L’indice McDo/1 kg de pain/1kg de riz/iPod Nano 8Go pour les 73 villes à travers le monde.
Karl Marx a signé Salaire, Prix, Profit. L’Union de Banque Suisse, l’UBS, s’arrête à Prix et salaires. L’ambition est moins révolutionnaire mais l’étude annuelle, menée dans 73 villes de la planète, a l’avantage de mettre l’économie au niveau des caniches que nous sommes. Il n’y a ni équations hyperboliques ni formules pouvant provoquer une hypotension neuronale.
L’idée est d’oublier les monnaies et leurs fluctuations pour ramener le prix des choses au temps de travail nécessaire pour les acheter et d’obtenir ainsi une photo assez nette du pouvoir d’achat et/ou de la productivité des différents pays. Bien sûr, la constitution d’un panier mondial de 154 éléments (dont 95 biens avec 39 denrées alimentaires et 27 services) soulève des questions, posées par les auteurs eux-mêmes quand ils remarquent que la part des loyers en Afrique est très nettement inférieure à la pondération retenue pour l’ensemble de la planète (20%). Centré sur l’Europe il reprend la consommation moyenne d’une famille helvetico-germano-italo-française, avec deux adultes et trois enfants qui sont fictivement relogé à New York, Oslo, Karachi ou Nairobi. S’agit-il d’une méchant cliché ou d’une bonne photo, le résultat vaut que l’on se penche dessus. Point de départ: tout tourne autour de l’indice 100 à Zurich. Normal, le siège social de l’UBS se trouve à Zurich.
Sans surprise, le coût de la vie est le plus élevé en Suisse (Zurich, Genève 101,1), en Europe du Nord (Oslo 104, Copenhague 96,6, Helsinki 87,8), à Tokyo (100,7) ou à New York (118). Paris (86,1) arrivant en 10e position. Tout en bas de l’échelle, se trouve Mumbaï (ex-Bombay, 29,4), Delhi (33,1), Manille (33,9), Kuala Lumpur (35,2) ou Le Caire (37,7). L’idéal est d’être expatrié et de vivre à Mumbaï avec le salaire de M. Olavson d’Oslo. Le problème est évidemment que la plupart des gens vivent là où ils sont payés. D’où un léger problème quand on regarde le coût de la vie et les salaires perçus. Paris arrive ainsi en 10e position pour le coût de la vie et en 22e pour les revenus. Le classement des salaires est heureusement assez proche, sauf que Paris glisse au 22e rang.
Pour donner une idée du pouvoir d’achat d’une heure de travail, il fallait s’arrêter à des produits homogènes ou identiques, d’où le choix du McDo, ou de l’iPod Nano 8Go, d’1 kg de pain ou d’1 kg de riz.
PhDx
Photo: Big Mac crossing / zak mc via Flickr License CC by
C’est intéressant comme tous les indices, mais ce n’est qu’un indice. Il ne nous donne que le coût du travail en intégrant les valeurs relatives des monnaies les unes par rapport aux autres. C’est bien pour trouver le pays où délocaliser.
Mais il ne nous donne en réalité aucune information sur le niveau de vie.
Pour une comparaison vraiment significative, je pense qu’il faudrait également intégrer l’ensemble des coûts incompressibles des heureux (?) bénéficiaires d’un salaire moyen dans chaque pays, avant qu’ils puissent s’offrir un Mac Do::
Je suppose que l’on raisonne sur les salaires nets.
Il faut déduire le montant d’imposition directe, le coût du logement (que vous avez évoqué), le coût de la santé (rapporté à l’ensemble de la vie puis divisé pour obtenir une moyenne mensuelle !), le coût de l’éducation des enfants (cible privilégiée de Mac Do), des dépenses énergétiques (eau, chauffage), des transports pour se rendre sur son lieu de travail etc.
Ce salaire moyen est-il celui d’un couple (ou plus si polygamie) dont chaque membre bénéficie d’un salaire moyen, ou celui d’un (ou d’une) chef de famille qui fait vivre la cellule familliale etc. ?
……
Pour tous les détails concernant la méthodologie vous pouvez vous reporter à l’étude UBS en lien. Tous les indices sont critiquables, mais celui-ci me semble intéressant. En page 10 et 11 vous avez un indice du niveau des salaires bruts et nets et un indice de pouvoir d’achat en salaire horaire brut et net.
PhDx