La rentrée des networks est presque finie. Dans pas longtemps, on pourra se retourner, et faire un bilan, se dire que ça aurait pu être pire, qu’il y a eu quelques bonnes surprises, et compter les points, les gagnants, les discrets et les déjà annulés — Made in Jersey a pris la porte la première. En attendant, il y avait encore 4 nouveautés cette semaine, les séries de la CW Arrow et Beauty & the Beast, la nouvelle production de Dick Wolf pour NBC Chicago Fire et le soap country d’ABC Nashville. Alors, ça a donné quoi ?
ARROW (The CW)
Comment je la sentais : J’hésitais. J’aimais bien le petit côté sombre qui se dégageait des bandes annonces et le cousinage batmanesque (j’invente un mot) de l’affaire : superhéros pas super, car sans superpouvoirs, juste super balèzes, et du genre pas content. Connaissant la CW, je ne m’attendais pas non plus à The Dark Knight, et le casting minet me faisait encore plus douter. J’attendais qu’on me surprenne, méfiant.
Ce que je pense du pilote : C’est une bonne surprise. Arrow ne révolutionne absolument pas le genre, mais promet des aventures solides, juste ce qu’il faut prévisibles — les codes sont respectés, du héros taciturne et bodybuildé aux méchants milliardaires en passant par la jolie fille indépendante — sans tomber dans le sirupeux ou le kitch. Les scènes de baston sont réussies, filmées façon yamakasi avec des plans caméra à l’épaule, l’univers cohérent, et, ô surprise, le Canadien Stephen Amell est très bien — ce qui n’est pas évident avec un tel rôle. Seul regret majeur, la voix-off inutile et barbante, cliché du genre dont on se serrait volontiers passé.
Ma note : 6/10, parce que Arrow fait le boulot, dans son genre, sans trop de ridicule, et efficacement.
BEAUTY & THE BEAST (The CW)
Comment je la sentais : Je me disais qu’avec un méga cœur d’artichaut, c’était jouable, que la fable de la belle flique et du soldat maudit pourrait marcher, pour peu qu’on accepte le kitch et les kilos de sucre. Je me disais que les beaux yeux de Kristin Kreuk — ok, j’avoue, je suis amoureux — me feraient passer la pilule sans douleur, même si c’était moyen.
Ce que je pense du pilote : Nous avons un vainqueur ! Jusqu’à nouvel ordre, Beauty & The Beast est la plus grosse bouse de la rentrée. Et de loin ! Il n’y a absolument rien à sauver dans cette catastrophe : récit, dialogues, réalisation, suspense, personnages, acteurs, tout est foireux, tout est à jeter. Cette histoire est complètement en carton, pas une once de crédibilité ni d’alchimie entre ses pions, des mannequins dont pas une réplique ne sonne juste. Il m’a fallu 5 minutes pour trouver ça mauvais, 20 pour en rire, 30 pour avoir le bouton “accélérer” qui me démange. Désolé Kristin, aussi renversants soient tes yeux, celle-là, ce sera sans moi…
Ma note : 0,5, pour les yeux de Kristin.
CHICAGO FIRE (NBC)
Comment je la sentais : Pourquoi pas ? Dick Wolf sait faire des séries classiques, disons même old school, qui nous font des vacances des bidules à concept souvent foireux. Chicago Fire pouvait avoir un petit côté New York 911, et son casting contenait assez de bonnes têtes (Eamonn Walker et Jesse Spencer, surtout) pour nous faire espérer… malgré des bandes annonces inquiétantes.
Ce que je pense du pilote : Ouch. Dick Wolf n’est clairement pas John Wells, Chicago Fire n’est pas New York 911, pas plus qu’elle n’arrive à la cheville de Southland. Au mieux, ce produit vieillot est un remake télé de Backdraft, soigné, avec des gars sympas dedans, mais sans une once d’originalité et pas la moindre âme. Amitiés viriles, compétition débile, jolies filles et beaux mecs torses nus (les mecs, pas les filles…), on se croirait dans une vidéo de recrutement pour les pompiers — avec ce que ça comprend de larmes photogéniques. On s’ennuie rapido, malgré les scènes de feu, qui réchauffent à peine l’ensemble. Si Jesse Spencer vous manque, revoyez House, si Eamonn Walker vous manque, voyez les superbes Lights Out et King, où il est impeccable.
Ma note : 3/10, parce que franchement, ça n’a aucun intérêt.
NASHVILLE (ABC)
Comment je la sentais : Mal. Des accents de ploucs, des bottes et de la country, ça marche dans Justified, mais là, je craignais le pire. Connie Britton est une chouette actrice (même dans American Horror Story j’arrivais à la supporter, c’est dire), Hayden Panettiere a un côté poupée assez craquant, mais cette histoire là, ce soap banjo, peu pour moi…
Ce que je pense du pilote : Mazette, j’ai bien aimé… C’est bien un soap, avec des histoires intimes pas possibles, de cœur, de sexe, de trahison et de dollars, mais il y a tout ce qu’il faut pour qu’on s’y plaise. Les deux personnages centraux, Britton, chanteuse vieillissante, et Panettiere, jeune arrogante, sont impeccables, touchants, plus complexe qu’il n’y parait. Les seconds rôles font le boulot, et apportent une intrigue politique pas si artificielle, où le mari de Britton (Eric Close, ancien de FBI : Portés disparus) se présente aux élections municipales, manipulé par le père de Britton, un milliardaire puant. Le décor est assez neuf, la ville de Nashville “exotique” pour nous. Enfin, la musique country, jouée en mode playback un poil ridicule (on entend une batterie quand un type est seul sur scène avec sa guitare) mais supportable, offre quelques très beaux moments, particulièrement ses balades — celle qui clôt le pilote est très chouette. Bref, comme on dirait dans le milieu : Yeeeeeeeeaaah.
Ma note : 7/10, parce que c’est une réussite, mais que ça ne fait pas forcément de moi un amateur de soaps…
Mon vainqueur de la semaine : Nashville
Beau casting, belle musique, belle utilisation des ressorts du soap, dans le genre, c’est un quasi sans faute (la presse US lui a fait un accueil unanimement positif). Ceux qui préfère les superhéros peuvent regarder Arrow, ils ne devraient pas être déçus.
Ben moi j’aime les 2 genres : soap et superhéros…
je vais donc avoir beaucoup à regarder cette saison ….
je suis tout à fait d’accord avec l’analyse sur nashville…
ça a l’air plutôt bon dans le genre 🙂