La rentrée américaine, dans les faits, approche de sa fin. Il ne me reste que deux ou trois choses à voir avant que la grande bouffe ne soit finie. Mais, par souci d’économie, je distille peu à peu sur mon blog mes sentiments. Ce samedi, j’avance, j’avance, c’est une évidence, avec cinq nouvelles séries, dont quatre comédies. Chouette, des comédies, me direz-vous. Oui, chouette, sauf que soit je n’ai pas le sens de l’humour, soit les comédies de grandes chaînes américaines me font rarement rire. Ceci sera-t-il confirmé cette saison ? Au programme aujourd’hui, Ironside (pas une comédie), The Millers, Welcome to the Family, We are Men et Sean Saves the World (des comédies). Alors, heureux ?
IRONSIDE (NBC)
Comment je la sentais. Comme sur des roulettes. Nan, j’déconne. Je n’ai jamais été un grand fan de L’Homme de fer, n’étant pas encore même un fétus quand Raymond Burr coinçait des méchants sans prendre la peine de se lever de son fauteuil. Alors je laissais le bénéfice du doute à ce remake… même si le simple mot “remake” a tendance à me filer de l’urticaire.
Ce que je pense du pilote. C’est pas avec ça qu’NBC va se relancer dans la course aux drames. On est plus près d’une cynique tentative de faire du CBS pour attirer le chaland qu’autre chose. Ironside est toujours aussi bad-ass, il coince toujours les méchants qui sont assez bêtes pour croire qu’un type en fauteuil roulant ne peut pas être un bon flic — capable de leur botter le train sans utiliser ses jambes. Tout ça est bien sympathique, mais côté intrigues policières, on est dans le générique absolu, sans relief, sans originalité, bref, barbant. Un produit de grande consommation, qui vient s’ajouter au rayon “si j’ai vraiment rien de mieux à faire, ce qui ne risque pas d’arriver.”
Ma note : 4/10, parce que ce n’est pas honteux pour autant, que Blair Underwood n’est pas un mauvais comédien, et qu’il y a Pablo “pornstache” Schreiber en second rôle.
THE MILLERS (CBS)
Comment je la sentais. Comme souvent avec les comédies, les bandes-annonces me terrifiaient quelque peu. Des gros rires en boîte, des héros qui gesticulent, une musique assommante. Mais The Millers avaient tellement de belles choses sur le papier que je ne pouvais croire à un naufrage : Greg Garcia (Earl) + Will Arnett (Arrested Development) + Margo Martindale (Justified) = certainement quelque chose de correct.
Ce que je pense du pilote. Pour la luxation des cotes, il faudra revenir. The Millers n’est pas franchement réussie, et loin de ce que Greg Garcia (qui a aussi fait Raising Hope) a pu accomplir dans le passé. C’est une grosse sitcom avec des rires en boîte et des personnages qui en font beaucoup trop. Il y a de petites touches de folies, des scènes qui sortent du cadre décor en carton et qui sont un ton plus folles — les reportages de Nathan Miller, le personnage central joué par Arnett. En fait, le casting est impeccable, comme prévu (même Jayma Mays, ex de Glee, est parfaite), mais c’est un peu comme regarder Nadal et Federer jouer au jokari, tant les dialogues et les situations comiques qu’on leur offre sont encore tièdes.
Ma note : 5/10, parce que sur le papier, il y a encore de l’espoir.
WELCOME TO THE FAMILY (NBC)
Comment je la sentais. Je ne la sentais pas vraiment. Welcome to the Family faisait partie de ces séries dont je me foutais royalement avant qu’elles sortent. Ces séries qui, au mieux, seront une bonne surprise pour moi, au pire resteront dans une zone inactive de ma mémoire. N’étant pas un fan de Glee, le retour de M. Hummel, Mike O’Malley, ne me passionnait pas. N’étant pas un fan de Desperate Housewives, le retour de M. Solis, Ricardo Chavira, ne m’excitait pas plus que ça.
Ce que je pense du pilote. Ce n’est pas la pire comédie de la rentrée. La violence passionnelle de cette attaque de critique en dit long sur ce que j’ai ressenti en regardant ce pilote. Au moins, on y évite les gros rires, et la narration n’est pas hystérique. Pourtant, tout semble forcé, les jeunes comédiens sont passables, et il n’y a pas la moindre alchimie entre les adultes, pas la moindre tension comique entre des parents censés se déchirer (humoristiquement) autour de leur progéniture. Et puis, au risque de m’attirer les foudres des associations familiales conservatrices, quand on tombe enceinte par mégarde à 18 ans, il existe le planning familial. C’est beaucoup moins drôle, mais ça évite une série ratée.
Ma note : 2/10, parce que les mères, dont je n’ai pas parlé, ne sont pas mal — même si elles sont aussi caricaturales que leurs époux.
WE ARE MEN (CBS)
Comment je la sentais. Y’a Jerry O’Connell dedans, ça allait être annulé.
Ce que je pense du pilote. Ce n’était pas drôle, macho, poussif, sans intérêt. Y’avait Jerry O’Connell dedans, ça a été annulé. Pauvre Kal Penn.
Ma note : 1/10, le “1” pour le malheureux O’Connell, qui a vraiment la poisse du siècle. Ou qui ne fait que des grosses bouses. Les deux, en fait. Mais en ancien fan de Sliders, ça me fait de la peine.
SEAN SAVES THE WORLD (NBC)
Comment je la sentais. Comme avant l’entrée du clown dans un cirque de parking de supermarché quand vous avez une gueule de bois. Avec appréhension, donc. Sean Hayes a beau être un acteur sympathique, ses gesticulations dans une énième sitcom pleine de bons sentiments et de blagues aussi naturelles qu’une tranche de fromage chez McDo ne me donnaient pas envie.
Ce que je pense du pilote. Il y a bien une touchante tendresse vache entre Sean et sa fille ado, qu’il élève tant bien que mal, mais les rires sont tellement forcés ! Chaque blague a écrit en gros, sur son front, “aaaattteeeeention j’arrrriveeeeeeee”, et s’écrase comme le gros Bébert quand il fait la bombe dans la piscine (j’ai une envie de métaphores ce matin). Oui, c’est bien de voir un père célibataire gay et de ne pas en faire tout une affaire (en tout cas, dans le pilote), mais on ne fait pas une bonne comédie avec des détails sympathiques. Il faut aussi de l’humour et du rire, ce qui manque cruellement ici.
Ma note : 3/10, pour la tendresse de fond et la sympathie des héros. Pas pour leur humour.
La semaine prochaine : The Tomorrow People, Once Upon a Time in Wonderland, Reign, The Witches of Eastend, Full Circle.
Image de Une : The Hollywood Reporter.
Tiens, d’ailleurs, ça finit comment Sliders?
@Ed : Tous les personnages principaux s’en vont (sauf Rembrandt), du coup tout le monde (ou presque) s’en fout, les scénaristes écrivent un gros cliffhanger… et il n’y pas pas de saison 6 😀