Les upfronts (critiqués) de ABC

On y est. Comme souvent, les networks n’ont pas attendu les upfronts pour annoncer leurs annulations et renouvellements de séries, mais aussi les projets qu’elles diffuseront la saison prochaine. On prendra le temps d’en causer le week-end prochain, de ces nouveautés. D’ici là, je voudrais faire un sort aux annulations et aux reconductions. Parce que ça serait trop facile de juste vous donner l’info (tous ceux qui sont sur twitter ou qui « surfent » un peu – la vache, ça a mal vieilli le verbe « surfer » – l’ont déjà), je vais tenter une petite analyse très subjective, comme toujours, et très critique (c’est mon boulot). Vous avez le droit (et le devoir, un peu) de ne pas être d’accord. On y va par chaîne, ce sera plus lisible, et on ne parle pas des séries qui disparaissent de leur belle mort (Desperate Housewives, House, etc.) Une chaîne par jour : aujourd’hui, ABC, demain, NBC, lundi, Fox, mardi, CBS, mercredi, CW. On commence donc avec ABC.

Avec 13 renouvelées pour 8 annulées, ABC a l’air plutôt contente d’elle. Seule 5 de ses 12 nouveautés survivent, ce qui n’est pas si mal, mais passée Once Upon a Time, ce ne sont pas forcément les plus ambitieuses.

ANNULÉES

Charlie’s Angels : Euh, faut-il le répéter, ceci était la pire bouse de la dernière rentrée. On savait qu’elle était annulée. Tant mieux.

Cougar Town : C’était aussi attendu, mais il y a un « twist », comme on dit. TBS, chaîne câblée spécialiste de la comédie, reprend le flambeau. Peut-être l’occasion de, enfin, virer ce titre vide de sens, presque devenu la meilleure blague d’une comédie qui, j’en suis marri, ne me fait pas rire.

GCB : Ce devait être les nouvelles Desperate Housewives, ce ne sera rien. Je n’ai pas pu dépasser le pilote, hyper agaçant à mon goût, poussif, criard, et porté par une comédienne trop fragile pour un gros premier rôle, Leslie Bibb.

Man Up : On la savait condamnée, on ne va pas pleurer cette comédie pas franchement hilarante sur la difficulté d’être un homme en ces temps troublés. How to be a Gentleman, pire, a aussi sautée. Seule Last man standing est… la dernière à tenir.

Missing : Ouf. Après un bon démarrage, ce thriller d’un autre temps, risible à force d’improbabilités et de botox, s’est effondré.

Pan Am : Il y avait pourtant de bonnes choses dans ce soap aérien aux arrières goûts de thriller, improbable comme un soap, agréable pour les yeux (pour les dames comme pour les messieurs) et qui ne voulait pas trop ressembler à Mad Men (mais un peu quand même). On ne volera plus avec cette compagnie, mais le voyage n’a pas été désagréable.

The River : Plein de bonnes choses dans ce gloubi-boulga fantastique filmé caméra à l’épaule (en partie), risible si on s’y arrête un moment, poussif sans doute, mais divertissant, amusant, suffisamment mystérieux pour qu’on veuille descendre un peu plus bas l’Amazone… ABC aura choisi d’y construire un barrage. Tant pis.

Work It : Aussi drôle qu’un concours de pets – ça va deux secondes, mais après ça pue – Work It s’est fait détruire en deux épisodes. Un pet foireux, dirait le poète.

 

RENOUVELÉES

Body of Proof (saison 3) : Honnêtement, je ne suis pas la nouvelle série de Dana Delany, qui m’a semblé, après une poignée d’épisodes de la saison 1, aussi dispensable que banale. Rien de neuf, et pas de raisons particulières de m’y remettre, même si Delany sait être une bonne actrice.

Castle (saison 5) : Là non plus, ce n’est pas la révolution, mais Nathan Fillion est un chic type et un bon acteur, plein de charme, et ses enquêtes se regardent avec plaisir. Donc, tant mieux pour le divertissement grand public sans ambitions autres que de nous détendre.

Don’t Trust the B… (saison 2) : Une chouette nouveauté, déconnante et rigolote, avec de bons comédiens et James Van des Beek en mode parodique irrésistible pour les fans de Dawson. Combien de temps la sauce tiendra ? Certainement pas éternellement. En attendant, on est content.

Grey’s Anatomy (saison 9) : Les soaps peuvent durer 45 ans. Grey’s Anatomy est un soap. De luxe, mais un soap. Donc, même si ses héros décident de partir (on y a cru un instant), elle pourra durer. Les actions Kleenex ont fait un bond à la bourse hier.

Happy Ending (saison 3) : Mea Culpa. Paraît-il que cette comédie est bonne sur la longueur, qu’elle a gagnée en drôlerie, et qu’il faudrait que je m’y mette. Les premiers épisodes n’étaient pas mal. Du coup, à suivre, non ?

Last Man Standing (saison 2) : Celle-là, en revanche, je n’y retournerait pas. Pourquoi ? J’ai moins de 60 ans. La sitcom de papy a le droit d’exister, mais rien ne nous oblige à la regarder.

The Middle (saison 4) : Cette sympathique comédie familiale, qui n’a pas le brio de Malcolm (in the middle, en VO, curieusement), trace sa route, discrètement. Pas hilarante mais attachante, elle ne passionne guère, mais ne mérite pas l’annulation non plus.

Modern Family (saison 4) : Championne des récompenses, costaude dans les audiences, qui voudrait annuler la comédie la plus en vue du moment ? Peut-être les fans hardcore de Fais pas ci, fais pas ça – et on les comprends, à la base. Les autres (dont je fais par intermittence partie) sont contents de la voir poursuivre sa route.

Once Upon a Time (saison 2) : Pari gagné pour les séries qui relancent la mode des contes. Grimm est passée sur NBC, OUAT marche sur ABC. Je suis assez hermétique au monde des contes dans OUAT, qui m’empêche d’apprécier pleinement cette série. Mais il faut au moins lui reconnaître son originalité et son joli casting.

Private Practice (saison 6) : Ce sera la dernière, en 13 épisodes, pour le spin-off de Grey’s Anatomy, qui ne m’a jamais séduit.

Revenge (saison 2) : Là aussi, mea culpa. Je n’ai pas adoré le pilote, du coup j’ai laissé tomber. Et on m’a dit que ça devenait vraiment chouette. Je m’y remet dès cet aprèm…

Scandal (saison 2) : La nouvelle série de Shonda « Grey’s Anatomy » Rimes est une bonne surprise, qui s’éloigne enfin de sa manie de faire du soap hospitalier. Les comédiens sont assez bons, on ne s’ennuie pas. Évidemment, c’est too much, mais c’est un très honnête divertissement. Et puis, il y a Desmond… pardon, Henry Ian Cusick, et ça fait plaisir.

Suburgatory (saison 2) : Encore une de ces petites comédies qu’on regarde avec plaisir mais sur lesquelles ont ne se précipite pas. Donc, le genre qu’on laisse rapidement tomber, même si c’est avec un petit regret, parce qu’il y a plus important…

6 commentaires pour “Les upfronts (critiqués) de ABC”

  1. Juste pour confirmer ce que vous dites de Scandal. Ca a pas très bien commencé, mais la fin de la saison est devenue un peu plus sombre et plus complexe.
    Ca devient une nième histoire de machination, mais ça marche bien. Les comédiens sont bons, les intrigues divertissantes.
    Au final c’est une série honnête et son renouvellement fait plaisir.

    Dommage pour The River, ce genre de série n’a pas le temps de vraiment s’installer. Dans le même genre, vous en reparlerez certainement, les annulations de Alcatraz (Fox) et Ringer (CW) sont dommages car, comme Scandal, elles s’étaient bonifiées avec le temps…

  2. @Seb : en même temps, the River n’était peut-être pas faite pour durer éternellement, et aurait gagné à proposer un nombre défini d’épisodes et basta. C’est le problème des séries qui veulent exploiter un sous-genre déjà bien développé au ciné.

    Pour Revenge, il faudra aussi que je m’y remette, ça aura été une des bonnes séries (selon les dires) que j’aurai laissé passer aussi…

    Pour Once Upon A Time, il y a aussi le fait de trouver un angle d’attaque original pour chaque conte soi-disant connu, de jouer le mash-up en mêlant parfois 2 contes en un, et une mythologie de fond qui se dessine un peu. Et c’est très plaisant à suivre, quoique ça tente de ratisser large au niveau des registres fréquentés par la série.

  3. Pour moi la grosse incompréhension c’est l’annulation de Cougar Town (qui ne changera pas de nom, Bill Lawrence avoue bien s’amuser à inventer des sous-titres à chaque fois) mais le renouvellement de Happy Endings…

    Cougar Town c’est vraiment très rafraîchissant, barré, référencés… (le coup du retour de “scrubs” était génial <3) alors qu'Happy Endings c'est plat, mal joué, sans originalité alors que son synopsis de base avait un bon potentiel… La seule chose qui sauve la série ce sont Damon Wayans Jr et Eliza Coupe ! Le reste est absolument navrant… Ah si y a aussi la jolie Elisha Cuthbert mais elle me met mal à l'aise avec son personnage archi caricatural !

    En gros, ABC s'est un peu craquée… Même si je suppose qu'elle a annulée Cougar Town car les bruits du rachat courraient déjà…

  4. ABC cette année n’a pas fait dans la nouveauté. J’ai regardé Suburgatory et j’ai découvert une actrice (Jane Levy) qui porte la série à elle seule car à part elle le casting est très lisse et à force çà devient lassant!!

    Sinon, cet été, je vais me mettre à Apartment 23 (aussi délirant que New Girl?) et si j’ai du temps à perdre, à Happy Ending. Revenge me donne envie mais je vais attendre la diffusion française sur TF1!!

    Sinon The Middle aurait pu être annulé car pour moi, c’est pas drôle et les personnages n’évoluent pas.

  5. D’accord avec a peu près tous les avis pour ce que j’ai vu, par contre, non, cougar town ne te fait pas rire? Mais noooooon! c’est une des meilleures comédies, même si le nom est débile, tout l’imaginaire créé dans la série, les jeux ridicules, le jeu devant l’écran bleu, les trips entre amis rappellent les meilleurs épisodes de how i met ou de friends!

    Quant à revenge… ben… la droguée en moi qui aime les soaps (et n’arrive pas à arreter une fois les premiers épisodes regardés) continue et pourtant, il n’y a pas grand chose à sauver de mon point de vue… puisque même moi je me dis que je vais arreter…

  6. Pour ce que j’en ai vu (la première saison, diffusée dans le désordre par la chaine, et les deux épisodes suivants), Happy endings est médiocre, plat, stéréotypé, pas drôle et largement pompé sur Friends, personnages et situations. La seul originalité (?), c’est que Chandler est noir, et Joey est gay. Le pilote m’a fait rire, le reste pas du tout. Situations vues 300 000 fois, acteurs têtes à claques, et des auteurs qui confondent rythme et hystérie.

« »