Rentrée US 2013-2014 : semaine 1

C’est parti mon kiki ! Vous trouvez ça vulgaire comme première phrase ? C’est pourtant comme ça que j’ai accueilli, mardi matin, le pilote de Sleepy Hollow, la première nouveauté américaine de cette saison 2013-2014. Parce qu’à partir de cette semaine, et jusque fin octobre, on ne va pas s’ennuyer. Une bonne trentaine de nouvelles séries se présentent sur la ligne de départ, avec certainement un paquet de nanars, une pelleté de choses médiocres et, espérons-le, quelques plaisirs, coupables ou pas. Chaque samedi, je vous dirai comme de coutume ce que j’attendais et ce que j’ai pensé de chacun des pilotes. Et on attaque avec une petite semaine 100% Fox : Sleepy Hollow, donc, Brooklyn 9-9 et Dads. Alors, heureux ?

SLEEPY HOLLOW (FOX)

Comment je la sentais. J’ai lu le pitch : Ichabod Crane, le gars joué par Johnny Depp dans le film de Tim Burton, débarque en 2013, poursuivit par le cavalier sans tête. J’ai rigolé. J’ai vu la bande-annonce. J’ai rigolé. J’ai classé Sleepy Hollow au sommet de mon classement des idées les plus connes de l’histoire récente des séries. Une idée tellement subtile qu’elle ressemblait plus à une blague de Barney Stinson qu’à une vraie série. La présence de Roberto Orci et Alex Kurtzman, les copains de Fringe, me rassurait à peine. Même les bons ont le droit de faire des bouses.

Ce que je pense du pilote. Je confirme : c’est grotesque. Mais le grotesque n’est pas forcément synonyme de médiocrité. Les 20 premières minutes de Sleepy Hollow sont en fait plutôt pas mal. C’est joliment mis en scène par Len Wiseman (pourtant pas le Mozart de la réal), c’est patient, on rit souvent, l’atmosphère façon petite ville est bien posée, les comédiens sont pas mal du tout. Ensuite, ça part complètement en sucette, ça cause de Bible, du Diable, des quatre cavaliers de l’Apocalypse, de sorcières, de souvenirs, d’Enfer, de fin du monde… Bref, c’est un bordel mythologique pseudo-biblique absolu. Amateur de sobriété, fuyez. En revanche, si vous aimez les séries “full”, comme dirait un Ricain rassasié après un bon diner, alors foncez.

Ma note : 5/10, parce que c’est n’importe quoi mais que c’est pas si mal. Et parce que John Noble arrivera en cours de saison.

BROOKLYN 9-9

Comment je la sentais. Ce polar parodique a été un des plus gros “buzz” de l’année, tout le monde pensait que ça allait être hilarant, les acteurs sont supers, les scénaristes viennent de Parks & Recreation, bref, je devais mourir de rire. Mais la bande-annonce ne m’amusait pas plus que ça. Du coup, j’étais relativement sur la défensive, pas franchement disposé à me luxer une côte.

Ce que je pense du pilote. C’est amusant. C’est même assez prometteur. J’ai du mal à me souvenir d’un pilote de comédie hilarant. Celui de Community m’avait semblé sympa, celui de How I Met Your Mother banal. Donc, difficile de dire si Brooklyn 9-9 sera tordante à la longue. On ne s’esclaffe pas ici, mais il y a de bons signes. A commencer par les comédiens, tout juste ce qu’il faut dans l’excès, dominés par Andre Braugher, parfait à contre-emploi, qui joue presque comme dans Last Resort, mais avec un réjouissant décalage. Il y une dose appréciable de blagues lourdingues. A suivre, donc.

Ma note : 7/10, parce que c’est un plutôt bon départ, et qu’il y a de quoi faire*.

DADS (Fox)

Comment je la sentais. Honnêtement, pas si mal. Avec Familly Guy et American Dad, Seth MacFarlane, le créateur de cette sitcom, signe depuis des années deux des séries les plus drôles de la télé américaine. Alors pourquoi ne pas continuer en chair et en os ? En plus, Giovanni Ribisi et Seth Green sont de plutôt bons comédiens. On l’accusait de racisme ? Étant donné le côté coincé des Américains là-dessus, je demandais à voir, espérant de la provoc politiquement incorrecte. Au 32e degré, un peu de mauvais goût peut ne pas faire de mal. Reste que, naturellement, j’ai un léger problème avec les sitcoms et leurs rires enregistrés, qui me crispent.

Ce que je pense du pilote. Oula. Mais Oula quoi. C’est pas drôle. Je veux dire pas drôle. Pas un sourire. Rien. Blague nulle après blague foireuse, j’ai vu ce bidule vaguement sériel se décomposer sous mes yeux, ressentant une légère pitié pour ses comédiens, qui ne peuvent sérieusement pas croire qu’ils récitent un texte amusant. Le public, qui rit à gorge déployée, est sans doute 1. complètement foncedé ou 2. sous la menace d’une arme à feu (voire 3. les deux). Et oui, en effet, il y a des blagues de très mauvais goût sur la taille du pénis des asiatiques et autres jugements ethniques extrêmement pas drôles. Mais au final, c’est presque un moindre mal, car c’est l’ensemble qui est consternant, et notre humanisme n’est pas plus écorché que notre sériephilie.

Ma note : 0,5/10, parce qu’on dira ce qu’on voudra, mais c’est sexy un costume de Sailor Moon. Ok, je sors.

* A noter que Brooklyn 9-9 sera diffusée sur Canal+ Séries dès le 1er octobre.

Images: Sleepy Hollow, Brooklyn 9-9 et Dads (@Fox)