Mi-saison 2012-2013 semaines 5 & 6

La semaine dernière, j’étais en vacances. Je suis allé au carnaval de la Nouvelle-Orléans. On s’en fout ? Certes. Du coup, ce samedi, je reviens sur deux semaines de nouveautés américaines, soit la somme faramineuse de… deux nouvelles séries. La mi-saison est patiente, elle s’étale, et elle évite un sprint signe de celui de septembre. Comme ça, on a le temps d’apprécier les pilotes. Ou pas. Ces quinze derniers jours, il y avait au programme Zero Hour, d’ABC, et Cult, de la CW. Alors, heureux ?

ZERO HOUR (ABC)

De quoi ça cause. La femme horlogère d’un journaliste “sceptic” (le genre qui traque les histoires improbables mais vraies, ou tend à prouver qu’on nous ment) se fait enlever parce qu’elle a acheté une des 12 horloges fabriquées à l’aube de la Seconde Guerre mondiale par de nouveaux apôtres en vue de préserver un grand secret traqué par les nazis qui pourrait causer la disparition de l’humanité et l’avènement du malin. Du coup, il part à leur recherche — sa femme et le secret (ça se voit pas, mais je suis mort de rire, là).

Comment je la sentais. Avec tout le respect que j’ai pour Anthony Edwards (le Dr Greene d’Urgences) et pour la saison 1 de Prison Break, heure de gloire de Paul Scheuring, ehehehehehehe. Le pitch a lui seul et les bandes annonces dignes d’une parodie du Da Vinci Code me faisait craindre que Zero Hour soit un nanar de compétition. Que les fans d’aventures mystiques me pardonnent, mais ce n’est vraiment pas ma came. Et celle-ci semblait tout spécialement tirée par les cheveux (malgré la calvitie d’Edwards).

Ce que je pense du pilote. Si vous êtes près à avaler des boas constrictors en récitant 253 “notre père” sur un pied, vous allez peut-être aimer. Zero Hour n’a rien d’un supplice, et est presque divertissante si on se débarrasse de tout esprit critique. C’est rythmé, con à mourir, et donc amusant. Mais la médiocrité des dialogues, de la réalisation, de tout le casting passé Edwards (qui mérite bien mieux) et avant tout de l’histoire, disqualifient complètement cette aventure-là. Les gros mystères, soit. Avec Lost, on a accepté de regarder des ours polaires sur une île tropicale. Mais pas à cette sauce-là, en tout cas pas pour moi.

Ma note : 2/10, parce qu’on rigole bien, même si ce n’est pas fait exprès.

CULT (CW)

De quoi ça cause. Cult est une série de la CW sur un gourou inquiétant et la fliquette qui cherche à prouver qu’il élimine tous ceux qui veulent lui nuire ou quitter son culte. Cult est une série de la CW ou des fans de Cult — la série de la CW sur un gourou inquiétant et la fliquette qui cherche à prouver qu’il élimine tous ceux qui veulent lui nuire ou quitter son culte — se mettent à éliminer des gens, eux aussi. Vous me suivez ? En gros, des fans cinglés d’une série criminelle jouent pour de vrai à tuer des gens, en s’inspirant de ladite série. Un journaliste et une assistante de production mènent l’enquête. Mise en abyme.

Comment je la sentais. J’hésitais. L’idée de départ était intrigante, mais j’attendais de voir ce que la série en ferait. Ma crainte venait, à un degré plus fort encore que pour The Following, de la capacité d’une chaîne grand public a traiter brillamment un sujet qui demande de la finesse et de la violence — ce n’est pas paradoxal. J’avais peur de voir quelque chose de trop soft, ou de faussement provoc’ mais toc, à la The Following (je n’ai pas perdu l’espoir de changer d’avis sur The Following, mais ce sera pour un autre jour).

Ce que je pense du pilote. Exactement ce que je craignais. Le concept est bien là, potentiellement riche. En y allant subtilement, il aurait permis de slalomer entre mystère à multiples possibilités (qui manipule les fans ? Le scénariste de la série, l’attachée de presse, l’acteur principal lui-même ?) et réflexion sur les dangers de l’addiction télévisuel et de l’internet, tout ça dans un divertissement méta, comme le veut la tendance. On ne pourra pas reprocher à Rockne S. O’Bannon, le créateur de Cult, d’être timide. Il tire dans tous les sens, et n’a pas peur d’épaissir son intrigue. Malheureusement, ses dialogues pâlichons, ses personnages caricaturaux, la mise en scène irritante, bref l’orchestration de ses envies et leur interprétation par des comédiens médiocres ne sont pas à la hauteur. On sent bien qu’il y a là quelque chose, mais Cult multiplie les clichés et avance pachydermiquement. Notre déception est complétée par la présence du pauvre Robert “T-Bag” Knepper, contraint encore une fois de baisser le front, de serrer les dents et de prendre un air de psychopathe dans le rôle du gourou de la série dans la série — un nanar absolu, d’ailleurs, pour lequel il faut manquer sérieusement de sériephilie pour se mettre à tuer des gens.

Ma note : 3,5/10, pour la bonne série qui se cache quelque part là-dessous.

Images : Zero Hour (ABC) et Cult (CW)

2 commentaires pour “Mi-saison 2012-2013 semaines 5 & 6”

  1. Treme vous a tellement marqué que vous avez décidé d’aller voir le carnaval en vrai, non? C’etait aussi bien que dans la serie?

  2. Oui, c’était très chouette 🙂 J’ai même pu aller à nouveau sur le tournage de la série. Mon reportage sera publié prochainement sur Télérama.fr…

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