Ça se bouscule au portillon de ma télécommande. Je sais, ça ne se dit pas, mais vous voyez l’idée. Les nouveautés américaines s’entassent, et ça devient tendu, tout seul, de tout voir et de tout critiquer. Du coup, vous ne m’en voudrez pas trop je l’espère, je vais espacer les choses. Cette “semaine 3” ne contiendra pas toutes les nouveautés de la semaine 3, mais une partie, la suivante étant déjà programmée pour samedi prochain. Dans ce post, de l’excellent, du moyen et du médiocre, avec Masters of Sex, Super Fun Night, Hello Ladies, The Originals et Betrayal. Alors, heureux ?
MASTERS OF SEX (Showtime)
Comment je la sentais. Très bien, merci. A vrai dire, avec tout le respect que j’avais pour Agents of Shiled, la nouveauté que j’attendais le plus, c’était celle-là. Parce que je suis un homme, donc un cochon ? Sans doute. Parce que Lizzy Caplan est à se damner ? Sans doute aussi. Parce que Michael Sheen est un super acteur ? Affirmatif. Pour tout ça à la fois, en fait, et pour tout ce qu’une histoire sur la recherche (scientifique) du plaisir peut dire de notre société et de notre psyché.
Ce que je pense du pilote. C’est pour l’instant le meilleur de la rentrée. Vous me direz, ce n’est pas très dur, car le câble n’a quasiment rien pondu, et qu’il est rare que les séries de grandes chaînes surpassent celles des chaînes payantes. Il y a dans cette première heure un peu trop d’infos, tout va extrêmement vite, narrativement — on dirait presque un résumé de ce qui aurait pu faire toute une saison, ce qui est un peu inquiétant. Pourtant, tous les éléments sont là, indéniablement riches, et très joliment emballés. C’est drôle, plein d’esprit, intelligent, profond sur ce que ça dit de l’émancipation des femmes dans les années 50 aux États-Unis (et ailleurs) et sur la complexité du désir et du plaisir sexuel. Sheen et Caplan sont remarquables.
Ma note : 8/10, pour la globalité de la série, mais particulièrement pour les acteurs, qui sont proches du 10/10. Je serais fort étonné que la qualité baisse quand le rythme ralentira.
SUPER FUN NIGHT (ABC)
Comment je la sentais. Moyen. J’ai beaucoup aimé Mes Meilleures Amies, le second rôle de Rebel Wilson, et je suis pour passer la bonne parole humoristique qui va avec, celle d’une comédie féminine décomplexée, un peu trash et déconnante… mais je doutais fortement qu’ABC soit le meilleur endroit pour se lâcher. Surtout, les bandes annonces laissaient craindre une série balourde mais pas nécessairement drôle. Quitte à faire moi-même du mauvais goût, ça avait l’air un peu gros.
Ce que je pense du pilote. Le pilote, en fait, c’est pas le pilote. C’est l’épisode 2. Visiblement, ABC n’a pas aimé le pilote original, qui du coup n’a servi que pour les trailers. Trop trash ? Trop balourd ? L’épisode qui a été diffusé cette semaine est quoi qu’il en soit mollasson. Les blagues sont timides, les gags nuls ou poussifs. Il y a quelques bonnes répliques — la meilleure revient au copain de Rebel Wilson dans la vraie vie, Matt Lucas — et les acteurs sont globalement justes. Malheureusement, ça n’est pas hilarant, et certains personnages sont franchement prévisibles et crispants — je pense surtout à la collègue compétitrice, qui écrase tout le monde par sa “perfection.” Rebel Wilson a assurément du talent, mais Super Fun Night peine à nous le faire apprécier.
Ma note : 4/10, pour Wilson. Sans elle, on serait à 3/10.
HELLO LADIES (HBO)
Comment je la sentais. En général, toute nouvelle série d’HBO est précédée d’une attente nerveuse mais heureuse par anticipation. Curieusement, ici, je n’étais pas sur les dents. Pas de raisons particulières, peut-être mon léger désamour de l’humour embarrassant de la bande de Ricky Gervais, dont Stephen Merchant est un des piliers. Je ne la sentais pas mal, j’étais juste ouvert à toutes les réactions possibles…
Ce que je pense du pilote. Je ne me suis pas éclaté. J’ai peu ri. Mais ça ne veut pas dire que je n’ai pas aimé, avec un peu de recul. C’est encore difficilement perceptible et un peu lourd dans le pilote, mais je vois dans cette série quelque chose de très touchant sur le cercle vicieux du célibat et de la déprime sentimentale. En gros, comment un brave type seul et désespéré devient désagréable à force d’échouer. Il y a les misogynes permanents, séducteurs ou pas, et ceux qui le deviennent presque malgré eux, par protection, par maladresse, par tristesse. Je ne suis pas encore sûr que ce soit ce que Merchant veut raconter. Si son ambition est de fouiller, à travers des grosses blagues et des scènes mélancoliques — encore trop systématiques ici — l’âme blessée de son personnage, je suis partant.
Ma note : 7/10, pour ce que je crois avoir vu dans ce pilote.
BETRAYAL (ABC)
Comment je la sentais. Au tout début, bien. Je croyais que ce serait une série sur une liaison amoureuse, une romance avec ses conséquences affectives et familiales. C’était simple, mais ça me plaisait, d’autant qu’Hannah Ware, découverte dans Boss, était de retour à Chicago. Et puis 1. J’ai vu que Stuart Townsend, dont je ne suis pas un grand fan, était dans le coup et surtout 2. Que l’histoire d’amour était noyée dans une affaire mafieuse 1000 fois vue. J’ai donc appuyé sur “play” déjà résigné.
Ce que je pense du pilote. Soyons honnête. On a vu bien pire à la télévision américaine. On a vu réalisation plus laide, acteurs plus mauvais, dialogues plus consternants. Mais Betrayal est médiocre, cul-cul dans sa romance, caricaturale dans son côté thriller. Hannah Ware fait ce qu’elle peut, mais elle a presque l’air gênée d’être là. C’est barbant, c’est convenu, et surtout, côté cœur comme côté embrouille, au bout de 45 minutes, on s’en fout royalement.
Ma note : 3/10, pour Hannah Ware, à qui on souhaite une annulation précoce et un retour dans une meilleure série.
THE ORIGINALS (CW)
Comment je la sentais. Soyons honnêtes (à nouveau). Je ne regarde pas Vampire Diaries. Je connais un peu la série, mais je ne la suis pas. A tort ou à raison, souvent à tort me dit-on. C’est ainsi. Du coup, j’attendais quelque chose de bien fait, parce que la série dont ce spin-off est décliné est censée être de qualité, mais, personnellement, j’étais assez indifférent du résultat, n’étant pas un fan de la “franchise.”
Ce que je pense du pilote. Si vous n’êtes pas un amateur des Vampires Diaries, vous n’avez sans doute pas grand-chose à faire ici. Ce qui, au demeurant, est un problème. Les vampires sont en fin de règne, et on a vu où ça a mené True Blood d’essayer de les mêler à tout un tas d’autres bestioles. Ici, ce sont des sorcières — normal, on est à la Nouvelle-Orléans. Justement, l’ambiance typique de la Louisiane est sous exploitée, réduite à quelques plans de Bourbon Street et à un cimetière (pas très original…). Ça bavarde beaucoup, l’interprétation est très inégale (Daniel Gillies s’en sort bien), tout le monde il est beau comme dans un magazine de mode. The Originals est loin d’être une bouse, mais ce ne sera pas la série qui me poussera à rattraper mes lacunes sur les Vampire Diaries. Reste à savoir si les fans y trouveront leur compte.
Ma note : 4/10, même si je ne suis pas le mieux placé.
La semaine prochaine : Ironside, The Millers, Welcome to the Family, We are Men, Sean Saves the World.
Bon, c’est décidé, je me mets à MoS dès la semaine prochaine.
Bon, je vais aussi tenter master of sex et hello ladies, alors.
Heureusement, Revolution a repris ! 🙂
A en croire cette review, j’ai choisi pile les bonnes séries ! *satisfaction personnelle*
Le 1×02 de Masters of Sex continue sur la (très bonne) lancée du 1er, avec une mini baisse de rythme.
Hello Ladies m’a beaucoup plu, et je suis très déçu de voir partout que ce pilot est lourd. Je l’ai trouvé relativement bien dosé au contraire. A voir pour la suite.
Je suis sceptique pour The Originals, je la regarderai forcément mais je ne la sens pas trop, alors que j’aime assez Vampire Diaries.
Les deux autres, même pas envie d’y jeter un coup d’oeil. Beurk.