une mise en scène de deux minutes d’un portait de la culturiste Kizzy Vaines.
-La collection hiver de Craig Green. Tout jeune designer britannique, il a signé une collection étonnante avec des structures de bois, encadrant de formes géométriques ses silhouettes (à mettre en parallèle à ses créations pour l’identité visuelle de l’exposition Arrgh ! sur les monstres à la Gaité Lyrique de Paris).
-Comme des garçons figure dans la sélection avec sa collection automme-hiver, fascinante dans sa simplicité et son audace avec ses vêtements à plat en deux D et haute en couleurs, magique.
-La collection automne-hiver de Prada, une inspiration des années 50 et hommage à la Chevrolet.
-Proenza Schouler y figurent aussi avec leur collection de l’automne-hiver autour de l’idée de protection ; des volumes, la technique de quilting et des inspirations variées issues des arts martiaux.
Mobilier
-Liquid Glacial Table de Zaha Hadid, une création étonnante où le meuble semble un liquide figé à jamais.
-Ronan et Erwan Bourroulec avec Hay, mobilier en chêne et leurs Corniches, pour Vitra, une solution pour créer du rangement dans de petits espaces.
-100 chairs, un projet de Marni avec des chaises en fils de PVC réalisés par d’ex prisonniers colombiens dans un style traditionnel.
-The paper chair, par Pinwu, en feuilles de papier de riz et dans une forme en écho aux fauteuils chinois.
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