Strike Back, saison 2 : interview de Philip Winchester

Hier soir, Canal+ lançait la diffusion de la saison 2 de Strike Back, série d’action américano-britannique, co-produite par Cinemax (chaîne cousine d’HBO) et Sky. Un plaisir presque pas coupable, un “actioner” post-24h Chrono qui se regarde avec plaisir, sans trop forcer sur le cortex. Au casting de cette sucrerie musclée, l’Anglo-Américain Philip Winchester, Robinson vite fait annulé en 2008 sur NBC, vu depuis dans Fringe. Il incarne le sergent Stonebridge, agent balèze d’une section secrète du MI-6, la Section 20, chargé de coincer un terroriste pakistanais pas sympa du tout, Latif. Et de répondre à mes questions.

La série a été lourdement marketée aux États-Unis, avec des affiches qui faisaient furieusement penser à des posters de blockbusters cinéma…
L’ambition d’HBO, quand ils ont mis les pieds dans le projet de Sky, c’était d’en faire quelque chose d’encore plus spectaculaire. Pas que la série était de mauvaise qualité, mais il fallait plus d’action. Strike Back est structurée par paire d’épisodes, qui forment finalement des films d’une centaine de minutes chacun. Donc nous avons grosso modo tourné 5 films, avec du 35mm.

Strike Back est-il un pur bourrinage, un plaisir coupable, ou y trouve-t-on un peu matière à réflexion ?
L’action est évidemment centrale, mais il a fallu faire des personnages des êtres humains. Sans humanisation, sans travail sur leur vie, leur passé, leur psychologie, pas de tension dramatique, pas de compassion. Mon personnage est brutal, impitoyable, précis, militaire, mais il reste humain.

Et ça ressemble à quoi un type brutal, impitoyable mais humain ?
Il faut se concentrer sur les scènes d’intimités, celles où il se retrouve avec sa femme, et où on sent qu’il peine à revenir à la vraie vie, à être un mari et un père, à oublier ces moments où il se fait canarder et tabasser. C’est là que la subtilité nait.

Vous avez pas mal voyager pour tourner cette série, ce qui est assez rare finalement…
Oui, on est parti du Cap, en Afrique du Sud, où on a tourné des scènes qui se passent vraiment au Cap – ce qui est toujours agréable et assez rare, ne pas prétendre être ailleurs. Puis, on a continué en Afrique du Sud, à Durban – qui sert de décor pour l’épisode qui se passe à New Delhi, en Inde. Le reste du tournage s’est fait à Budapest.

Les scénaristes devaient être sacrément fans de 24h Chrono. Vous n’avez pas l’impression de devoir une fière chandelle à Jack Bauer ?
Je n’ai vu que les premières saisons de 24, mais c’est un immense compliment d’être comparé à Jack Bauer et consorts…

Strike Back est une coproduction américano-britannique. Est-ce que ça change quelque chose ?
Je crois oui. Si vous regardez les personnages de la Section 20, ils sont très britishs, très droits, très pros. C’était une demande de Sky. De l’autre côté, quand on est en action, ça pète dans tous les sens, ça castagne, ça en met plein la vue. C’est une demande plus américaine. Au final, ces deux mondes se mélangent à merveille.

Avez-vous vu la saison 1, la britannique ?
Oui…

Et ça vous semble différent de votre Strike Back à vous ?
Absolument. Daniel Percival, le réalisateur de toute la saison 1, et de 4 épisodes de la notre, nous a dit d’entrée de jeu qu’on reprenait tout à zéro. Ce qui définit une série, c’est avant tout ses personnages, et les nôtres sont neufs.

Je n’irais pas jusqu’à dire que 24 faisait de la géopolitique de pointe, mais la série reflétait le monde de l’après 11 septembre, d’une certaine façon. Qu’en est-il de Strike Back ?
Daniel Percival est très soucieux de la crédibilité des enjeux dramatiques. Il veut que les terroristes qui apparaissent dans la série soient motivés par des causes ou des opinions réelles. Il vient du documentaire. Je crois que ça ajoute de la tension à l’action, quand les menaces que les personnages affrontent sont vraies.

Courir entre les bombes sous le soleil du Cap, ça demande un petit échauffement ?
Ça a été un très gros travail physique. On est arrivé au Cap un mois avant le tournage, et on a du suivre un entrainement militaire, physique et psychologique, pour être crédible en soldats. J’ai pris 6 kilos de muscles, j’ai fait de la natation, de la gym, des pompes plusieurs fois par jour… et tout ça pendant 6 mois, pour garder la ligne.

Et on joue différemment quand on est obsédé par son apparence ?
Oui et non. Le côté physique aide à la qualité du jeu j’imagine. Le côté émotionnel n’a en revanche pas de raisons d’être parasité par ces muscles…

Strike Back est diffusée le dimanche soir à 20h50 sur Canal+.

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