Cet article a été publié initialement dans le numéro 0 (préparatoire) du magazine sur le Très Grand Paris, Megalopolis, dont le numéro 1 vient de sortir. Courez l’acheter, c’est des petits jeunes qui se lancent.
Cela en deviendrait tristement banal. Le PSG a été balayé au Parc des Princes dimanche soir par le rival marseillais (0-3). Une défaite qui plombe encore plus la saison pourrie du club de la capitale. Le pire, c’est qu’aucune concurrence crédible ne semble émerger en Ile-de-France, pourtant fantastique vivier de 12 millions d’habitants et 240.000 licenciés. Les principaux “rivaux” du PSG – Créteil et le PFC – végètent en effet en troisième division. Pourquoi donc Paris ne parvient-il pas à suivre l’exemple des autres capitales européennes, Londres en tête?
Ne pas prendre ses rêves pour des réalités. Avec le temps, les amateurs de foot en région parisienne se sont fait une raison. Le deuxième grand club, concurrent du PSG, ce n’est pas pour demain. La faute au Matra Racing, aux stades pourris, à la province, à pas de chance. De Sannois à Saint-Gratien, de Colombes à Créteil en passant par Paris et Villemomble, plongée dans les bas-fonds d’un football maudit. Enquête.
Des chocs, des stars, des paillettes, des caméras, et des spectateurs : bienvenue au stade centenaire Yves-du-Manoir, à Colombes. Relifté cet été pour recevoir les rencontres de Top 14 (la première division du rugby), il accueille régulièrement les meilleurs joueurs de la planète: Sébastien Chabal, Lionel Nallet, ou encore les sudistes Andrew Mehrtens et François Steyn. En Ile-de-France, le rugby a dit oui à la mondialisation sportive riante. Avec deux clubs (le Racing Métro 92 et le Stade Français) en Top 14, il relègue le foot au rang d’amateur. Les amateurs, justement, ils jouent à côté dans l’indifférence. Depuis plusieurs années, les footballeurs du Racing-Levallois traînent leurs guêtres sur le vieux terrain Lucien Choine. Une tribune unique, décrépie, qui accueille au mieux quelques centaines de personnes.
Alors que la plupart des capitales européennes ont plusieurs équipes de foot au meilleur niveau (Londres reste la référence avec cinq clubs dans l’élite, la «Barclays Premier League», et quatre dans la deuxième div’, la «Coca Cola Football League»), Paris et sa région font toujours aussi peine à voir. Un seul club en Ligue 1, l’élite du football français, le Paris Saint-Germain. Aucun autre n’a le statut professionnel. La situation n’a pas changé depuis près de 20 ans. De temps en temps, de joyeux drilles fanfaronnent, espérant devenir le «deuxième grand club d’Ile-de-France» et «monter en Ligue 1 d’ici cinq ans». Les supporters, eux, ne font même plus semblant d’y croire… L’année 2008-2009 des principales équipes franciliennes s’est soldée par deux relégations et aucune montée.
Samedi 16 mai 2009. A une demi-heure du centre de Paris, un drame s’achève. L’Entente Sannois Saint-Gratien (ESSG), club du Val d’Oise, est officiellement reléguée en CFA, la quatrième division française. Autant dire pas grand chose pour le grand public et les chaînes de télévision. Dans le décor presque champêtre du stade Michel Hidalgo de Sannois, les joueurs de Kamel Djabour n’ont fait qu’un triste 0-0 face à l’US Créteil Lusitanos. Le derby a péniblement mobilisé un millier de spectateurs. Les vingt supporters cristolliens, perdus dans la tribune qui leur est réservée, semblent apprécier le 22ème match nul de leur équipe cette saison. Symbole d’un foot francilien qui ne fait rêver personne, à part quelques irréductibles. Le PSG peut dormir tranquille, à la quatorzième place de la Ligue 1. Derrière lui, deux clubs végètent en National (Créteil et le Paris FC), tandis que les vieilles gloires des années 40/50 (Racing Club de France et Red Star) traînent leur spleen en championnat amateur, dans des stades obsolètes et souvent vides.
L’Ile-de-France et ses 12 millions d’habitants est-elle condamnée à ne connaître qu’un seul club phare, quand, en province, des villes comme Guingamp (23.000 habitants) ou Lens (36.000 habitants) restent des références? «Le potentiel du foot francilien est énorme, note pourtant Claude Verduron, président de la ligue de football de Paris Île-de-France, dans son bureau installé sur la chic place de Valois (1er arrondissement). On a 240.000 licenciés, près de 6000 matchs tous les week-ends. Si nous étions indépendants, nous serions la dixième fédération de sport en France». La plupart des cadres de l’équipe de France de foot (Henry, Gallas, Anelka) viennent de région parisienne. Les centres de formation des clubs pros sont abreuvés de jeunes venus de banlieue, mais pour qui, curieusement, le salut ne semble passer que par l’exil en province. Un jour, pourtant, l’Ile-de-France connut un glorieux passé. Dans les années 50, le Stade Français, le Red Star et le Racing se tiraient la bourre en première division. Avant de disparaître progressivement.
«Le foot français a connu un passage à vide dans les années 60. Il a mal supporté le passage d’une France rurale à une France urbanisée. En Italie ou en Grande-Bretagne, en revanche, les clubs étaient historiquement implantés dans des grandes villes», explique Patrick Mignon, chercheur à l’Insep. La période de disette de l’équipe nationale n’aide pas non plus à développer le football, qui subit de plein fouet la concurrence du cyclisme dans les campagnes et du rugby dans le sud.
«Le foot renaît dans les années 70, avec l’épopée des Verts de Saint-Etienne. C’est aussi l’époque de la création du PSG», raconte Mignon. Une décennie plus tard, Jean-Luc Lagardère reprend l’historique Racing Club de France, qui devient Matra Racing en 1987. C’est le premier club de foot français à voir une marque commerciale accolée à son nom. L’argent afflue, les stars aussi (Fernandez, Francescoli, Littbarski, Ginola…). Mais la sauce populaire ne prend pas. Face au fiasco sportif, Lagardère se désengage et le club retourne à l’amateurisme. «J’ai rencontré Jean-Luc Lagardère en 1996, aux Jeux d’Atlanta. J’ai évoqué le Matra, il m’a répondu “Ah monsieur, ne me parlez plus jamais de football”», se souvient Didier Bariani, à l’époque maire du 20ème arrondissement de Paris.
Pour beaucoup, l’échec du Matra a nui au foot francilien: «Tout est arrivé trop vite, le foot français n’était pas prêt», avance Jean-Louis Piette, qui prit la succession de Lagardère. Depuis, les éventuels investisseurs restent méfiants: «Le rendement d’un club de foot est très aléatoire. Il faut s’engager sur dix, vingt ans pour espérer un retour sur investissement», explique-t-il. Une patience que l’opticien millionnaire Alain Afflelou, passé par Créteil, n’a pas eue. Son successeur, Armand Lopes, président d’un club devenu l’US Créteil-Lusitanos en 2002, après une fusion avec Saint-Maur, continue de financer ses espoirs de montée. «Depuis le temps qu’il met de l’argent, il aurait pu s’acheter quelques immeubles», remarque amusé Gérard Vivargent, président de Villemomble (CFA). Didier Bariani, ancien du PFC, est plus cruel: «Créteil sera toujours Créteil». Coincé au bout de la ligne 8, sans même un arrêt de métro pour son stade, le club du Val-de-Marne symbolise tous les handicaps du foot francilien : pas d’infrastructures… et pas d’argent.
Bariani, ancien proche de Chirac, a lui aussi connu ces déconvenues. Pendant dix ans, de 1991 à 2000, il préside la destinée du PFC. «J’avais une ambition modeste, je voulais juste faire monter le club en D2, en faire le club des quartiers populaires de l’est de Paris», se souvient-il aujourd’hui. Pendant toutes ces années, il bénéficie des généreuses subventions de la mairie. «J’ai eu beaucoup d’argent, mais ça n’a jamais marché sportivement. Même quand on invitait gratuitement les gens, ils ne venaient pas au stade. J’ai échoué, tout le monde a échoué, et Monsieur Cotret [ndlr: le président actuel du PFC] échouera sans doute aussi». La réalité sportive lui donne raison. Le PFC, malgré son statut de seul concurrent intra-muros au PSG, stagne en National. Le week-end, l’équipe professionnelle joue au stade Charléty, dont la rénovation a coûté 120 millions d’euros. 20.000 places… pour 300 spectateurs en moyenne. «Cette enceinte est complètement disproportionnée», reconnaît Alexandre Monier, responsable des équipes de jeunes du PFC.
En semaine, le vieillot stade Déjerine, porte de Montreuil, tente tant bien que mal d’accueillir les entraînements des multiples équipes de jeunes. Au bord du terrain, un jeudi matin comme un autre, seuls deux poivrots assistent à l’entraînement. Un jeune arrive et s’accoude à la main-courante. Il a 14 ans, s’appelle Walid. L’année dernière encore, il jouait au PFC. Mais, comme beaucoup, il est parti tenter sa chance dans un centre de formation en province. «Si on veut passer professionnel, on est obligé de partir», explique-t-il. Lui, c’est Saint-Etienne qui l’a contacté. La perspective du professionnalisme, attisée par l’ultra-médiatisation de jeunes «stars», peut devenir une obsession pour ces gamins pas toujours bien conseillés. «Très tôt, des pseudo-agents gravitent autour d’eux. Ce n’est pas facile de les retenir», remarque Alexandre Monier.
Comme Walid, ils sont des dizaines à quitter chaque année l’Ile-de-France pour tenter l’aventure vers Rennes, Le Havre, Monaco… Le centre de formation est devenu un passage obligé pour tout jeune footeux souhaitant devenir pro. Ces structures, qui accueillent les jeunes dès 14 ans, sont réservées aux clubs évoluant au minimum en Ligue 2, formalité à laquelle ne répond aucun club francilien à part le PSG. Jusqu’à leurs 14 ans, les jeunes du Racing, du PFC ou du Red Star brillent donc dans les équipes de jeunes. Puis, chaque année, le printemps venu, vient la grande saignée.
Seul le Racing Club de France parvient à garder des équipes nationales jusqu’aux 18 ans. Mais elles luttent contre la relégation, affrontant parfois des joueurs qui, quelques années auparavant, foulaient les pelouses de Colombes. Dans les tribunes décrépies du vieux terrain Choine, les petits jeunes du Racing regardent l’équipe première se débattre contre la réserve des pros de Rennes. La saison se termine. Ils sont contents. «Cet après-midi, on a battu le PSG. C’est la troisième fois cette saison». Junior et Sidi, 12 ans, disent avoir marqué chacun quatre buts. Quand on leur demande s’ils aimeraient continuer à jouer pour le Racing, plus tard, le mythe de l’amour du maillot en prend soudain un coup: «On voudrait surtout devenir professionnels». Ils regardent avec admiration Jean-Philippe, un grand ado black de 14 ans, apparemment en contact avec plusieurs centres de formation de clubs de Ligue 1.
A quelques pas de là, Laurent, supporter historique des ciel et blanc, distille de rares encouragements et quelques invectives envers l’arbitre. «Le Racing ne mérite pas de jouer si bas, dit-il d’un oeil triste. Une année, en benjamins, on avait dans l’équipe Gallas, Bruno Cheyrou, Porato, Hemdani, vous imaginez ?» Des jeunes devenus ensuite professionnels dans les plus grands clubs de France et d’Europe, mais jamais au Racing… Pour garder les plus prometteurs, la ligue régionale planche sur un projet de «deuxième Clairefontaine». L’objectif, créer un centre régional de formation, à Choisy-le-Roi, pour un coût évalué à cinq millions d’euros. «Quand on a 14 ans, si on peut rester près de sa famille et de ses amis, c’est mieux que de partir seul à Monaco», remarque Claude Verduron.
Après la formation, l’autre croisade des clubs franciliens concerne les stades. Dans le foot, la mode est aux partenariats avec le privé. Sauf en Ile-de-France, où tout le monde fustige «le manque de volonté politique», notamment au niveau des infrastructures. «Le privé dépend toujours des pouvoirs publics, en particulier pour le foncier», affirme le président du Red Star Patrice Haddad, qui espère que le club né en 1897 pourra un jour quitter le vieux stade Bauer. Jean-Louis Piette, lui, redoute carrément que la couleur de la municipalité de Saint-Ouen, communiste, ait «freiné les investisseurs». Reste qu’en banlieue, «il n’y a pas 10 m² disponibles pour construire», comme le remarque Gérard Vivargent, président du club de Villemomble. Pour Patrick Mignon, le retard de la région parisienne sur le plan des équipements collectifs s’explique également par le statut longtemps particulier de la capitale: «Jusqu’à l’élection de Chirac en 1976, la ville était dirigée par le préfet de police, il n’y avait pas de volonté politique de construire un club». Le PSG, relativement jeune, était d’ailleurs très peu structuré jusqu’aux années Canal.
Quant aux fusions, autres lubies du foot francilien pour espérer percer, elles ont souvent échoué. En 1999, l’expérience de Saint-Denis-Saint-Leu, créature mutante montée pour occuper le Stade de France, se solde par un fiasco. Dans le Val d’Oise, l’ESSG ne s’est jamais remise de l’échec de la montée en Ligue 2 en 2005. Quatre ans plus tard, le soir de la relégation, Michel supporter et dirigeant dépité, se lâche. Pour lui, cet échec est le fruit «d’un complot ourdi par la LFP et la FFF. Ils ne veulent pas d’un deuxième grand club en Ile-de-France». Nous y voilà. La fameuse pièce de la province contre la capitale, rejouée dans le foot. Cette fois, ce sont les petits notables de province qui l’emporteraient.
«En National, Sète ou Louhans-Cuiseaux, par exemple, ont été moins surveillés. Certains ont triché, fait des faux bilans», avance Gérard Vivargent. Autre argument du président de Villemomble, qui fait davantage mouche: «En province, les clubs ont tout le tissu économique derrière eux. Villemomble, à côté, n’est qu’une cité dortoir». La difficulté pour s’imposer aux yeux d’investisseurs potentiels en Ile-de-France est réelle, dans une région déjà saturée d’offres de loisirs. D’autant que les éventuels sponsors restent très frileux tant que le club n’évolue pas en Ligue 2, où la manne des droits télé commence à être reversée.
Certains clubs semblent mieux armés que d’autres pour s’extraire du magma du foot francilien. Dans son Algeco aux abords du stade Yves-du-Manoir, Jean-Michel Jacquot, président du Racing, ne doute de rien. Au mois de juin, il signera un partenariat avec Levallois, la ville de Patrick Balkany, «un fan de foot». Un moyen de renforcer les moyens de ce club centenaire, et tant pis si le Racing est assimilé au club de Sarkozy, ça ne le «gêne pas». Les gamins d’Argenteuil, qui composent la plupart des équipes de jeunes, seront eux les garants d’une «identité banlieue». Jacquot a d’ailleurs des idées bien arrêtées sur ce que doit être le foot en région parisienne: «Seuls le Red Star et le Racing ont une histoire glorieuse, les autres ne me font pas bander».
L’histoire, l’identité, l’amour du maillot ne sont pas que des paroles pour supporter transi, c’est aussi peut-être le seul moyen d’entretenir «une marque», terme cher à Patrice Haddad. Comment alors concilier l’inconciliable? Comment trouver beaucoup d’argent grâce à une identité forte mais sans effrayer les investisseurs? «Le club est naturellement à gauche, il doit être solidaire de son environnement, de la banlieue». Le Red Star se veut le symbole du 9-3, et, comme beaucoup d’autres, met en avant sa fameuse «dimension sociale». Le Red Star Lab, créé en partenariat avec la fondation Jean-Luc Lagardère l’an passé, ambitionne d’initier les jeunes au football, mais aussi à la création numérique, graphisme, vidéo, musique. Haddad ne veut pas que des footballeurs, il veut aussi des «artistes».
Des créateurs issus du vivier local, il n’y en a pas encore. Ni dans les studios, ni sur le terrain, où le Red Star reste une équipe de peintres, sauvée en juin dernier de la descente en CFA2 par une décision administrative. Peut-être qu’un jour, la marque Red Star sera plus connue pour sa capacité à sortir de nouveaux talents dans le domaine culturel que sportif. Les heures de gloire du football ne seront plus qu’un lointain souvenir. Et le ballon, une caution identitaire un peu surranée mais attachante, comme l’étoile rouge sur l’écusson.
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Quentin Girard et Sylvain Mouillard
Photos: Reuters/Pascal Rossignol ; Quentin Girard
Article très intéressant. Je ne suis pas fan de foot francilien mais le problème posé est très pertinent. Merci pour ce reportage..
Que d’oublis et (c’est nettement plus grave) d’erreurs !
Quel dommage !
Une enquête qui s’annonçait pourtante très intéressante. Hélas, elle a été baclée.
Un 2e grand club de foot en Ile De France ?
Un 1er, ce serait déjà bien !
@Screen93, pourrais tu préciser?
[…] On reste en ile de France avec cette enquête absolument passionnante de l’état du football francilien dans l’ombre du PSG. C’est signé Plat du Pied Sécurité. […]
@Screen93 :
on dirait que toi aussi tu as “oublié” de te justifier. Quelle (grave) erreur !
Quel dommage !
Un commentaire qui s’annonçait pourtant très intéressant. Hélas, il a été baclé.
merci pour cet article,
je pense aussi que le psg souffre de son intouchable statut de club de capitale.
Les supporters sont présents, fidèles et nombreux, et il n’y a aucune concurence…
de plus, la banlieue ouest, st germain en laye, villas à croissy ou maison laffite, salaires énormes, jolies filles dans les meilleurs resto, boites et club de paris…. Pourquoi se faire ch..r à courir …?
si ce prestige n’avait que la dimension sportive comme justificatif il n’y aurait pas de soucis. ce n’est pas le cas.
j’aimerais tant un club de banlieue, red star ou racing, un esprit “om” à paris, avec un soutien des banlieues, une identité forte, capable de produire du beau football, grace à un potentiel centre de formation francilien, qui eviterait à tous ces gamins de banlieue l’eloignement familial et social.
il faut que s’unissent les villes de bezons à creteil, les gens suivront bien sûr, et les investisseurs repondront forcément à un projet solide.
je reve deja des classico derby, racing ou red star / psg…
le psg aurait un vrai defi sportif, et jouerait surement mieux..
SANS 2 me club en ile de france, sans concurrence, le PSG n’a pas de raison de jouer. tout est aquit.
Bonjour,
Je rebondis sur l’éternelle question que soulève cet article: Pourquoi Paris ne dispose-t’il pas comme d’autres capitales Européennes de plusieurs clubs dans l’élite?…Faisons donc preuve tout simplement de réalisme!…C’est avant tout un problème de société, ce n’est pas quelque chose qui se décrète subitement ou qui surgirait d’une quelconque bienviellance d’un mécène.
Il s’agit d’abord d’une question de culture et d’éducation de masse, qui constitue l’esprit et la base du fond de commerce (si l’on peut dire ainsi), sur laquelle vient ensuite s’appuyer et se développer l’entreprise commerciale qu’est le club.
Quoi qu’on en dise, le Foot en France ne déchaine pas les passions du samedi soir ou du dimanche de nos concitoyens, mis à part lors de grands évènements médiatisés comme en 1998, ou le tout un chacun s’est subitement trouvé réellement concerné et de fait supporter de l’équipe de France.
Mais ce n’est pas cela qui construit les grands clubs!
Allez voir par exemple, les sorties des stades du dimanche après-midi du coté de Madrid, Barcelone ou meme Lisbonne et vous y verez, parmis les milliers d’abonnés du club, des familles entières passionnées fanions sur l’épaule, n’ayant pas hésité à venir passer la demi-journée à soutenir son équipe.
La s’arrete la comparaison!…
Problême de société? Oui, mais celle du “pognon”!..Les grandes équipes européennes sont côtées en bourse… Tout ça n’est qu’une question d’argent, et, pour le PSG d’un entraineur à la ramasse. Le changer ne servira pas à grand chose. C’est du “pognon” qu’il faut pour acheter des grands joueurs et pour ça il faut des grands financiers… A notre époque “spectaculaire”, s’il n’y a pas de grands joueurs sur le terrain, papa, maman et les enfants resteront
au chaud devant Drucker… D’abord, de l’argent, avant tout; maintenant , c’est la Bourse ou la vie…en D2!…
Le problème avec le foot à Pairs c’est pas le foot c’est Paris.
Un public exigeant, capricieux, qui instrumentalise le club comme un attribut de se splendeur.
Pour etre un supporter, il faut avoir l’esprit d’équipe. Paris ne l’a pas. Fin de la comparaison avec Londres ou les grandes villes anglaises ayant 2 clubs en premier league (Birmingham, Liverpool, Manchester …).
Je me rappelle d’un Sunderland Arsenal ou bien que mené 1-5 sur leur terrain, les supporters de Sunderland continuaient de chanter et supporter leur équipe.
Un point remarquable : les matchs de barrage de l’EDF contre l’Irlande. En Irlande, devant 50,000 suporters Irlandais aquis a leur équipe, la France, organisée, bien en place, contrôle le match, joue serieusement et remporte le match 1-0 avec de nombreuses occasions de 2-0.
Au retour au SDF, l’équipe de France est tétanisée, déjoue et se fait siffler. Probleme de pression et d’enjeu ? La pression n’est-elle pas plus forte qu’à Dublin ? L’enjeu a-t-il changé ?
Non ce qui a changé : le stade et le public de football le plus unl d’Europe : celui de Paris.
PSG est une grande équipe. C’est juste que Paris n’est pas une ville de sport collectif, de supporter, de passion et de football. C’est juste une ville anxiogène, ultra-individualiste, cynique et dandy. Aucun de ses qualificatifs n’a de place dans le monde du foot.
Merci pour cet article très intéressant. J’ai envie de dire que cette spécificité n’est pas spécialement parisienne mais plutôt française. OK plusieurs clubs à Londres, Istanbul, Rome, Madrid. Mais il y a également plusieurs clubs dans des villes qui ne sont pas capitales comme Manchester, Liverpool, Birmingham, Barcelone, Milan, Turin, Hambourg, Munich, Séville… pourquoi Lyon, Lille ou Marseille n’ont pas deux clubs pro comme d’autres métropoles européennes ? Pourquoi se focaliser uniquement sur Paris, je crois que la culture sportive française est beaucoup trop limitée par rapport à celle de nos voisins. Le contre exemple du rugby me semble encore trop neuf, aujourd’hui c’est un sport qui a le vent en poupe car l’argent est là, mais si skysport couvre les clubs de rubgy anglais d’or demain, la donne risque d’être très différente.
Bonjour,
Le problème du foot à Paris, et bien particulier, et les raisons de ces échecs proviennent toujours de la mauvaise alchimie entre le financement(investisseurs), les équipements (stade) et l’histoire des clubs (palmares).
– les Hitoriques:
Le PFC: Une histoire, des financements importants (sous monsieur Bariani des budget de 20 MF en national, et aujourd’hui monsieur Cotret à quasiment une année de budget d’avance ..4 M€), mais pas d’installation digne de ce nom pour les entraînements, pas de vie de club..et ce , même à l’époque de la porte de Montreuil…alors à Charletty…
Le Red Star, l’époque Bras a été magnifique, avec beaucoup d’argent aussi, des succès sportifs, et une bonne entente avec les politiques et des projets autour du social…93 oblige, mais toujours pas d’investissement dans une structure et Bauer est bien triste au regard des photos historiques (livre fait par michel moulin alors DG du club pour son centenaire). J’invite Patrice Haddad, à en faire son livre de chevet.
Le Racing , ex RCF coupé de sa prestigieuse maison mère au moins sur l’aspect financier, qui vie sur son histoire avec des installations pourries et qui regrete encore le dernier passage de deux Présidents mégalos, mais au moins un, avait une connaissance du monde sportif et marketing (G Dumas sport Lab). Il avait apporter des financements sans pouvoir accèder à la L2….
Sans le sous et sans installation, je souhaite bonne chance à JM Jacquot et Bruno Texier pour remonter un projet sans vendre ce qui reste de l’âme du Racing…levallois…xxx…xxx..x.x
L’égnime : Creteil-lusitanos, au départ le club du maire de Créteil qui a fait de ce nouveau club, un prétendant à la L1 mais sans âme, sans spectateur…..
Alors faire venir le riche Président d’un club de National “Lusitanos Saaint Maur”sans stade c’était un pari. Aujoud’hui malgré cette fusion le publique et l’esprit des Lusitanos à disparu,et c’est un vrai club qui est mort au profit d’un stade vide, qui je l’epère pourra à nouveau faire un peu de L2, mais encore un fois beaucoup dargent mais sans vie de club.
Les échecs:
Saint Leu, : Pour ceux qui se souviennent Saint Leu avec son stade de DH est ses 2000/3000 spectateurs briguait la L2 …Problème d’installation sportive, problème de financement, on vire le Présidet historique Monsieur TALARD, et un homme d’affaire arrive Serge Buga, avec des hommes et des projets, c’est l’époque du stade de France, pas de club résident….
Quelle belle idée de faire un mariage de circonstance (un club du 95 et un club du 93 15 km de distance)autour des politiques avec l’aide à l’époque du Maire de Sarcelles (celui qui aujour’hui au FMI)….Des grands noms du foot vivent sur le projet, Le Président Buga décide de s’occuper d’autres passions, et son succèsseur plante le club (liquidation judiciare) pour un simple question de pouvoir (le Président Sebbag de Tours aurait du prendre la Présidence….) ,
La encore il y avait un club, un histoire un publique, mais pas d’installation et donc il a fallu vendre son âme pour essayer de continuer à se développer sportivement.
Aubervilliers et Noisy le Sec, souvent prétendants, jamais gagnants, pendant des années ces deux clubs qui jouent la carte 93 ont brillés en D3 puis National, mais le projet fusion Stade de France, à eu raison des clubs qui ne possédent pas d’équipement sportif digne de ce nom et dont les mécènes ont été obligés de quitter le navire, pour des pouvoirs plus familliaux….
Les échecs cuisants: Viry et Evry, une année de National et bonjour la déconfiture….même si viry fait de nouveau surface.
La déception, Entente Sannois Saint Gratien, qui avec un vrai club , des spectateurs, un stade conforme à la L2 n’a pas digéré sa non accession en L2 en 2004 et dont les investisseurs n’ont pas été en mesure pendant les 3 suivantes années de donner des moyens financier pour parvenir à l’objectif.
Trois ans pour broyer un club, c’est un triste résultat, une débacle qu’aujourd’hui une poignée de bénévole essaie de sauver, un fois les donneurs de leçon .
partis.
Les nouveaux entrants :
Des clubs arrivent avec un hidtoire, un publique, mais toujours avec des problèmes d’infrastructure, je pense à la JA Drancy et son Président Meslay, à l’UJA qui bénéficie du soutien et Michel Moulin pour trouver des idées, des fianncements, sans oublier Villemonble, club sage et aux greandes valeur.
Pour faire vivre un club à ce niveau, l’histoire (palmares) n’est pas suffisante, tout au plus c’est une marque pour un investisseur, et le PSG est bien un club tout neuf.
Un palmares sans installation ne permettra pas de faire venir du monde dans les stade, et du beau monde…..Le beau monde c’est celui qui va investir dans ce club, comme en Province ou les intervenants économiques se doivent d’aider et d’être présent autour du club.
Les chefs d’entreprises s’il ne sont pas eux même footballeurs, ne s’intéressent pas aux clubs locaux, les liens comme dans le temps entre Peugeot (usine de piossy) et le club de Poissy n’existent plus.
Les clubs Parisiens sont donc orphelins des financements sponsorings privés et les collectivités participent plus ou moins, mais une certitude la région IDF ne finance aucun club….sauf le PSG, .à l’inverse des autres régions.
Ajourd’hui pour un bon budget de national il faut 3,5 à 4,5 M€. Les recettes structurelles (Subventions ville, département, FFF, entrées, partenaires) des clubs en IDF (hors PFC et Créteil) sont au maximum de 1,2 à 1.8 M€,
Il faudra au Président trouver de généreux donnateurs pour faire la jonction…..et malheureusement si vous avez un club avec une âme, un publique, une histoire locale, il y a de grande chance qu vous vendiez tout cela au diable…..un investisseur (qui a statistiquement outes les chances de perdre sa mise).
Je pense pour terminer que Monsieur Lagardère était un homme qui avait une trop grande avance sur son époque (Matra Racing), mais aujour’hui sans une personne de cette qualité, de cette surface, il sera impossible de faire de Paris une ville avec deux clubs.
Nos amis du rugby y sont arrivés pourquoi pas le football?
je veut jouer dans votre club
[…] années: il rêve d’un deuxième grand club parisien (une gageure comme le rappelle le blog Plat du pied sécurité). Alors voir Bernie, faire revivre le Red Star, le Racing ou le PFC, à première vue, ça donne […]
[…] Finalement, ce derby qui n’en est pas un a réveillé en moi l’idée d’aller observer le classement des autres clubs de foot de la région. Pourquoi le Grand Paris n’aurait-il qu’un club? Une équipe? La réponse se trouve en partie ici. […]
J’ai apprécié la pertinence de l’analyse faite par Bruno ….
[…] ne va pas refaire le match du club unique en Ile-de-France. Comme la question ne se pose pas concrètement, le PSG est donc la façade du […]