J’ai vécu une sorte de miracle hier soir : J’ai été stupéfié, au point d’en frissonner, par l’intelligence d’écriture d’un épisode d’une série française. Jusqu’à présent, pour éprouver ça, il avait fallu que je regarde un épisode de Mad Men, de Breaking Bad, de Carnivale, de Profit ou de Twin Peaks. Et là, enfin, le miracle s’est produit dans une série française, Les Revenants, saison 1, épisode 3. Pour une fois, tout, absolument tout fonctionne. Mise en scène, photo, interprétation, écriture, montage, cadrage, musique, tout est parfait. De la scène d’ouverture, sublime, où Céline Sallette, déguisée en Catwoman, avance sur une place déserte et ou on passe en une minute à peine du fantastique à la comédie pour finir dans la tragédie la plus absolue, jusqu’à un final, ébouriffant et bouleversant, où toutes les portes s’ouvrent et aucune ne se referme. J’avais été séduit par les deux premiers épisodes, mais il y avait encore quelques imperfections, notamment dans les dialogues, dans le jeu des jeunes comédiens. Dans le 3ème épisode, tout trouve sa place, les personnages gagnent en épaisseur et c’est juste magnifique. Et puis il y a Céline Sallette. Céline Sallette, c’est Julie, l’infirmière qui recueille le mystérieux petit garçon. Elle est aussi (j’exagère à peine) le chaînon manquant entre Arletty et Naomi Watts. Elle a la gouaille de l’une et le sens du tragique de l’autre. Elle est tout à la fois belle et girl next door, gracieuse et disgracieuse, fragile et entière, elle incarne plus qu’elle ne joue, elle transcende chaque plan où elle apparaît (Sa détresse au cimetière, sa peur panique dans le bus, sa terreur dans la cage d’escalier…)… Bref, c’est une très très grande actrice et elle est ici miraculeuse. Certes, si vous l’avez déjà vu dans Meurtrières, L’Apollonide ou, plus récemment, dans Ici-bas, vous le saviez déjà, mais il fallait que ce soit dit.
@pierrelanglais : 1) vous avez bien de la chance ! 2) J’ai bien sûr écouté votre émission. Céline Sallette y dit des choses très justes, notamment sur la direction d’acteur et les tâtonnements qui vont avec pour arriver à la bonne tonalité d’une scène. Sans vouloir tout ramener à David Lynch, la relation de confiance qu’elle semble avoir établie avec Fabrice Gobert m’a beaucoup fait penser à la relation que pouvait avoir Lynch et Naomi Watts sur le tournage de Mulholland Drive. Là aussi, il y avait du travail et des tâtonnements avant d’arriver à l’évidence du résultat. 3) J’ai également écouté avec intérêt votre dernière émission et j’ai été agréablement consterné par la pauvreté des arguments anti-revenants (“C’est anxiogène !” Bah, euh, oui, ça n’est pas “Fais pas ci, fais pas ça”, effectivement… “ça manque de rythme !” Bah disons que ça doit être une question de point de vue, parce que moi le rythme me semble parfaitement adapté à ce qu’on me raconte. “On n’a pas d’empathie pour les personnages !” Ah bah alors là, c’est le pompon ! Vous avez un coeur de pierre ou quoi ?! Comment peut-on ne pas éprouver d’empathie pour Céline Sallette ?!! Et pour Clotilde Hesme ? Et pour Anne Consigny ? Au contraire, la série donne sa chance à tous les personnages ! Même le monstre qu’incarne Guillaume Gouix n’est pas un bloc monolithique réduit à sa seule fonction. 4) Bravo pour votre blog et votre émission.
J’ai vécu une sorte de miracle hier soir : J’ai été stupéfié, au point d’en frissonner, par l’intelligence d’écriture d’un épisode d’une série française. Jusqu’à présent, pour éprouver ça, il avait fallu que je regarde un épisode de Mad Men, de Breaking Bad, de Carnivale, de Profit ou de Twin Peaks. Et là, enfin, le miracle s’est produit dans une série française, Les Revenants, saison 1, épisode 3. Pour une fois, tout, absolument tout fonctionne. Mise en scène, photo, interprétation, écriture, montage, cadrage, musique, tout est parfait. De la scène d’ouverture, sublime, où Céline Sallette, déguisée en Catwoman, avance sur une place déserte et ou on passe en une minute à peine du fantastique à la comédie pour finir dans la tragédie la plus absolue, jusqu’à un final, ébouriffant et bouleversant, où toutes les portes s’ouvrent et aucune ne se referme. J’avais été séduit par les deux premiers épisodes, mais il y avait encore quelques imperfections, notamment dans les dialogues, dans le jeu des jeunes comédiens. Dans le 3ème épisode, tout trouve sa place, les personnages gagnent en épaisseur et c’est juste magnifique. Et puis il y a Céline Sallette. Céline Sallette, c’est Julie, l’infirmière qui recueille le mystérieux petit garçon. Elle est aussi (j’exagère à peine) le chaînon manquant entre Arletty et Naomi Watts. Elle a la gouaille de l’une et le sens du tragique de l’autre. Elle est tout à la fois belle et girl next door, gracieuse et disgracieuse, fragile et entière, elle incarne plus qu’elle ne joue, elle transcende chaque plan où elle apparaît (Sa détresse au cimetière, sa peur panique dans le bus, sa terreur dans la cage d’escalier…)… Bref, c’est une très très grande actrice et elle est ici miraculeuse. Certes, si vous l’avez déjà vu dans Meurtrières, L’Apollonide ou, plus récemment, dans Ici-bas, vous le saviez déjà, mais il fallait que ce soit dit.
@CCBaxter : elle était parmi mes invités au Mouv’ pour parler des Revenants : http://www.lemouv.fr/diffusion-les-revenants
@pierrelanglais : 1) vous avez bien de la chance ! 2) J’ai bien sûr écouté votre émission. Céline Sallette y dit des choses très justes, notamment sur la direction d’acteur et les tâtonnements qui vont avec pour arriver à la bonne tonalité d’une scène. Sans vouloir tout ramener à David Lynch, la relation de confiance qu’elle semble avoir établie avec Fabrice Gobert m’a beaucoup fait penser à la relation que pouvait avoir Lynch et Naomi Watts sur le tournage de Mulholland Drive. Là aussi, il y avait du travail et des tâtonnements avant d’arriver à l’évidence du résultat. 3) J’ai également écouté avec intérêt votre dernière émission et j’ai été agréablement consterné par la pauvreté des arguments anti-revenants (“C’est anxiogène !” Bah, euh, oui, ça n’est pas “Fais pas ci, fais pas ça”, effectivement… “ça manque de rythme !” Bah disons que ça doit être une question de point de vue, parce que moi le rythme me semble parfaitement adapté à ce qu’on me raconte. “On n’a pas d’empathie pour les personnages !” Ah bah alors là, c’est le pompon ! Vous avez un coeur de pierre ou quoi ?! Comment peut-on ne pas éprouver d’empathie pour Céline Sallette ?!! Et pour Clotilde Hesme ? Et pour Anne Consigny ? Au contraire, la série donne sa chance à tous les personnages ! Même le monstre qu’incarne Guillaume Gouix n’est pas un bloc monolithique réduit à sa seule fonction. 4) Bravo pour votre blog et votre émission.